Tribunes des partis politiques - Viva n°346 (novembre 2021)
4 novembre 2021À Villeurbanne comme ailleurs, l’écologie au cœur de l’action publique !
Villeurbanne, comme d’autres collectivités, a mis la transition écologique au cœur de son action. Cet enjeu s’impose aussi dans les débats nationaux tant il importe qu’à tous les échelons s’engagent des mesures concrètes pour l’urgence environnementale et la justice sociale. La Primaire des écologistes a montré l’intérêt des Français•es pour ces questions. Mais dans d’autres sphères, des personnalités dont la candidature ne fait aucun doute mais alimente la chronique, tentent d’imposer des thèmes fondés sur le racisme et les discriminations. En maniant l’invective et les fausses informations, ils se livrent à une surenchère détestable pour désigner de pseudo bouc-émissaires qui ne seraient pas dignes d’être Français. L’écologie est porteuse de valeurs toutes autres et de vraies solutions : une société inclusive, pour l’émancipation de toutes et tous, pour la préservation du vivant et des ressources naturelles et un meilleur partage des richesses, un monde avec « moins de biens, plus de liens »… Cette dynamique d’une écologie en actes, nous la connaissons dans la Métropole et à Villeurbanne. Les projets engagés sont nombreux, avec concertation et accompagnement : Revenu de Solidarité pour les Jeunes, rénovation énergétique, végétalisation et apaisement des rues pour réduire la pollution, création des Voies Lyonnaises pour une pratique sûre du vélo, projets de deux lignes de tramway, T6 (par Grandclément et Gratte-Ciel) et T9 (par Saint Jean et Croix-Luizet), accueil de populations fragiles dans des locaux mis à disposition, rénovation et création d’écoles publiques, projets citoyens proposés par les habitant•es, meilleur accès à l’éducation et au logement, lutte continue contre toute forme de repli identitaire... Place au débat pour un projet fédérateur qui permettra de proposer une alternative crédible aux politiques nationales libérales que nous vivons depuis presque cinq ans ! Les prochaines échéances électorales présidentielle et législative permettront de proposer un projet dont l’écologie et la solidarité seront les fils conducteurs.
Groupe Les écologistes
Préparer les terrains pour l’avenir
Avec le vote du Conseil municipal du 11 octobre dernier, la Ville va faire entrer dans son domaine foncier près de 6000m2 de terrains, moyennant plus de 4 millions d’euros. A l’horizon 2026, ce seront 10 millions d’euros d’acquisitions qui seront réalisées dans le cadre du plan de mandat. La municipalité poursuit les stratégies de ces prédécesseurs, comme celle de Richard Llung, ancien adjoint à l’urbanisme décédé prématurément le mois dernier. Agnès Thouvenot, première adjointe en charge de l’urbanisme et de la transition écologique doit affronter le défi de la hausse incessante du prix du mètre carré dans certains quartiers, soumis à une forte pression foncière. Les terrains disponibles pour des projets publics sont une ressource rare à Villeurbanne. Au terme d’un délicat travail de prospection, la Loi nous permet d’acquérir des biens immobiliers à un prix raisonnable, déterminé selon des critères objectifs qui limitent l’impact pour les contribuables. Ces acquisitions foncières, sans tambours ni trompettes, sont un exemple de l’action discrète mais efficace menée au quotidien, à l’affût des opportunités, pour préparer le monde urbain de demain. La Ville se donne pour objectif de faire coïncider au la densité résidentielle avec l’intensité en espaces et équipements publics, qu’il s’agisse d’écoles, de crèches, de gymnases ou d’espaces verts. Face aux besoins croissants de la population, et dans un contexte d’urgence sociale et écologique nous devons actionner tous les leviers permettant de lutter contre la spéculation foncière et l’étalement urbain. Plus qu’un outil urbanistique et technique, il s’agit d’un socle sur lequel reposent nos politiques publiques. Alors que de nouveaux morceaux de ville se fabriqueront demain ou après-demain à Villeurbanne, nous faisons le pari d’un développement urbain cohérent, concerté et innovant. Pour reprendre les paroles d’Antoine de Saint-Exupéry : «Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ».
Groupe Socialistes
et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s
Pour un numérique responsable !
Transformation, mais surtout sobriété et inclusion : voici les maîtres-mots du schéma de transformation numérique que vient de mettre au point la mairie de Villeurbanne.Depuis vingt ans, le numérique a transformé nos vies et notre rapport au monde. Il est devenu quasiment impossible de vivre sans y avoir recours. Pour autant, 16 % de personnes en France souffrent d’illectronisme, soit parce qu’elles ne savent pas utiliser les outils numériques, soit parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’en fournir. Il faut leur garantir le droit au non-numérique. Si l’on veut que le service public reste ouvert à toutes et tous, il doit être accessible sans que l’on ait à payer un smartphone et une connexion pour y avoir accès. C’est pourtant l’inverse qui se produit. La crise sanitaire et les réponses technologiques ont encore accéléré son utilisation et ont constitué une vraie aubaine pour les GAFAM. Dans notre modèle économique actuel, ces techniques sont utilisées de façon déraisonnable, sans contrôle citoyen, au profit de quelques grandes entreprises productivistes qui se partagent le marché, le tout au détriment des travailleurs, des travailleuses et de leur santé (on pense notamment à l’extraction des terres rares ou encore au travail à la chaîne). Il est possible d’extraire moins, de façon plus humaine, et de développer des filières de recyclage en favorisant la recherche. A l’heure où nous défendons la sobriété dans tous les aspects de nos vies, le numérique ne doit pas être oublié. Aujourd’hui, entre 10 et 15% de la dépense d’électricité dans le monde y est liée. À notre échelle, il nous faut repenser ses usages : chaque outil doit être utile, et nous prêterons tout particulièrement attention à leur sobriété. En ce sens, l’utilisation du logiciel libre, initiée par la métropole, est une très bonne piste, car il consomme moins de données et il est moins victime d’une potentielle obsolescence programmée. Cette piste sera également soutenue par la mairie de Villeurbanne.
Groupe Villeurbanne Insoumise
Ensemble !
La France ne travaille pas moins ; elle devrait
Le mardi 12 octobre 2021, Emmanuel Macron présentait son programme « France 2030 » en bon samaritain. S’il ne nous semble pas nécessaire de réagir sur la futilité d’un programme politique de 30 milliards d’euros, ce qui équivaut à 1,15 % du PIB annuel de la France (Oui, on se demande bien à quoi servent les 98,85 % restant !), il nous semble en revanche essentiel de revenir sur une affirmation du Président selon laquelle la France travaille moins que les autres pays d’Europe. Ici, les chiffres contredisant l’affirmation du Président sont assez impressionnants. En effet, selon l’office statistique de l’Union Européenne, Eurostat, les français ont travaillé 37,3 heures par semaine sur l’année 2020, ce qui est au-dessus de la moyenne européenne, et loin devant l’Allemagne (34,7 heures) et les Pays-Bas (30,3 heures). Aussi, Eurostat place la France sixième pays le plus productif sur les 27 pays de l’Union Européenne.
Ce discours s’inscrit dans un contexte où sont avancés des arguments en faveur d’une semaine de travail à 4 jours, ainsi que le passage aux 32 heures de travail hebdomadaire sans baisse de salaire. A ce titre, le groupe Générations soutien depuis sa création la réduction du temps de travail et le partage du travail. Rappelons-nous qu’un passage aux 32 heures et à la semaine de 4 jours conduirait à la création de 1,5 à 2 millions d’emplois. L’Espagne l’expérimente depuis peu, comme l’Islande, pionnière en la matière, qui déploie cette expérimentation sur plus de 2000 salariés. Les entreprises ont elles aussi la faculté d’abaisser le taux horaire de leurs salariés à 32 heures hebdomadaire depuis la loi Robien de 1996. Un grand groupe commercial de l’agglomération de Lyon en a fait le pari depuis plus de 8 mois, sans encombre. Ces débats font échos à ceux qui ont eu lieu au sein de notre municipalité sur le travail dominical. Nous, groupe Génération.s, souhaitons avancer vers cette réduction, et militons pour démarchandiser les rapports sociaux. Cette ambition implique de repenser notre rapport au travail.
Groupe Génération.s
Trop de complices
« Le secret de la confession s’impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République ». Cette phrase qu’on croit sortie des archives de la IIIème république fut prononcée récemment par le président de la conférence des évêques de France. Cela s’appelle le séparatisme. L’église préfère le silence à la libération de la parole, la protection de l’institution à celle des victimes. Soit. Nous ne réclamons rien aux institutions religieuses concernant leur organisation ou les principes moraux qu’elles se fixent. En revanche, nous exigeons tout du droit pour identifier et sanctionner les responsables. Rappelons qu’aucune règle, d’aucune église, n’est plus forte que la loi. Aucun rite ne justifie qu’on ne déroge à celle-ci. Hélas, ce camouflet pour la république s’ajoute à une multitude d’offensives anti-laïques. Toutes complices de l’obscurantisme : Des indécents qui se sentent obligés - au milieu des commémorations de l’assassinat de S. Paty, d’interroger la pertinence de ses choix pédagogiques et lui reprochent d’avoir montré des caricatures dans un cours sur la liberté d’expression. Des hypocrites qui dérogent aux règles élémentaires de l’école ou accommodent les enseignements selon les croyances. Des lâches qui oublient les principes de neutralité de l’institution et d’égalité entre tous. Des atroces qui réhabilitent Pétain et pervertissent la république pour en faire l’étendard de l’exclusion. Des traitres qui affirment que « la liberté d’expression est un masque pour déguiser les discours de haine » ou désignent l’universalisme comme l’outil d’un racisme d’Etat. Des inconscients qui réclament le retour d’un délit de blasphème oubliant qu’en République, on a « le droit d’emmerder Dieu ».
Maitre Malka plaidait lors du procès du massacre du 7 janvier 2015 : « La liberté de critique des idées et des croyances, c’est le verrou qui garde en cage le monstre du totalitarisme ». Face au monstre totalitariste, portons une parole républicaniste à gauche !
Jonathan Bocquet, Président
Groupe Cercle Radical et Place Publique
La loi « 3DS », cheval de Troie de la rupture de l’égalité républicaine
Adopté par le Sénat en juillet dernier, le projet de loi « 3DS » (Différenciation, Décentralisation, Déconcentration, et Simplification) sera examiné à l’Assemblée Nationale en décembre.
Il se situe dans le prolongement de toute une série d’autres lois dites de « modernisation » des Services Publics qui visent à restreindre toujours plus le périmètre d’intervention de l’action publique pour lui assigner une seule logique comptable et de performance, afin de mieux préparer des transferts d’activité vers le secteur privé, par des externalisations ou des privatisations pures et simples, profitant aux actionnaires au détriment des usagers. Cette « modernisation » s’inscrit également dans une logique de création de supers régions économiques sur le modèle des Länder allemands, afin de les rendre compétitives et concurrentielles face aux autres régions européennes, instaurant un véritable dumping social territorial qui renforce les inégalités déjà existantes entre des métropoles dynamiques et des territoires délaissés, et accentue la fracture territoriale révélée par le mouvement des Gilets Jaunes. Se pose également le problème du transfert de personnels de l’État aux collectivités : sous quelles conditions et avec quels moyens ? Mais le danger de cette nouvelle loi vient du « D » de « Différenciation », qui consiste à attribuer des compétences spécifiques à une collectivité territoriale en lui permettant d’exercer de manière différente une même compétence, avec comme résultat que nous n’aurons plus les mêmes Services Publics selon que l’on résidera en Corse, en Ile-de-France ou en Auvergne Rhône-Alpes… C’est tout simplement une rupture du principe de l’égalité de traitement des territoires qui est au fondement de nos valeurs depuis 1789. Les parlementaires communistes se sont déjà opposés à ce projet de loi au Sénat, ils le feront encore à l’Assemblée nationale !
Groupe Communistes et Républicains
Des orientations budgétaires décisives.
Ce mois de novembre est l’occasion pour Villeurbanne et toutes les communes de France de débattre des orientations budgétaires pour l’année à venir et de réfléchir globalement à leur stratégie financière. Ce débat s’inscrit dans une problématique plus globale, à l’aune des situations économiques nationale et internationale. Cette année, le débat d’orientation budgétaire (DOB) revêt un caractère exceptionnel. Avec les réponses économiques apportées par le gouvernement aux conséquences de la crise sanitaire d’une part, et avec le plan France 2030 d’autre part. Ce plan, à hauteur de 30 milliards d’euros, vise à refaire de la France une nation industrielle et innovante, en répondant aux vulnérabilités que la pandémie a révélé, afin d’assurer l’indépendance énergétique du pays et d’accélérer sa transition écologique. Il s’inscrit dans la continuité du plan France relance qui a sauvé de la faillite de nombreuses entreprises, permettant d’avoir aujourd’hui un taux de croissance à plus de 6% avec une baisse du chômage continue et un niveau record de créations d’emplois. Tout ceci poursuit ce qui a été réalisé depuis 4 ans dans le domaine de l’industrie, de l’éducation ou de l’apprentissage. Mais si la France se fixe de tels objectifs, ils doivent être relayés au niveau local. Il ne suffit pas de proclamer son amour des territoires, comme le font beaucoup d’élus locaux, mais bien faire montre d’une réelle ambition. C’est ce que nous souhaitons pour Villeurbanne ! Ce DOB sera l’occasion de mesurer de la volonté du maire et de son équipe, après une année de transition exceptionnelle. Pour autant nous notions déjà que les dépenses étaient en hausse, et s’il faut bien sûr investir pour être à la hauteur des enjeux actuels, la maîtrise de l’évolution des dépenses, notamment de fonctionnement, reste un nécessaire impératif. Villeurbanne ayant longtemps figuré au palmarès de « la commune la mieux gérée de France », nous serons attentifs à ce que cela demeure.
Groupe Villeurbanne progressiste