Tribunes des partis politiques - Viva n°348 (janvier 2021)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Bonne année, bon air pur !

Depuis un an et demi, les élu•es écologistes de la Métropole et de Villeurbanne agissent pour mettre en œuvre les transitions imposées par le dérèglement climatique et des décennies de productivisme, en faisant évoluer nos villes pour une meilleure qualité de vie. Si l’augmentation des gaz à effet de serre perturbe le climat, d’autres rejets, cette fois chimiquement polluants,  dégradent l’air que nous respirons au quotidien. Cette pollution, particulièrement présente en milieu urbain, est responsable d’environ 40 000 décès par an en France. Les niveaux de pollutions mesurés sur notre territoire rendent une Zone à Faibles Émissions (ZFE) obligatoire selon la loi d’orientation des mobilités. Elle est déjà effective pour les poids-lourds et les véhicules utilitaires professionnels depuis le 1er janvier 2020 à Lyon, Caluire et Villeurbanne. L’interdiction de circuler aux véhicules les plus polluants (selon les vignettes Crit’air) devrait être étendue progressivement aux particuliers jusqu’en 2026. Quelques jalons ont été posés, mais le calendrier, le type de véhicules, les périmètres et les modalités de l’extension font actuellement l’objet d’une concertation publique (jusqu’au 5 février sur jeparticipe.grandlyon.com). Car pour être efficace, la ZFE doit recevoir l’assentiment du plus grand nombre et les mesures prises ne doivent pas oublier la justice sociale. Par exemple, un accompagnement sera mis en place pour les personnes qui ont besoin d’une voiture sans avoir les moyens d’en changer. Les futurs transports en commun (tramways T6 et T9, Bus à Haut Niveau de Service Part-Dieu – Sept chemins...) et d’autres solutions alternatives et efficaces à la voiture doivent accompagner la mise en place de la ZFE : réseau cyclable, facilité et sécurité de la marche, autopartage et covoiturage… Retrouver un air sain demande de la volonté et de l’inventivité. L’urgence à agir est bien là, et non dans les paniques identitaires agitées par les candidat•es de droite.
Groupe Les écologistes

Culture, jeunesse et démocratie : 2022, année capitale

Une nouvelle année commence. Comme toujours, et de façon marquée depuis le début de la crise sanitaire, le mois de janvier est celui des conjectures, des résolutions éphémères ou des horoscopes galvanisants ! Nombreux sont celles et ceux qui auront l’espoir d’une année plus douce que la précédente. Ce sera également une année d’élections nationales et de combats pour dessiner en commun une France plus juste, plus solidaire, plus fraternelle. 2022 sera placée, à Villeurbanne, sous le signe de la Culture et de la Jeunesse : notre ville en sera la première capitale nationale pour toute l’année ! Au-delà des émotions et des festivités, nous l’envisageons comme une revanche sur la crise sanitaire qui a particulièrement impacté les jeunes et le monde de la culture. Ce sera un rendez-vous éminemment démocratique destiné à rendre aux jeunes la place qui leur est due au sein de la Cité, en accord avec les trois transitions de notre action municipale : pour plus de participation citoyenne, pour plus d’écologie et de respect de l’environnement – comme lors du festival organisé début juin par près de cent jeunes volontaires, mais aussi de nombreuses autres initiatives –, pour plus d’égalité et de lutte contre les discriminations. Elles et ils ont des choses à nous dire, et nous sommes prêts à leur fournir les moyens de leur expression. D’ici 2026, tous les enfants de nos écoles auront un parcours d’éducation artistique et culturelle renforcé, ce qui suscite l’enthousiasme des partenaires de notre politique tels le Rectorat et la DRAC. Ville d’échanges, de mixité et d’hybridations, Villeurbanne place la transmission au cœur de son projet culturel. C’est aussi pour cela que toutes les générations seront concernées par la programmation avec, notamment, quelques surprises ouvertes à tous au cœur de nos résidences seniors, et la création Royal de Luxe. Un avant-goût du programme vous attend sur la page https://villeurbanne2022.fr.
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s

Agissons, et notre exemple rayonnera !

10% de français ont eu recours à l’aide alimentaire en 2020. Ce chiffre inquiétant issu du Secours Catholique doit nous alerter et nous pousser à la lutter contre la précarité alimentaire. C’est précisément l’objet du projet Archipel porté par la ville et Mathieu Garabedian : grâce à un financement de France Relance pour la création de cuisines collectives et au travail des Camions du cœur, déjà présents sur place, le parking Rapahël de Barros deviendra bientôt un lieu-clé pour le droit à l’alimentation, ouvert à toutes et tous. Ce site répondra à trois besoins majeurs. Se nourrir, grâce aux camions du cœur qui proposent déjà des repas sur place et à l’association Le Mas qui offrira une cuisine à usage libre ainsi qu’un espace d’accès aux droits. Se divertir, avec la création d’un pôle sportif ouvert à tout le monde et regroupant un skate park, un terrain de basket et de fitness, une aire de jeux pour enfants. Le jardin partagé et la conservation du parc apporteront des espaces supplémentaires pour se distraire. Se reposer enfin, grâce à des coins de lecture extérieurs en lien avec la Maison du Livre, de l’Image et du Son, à l’implantation de mobiliers urbains et à la contemplation de la nature nourricière. Nous gageons que l’ensemble de ces espaces, ouverts à chacune et chacun, permettront des rencontres et créerons de l’entraide entre les gens.
Ce projet nous tient à cœur, car c’est un exemple concret de ce qu’une ville peut faire pour créer de la solidarité, de la convivialité et permettre d’accéder à ses droits fondamentaux. Il rend concret le respect des droits humains. Il s’inscrit dans la politique plus large d’hospitalité soutenue par la Ville de Villeurbanne, qui comprend plusieurs lieux : le Château pour l’hébergement, la Base pour des modulaires d’habitations à destination des femmes avec jeunes enfants, ou encore le Phare, qui propose un accueil de jour et des bains-douche.
Agir concrètement pour la solidarité : voilà la bonne idée !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

Vers une démocratie participative

La notion de politique, au sens aristotélicien du terme, est plutôt simple. Elle exprime l’organisation ou l’autogestion d’une cité et l’exercice du pouvoir dans une société organisée.  Ce sens est bien loin de celui que dessine notre société contemporaine et les dénonciations d’une « classe politique » toujours plus éloignée du peuple et de ses préoccupations. Attentif à cette problématique, le mouvement Génération•s soutient depuis sa création en 2017 la promotion d’une « démocratie représentative et participative ». Notre groupe a ainsi soutenu pour la campagne municipale de 2020 l’idées d’une décentralisation démocratique au sein de la ville de Villeurbanne et s’y est pleinement investi par le biais de Maxime Jourdan, conseiller municipal du groupe Génération•s, délégué à l’Assemblée Citoyenne et au Budget Participatif à Villeurbanne. L’assemblée citoyenne de Villeurbanne a été installée le 20 novembre dernier. Cette instance démocratique, participative et décentralisée à vue le jour dans les promesses de campagne de la majorité municipale. Aujourd’hui active et fonctionnelle, elle a pour objectif de rassembler 80 habitants de la commune de Villeurbanne afin d’y débattre, d’y échanger et d’interpeller le conseil municipal de la ville. Elle procède à un travail « d’aller vers » afin de recueillir l’avis des Villeurbannais.es Pour ce faire, l’assemblée citoyenne coordonne le budget participatif à hauteur d’un million d’euros par ans. Elle permet de rapprocher la décision publique des citoyens qui en sont le plus éloignés. Au-delà, elle aidera à redynamiser le caractère participatif d’une démocratie local trop longtemps centralisée entre les mains d’un cercle d’acteurs restreint. Le mouvement Génération•s est porté par le devoir de réduire les fractures incessantes entre l’idéal et le réel. Résolument démocrates, nous participons et continuerons de participer à des initiatives en faveur d’une démocratie réelle, constructive, représentative et participative.
Groupe Génération•s

Devoir de clarté avant l’unité

A Villeurbanne, nous avons réussi à réunir les forces politiques de gauche. Sans doute est-ce plus simple à l’échelle locale lorsqu’il s’agit d’arbitrer des sujets de proximité. Le fait d’être confrontés ensemble à l’exercice du pouvoir local assure une plus grande convergence grâce à des situations pratiques quotidiennes qui poussent à trouver des solutions pour la population de manière concrète plutôt que théorique. Mais ce n’est pas simplement l’effet du principe de réalité. Il reste à la gauche bien plus qu’elle ne veut le reconnaitre. Les jeux électoraux distendent les fils pourtant entremêlés des différents mouvements qui la composent. Si les diagnostics divergent, si le chemin par lequel nous pensons pouvoir tendre vers l’idéal diffère, notre horizon reste le même. En écrivant cela, je ne rajouterai pas pour autant une voix aux appels choraux en faveur d’un rassemblement spontané. L’unité n’est pas un programme politique et ne se décrète pas. Il faut assumer nos divergences - et ne pas espérer prospérer sur une ligne floue au motif que les lignes explicites ne conduisent qu’à la division. Le suffrage doit sanctionner des programmes clairs sans quoi il serait générateur de nouvelles déceptions et de nouvelles frustrations. La droite et l’extrême-droite s’affrontent pour gagner ; les partis de gauche s’affrontent entre eux pour être premier parmi les perdants. Leur responsabilité devrait être de s’assurer que soient remis au cœur de la campagne les thèmes du pacte social, des libertés fondamentales, de l’écologie et de la mondialisation. Et sur ces thèmes confronter nos diagnostics et visions. Nous refusons d’acter le fait que la présidentielle soit seulement une affaire de personne. Il ne s’agit pas de trouver la personnalité idoine. Il y a évidemment besoin d’une incarnation mais ce ou cette candidate… de quoi doit-il ou elle être la chair ? Il revient aux gauches de créer les conditions du dialogue, en assumant que ce dialogue sera d’abord une confrontation.
Jonathan Bocquet, Groupe Cercle Radical et Place Publique

Josephine Baker : une militante d’ici et d’ailleurs, d’aujourd’hui et de demain

Le 30 novembre dernier, Joséphine Baker est entrée au Panthéon, «temple laïc de la République», qui rassemble de nombreuses grandes figures françaises. Née dans le Sud profond des États-Unis, la jeune femme est d’abord passée par Broadway avant d’embarquer pour Paris, il y a presque 100 ans. Moins raciste que l’Amérique ségrégationniste, la capitale d’un empire colonial n’est pas exempte de préjugés. Devenue star du music-hall, Joséphine Baker a su utiliser sa notoriété pour lutter contre les clichés. Résistante active pendant la seconde guerre mondiale, elle ne cesse pas le combat une fois la paix revenue : fichée comme communiste par le FBI, elle est aux côtés de Martin Luther King à Washington en 1963 – c’est la seule femme à prendre la parole – puis avec Fidel Castro à Cuba pour la conférence tricontinentale. Cette militante féministe et antiraciste devient ainsi la 6e femme – sur 80 personnages – à entrer au Panthéon, après Simone Veil en 2018. Dès 2002, Villeurbanne lui rendait hommage en baptisant de son nom l’espace étape du quartier Cyprian-Les Brosses grâce à l’action énergique de l’adjointe au patrimoine, Sonia Bove, élue communiste de 2001 à 2014. Lieu d’accueil, de jeux, d’écoute pour les parents et leurs enfants jusqu’à 6 ans, ce lieu correspond bien à l’esprit de Joséphine Baker, qui a adopté et élevé 12 enfants. Villeurbanne avec ses militant•e•s a toujours veillé à reconnaître les siens. Aujourd’hui notre volonté politique est de faire en sorte qu’il n’y ait plus d’enfants à la rue grâce à un travail constant pour éradiquer la misère qui fait partie de la lutte pour l’égalité… Aujourd’hui les combats de Joséphine Baker sont toujours d’actualité : antiracisme, féminisme, lutte contre la pauvreté, pour que chaque personne ait une vie libre et digne. Avec nos meilleurs vœux, nous souhaitons que la vie de Joséphine Baker soit une source d’inspiration pour cette année 2022.
Christine Goyard-Gudefin
Groupe Communistes et Républicains

Agissons en Européens

Depuis le 1er janvier 2022, a débuté la Présidence française de l’Union européenne (PFUE), permettant de mettre sur le devant de la scène des sujets majeurs pour l’avenir de l’Europe. Trois axes structurants ont été annoncés par le Président de la République pour ces 6 mois à la tête de l’Union : «Relance, puissance, appartenance». Cela se traduit concrètement par des objectifs clairs. Une Europe souveraine, capable de maîtriser ses frontières, notamment par le biais d’une réforme de l’espace Schengen, mais aussi capable d’une réelle stratégie opérationnelle dans le domaine de la défense. Une Europe verte, qui se donne les moyens de ses ambitions, visant l’efficacité écologique par la création d’un prix carbone aux frontières de l’UE sur les produits importés. Une Europe numérique, qui évite que les «GAFAM» ne deviennent des monopoles sans règles, et ce par une régulation économique et par la responsabilisation des plateformes, notamment face aux discours de haine. Une Europe sociale, visant à réduire les écarts de revenus d’un pays à l’autre, grâce à une législation européenne tendant vers un salaire minimum. Cette PFUE s’inscrit dans la continuité de l’engagement européen du Président depuis quatre ans, magistralement incarné par son discours de la Sorbonne du 26 septembre 2017. Son leadership s’est déjà illustré par la création du premier budget commun pour la défense, ou l’engagement à la neutralité carbone en 2050. Et bien sûr, par le plan de relance qui a permis de mutualiser les dettes et d’enfin obtenir de l’Allemagne et d’Angela Merkel, ce que les socialistes avaient longtemps espéré sans jamais y parvenir. Depuis le début du mandat, la France s’efforce de construire une Union européenne forte, capable de défendre nos valeurs et nos intérêts au niveau international. Nous pouvons compter sur le nouveau gouvernement allemand des sociaux-démocrates, des verts et des libéraux, partageant les mêmes ambitions que le Président de la République, pour qui il sera un soutien de poids.
Groupe Villeurbanne progressiste

 

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