À table ! Le 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, la première promotion du programme d'insertion Des étoiles et des femmes s'est réunie aux Petites cantines de Perrache pour concocter un délicieux repas à prix libre pour 40 convives. Portée par l'association Weavers pour réduire les inégalités aux fourneaux, cette formation imaginée par Alain Ducasse mène 12 femmes au profil éloigné de l'emploi jusqu'au CAP cuisine, grâce à une formation en accéléré qui les met au contact de chefs étoilés et de restaurants gastronomiques.

« Pour bénéficier de la formation, il a fallu passer par une sélection rigoureuse avec coaching personnalisé, ateliers théâtre, etc., explique Nousa De Almeida, habitante de Charpennes et ancienne soudeuse, qui cuisine le jeudi et le vendredi au restaurant végétarien Les Mauvaises herbes, sur les pentes de Croix-Rousse. Après avoir engrangé de l'expérience, je souhaite ouvrir un laboratoire traiteur à destination des entreprises, des cérémonies ou des fêtes ». Originaire du Pérou, Fanny Dumouchel a intégré le programme après avoir été auxiliaire de vie pendant six ans. Ce soir, elle encadre la brigade et supervise le menu : sauce « huancaina » typiquement péruvienne en entrée, puis poulet mariné aux épices, purée de panais et champignons poêlés, et salade de fruits en dessert. Au Comptoir de Sicile, où elle officie, elle a imposé son style avec un ceviche qui est resté à la carte pendant deux semaines. « Ouvrir un restaurant péruvien m'intéresse, mais je réfléchis aussi à un projet de cuisine fusion avec deux autres femmes du programme, originaires du Cambodge et d'Afrique centrale », dévoile-t-elle. Des étoiles et des femmes affiche 98 % de taux de réussite au CAP et 70 % de sortie positive : vers une formation, un emploi ou une création d'entreprise.