Tribunes des partis politiques - Viva n°355 (octobre 2022)
1 octobre 2022Consommons moins, consommons mieux
Depuis des années, une publicité du fournisseur historique d’électricité nous répète que « l’énergie est notre avenir ». Aujourd’hui, l’accès à l’énergie est menacé. Qu’elle prenne la forme d’un carburant ou de l’électricité, l’énergie est devenue une marchandise hors de prix, pour des raisons géopolitiques (en particulier la guerre en Ukraine) mais aussi du fait de la spéculation. Il aura fallu cette tension sur les prix pour que s’impose comme priorité un comportement que les écologistes portent depuis longtemps : la sobriété.
Face au risque de restriction et au poids accru des factures, en particulier pour les plus modestes, le défi est double : consommer moins, consommer mieux. En effet, l’été caniculaire que nous venons de vivre est une des conséquences de notre ébriété passée et actuelle aux ressources fossiles (déplacements, alimentation, production massive de biens manufacturés…) qui engendrent les dérèglements que nous observons. « Fins de mois » et « fin du monde » sont bien un même sujet.
Nous connaissons les leviers efficaces : évolution des modes de déplacement et d’alimentation, développement des circuits courts et des énergies renouvelables, efficacité énergétique et, pour y revenir, sobriété. Ces « transitions » impliquent que chacun•e change ses habitudes, à sa mesure, et n’auront de sens que si elles sont équitablement réparties. La « fin de l’abondance » du Président Macron doit d’abord s’appliquer aux plus riches, qui surconsomment.
Villeurbanne prendra sa part. À court terme, la ville devrait légèrement baisser la température dans les bâtiments qu’elle gère (hors publics fragiles), comme chacun•e pourra le faire à son domicile, quitte à se couvrir davantage. Pour le plus long terme, Villeurbanne renforce ses investissements dans la rénovation énergétique pour consommer moins et améliorer le confort d’hiver et d’été.
Vous pouvez compter sur les élu•es écologistes pour porter un slogan revisité :
« L’énergie est un bien commun, économisons-la » !
Groupe Les écologistes
Dépassons le pouvoir d’achat : exigeons le pouvoir de vivre !
Véritable serpent de mer de la vie politique française, le pouvoir d’achat est sur toutes les lèvres et dans tous les esprits depuis la reprise économique post-pandémie. L’inflation galopante menace à son tour de faire basculer des ménages déjà précarisés dans la pauvreté. Un pas en avant ; trois pas en arrière : c’est la mécanique du déclassement, bête noire de tous les ménages à qui la République avait promis l’insouciance et l’abondance. Hélas, les vannes du « ruissellement » restent désespérément scellées pendant que les actionnaires des grands groupes se partagent des profits records, par le simple effet de la spéculation sur les matières premières. Les grandes fortunes confortent leur indécent enrichissement par-delà les crises.
Taxer ces superprofits : une mesure démagogique ? Certainement pas ! La Gauche parlementaire entend bien sauver les services publics d’une déroute latente. Les besoins explosent alors que les pénuries de personnels sont récurrentes et les équipements vieillissants. De même, comment relever le défi de la transition écologique si l’État et les collectivités sont privés des moyens d’investir ?
Les « boucliers tarifaires » et autres
« ristournes à la pompe » montreront vite leurs limites : c’est de notre dépendance aux énergies fossiles qu’il faut nous affranchir. Par-delà le pouvoir d’achat, un autre combat est à mener : celui du pouvoir de vivre, une fois libéré des dépenses contraintes. Ayons collectivement le courage de boucler un cercle vertueux permettant à chacun de vivre dignement et sereinement, sans craindre d’être victime d’une économie mondialisée et débridée. Exigeons le droit à l’épanouissement, au bien-être à tous les âges de la vie, à la santé, à l’éducation et à la culture. Le calcul est simple : ce qui n’est point couvert par les services publics, les Françaises et les Français le paieront…ou y renonceront. Donnons-nous les moyens de nos ambitions : taxons les superprofits !
Groupe Socialistes
et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s
Non, la sobriété, ce n’est pas de l’austérité !
« Il n’y a aucun risque de coupure », affirmait le président au mois de juin. Pourtant, nous risquons l’hiver prochain des pénuries d’électricité. Nos réacteurs nucléaires vieillissants ne sont pas la solution : à cause du pic de maintenance et de la corrosion de circuits de secours, plus de la moitié d’entre eux sont inutilisables. Et il n’est pas certain que nos voisins puissent nous fournir de l’électricité à la hauteur de nos besoins car ils la fabriquent à partir de gaz, qui va lui-même venir à manquer. Si les industriels seraient les premiers touchés, des coupures pourraient aussi être imposées aux ménages pendant plusieurs heures.
En témoigne la possibilité de rouvrir des centrales à charbon, votée en juillet par l’Assemblée : sans planification, la facilité est de recourir aux énergies fossiles et d’empirer le changement climatique. Les premières mesures d’urgences devraient plutôt prévoir une véritable sobriété, qui n’est pas un rationnement, mais un mode d’organisation de la société. Tandis que trois patrons des plus grosses entreprises énergétiques nous appellent à nous serrer la ceinture, rappelons que des millions de français sont déjà contraints de le faire faute d’argent, quand le même patron de Total Energie utilise, lui, son jet privé pour un trajet Marseille-Paris.
Cessons l’austérité individuelle ! C’est une sobriété collective et juste qu’il faut mettre en place. D’abord sur le plan énergétique, en s’interrogeant sur le bien-fondé de nos consommations, en rénovant massivement nos bâtiments et en redéveloppant les petites lignes de train. Sur le plan alimentaire ensuite, avec une agriculture écologique, diversifiée, peu mécanisée et créatrice d’emplois, tout en diminuant notre consommation de viande. Sur le plan industriel enfin, en créant des biens à la vie plus longue, recyclables et réparables, avec des matériaux naturels qui répondent à nos besoins sans en créer de nouveaux.
Enterrons le modèle productiviste, planifions le modèle écologiste !
Groupe Villeurbanne Insoumise
Ensemble !
Repenser le travail, une nécessité
A l’occasion de la remise de leur prestigieux diplôme, certains étudiants d’une grande école d’ingénieurs agronomes, ont officiellement affirmé ne pas vouloir suivre la voie royale qui leur est offerte par notre société. Dans le même temps ce sont nombre de salariés de base qui prennent la même décision et refusent le travail dans de mauvaises conditions et toujours mal payé. Ainsi ce serait près de 58 % des entreprises qui peinent à trouver des travailleurs. Un grand nombre de membres de la classe laborieuse dit son dégout du travail et de la vie sous le capitalisme. Ils remettent en question avec force la façon dont on produit, dirige et travaille dans ce pays comme ailleurs dans tous les types d’entreprises, même si, sont mises en avant la restauration, le btp, l’informatique, les services, les centres d’appels. Aux Etats Unis, ce pays sans assurance chômage obligatoire, ce sont 4 millions de travailleurs qui ont démissionné de leur travail en 2021. Dans l’ensemble du monde occidental il est surement grand temps d’ouvrir une réflexion sur le célèbre concept de « Valeur Travail »
revendiqué par tant de personnels politiques. Ainsi l’éventail de la pensée sur ce sujet ira de certains pour qui le travail devrait être la finalité de la vie sur terre, et à l’opposé pour d’autres, la question est de savoir à quoi peut servir de perdre sa vie à la gagner. Faut-il au 21ème siècle toujours « aller au charbon » pour manger et se loger. Il faut maintenant appeler toutes les assemblées de citoyens, qu’elles soient locales, municipales ou nationales, qu’elles soient politiques, associatives, syndicales à dialoguer et dire haut et fort leur vision de ce que doit être le travail. Et alors peut être mettre en harmonie la demande des employeurs et l’offre des travailleurs.
Groupe Génération.s
Se réapproprier nos outils et nos usages
Nous perdons petit à petit le contrôle des outils que nous utilisons au quotidien.
La sophistication toujours plus grande des outils numériques augmente la distance entre l’instrument et l’usager. Autrement dit, elle empêche à ce dernier de maîtriser l’instrument et inverse le rapport entre les deux. L’usager devient l’instrument. Face à cette aliénation, l’alternative est la réappropriation.
Cette réappropriation est un enjeu d’émancipation.
Elle conditionne la maîtrise de nos données et la protection de notre vie privée. Elle est nécessaire pour déjouer les procédés addictifs qui sapent nos facultés cognitives et limitent notre capacité d’attention. Elle détermine notre libre arbitre en refusant d’être alimenté de manière passive par des boucles sociales qui faussent notre jugement et réduisent notre spectre d’information. Elle assure la prévention des risques psycho-sociaux (isolement, contenus choquants, harcèlement…).
La réappropriation permet de penser une transition numérique au service de la transition écologique : réduction des équipements, des déchets et de la consommation des ressources.
Rendre le numérique plus responsable passe par une meilleure sensibilisation sur ses risques. Constatant l’inefficacité d’un discours stigmatisant sur les dangers du numérique, il nous faut faire la part des choses parmi les usages.
Le fil tendu par la science nous met en équilibre entre deux tendances : la fascination naïve et la répulsion anxieuse. Sur le chemin du progrès, que nous appelons tous de nos vœux, technophilie et technophobie sont deux postures également morbides.
Cela apparait évident en matière environnementale. Si l’impact du numérique est considérable, il peut aussi être un puissant levier de transition en nous aidant par exemple à optimiser nos mobilités. L’objet de nos débats doit être de déterminer quelles vertus nous attendons des technologies. L’objet de notre action doit être de permettre à chacun de maitriser les outils dont il a l’usage.
Jonathan Bocquet
Groupe Cercle Radical et Place Publique
Agir contre les féminicides, une priorité absolue
Le 31 août dernier, une Villeurbannaise a été poignardée par son mari devant leurs 3 enfants. Ce crime s’ajoute à la longue liste des féminicides commis chaque année en France. Depuis janvier, 82 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, parfois avec leurs enfants, ou d’autres femmes (sœurs, mères, voisines). Soit plus de 10 victimes par mois, et plus du double si l’on ajoute les personnes blessées dans des tentatives de féminicide.
Jeune ou âgée, pauvre ou riche, citadine ou campagnarde : toute femme peut devenir une proie. Il ne suffit plus de dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles. Nous devons toutes et tous agir pour protéger les femmes victimes de violences au sein du couple en tant que voisin, ami, famille, collègue, passant… Ensemble, dénonçons les tons qui montent, les cris, parlons pour que le silence disparaisse. Trouvons de l’aide auprès des associations présentes et disponibles (Planning Famillial, Vifil, Femmes solidaires, etc) affichons dans les allées les numéros : le 17 en cas d’urgence, le 3919 pour les victimes…
Si les victimes des meurtres conjugaux sont presque toujours des femmes, si les meurtriers sont presque toujours des hommes, ce n’est pas un hasard. Bien qu’elle se veuille égalitaire, notre société est encore profondément marquée par le patriarcat. La domination masculine est un rapport social construit au cours des siècles dans certaines sociétés (dont la nôtre) et qui a aujourd’hui encore des conséquences sur les comportements individuels, les rapports sociaux et politiques.
S’il faut mieux protéger les victimes et sanctionner les criminels, cela ne suffira pas sans une remise en cause profonde des stéréotypes de genre qui posent la violence comme fondement du genre masculin.
Rendez-vous :
Mercredi 09/11, conférence « Féminicides » avec Margot Giacinti, chercheuse à l’ENS, 18h30 au Palais du Travail.
Samedi 19/11, manifestation contre les violences sexistes et sexuelles
Christine Goyard-Gudefin
Groupe Communistes et Républicains
Face aux oppositions irresponsables, le Gouvernement tient le cap
Depuis les élections du printemps dernier et plus largement depuis le début de la guerre en Ukraine, le Président de la République et le Gouvernement ont pris des mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat des Français.
L’inflation qui impacte actuellement tous les pays d’Europe est fortement limitée en France, atteignant le taux le plus faible du continent, et ce grâce aux mesures gouvernementales.
On a d‘ailleurs pu le remarquer récemment dans nos région frontalières comme les Hauts de France ou l’Alsace, où nos amis belges et allemands se ruent dans les grandes surfaces, les prix des denrées alimentaires y étant nettement plus bas que chez eux.
Il en est de même pour les prix de l’énergie qui subissent une hausse contenue grâce au bouclier tarifaire mis en place par Bruno Le Maire, et sans lequel le gaz et l’électricité augmenteraient au moins de 100 % l’année prochaine.
Même chose pour le prix du carburant, les lois sur le pouvoir d’achat votées au début de l’été ayant permis de retrouver un niveau raisonnable.
Le sérieux et le volontarisme de l’action gouvernementale tranchent avec l’irresponsabilité et la démagogie systématique des oppositions, en particulier celle de la NUPES menée par la France insoumise, qui s’illustre tristement à l’Assemblée nationale par des vociférations indignes de parlementaires.
Quant à l’extrême droite qui joue au bon élève et veut se parer d’une attitude respectable, elle est loin d’avoir changé, bien au contraire, et reste fidèle à elle-même. Les récentes prises de paroles de ses principaux responsables en soutien inconditionnel à la Russie de Vladimir Poutine démontrent une fois encore la complaisance et la soumission au pouvoir russe de ces prétendus patriotes.
Malgré ces oppositions caricaturales et excessives qui ne grandissent pas le débat démocratique, la méthode d’Élisabeth Borne sera la même : concertation, dialogue et décision, pour pouvoir avancer avec tous ceux qui ont une volonté d’agir au service du pays.
Groupe Villeurbanne progressiste