Tribunes des partis politiques - Viva n°350 (mars 2021)
1 mars 2022Regarder en face les vrais enjeux
Le film Don’t Look Up (en français : Ne regardez pas en l’air) vient de créer l’événement. Il décrit le mépris de certains décideurs politiques et médias face à un péril menaçant la survie de l’humanité : dans le film, il s’agit de l’arrivée imminente d’une comète mais le parallèle avec la crise climatique est flagrant. C’est sans doute la climatologue du GIEC Valérie Masson-Delmotte qui en parle le mieux : «Le film illustre la société du spectacle et de la consommation, la manière dont fonctionnent certains médias, la désinformation qui se propage hélas plus rapidement que les connaissances solidement établies». Loin d’être aussi inéluctable que l’arrivée d’un astéroïde, la crise climatique et écologique et ses origines humaines sont bien établies. Dans le film, l’humanité ne peut pas faire grand-chose contre l’arrivée du danger, sauf à imaginer un recours crédule et vain à la technologie : à l’inverse, nous avons individuellement et collectivement les moyens d’agir pour le climat.
C’est pourquoi une marche Don’t look up est organisée le 12 mars à Lyon comme partout en France. Elle veut pousser les responsables politiques non pas à regarder « en l’air » mais « en face » la menace climatique et à prendre des mesures efficaces et socialement justes.
Comme dans le film, certains font toujours mine de croire au mythe d’une technologie qui nous sauvera : ainsi, le président Macron souhaite relancer un programme nucléaire aussi coûteux et risqué que peu adapté aux échéances. Nous, écologistes, portons des solutions éprouvées plus simples, sobres et justes : elles ne laissent personne sur le bord du chemin et nous commençons à les mettre en œuvre à l’échelle locale.
Pour nous et nos enfants, sans entraver ni culpabiliser quiconque, il s’agit de mettre au cœur des débats actuels ce « grand dérèglement » plutôt que les fantasmes complotistes brandis par certains. Ce sont ces défis qui guident les transitions que nous insufflons dans la majorité à Villeurbanne.
Groupe Les écologistes
Scandale Orpéa : ne pas tomber dans l’Ehpad-Bashing
L’affaire “Orpea” met à nouveau en lumière les scandaleuses dérives de certains gestionnaires à but lucratif d’établissements pour personnes âgées et dépendantes ainsi que les défaillances de notre système de contrôle sur l’usage des deniers publics. L’indignité et l’avidité des uns ne doivent pas pour autant jeter l’opprobre sur l’ensemble des EHPAD, porteurs de solutions, ni nous exonérer de la manière dont nous prenons en considération, collectivement, la question du Grand âge.
Cette sombre affaire nous rappelle combien la qualité du service repose principalement sur la qualité des conditions et d’organisation de travail des personnels a fortiori dans une époque où les résidents sont de plus en plus âgés et dépendants à leur entrée. La création récente d’une cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée reste une coquille vide de tout financement structurel : l’éclatement du financement et du contrôle, le manque de personnels qualifiés, accompagnés dans l’évolution de leurs carrières et reconnus justement dans leurs compétences notamment par de meilleures rémunérations, sont toujours d’actualité et la fameuse loi Grand âge d’Emmanuel Macron est définitivement abandonnée !
Depuis plus d’un an, le CCAS de la Ville de Villeurbanne s’est attelé au sein de ses deux Ehpad publics à de vastes chantiers portant sur l’organisation, les conditions de travail et d’accueil des résidents. Revalorisations des salaires liée au Ségur - dont une partie est financée par la commune - amélioration de la gestion des plannings, déprécarisation du personnel, participation renforcée des résidents et familles et une nouvelle cuisine de production pour réinternaliser la préparation des repas : des chantiers certes peu visibles de tous mais que nous estimons prioritaires et fondamentaux au bien-vieillir des villeurbannais, à commencer par les moins aisés, et leur garantir dignité et moments heureux. D’ailleurs, les Ehpad municipaux participeront pleinement à cette année Capitale de la Culture ! Un autre regard sur la vie en Ehpad est possible.
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s
Refondons notre démocratie : allons voter !
50 points. Il ne s’agit pas du score d’un de nos athlètes aux Jeux Olympiques, mais bien de l’écart entre l’abstention aux élections présidentielles de 2017 (26.12%) et aux régionales de 2021 (76.44%) à Villeurbanne. Personne ne s’y trompe : dans la Ve République, si l’on veut impulser un changement global et radical en France, c’est principalement au moment des élections présidentielles et législatives que cela se joue. Ne pas voter, c’est laisser les autres décider de ce qui est bon pour soi, c’est subir les conséquences d’une élection majeure sans avoir donné son opinion. Bien sûr, notre mode d’élection très personnalisé est loin d’être parfait : mais pour le changer, à la pression de la rue doit s’ajouter un bulletin de vote !
Le 10 avril prochain, nous pourrons voter pour une Assemblée constituante qui abolira la monarchie présidentielle ; pour la bifurcation écologique, avec 200 milliards d’euros d’investissements, la réouverture de lignes ferroviaires, l’isolation de 700 000 logements par an, la société du réparable et du durable, une agriculture locale et biologique ; pour le plein emploi et la diminution du temps de travail, avec la retraite à 60 ans, la 6e semaine de congés payés, un quota maximum de contrats précaires dans les entreprises ; pour le partage des richesses et la justice fiscale, avec un impôt sur le revenu plus progressif, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, l’augmentation du SMIC à 1 400€ nets, l’allocation jeune de 1 063 € financée grâce à une taxe de 100 % sur les héritages supérieurs à 12 millions d’euros, la garantie d’un droit au logement et au travail ; pour une diplomatie altermondialiste, avec une France indépendante, non-alignée aux intérêts des grandes puissances.
Nous nous sommes engagé•e•s non pour une personne, mais pour des idées. Ce sont celles que nous défendons à Villeurbanne mais aussi en France. Nous n’avons l’occasion de changer de modèle de société que tous les 5 ans : saisissons-là ensemble !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
De la nature en ville pour nos plus jeunes
Le 28 février dernier, le conseil municipal a voté l’acquisition d’un espace boisé de 1500m2 situé en bordure du groupe-scolaire Ernest Renan Nord. L’acquisition d’un tel espace s’inscrit dans une dynamique de conservation des espaces naturels et de préservation de la biodiversité en ville. Elle promeut par la même la mise à disposition d’un espace supplémentaire pour le développement de nouvelles activités aux élèves du groupe-scolaire.
Si la préservation et le développement de la nature en ville favorise la lutte contre les ilots de chaleur et la pollution atmosphérique, il déploie aussi des effets importants sur notre mode de vie. La ville de Villeurbanne porte ainsi depuis le début de son mandat l’ambition d’améliorer les conditions de vie et d’étude de ses écoliers. Déjà bien avancée dans le développement durable de son territoire et dans le renforcement du lien entre espaces naturels et espaces urbains, la ville s’efforce d’associer le développement de ses écoles à cette dynamique.
En effet, la végétalisation des cours d’école est un élément phare de la politique écologique, mais aussi sociale, de Villeurbanne. Dans le cadre des enjeux relatif au retour d’une biodiversité importante sur le territoire, le conseil municipal a acquis, à de nombreuses reprises, par voie de préemption, certains espaces naturels de son territoire. L’objectif de ces acquisitions est la conservation et la mise à profit de ces espaces naturels aux plus jeunes.
Le mouvement Génération.s sait la valeur du vivant et des sols naturels ; l’eau, l’air, les sols, la forêt, les océans, la biodiversité sont des biens communs de l’humanité qu’il est impératif de protéger, restaurer et gérer collectivement. Le groupe Génération.s de Villeurbanne s’associe donc pleinement au développement d’espaces naturels collectifs et pédagogiques décidés en collaboration avec Alain Brissard, 4ème adjoint en charge de Végétalisation, de la Biodiversité et de la Stratégie Alimentaire Locale.
Groupe Génération.s
La libération passera par l’égalité, pas par la division
Les élections présidentielles approchent à grand pas, et si les programmes ne prennent pas une grande place dans le débat public, le 8 mars doit être une journée importante. Il s’agit bien de rappeler l’importance des droits des femmes.
Cette journée est malheureusement toujours essentielle, non pas dans une perspective de division, d’exclusion, mais bien dans une perspective humaniste. Les droits des femmes concernent l’Homme.
Une telle journée ne suffit pas, comme l’indignation ne suffit plus. L’actualité, partout dans le monde, nous rappelle chaque jour que les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Les femmes devraient également avoir accès à certains droits particuliers. Au-delà des violences (conjugales) dont elles sont les premières victimes, le droit de disposer librement de leur corps n’est pas toujours garanti.
La proposition de loi entendant renforcer le droit à l’avortement a fait l’objet de nombreuses oppositions. La proposition qui visait à supprimer la clause de conscience dont peuvent se prévaloir les médecins pour refuser de pratiquer cet acte a été abandonnée. Les obstacles pratiques sont nombreux, et les femmes des classes sociales les plus précaires sont celles qui dans les faits, ont le moins accès à ce droit, à leurs droits.
Car si les femmes ne sont pas à égalité avec les hommes, elles sont l’objet de toutes les attentions, de toutes les répressions. On nous parle de solidarité, mais la solidarité n’est pas au rendez-vous lorsque les intérêts économiques, politiques ne convergent pas. La jeune Mila doit s’en souvenir.
Alors ne nous contentons pas d’une journée, et rappelons-nous que c’est sur les femmes que pèsent particulièrement des restrictions, symboliques, méthodiques, systémiques. Les femmes ont besoin de la politique, car comme le disait si justement Simone de Beauvoir : « Rien n’est jamais définitivement acquis. Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ».
Katia Buisson
Groupe Cercle Radical et Place Publique
L’IVG est un droit fondamental
Le 10 février, l’Assemblée nationale adoptait la proposition de loi renforçant le droit à l’avortement. Déposé en 2020 par des député•e•s (dont les communistes), ce texte est depuis bloqué par la majorité de droite du Sénat. Si la loi était adoptée, le délai légal pour avorter serait de 14 semaines, contre 12 aujourd’hui.
Chaque année à Villeurbanne, plus de 150 femmes de 18 à 25 ans ont recours à une IVG, souvent dû à l’échec de contraceptif.
Le Planning familial épaule les femmes ayant dépassé le délai légal et les oriente vers des structures adaptées où elles trouvent un temps d’écoute pour choisir entre chirurgie ou interruption médicamenteuse.
Certaines d’entre elles devront se rendre à l’étranger : Pays-Bas, Espagne ou Angleterre, où les délais légaux sont de 8 à 10 semaines plus longs qu’en France. Mais elles devront payer les interventions, les frais de transport et parfois d’hébergement – des sommes excédant 1000€. Elles se sentiront souvent coupables, stigmatisées par notre société, dans l’illégalité car exclues du droit français. Passé 3 mois de grossesse, seules les femmes disposant d’un certain niveau de ressources peuvent avorter.
Les autres n’ont pas le choix, elles sont contraintes de poursuivre leur grossesse. Le Planning familial se bat depuis toujours pour que toutes les personnes aient le droit de disposer de leur corps. C’est pourquoi les communistes se mobilisent à leurs côtés pour que toutes celles qui veulent avorter puissent le faire en France, sans distinction de ressources. Le manque de moyens à l’hôpital limite encore la possibilité d’avorter : absences non remplacées, fermeture des CIVG…
Les femmes ne sont toujours pas libres de faire ce qu’elles veulent de leur corps. Demandez donc à celles qui choisissent la ligature des trompes : elles doivent subir des délais d’attente très long pour des entretiens avant consultations. Cette clause de conscience est un scandale qui perdure !
Mon corps, mon choix !
Christine Goyard Gudefin
Groupe Communistes et Républicains
NON à une Zone à Forte Exclusion !
Lors du dernier conseil municipal, notre groupe a clairement manifesté son désaccord sur ce projet mal ficelé dont la mise en œuvre dévoie l’objectif initial. C’est dans un élan commun que l’ensemble des élus Progressistes et Républicains de Villeurbanne, de la ville de Lyon, et de la Métropole a voté contre la délibération relative à l’amplification de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) porté par le Président de la Métropole.
Loin d’être opposés à la nécessité de poursuivre le travail que nous avions engagé sur la ZFE il y a plus de 6 ans maintenant, nous restons particulièrement attentifs à son acceptation par les habitants, condition essentielle à sa réussite selon nous.
Prendre en compte les personnes les plus modestes et les classes moyennes doit être au centre de nos réflexions si nous ne voulons pas transformer cette Zone à Faibles Émissions en Zone à Forte Exclusion.
Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une solution qui divise profondément les populations, offrant aux plus aisés le confort d’une voiture électrique et laissant les autres littéralement sur le bord de la route, dans l’attente de solutions alternatives crédibles.
Car c’est bien le problème de ce nouveau projet de ZFE : une absence totale d’alternative claire et précise pour toutes celles et ceux qui demain vont être forcés de se séparer de leur véhicule.
Nous défendons une écologie responsable et nous refusons cette écologie autoritaire prônée par les édiles verts de la Métropole et de la ville de Lyon, qui impose aux plus modestes d’endosser une responsabilité qu’ils n’ont pas les moyens de porter.
L’exécutif municipal rejoignait même notre constat dans son avis rendu sur le sujet. Pourtant, cela ne l’a pas empêché de rendre un avis favorable à cette ZFE, et donc de signer un chèque en blanc à la Métropole, sans aucune garantie des mesures de soutien qui seront mises en œuvre.
Groupe Villeurbanne progressiste