Cannabis, le courage du débat, la volonté d’avancer

Le précédent numéro de Viva a été l’occasion pour notre ville d’ouvrir le débat sur les conséquences du trafic de cannabis et l’efficacité de la législation actuelle. À Villeurbanne comme dans la plupart des grands centres urbains, les transactions se font à ciel ouvert et entraînent des incivilités. Cette forme de délinquance se banalise et génère des tensions, qui rendent parfois difficile la vie quotidienne des habitants.

La ville a mis en place de nombreuses actions : recrutement de policiers municipaux supplémentaires, vidéosurveillance, prévention santé et sécurité et travaille conjointement avec la Police Nationale. Mais force est de constater que si des résultats existent, ils ne suffisent pas. Certains policiers le disent, leur action revient à « vider l’océan à la petite cuillère ». Compte tenu de l’ampleur des trafics, il est aujourd’hui impossible de mettre en œuvre la législation telle qu’elle existe, faute de moyens policiers et judiciaires. Notons que ce ne sont pas les suppressions de postes des gouvernements de droite, passés et actuels, qui changeront la donne.

Lors d’une intervention au conseil de métropole au sujet de l’ouverture de ce débat, la droite a laissé entendre que nous serions irresponsables, car le cannabis est dangereux. S’ils avaient pris la peine de lire le dossier consacré à ce sujet dans le précédent numéro de Viva, les élus d’opposition auraient pu constater que cette dangerosité n’était nullement niée, et que notre objectif était justement de lutter plus efficacement contre le trafic et ses conséquences, aussi bien sur le vivre ensemble que sur la santé des consommateurs. De nombreux experts travaillent depuis de longues années sur cette question : juristes, sociologues, médecins, économistes… Les habitants eux-mêmes ont beaucoup à dire. Les études sur l’inefficacité du système répressif se multiplient, mais la droite voudrait que nous restions silencieux et inactifs, parce qu’ils font de l’insécurité leur fonds de commerce électoral.

 

Yann Crombecque,
Groupe Socialistes et apparentés