Dans la salle polyvalente du collège, les élèves vont d’îlots en îlots pour découvrir des professionnelles de métiers scientifiques. Ils et elles s’entretiennent tout à tour avec une biologiste, une microscopiste, une ingénieure en énergie nucléaire ou une responsable de travaux publics. Pendant une heure, les élèves ont découvert les parcours de ces femmes et échangé avec elles sur la difficulté (ou non) d’être une femme dans leurs domaines.

Ce forum, appelé “Women in science”, est le projet de deux professeures de mathématiques : Aurore Gauffroy et Nathalie Szczepanik. Il y a 5 ans, elles cherchaient un moyen de motiver leurs élèves afin qu’ils voient les mathématiques comme une matière susceptible de leur ouvrir des perspectives d'avenir.

Elles montent alors un projet pédagogique trans-matières autour du film “Hidden Figures” et de la mise en lumière des femmes, clôturé par une journée de rencontre entre élèves et professionnelles. “Il y a deux objectifs à ce forum : montrer un large éventail de métiers scientifiques qui existent, et avoir des modèles féminins dans ces domaines. C’est important que les filles voient concrètement qu’il n’y a pas de barrières, que c’est possible et que d’autres l’ont fait. C’est un discours qui concerne aussi les garçons, pour qu’ils aient accès aussi à ce combat et se sentent impliqués” explique Aurore Gauffroy.

Le but n’est pas de trouver le métier de ses rêves, mais plutôt de se rendre compte que toutes les portes sont ouvertes, sans distinction de genre.

“Elles nous disent de foncer là où on veut aller”

Elya et Pirathis, tous les deux élèves de 3^eE, sont convaincus de la nécessité de ce genre d’action. Même si Elya veut travailler dans l’art et que Pirathis veut être agriculteur, ils retirent du positif de cette expérience : “Ça fait plaisir de voir des femmes défendre leur métier avec fierté, et puis ça montre une certaine entraide, elles nous disent de foncer là où on veut aller” reconnaît Elya.

Pour Pirathis, c’est aussi l’occasion de promouvoir un discours égalitaire qu’il n’entend pas forcément chez tout le monde : “En tant que garçon, c’est intéressant de s’enrichir d’expériences comme celle-là, de comprendre comment on peut participer à une société égalitaire. Et puis ça remet en place ceux qui ont des discours sexistes. Peut-être qu’en répétant ce genre d’action ça les fera réfléchir.”

_{Pirathis et Elya, de 3^eE sont convaincus de la nécessité de ce genre d’action}

“Je ne me suis jamais limitée”

Pour la deuxième année, Estelle Homeyer est venue parler de son métier d’enseignante-chercheuse en matériaux. Dans son domaine, les effectifs sont majoritairement masculins, mais elle n’a jamais douté de ses capacités et veut aujourd’hui donner l’exemple : “Je ne me suis jamais limitée. Je trouve ça nécessaire que les filles comprennent qu’elles peuvent réussir aussi bien que les garçons. C’est un message qui avance lentement, mais j’ai espoir pour les nouvelles générations.”

^{Estelle Homeyer, enseignante-chercheuse en matériaux à l'université Lyon 1}

Parmi les questions les plus posées, on retrouve celle des études : “Les élèves sont encore assez loin de la vie active au collège, plusieurs années d’étude ça leur semble beaucoup. Mais c’est important de croire en soi dès maintenant.”

Infos pratiques

> Collège Les Iris
> 287, rue Francis de Pressensé