Tribunes des partis politiques - Viva n°352 (mai 2022)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Après la déception, l’espoir villeurbannais

À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’issue de l’élection présidentielle n’est pas connue. Mais aucun projet écologiste n’a figuré au second tour. Le pays n’a eu le choix qu’entre un libéralisme économique autoritaire, méprisant les plus précaires et négligeant l’urgence climatique, et une extrême-droite toujours aussi dangereuse sur tous les plans, porteuse d’un projet catastrophique.
Une campagne très courte, orientée par des sondages incessants, a bridé les débats de fond. Mais une nouvelle fois, notre ville s’est singularisée. Quand le pays choisit de placer en tête le libéralisme et le rejet de l’autre, Villeurbanne affirme ses valeurs solidaires et écologistes. Les candidat•e•s écologistes et de gauche ont recueilli la moitié des suffrages. Ils portaient ces valeurs : métissage des cultures, tradition d’accueil et de solidarité, répartition des richesses, projets pour et avec les citoyen•ne•s... Dans un paysage national individualiste, c’est une lueur d’espoir. Bien sûr, une abstention à 28 % reste trop élevée, et nous agissons collectivement aujourd’hui au sein de la majorité municipale et à la Métropole de Lyon pour redonner confiance en l’action politique.
Dans cette campagne, les enjeux les plus importants de ce siècle n’ont pas toujours eu l’écho mérité. Ils sont pourtant connus : la capacité à vivre sur la planète, notre cadre de vie, notre santé, notre alimentation, l’accès aux ressources énergétiques menacé par les guerres... La justice sociale est indissociable de la justice climatique, parce que les plus pauvres sont aussi les plus exposés aux dégâts environnementaux.
Pour ne pas perdre cinq ans de plus, nous continuerons évidemment à porter nos valeurs dans l’action municipale. Nous appelons aussi à utiliser les élections législatives pour installer un réel contre-pouvoir. À l’image de la majorité municipale, l’heure est à l’union de nos forces, dans le respect des convictions et sensibilités de toutes et tous.
Groupe Les écologistes

À Gauche, le sursaut, tout de suite

Au moment où sont rédigées ces lignes, la déception de voir, pour la troisième fois en 20 ans, un second tour de l’élection présidentielle opposer la droite et l’extrême-droite, nous ronge, comme de nombreux et nombreuses Villeurbannais•es. Le barrage républicain s’épuise même si nous n’avions d’autre choix que le bulletin Macron pour éviter le pire à la France.  
À Villeurbanne, nous, élues et élus de terrain, portés par nos valeurs, souhaitons une Ville solidaire, inclusive et écologique avec une vigilance particulière aux questions de sécurité et de maîtrise de la dépense publique.
Force est de constater la déconnexion entre le vote en faveur de partis et de rassemblements de citoyens motivés pour œuvrer concrètement à un futur meilleur, et le vote protestataire ou qui croit à la figure du sauveur de la patrie, ce qui donne à notre régime une dimension de plus en plus affirmée de « monarchie élective ». Beaucoup déploraient, au soir du premier tour, la dissociation entre le vote aux élections locales, victime d’une forte abstention dans les conditions sanitaires que l’on sait, en 2020 et 2021, et la participation à une élection où les débats raisonnés sont de plus en plus difficiles à mener, en raison de l’hystérisation cherchée par les médias d’information en continu, et alimentée par les réseaux sociaux.
Pour résister au programme déployé par Macron avant le premier tour, une dernière étape reste à franchir : celle d’une union nationale des forces de Gauche.
Depuis 2020, nous faisons l’expérience que cette union est non seulement possible, mais aussi viable au sein d’une gouvernance commune, dans le respect des identités des diverses forces politiques.
Les divisions entre sensibilités de Gauche ont été brutalement sanctionnées au premier tour de la présidentielle. Pour autant, nous pouvons encore les dépasser à l’occasion des législatives pour espérer en finir avec l’arrogance et l’incurie du gouvernement sortant. Ne privons pas la France d’un nouveau souffle social et écologique.
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s

Des nouveaux rythmes scolaires à l’éducation populaire !

La rentrée 2022 va voir les enfants villeurbannais changer de rythme scolaire. Le Projet éducatif de territoire (PEDT) prévoyait en effet une consultation des parents et personnels éducatifs, et ce sont les 4 jours qui l’ont emporté.
Cette évolution est une formidable opportunité pour élargir et améliorer les modes d’accueil périscolaire. L’accueil municipal des enfants ne se limite pas à l’école : d’autres structures pourraient voir le jour pour rétablir plus d’égalité entre les enfants dans l’accès aux loisirs, en dehors des temps scolaires.  
La priorité doit être donnée à l’éducation populaire comme mode de transmission des connaissances. Contrairement au modèle éducatif classique, elle est horizontale : chaque personne apprend de l’autre et apprend à l’autre. Ce type de discussions permet de se sentir autorisé à penser par soi-même, de ne pas attendre que l’on pense pour soi.
Nous l’avons déjà défendue par un soutien à la MJC de Villeurbanne ; nous la soutenons maintenant dans l’accueil périscolaire. L’objectif est simple : émanciper les individus en faisant en sorte que leur vision du monde soit débattue et devienne critique. C’est en comprenant la société dans laquelle on vit que l’on devient capable d’envisager sa transformation et d’agir pour la faire advenir.  L’éducation populaire rempli d’ailleurs 3 des 5 objectifs du PEDT : favoriser la réussite éducative et l’émancipation, encourager la participation et la citoyenneté des enfants et renforcer la continuité éducative entre les temps de l’enfant. N’attendons plus !
Mais sa mise en œuvre ne pourra fonctionner que si les conditions de travail des animateurs sont bonnes. Ces métiers sont très souvent précaires et mal payés : comment exercer correctement dans de telles circonstances ? C’est donc à nous, municipalité, de les dé-précariser, de les former et de valoriser leur salaire. Il en va du bon fonctionnement du service public, de la dignité des travailleurs, et du développement de la citoyenneté.
Groupe Villeurbanne Insoumise
Ensemble !

Transformer la Ville : notre grand défi

Le 11 avril dernier, était organisée une Commission Générale pour discuter des grands projets urbains qui viennent transformer notre ville.
L’occasion pour l’ensemble des élus de la majorité et de l’opposition de passer en revue ces nombreux projets portés par la Métropole ou le Sytral et auxquels la Ville contribue par la construction de nouveaux équipements scolaires ou sportifs, l’aménagement de nouveaux espaces de nature mais également par un travail d’implication des habitants dans la définition des projets.
Pour le Groupe Génération.S, ce fut l’occasion de vérifier qu’aucun des quartiers de notre ville n’était laissé pour compte et que ces investissements structurants permettaient bien d’améliorer le cadre de vie de tous nos concitoyens et répondre à leurs préoccupations.
En effet, cette répartition territoriale dans une ville aussi dense et étendue que Villeurbanne est un enjeu majeur pour ne pas créer une ville à 2 vitesses.
De ce point de vue, les trois Zones d’Aménagement Concertées (dites « ZAC ») des Gratte-Ciel, de GrandClement, et de Saint Jean, ainsi que le premier projet de restructuration du Tonkin avec l’aménagement des dalles Lakanal Rossel, montre bien cette attention portée à tous les secteurs de notre ville. Nous n’oublierons pas non plus la restructuration de la Résidence Saint-André et l’ouverture du parc de l’Autre soie qui viendront poser les premiers briques de la transformation du quartier des brosses.
Ce panorama serait incomplet si l’on omettait d’évoquer les 2 nouvelles lignes de tramway qui vont traverser la ville : la ligne T6 qui ira du quartier Cyprien jusqu’à la Doua en traversant les Maisons neuves et les Gratte-Ciel et le T9 qui reliera les Charpennes et Saint Jean.
Alors, évidemment, tous ces projets ne se font pas en un jour et leur mise en œuvre au cœur d’une ville dense relève souvent du casse-tête organisationnel tant les contraintes sont nombreuses mais ils constituent un horizon enthousiasmant. Villeurbanne est une ville qui vit et se transforme pour mieux répondre aux enjeux de notre siècle.
Groupe Génération.s

Il est temps de revoir nos institutions

Notre régime politique est tel qu’un chef de l’État ne rend des comptes au peuple qu’une seule fois : au moment où il brigue un second mandat. Il peut être élu en ne récoltant même pas un quart des voix des électeurs au premier tour. De même, l’élection des députés immédiatement après celle du président porte à chaque fois, la majorité présidentielle à l’Assemblée.
Disons-le clairement : l’attribution d’un pouvoir presque absolu à une majorité politique – pour une durée limitée, certes – ne peut pas continuer à être la règle du jeu. Le scrutin majoritaire trouve ses limites. Notre représentation nationale a un besoin criant de proportionnelle, pour réparer au moins en partie la fracture qui existe entre le peuple et ses élus et pour favoriser les votes de conviction à chaque scrutin.
Nous savons les limites de la personnalisation du pouvoir et de la sacralisation du président de la République, qu’il soit « hyperprésident », « normal » ou « jupitérien ». Contre la prétendue nostalgie monarchiste des français, nous croyons au contraire qu’ils ont soif de pluralisme et de véritables débats parlementaires plutôt que de députés godillots.
La décentralisation doit être questionnée. Les collectivités s’administrent librement – en théorie. Dans la pratique, le pouvoir central limite leurs marges de manœuvre. Le seul effet de la décentralisation dans sa version actuelle, c’est la mise en concurrence des territoires (et donc l’abandon des biens communs). Le principe de subsidiarité n’est pas systématiquement respecté : certaines compétences sont partagées entre plusieurs échelons (ce qui crée des usines à gaz), alors que certaines politiques sont purement et simplement délaissées par tous les échelons (la politique jeunesse est un parfait exemple). L’efficacité de l’action publique ne pourrait être davantage sapée.
Les remèdes aux maux de nos institutions existent. Il est temps de les porter collectivement pour renouveler la vie démocratique et rééquilibrer l’exercice du pouvoir.
Jonathan Bocquet
Groupe Cercle Radical et Place Publique

Pour un printemps de lutte et de riposte !

Le 10 avril dernier, le verdict des urnes est tombé, brutal, exaspérant, rageant même, avec la réédition du duel désespérant opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen au 2ème tour des Présidentielles.
Ce scrutin a confirmé la fracturation du paysage politique traditionnel, avec l’effondrement brutal des 2 partis ayant dominé la vie politique française pendant plus de 30 ans au profit de 3 blocs qui se dessinent aujourd’hui autour d’un pôle de la droite libéral, un pôle d’extrême-droite et un pôle de gauche. Nous ne pouvons que nous alarmer devant ce que représente l’ensemble de la gauche aujourd’hui. Les institutions de la cinquième république ont montré ce qu’elles étaient : un moyen de supprimer les nuances, où finalement on vote autant pour celui qui a le plus de chance, que pour celui qui nous ressemble.
Il ne fait tout de même aucun doute que nous nous aurions cent fois préféré la qualification de Jean-Luc Mélenchon à celle de Marine Le Pen, nous évitant d’avoir à choisir entre un candidat ultralibéral patenté prêt à poursuivre son œuvre de casse sociale à celle d’une candidate d’extrême-droite prête à récupérer en la détournant la colère et la frustration que cette politique a générée.
Quel que soit le résultat de ce second tour (inconnu au moment où ces lignes sont écrites) il ne faudra rien céder : ni à la résignation, ni à l’abattement, et encore moins à la rancœur ou à de vaines polémiques.  
Le joli mois de mai devra plus que jamais être l’occasion de renouer avec nos idéaux de paix, de justice sociale et de liberté, avant de préparer les prochaines élections législatives en travaillant au rassemblement le plus large possible des forces de gauche pour obtenir une majorité progressiste au Parlement. La bataille idéologique sur les questions économiques et sociales doit être au centre du débat politique et de son action. C’est comme ça que la gauche fera reculer l’extrême-droite et luttera contre l’abstentionnisme.
Groupe Communistes et Républicains

Soutenir l’Ukraine, au niveau européen, français, et villeurbannais

Voilà désormais plus de deux mois que l’Ukraine, État souverain et démocratique, est soumis aux bombardements et aux attaques sanglantes et meurtrières des troupes de Vladimir Poutine. Nous sommes admiratifs du courage de la population ukrainienne et de celui du Président Zelensky, dans une guerre menée de façon extrêmement violente en particulier envers les populations civiles. L’ONU dénombre 12 millions de déplacés dont 4,6 millions de personnes ayant dû quitter leur pays.
La France a immédiatement pris sa part face à cette situation dramatique, avec près de 100 millions d’euros d’aide humanitaire et près de 100 000 places d’hébergements ouvertes par le gouvernement.
La France qui assure actuellement la présidence de l’Union Européenne a initié la mise en place de la protection temporaire pour ces populations et a aussi décidé d’une série de sanctions inédites contre la Russie et dont les effets concrets pour l’économie russe sont déjà dévastateurs.
À cet élan de solidarité les collectivités territoriales ne sont pas en reste. Notre ville dont la tradition d’accueil n’est plus à démontrer s’est largement mobilisée. D’autant plus qu’une importante communauté ukrainienne y réside, en partie animée par la paroisse de l’église Saint-Athanase qui a reçu de nombreux dons et participé à l’envoi de ceux-ci.
Lors du dernier conseil municipal, nous avons voté pour qu’une aide de 20 000€ puisse être versée pour agir sur des besoins réels et identifiés par des experts du fond de concours géré par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
D’autres initiatives seront sans doute nécessaires car malheureusement le conflit risque de durer. La tradition villeurbannaise d’accueil et d’hospitalité sera de nouveau utile.
Et en cette année « Villeurbanne capitale française de la culture 2022 », nous pourrions organiser un évènement pour témoigner symboliquement le soutien de notre ville et son attachement à la population ukrainienne.
Groupe Villeurbanne progressiste

 

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