Interview d'Agnès Thouvenot

EmerJean fait partie des entreprises de l’économie sociale et solidaire(ESS). La ville de Villeurbanne soutient de nombreuses initiatives pour développer cette économie qui représente aujourd’hui 10 % des emplois en France et s’avère être un moteur de développement pour les territoires.

Agnès Thouvenot
adjointe en charge de l’Économie solidaire, de l’emploi et l’insertion
Interview d'Agnès Thouvenot

Comment la ville de Villeurbanne accompagne-t-elle le développement de l’économie sociale et solidaire ?

Agnès Thouvenot : La première question est de savoir comment on met en valeur cette économie qui est une économie sérieuse, qui permet de répondre à la société en termes de besoins sociaux, d’enjeux de transition écologique et démocratique. Nous organisons régulièrement des événements dans la ville en appui aux acteurs de l’ESS pour en faire la promotion, comme la journée de l’ESS en novembre ou l’accueil de structures comme Mouves (Mouvement des entrepreneurs sociaux) ou Enactus (association qui milite pour l’engagement des jeunes au service de la société).

« Nous recherchons en permanence comment la Ville peut inclure de l’économie sociale et solidaire dans ses politiques publiques »

Le monde associatif n’est pas en reste…

Nous développons effectivement un volet d’accompagnement du secteur associatif dans sa dimension économique et sur la question de la recherche de locaux. Faciliter ce dernier point permet de conforter des modèles économiques en fragilité. Par exemple cette année, nous avons organisé un "speed meeting" entre associations et structures en demande en listant en face des lieux disponibles. Cela permet de trouver un lieu adapté ou d’envisager des synergies possibles.

La Ville peut-elle également apporter un soutien sur les questions d’emploi, de développement, de conseils ?

Pour l’emploi, cela peut arriver au cas par cas. Les demandes se font plutôt sur les fonctions supports : on les aide à identifier leurs besoins, à monter en compétence en matière de communication, de stratégie financière et patrimoniale, de partenariats complexes… Notre préoccupation est de nous mettre en capacité de les aider afin que les structures se consolident et assurent ainsi leur pérennité sur notre territoire.

Villeurbanne se positionne donc en facilitatrice des projets ESS ?

Tout à fait. Nous recherchons en permanence comment la Ville peut inclure de l’ESS dans ses politiques publiques et comme réponse dans le service au public… Et les exemples ne manquent pas ! Il y aura en 2020 l’ouverture d’une crèche et d’un relais d’assistantes maternelles, rue Rollet, sur le modèle de l’économie sociale et solidaire. Nous venons aussi en appui à des structures comme les Détritivores dans la gestion des biodéchets. Ou sur la question d’occupation temporaire de lieux, comme avec le CCO à la Soie, sur une friche urbaine à valoriser.

Quels sont les futurs enjeux de l’ESS ?

Ce sont les questions liées à l’emploi, comme peut le faire aujourd’hui EmerJean dans le dispositif Territoire zéro chômeurs à Saint-Jean, que nous avons soutenu depuis le début en portant la candidature de Villeurbanne puis en accompagnant au plus près l’expérimentation. Mais nous réfléchissons aussi à plus associer les citoyens dans les prises de décisions publiques : comment l’ESS peut-elle renouveler le cadre de la gouvernance ?

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