Portrait : Oussama Kheddam cartonne sur petit et grand écran
20 janvier 2025
D’emblée, Oussama Kheddam propose le tutoiement. Rien de surjoué chez ce grand gaillard au sourire immense : lui, le gosse du Tonkin, passé par l’école Louis-Armand, les collèges du Tonkin puis Jean-Jaurès, le lycée Brossolette et la MJC de la rue Damidot, est partout chez lui à Villeurbanne. Alors il savoure. « Je ne viens pas aussi souvent que je le voudrais mais je passe quand même régulièrement voir ma famille et mes copains. Et quand je suis à Paris et qu’on me dit que je suis de Lyon, je rectifie toujours parce que je suis fier de mes origines ! »
Né en Algérie en 1990, Oussama arrive tout petit à Lyon avant que la famille ne s’installe au Tonkin quand il a 6 ans, puis dans le quartier Bonneterre. « À la maison, je lisais Viva. Ma mère adorait ! », sourit-il.
Lors du festival du film court de Villeurbanne, en novembre, Oussama Kheddam est venu donner une masterclass à des lycéens de Brossolette. « Ça m’a fait quelque chose d’y revenir, même si le lycée a été reconstruit. Il était vieillot mais il avait un charme », évoque l’acteur avec une pointe de nostalgie, lui qui se rappelle avec plaisir de certains profs et du CPE. « En vrai, je suis revenu tourner un court-métrage à Villeurbanne, Mad de Sophie Tavert, avec Nina Meurisse et Hamza Meziani – je suis d’ailleurs trop content qu’il soit nommé aux Césars – et on prenait les repas à Brosso ».
Mais là, il revient pour rencontrer des ados. Alors pour lui, « revenir à Brosso pour transmettre » n’est pas une simple visite de courtoisie. Car celui qui a pris des cours de théâtre et d’improvisation à la MJC de Villeurbanne, avant de s’occuper de jeunes de son quartier, sait l’importance d’avoir des adultes qui vous font confiance : « C’est à la coordinatrice du secteur jeunesse de la MJC, Houria, que je dois d’avoir pu prendre des cours. C’est elle et ma prof Delphine Delepaut qui m’ont donné le courage d’aller tester mes vannes dans les cafés-théâtres de Lyon et c’est là que j’ai été repéré. Je n’ai pas la carrière de Vincent Cassel, mais si je peux donner des outils aux jeunes que je rencontre, des trucs qui peuvent les aider à croire en eux, alors j’aurai fait ce qu’il faut ».
Son actu – Oussama Kheddam est partout !
Celles et ceux qui n’ont pas croisé Oussama Kheddam en chair et en os lors de son passage remarqué au festival du court-métrage de Villeurbanne peuvent le retrouver dans plusieurs séries à l’affiche cet automne : la saison 3 d’Hippocrate sur Canal+, Les enfants sont rois sur Disney+ avec Géraldine Nakache, Doria Tillier et Panayotis Pascot, ou encore la saison 2 de Miskina, la pauvre sur Prime Vidéo aux côtés de Melha Bedia, Victor Belmondo et Hakim Jemili. Et si vous avez raté sa prestation dans Family business, où il donne la réplique à Jonathan Cohen, Julia Piaton et Gérard Darmon, les trois saisons sont toujours disponibles sur Netflix.
> À retrouver en 2025 en salle, La petite graine, production lyonnaise des frères Colas et Mathias Rifkiss, un premier film avec Oussama Kheddam, Sébastien Chassagne, Louise Massin et Delphine Baril, nommée aux Césars 2025.
Son regard sur Villeurbanne – « Mon regard sur cette ville, c’est que de la tendresse, de la nostalgie et de l’amour. Je reviens dès que je peux. J’avoue, je vais au kebab, parce que franchement, ceux de Paris n’ont rien à voir avec ceux de Villeurbanne ! Désolé, vous vouliez une vraie réponse et je vous parle de kebab ! Plus sérieusement, les Villeurbannais, c’est les meilleurs ! Même si je vis à Paname, je reste un Villeurbannais qui vit à Paris. Dans certains de mes projets, je place des mots de chez nous et après, sur Instagram, les gens se marrent parce que j’ai dit pélo. Quand je suis parti à Paris en 2013, je revenais souvent voir mes jeunes de la MJC, parce qu’entre-temps j’étais devenu animateur là-bas, et franchement, quand je comparais avec des collègues des cours que je prenais à Paris, je me disais qu’il y a vraiment beaucoup de talent à Villeurbanne ». |