Tribunes des partis politiques - Viva n°353 (juin 2022)
1 juin 2022Les jeunes montrent la voie
Au début du mois de mai, quelques étudiant•es de la plus prestigieuse école d’ingénieurs agronomes ont lancé un appel à la bifurcation : « Nous ne voyons pas les ravages écologiques et sociaux comme des «enjeux» ou des «défis» auxquels nous devrions trouver des «solutions» en tant qu’ingénieures. [...] Quelle vie voulons-nous ? Un patron cynique, un salaire qui permet de prendre l’avion, un emprunt sur 30 ans pour un pavillon, un SUV électrique ? [...] Nous avons douté, et nous doutons parfois encore. Mais nous refusons de servir ce système et nous avons décidé de chercher d’autres voies, de construire nos propres chemins. »
Ce discours peu habituel pour des ingénieurs est celui d’une jeunesse qui prend la parole après avoir pris conscience de l’état du monde. Face à un pouvoir politique et économique qui n’a été que trop attentiste dans le passé, il s’agit bien de construire d’autres façons de vivre, pour mettre ses actes en conformité avec ses valeurs.
Quand on laisse la parole aux jeunes, on n’est jamais déçu : ils et elles sont notre avenir et notre miroir, plus libres que leurs aîné•es. Ces dernières années, l’optimisme des jeunes s’est cependant dégradé : l’éco-anxiété est une réalité, sans être une fatalité. Pour le climat, la jeunesse a su relayer les alertes des scientifiques, avec responsabilité et maturité. Leur participation en hausse lors des dernières élections est aussi un signe d’encouragement. Leur prise de conscience et leur inventivité sont deux leviers qui nourrissent et encouragent notre action municipale. Les politiques publiques menées à la ville et à la métropole les accompagnent pleinement.
Laissons-nous surprendre en laissant plus souvent aux jeunes la parole et les manettes, comme pour le festival Réel qui se tient au Parc de la Feyssine ce mois-ci. Nous avons raison de leur faire confiance : ils et elles sont porteurs d’une fraîcheur salutaire.
Écoutons leur dernier conseil : « À vous de trouver vos manières de bifurquer. »
Groupe Les écologistes
S’abreuver de culture pour fêter l’été 2022
Ce mois de juin est marqué par deux événements phares de l’année culturelle exceptionnelle « capitale française de la culture ».
D’abord, le week-end des 3-5 juin, le festival Réel, au parc de la Feyssine. Un défi technique et humain lancé sur une idée de Stéphane Frioux, notre adjoint à la culture, pour emmener des dizaines de jeunes volontaires à la rencontre de tout ce qui fait l’organisation d’une manifestation culturelle. 50 ans après le sommet de Stockholm sur l’environnement et 20 ans après l’ouverture au public de ce poumon vert de l’agglomération, le géant Tchangara viendra dire au revoir à la ville qui l’aura accueilli pendant près d’un mois.
Le festival « Réel » manifeste la volonté de promouvoir et de faire confiance à la jeunesse, qui représente à Villeurbanne 50% de la population. La préparation de ce festival s’inscrit dans une dynamique d’éducation populaire puisque les jeunes ont eu la liberté d’imaginer le festival et de s’engager pour sa concrétisation. Au-delà de la programmation qui réunira des artistes reconnus et des talents émergents, le festival accueillera un village associatif qui sera ponctué de conférences et d’animations autour de thèmes tels que la prévention, l’inclusion, le handicap.
Et le mardi 21 juin, pour la première fois dans notre ville, une grande rue de la musique, de Lyon à Cusset, avec la collaboration des maires Grégory Doucet et Cédric Van Styvendael, et de leurs équipes. Les pratiques amateures, les élèves de l’ENM de tous niveaux, les chorales, fanfares et musiciens de tous ordres seront mis à l’honneur en soirée, et des centaines d’enfants de nos écoles publiques auront ouvert les réjouissances par un charivari de la jeunesse aux Gratte-Ciel en début d’après-midi. Après deux années si particulières en 2020 et 2021, la renaissance culturelle est illustrée par de nombreux événements uniques, gratuits et populaires. Et ce n’est pas fini: réservez votre week-end des 23-25 septembre…
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s
Les 12 et 19 juin, c’est le troisième tour !
On l’oublie facilement, car notre régime place au cœur des décisions le Président de la République, mais c’est bien le gouvernement qui conduit et dirige la politique de la nation. Si nous imposons une cohabitation, c’est le gouvernement qui appliquera sa politique et pas le Président.
Mais comment faire ? Le gouvernement est représentatif de la majorité des député•e•s : il faut donc un maximum d’élu•e•s de gauche à l’Assemblée nationale. En quelques chiffres : avec 15 député•e•s, on peut constituer un groupe parlementaire et créer une commission d’enquête ; avec 58, on peut déposer une motion de censure pour s’opposer au gouvernement ; avec 185, on peut demander l’organisation d’un référendum ; et enfin, avec 289: on gouverne le pays.
Nous voulons nous donner toutes les chances d’arriver à cet objectif. C’est pourquoi, pour la première fois au 1er tour des législatives, un accord historique permet à toutes les forces politiques populaires, écologiques et sociales de se rassembler autour d’un programme partagé, clair et concret pour gouverner la France. Il prévoit des mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat, avec la hausse du SMIC à 1500 €, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, la création d’une allocation d’autonomie jeunesse, l’encadrement des loyers à la baisse ; des mesures de justice sociale et fiscale, avec la retraite à 60 ans, le rétablissement de l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune), 1 milliard d’euros pour la lutte contre les violences faites aux femmes, et la production de logements sociaux. Côté institutions, c’est la refonte de la démocratie qui est la priorité avec la sixième République, et de nouveaux droits pour les citoyens, comme le RIC (Référendum d’initiative citoyenne). Et pour répondre au défi climatique à la sauvegarde de la biodiversité, loin des lobbies du pétrole et des pesticides, il programme la planification écologique.
Ces sujets ont des conséquences directes sur la vie des Villeurbannais.es. Alors votons!
Groupe Villeurbanne Insoumise
Ensemble !
L’eau, un bien commun en danger
Le 29 avril dernier, la préfecture plaçait le département du Rhône en vigilance sécheresse. Actuellement, tous les compteurs sont au rouge, le mercure grimpe et la pluie ne tombe pas. Nous encaissons ces derniers jours des chaleurs bien supérieures aux normales saisonnières, et il est tombé deux fois moins de pluie que la normale depuis le début de l’année.
Nous savons pourtant toutes et tous que ce phénomène n’est pas anodin et qu’il s’inscrit dans une dynamique de réchauffement et d’assèchement de notre territoire, que nous constatons constamment depuis 5 ans. Si nos comportements doivent nécessairement être modifiés face à ces phénomènes, l’action publique doit aussi s’inscrire dans un objectif d’effectivité des politiques de gestion et de traitement des eaux.
Face à un épisode de sécheresse comme celui que nous vivons, il est nécessaire de développer des pratiques vertueuses permettant une meilleure utilisation mais surtout une meilleure répartition de l’eau. On comprendra bien évidemment l’absence d’une quelconque utilité à laver sa voiture, arroser en pleine journée ou remplir la piscine.
Pour autant, s’il n’est pas possible de faire fi des pratiques et consommations individuelles, il n’est pas pensable non plus de se concentrer uniquement sur les pratiques individuelles. L’action publique doit permettre une meilleure répartition et une meilleure gestion de l’eau.
Si les moyens dont nous disposons pour enrayer les changements climatiques se décident à échelle plus globale, notre territoire et notre municipalité doivent se projeter dans une dynamique de gestion vertueuse de l’eau. Nous devons œuvrer pour la reconnaissance et l’effectivité d’un droit à l’eau potable. Pour cela, il faut maîtriser le cycle de l’eau, et refonder la politique de gestion des eaux en France.
Que ce soit dans une logique globale de préservation de l’environnement ou de promotion du droit à l’eau potable et saine, pour toutes et tous, le groupe Génération.s continuera à s’investir pour au niveau national et local sur ce sujet. Le Contrat métropolitain 2022-2024 pour une ville perméable proposé au conseil municipal du 30/05 en constitue une illustration.
Groupe Génération.s
L’internationalisme a changé de camp
Qu’on le veuille ou non, notre ville est impactée par ce qui se passe dans le reste du monde. Chaque jour nous le prouve. Nous ne pouvons pas agir sans prendre en compte les grands événements internationaux.
Sur l’environnement, tous nos efforts locaux pour la qualité de l’air et la lutte contre le réchauffement climatique peuvent être balayés par la décision de nos voisins de rallumer une centrale au charbon.
Notre plan d’investissement prévoit des équipements qui ne pourront être réalisés que si nous parvenons à nous procurer des ressources qui pour beaucoup dépendent de marchés extérieurs.
Notre métropole prend sa part dans les flux migratoires croissants.
Les questions politiques sont toutes internationales.
Écologie, solidarité et pouvoir d’achat sont des thématiques qui ne peuvent être traitées qu’en prenant à bras le corps leur dimension mondiale.
Or, il y a une gauche souverainiste qui considère que les questions de sécurité internationale, de flux migratoires, de défi énergétique, de suffisance alimentaire et de crise écologique pourraient être résolues à l’échelle nationale. Et il y a ceux qui pensent qu’au contraire, seules les institutions internationales permettront de résoudre ces défis grâce à la compréhension mutuelle des enjeux propres à chaque nation.
C’est un clivage majeur que nous devons mettre à jour clairement dans le débat public car il va structurer le positionnement politique de nos gouvernements dans les années à venir. Toutes les politiques publiques dépendront du choix que nous ferons entre souverainisme et internationalisme.
L’ensemble des choix que nous faisons à Villeurbanne doit prendre en compte cette échelle mondiale et doit concourir à son renforcement. Le groupe Cercle Radical et Place Publique est municipaliste certes, mais aussi européiste et internationaliste.
Nous invitons les villeurbannais à rejoindre le Cercle Radical de Villeurbanne, un cercle citoyen qui refuse d’être enfermé dans le tripartisme que certains tentent d’imposer.
Groupe Cercle Radical et Place Publique
Les Services publics de transport sacrifiés sur l’autel de la concurrence
Dans la droite ligne des politiques libérales engagées depuis plus de 30 ans, la tendance actuelle est plus que jamais à la casse des Services Publics tous azimuts, toujours au nom du principe de la sacro-sainte compétitivité et de la concurrence « libre et non faussée » censée apporter un meilleur service au meilleur prix pour les usagers, fût-ce au prix du dumping social.
Mais cette logique que nous avions l’habitude de retrouver au niveau national et étatique se retrouve aujourd’hui transposée à un niveau de plus en plus décentralisé, comme en témoignent les récents exemples de « l’allotissement » des TCL, ou d’ouverture à la concurrence dans le cadre du renouvellement de la Convention TER de la région Auvergne Rhône-Alpes.
Dans le cas des TCL, il est prévu que l’activité jusque-là dévolue à Keolis, opérateur unique dans le cadre d’une Délégation de Service Public, soit partagée en deux lots principaux, un pour les modes « lourds » (métro, tramway, funiculaire et bientôt le Rhônexpress), et l’autre pour les bus et trolleybus dans le cadre d’un appel d’offre européen.
Dans le cas du renouvellement du conventionnement des TER par la région Auvergne Rhône-Alpes, le but est de mettre la SNCF en concurrence avec d’autres opérateurs privés, comme cela s’est fait dans d’autres régions.
Dans un cas comme dans l’autre, il est à craindre que les salariés comme les usagers soient les grands perdants de l’affaire, avec pour les uns des droits sociaux bradés au bon vouloir des futurs opérateurs retenus, et pour les autres une offre de transport segmentée avec en prime des tarifs à la hausse et l’abandon des lignes jugées non rentables.
Une logique délétère qui va à l’encontre de l’expérience des pays qui ont un temps choisi de privatiser leurs Services publics de transport, et en sont largement revenus à l’instar du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Belgique, de la Suisse ou plus récemment de la Norvège.
Cyril Hauland-Grønneberg
Groupe Communistes et Républicains
Pour une Europe forte et indépendante !
Au commencement de la présidence française de l’Union européenne en janvier dernier, personne n’aurait pu imaginer la dimension que ce rôle allait prendre. Et pourtant à peine un mois après, la guerre s’installait sur notre contient.
Jamais il n’avait été aussi essentiel, aussi crucial, que les peuples et nations d’Europe fassent bloc pour défendre leurs valeurs et la démocratie. Alors que certains souhaiteraient nous éloigner de cette Europe et lui « désobéir », nous croyons au contraire que la liberté et l’avenir du continent s’incarnent dans l’Union européenne.
Nous devons d’ores et déjà construire les nouveaux équilibres de sécurité et d’indépendance, pour que l’Europe s’affirme en véritable puissance. C’est ce qu’a esquissé le Président de la République lors de son discours devant le Parlement européen.
Il faudra œuvrer pour assurer à l’Europe une autonomie énergétique d’abord, en accélérant le déploiement des énergies propres et décarbonées. Il est essentiel de réduire notre dépendance au charbon, au gaz, et au pétrole, surtout lorsqu’ils sont importés, et la guerre nous l’a encore une fois rappelé.
Il apparait aussi primordial de garantir l’autonomie stratégique européenne par un renforcement considérable des capacités des armées européennes et de leur coordination en vue de créer une véritable « Europe de la défense ».
Enfin, l’indépendance démocratique de l’Union repose sur la force de ses opinons publiques et la nécessité de protéger notre État de droit. Pour cela il nous faut, entre autres, lutter sans relâche contre les « fake news » et les attaques « cyber » qui tentent de déstabiliser nos processus démocratiques.
Nous avons donc le devoir historique de repenser l’organisation de notre continent et de créer ce que le Président a nommé une « communauté politique européenne », à la hauteur des événements que nous sommes en train de vivre.
Groupe Villeurbanne progressiste