Tribunes des partis politiques - Viva n°358 (février 2023)
27 janvier 2023L’eau, bien commun : bienvenue à la régie publique !
Nous en avions l’eau... à la bouche et c’est chose faite depuis le 1er janvier grâce à la Métropole du Grand Lyon : l’eau potable est revenue en régie publique.
Ce changement de mode de gestion est un tournant historique pour le territoire métropolitain et donc pour notre ville. Il permet avec pragmatisme de nous réapproprier la gestion d’un bien essentiel, pour le préserver non seulement des logiques de profits mais aussi des risques environnementaux.
Au même titre que l’air, l’eau est un bien public dont la gestion et la répartition doivent être garanties pour l’intérêt général. Ressource naturelle mais épuisable, dans un contexte de changement climatique prévu de longue date (pendant que certains semblent le découvrir), l’eau est une ressource précieuse et doit faire l’objet d’une attention de tous les instants, en anticipant le long terme. Et ceci même lorsque qu’elle est naturellement potable, une rareté dont bénéficie notre territoire ! Le passage en régie publique permettra de dégager plus de moyens pour préserver les zones de captage des sources de pollution, pour entretenir le réseau de distribution, mais aussi pour limiter les fuites ou déployer des solutions de recyclage pour faire des économies.
La facturation aux usagers doit servir exclusivement à améliorer les soins qu’on apporte à l’eau, durablement et à toutes les étapes du cycle. La gestion publique permet en outre de mieux informer et impliquer les usagers : quatre représentants citoyens siègent au conseil d’administration. L’accès à l’eau est un droit fondamental. La Métropole travaille donc à la mise en place d’une tarification sociale et progressive pour que le prix de l’eau soit juste.
La reconquête de la maitrise de la gestion de l’eau est une avancée majeure pour les habitants de Villeurbanne et de la Métropole. C’est inscrire notre attachement à une eau de qualité, nous adapter aux enjeux climatiques et garantir son accès à toutes et tous !
Groupe Les écologistes
Réforme des retraites : injustice et cynisme d’un projet rétrograde
Le Gouvernement nous promet de « sauver le système par répartition ». Depuis plus de 10 ans, l’augmentation de l’espérance de vie a justifié des allongements successifs de la durée de cotisation des actifs, au nom de l’équilibre des caisses de retraites.
Plutôt que de saisir une opportunité de libérer les travailleurs et travailleuses du salariat en leur permettant notamment de se consacrer à leur vie personnelle, à leur propre épanouissement, à leur vie familiale ou collective, ils seront contraints de travailler plus longtemps, sous peine de voir leur pension amoindrie. Rappelons qu’un tiers des travailleurs les plus pauvres décèdent avant leurs 64 ans…
Ce sont des gouvernements de Gauche qui ont œuvré pour l’émancipation des individus et la revalorisation de leur salaire : la 5ème semaine de congés payés, la retraite à 60 ans et les 35 heures ont rendu fierté et dignité à celles et ceux qui ne vivent que des revenus de leur travail.
L’abaissement du temps de travail à salaire égal est une lente conquête qui a connu une inflexion sous la pression des discours libéraux.
Que pèse l’argument de l’équilibre budgétaire quand la branche retraite est excédentaire depuis deux ans ? Quelle justice lorsque le patrimoine des plus riches explose sous l’effet de divers cadeaux fiscaux, pendant que les plus précaires voient leur protection sociale se déliter peu à peu ? Quel progrès lorsque les personnes sont tenues de travailler jusqu’à épuisement moral et/ou physique ?
Le revers du « quoi qu’il en coûte » est peu glorieux.
Cette prétendue « réforme » nous ramène au XIXe siècle, quand la protection sociale n’était pas encore un droit universel en France. Elle nous rappelle la cruciale actualité du programme du Conseil national de la Résistance, pour que les «jours heureux» ne soient pas l’apanage des plus aisés.
Seule une mobilisation massive et tenace pourra contraindre le Gouvernement et ses alliés à revoir leur copie. La Gauche syndicale, militante et citoyenne fera front pour que le travail soit reconnu à sa juste valeur. La retraite à 64 ans : C’est NON !
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s
La retraite à 60 ans, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder !
6 français sur 10 veulent partir à la retraite à 60 ans, ou avant. Pourtant, contre l’avis et la vie de la majorité, une minorité de blocage - macronistes et droite - veut nous faire travailler jusqu’à 64 ans. L’argument est le même depuis 30 ans : il faudrait travailler plus pour financer le déficit des retraites. Pourtant, ce sont bien les gouvernements successifs qui organisent ce trou dans les caisses de l’État. 157 milliards : voilà ce que nous coûtent chaque année tous les cadeaux faits aux entreprises. C’est un quart de notre budget national ! A côté, que représentent les 20 milliards qu’est censée nous faire gagner cette réforme ?
C’est d’autant plus scandaleux que ces allègements de cotisations sont versés sans contreparties et vont directement dans la poche des actionnaires et PDG. Depuis 2020, la fortune des milliardaires français a augmenté de 58%. C’est désormais Bernard Arnault qui est l’homme le plus riche au monde. Il possède à lui seul autant que 20 millions de français. Sommes-nous de retour dans une société d’Ancien Régime, où les uns triment pendant que les autres mangent de la brioche ? Devons-nous travailler toujours plus longtemps pour engraisser les grosses fortunes ?
Si cette réforme est votée, elle accentuera non seulement les inégalités entre les riches et les pauvres, mais aussi entre les femmes et les hommes, quand elles touchent déjà 40% de moins à la retraite ; entre les personnes non diplômées et les autres, elles qui commencent plus tôt, cotisent plus longtemps, mais ont des fins de carrière précaires.
De quelle société voulons-nous ? Voulons-nous travailler toute notre vie et la finir dans la pauvreté ? Devons-nous nous soumettre aux prétentions d’une minorité bourgeoise, qui nous explique comment et quand nous serons libérés du salariat ? Ou devons-nous nous lever, protéger cette nouvelle étape qu’est la retraite, elle qui nous permet de profiter de nos dernières années en bonne santé, et de ce que la vie a de meilleur à offrir ?
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
L’avenir de l’alimentation : plus de coopératives et d’entraides, moins de Dark Kitchen
Sollicitée par la mairie, l’Assemblée citoyenne s’est emparée du phénomène de dark city comme vous avez pu le lire dans le dernier Viva. Regroupant des citoyen•ne•s afin de leur donner plus de place dans la décision publique, son rapport a notamment préconisé de développer les commerces de proximités comme les cuisines solidaires, tout en limitant les restaurants ou les magasins qui seraient uniquement dédiés à la livraison. En effet l’idée de la présence de ces derniers à Villeurbanne a soulevé de nombreuses interrogations. Il convenait d’impliquer les habitant•e•s dans la réflexion en leur accordant une confiance sur leurs capacités démocratiques et d’expertises. A notre ville maintenant d’explorer les pistes proposées par l’Assemblée citoyenne pour les appliquer et pour défendre celles qui dépendent du législateur. La relation entre cette instance et notre conseil municipal témoigne de la vitalité de notre engagement politique de proximité.
D’ailleurs, ces travaux nous inspirent à nous pencher toujours plus sur la question de l’alimentation. Les défis climatiques, démographiques et sanitaires rendent cet enjeu d’autant plus essentiel que les communes peuvent agir concrètement. La nôtre s’engage notamment dans la qualité de la restauration scolaire, soutient les commerces de l’ESS, accueille une cantine solidaire sur le parking De Barros, et prochainement le supermarché coopératif Demain.
Dans cet esprit de progrès, vos élus Génération•s souhaitent à toutes et tous une belle et heureuse année 2023 aux villeurbannais•e•s, ainsi qu’à la majorité municipale de poursuivre avec succès sa conduite de l’application du programme. Nous espérons que l’esprit politique actuel de notre ville, entamé dès la constitution des listes électorales en 2020, puisse se perpétuer à tous niveaux et inspirer la création d’une maison commune aux mouvements se réclamant de gauche à l’échelle nationale.
Groupe Génération.s
École privée : la facture ET la fracture
Comme l’affirme Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD quart monde, « au regard des enfants de familles défavorisées, l’école ne joue pas son rôle. C’est une école à deux vitesses ». Les causes de ce grave constat sont connues : manques de moyens, d’effectifs et de formation des enseignants. La « pénurie » d’enseignant pour la rentrée de septembre dernier a révélé cette débâcle.
Mais surtout, ce qui fait de l’école publique une école à deux vitesses, c’est le manque de mixité sociale.
La publication des Indices de Position Sociale a révélé ce que tout le monde savait déjà : l’extrême ségrégation sociale à l’œuvre dans l’enseignement privé. Cet « élitisme » assumé, ce n’est plus un phénomène d’évitement, c’est un séparatisme.
Le rapport, bien qu’accablant, n’a absolument pas fait ciller les cadres de l’enseignement privé qui continuent de défendre leur « liberté de recrutement », autrement dit, leur liberté de ne sélectionner que les enfants les plus favorisés et entretenir ainsi les inégalités. Il parait pourtant normal de pouvoir fixer en contrepartie des objectifs de mixité dans les établissements financés en moyenne à 73 % par de l’argent public (source : Comité national d’action laïque). Il paraitrait aussi normal que les frais d’inscription supplémentaires que le privé impose soient en partie reversés à l’école publique. Cette symétrie des formes paraitrait une moindre mesure de correction d’une injustice criante.
Plus urgent qu’un débat sur l’uniforme à l’école, la mixité et l’égal accès à un enseignement de qualité sont les conditions de la réussite scolaire de tous. « Avec l’inégalité d’éducation, je vous défie d’avoir jamais l’égalité des droits » (Jules Ferry, 1870).
L’éducation est non seulement une compétence obligatoire des communes, elle est aussi une responsabilité fondamentale. La plus élémentaire des politiques de lutte contre les inégalités. On connait son urgence, sa pertinence, son efficacité.
À Villeurbanne, comme ailleurs, elle doit être notre priorité.
Jonathan Bocquet
Groupe Cercle Radical et Place Publique
Mobilisation générale pour nos retraites !
Après trois mois de simulacre de concertation d’un « suspense » insoutenable, Elisabeth Borne a dévoilé le 10 janvier le projet du gouvernement sur les retraites : recul de 62 à 64 ans pour l’âge de départ, allongement de la durée de cotisation.
Arguant d’une réforme inéluctable pour « sauver » notre système de retraite par répartition qui risquerait sinon d’être remplacé par un système à capitalisation, le gouvernement nous ressasse toujours les mêmes arguments utilisés depuis 30 ans pour les 8 « réformes » déjà passées qui, faute de résoudre les problèmes, en appellent chacune toujours d’autres dans un cycle sans fin…
Or, contrairement à ce qui est annoncé, notre système de retraite par répartition n’est nullement menacé, et la part de déficit prévu n’est pas insurmontable, d’après le rapport officiel du Conseil d’Orientation des Retraites.
Avec une espérance de vie d’un ouvrier ou d’un employé inférieure de 7 ans de celle d’un cadre, un pays comptant 6 millions de chômeurs dont 1 personne sur 2 âgée de 50 à 64 ans, il est clair que l’augmentation de l’âge de départ en retraite est une mesure non seulement injuste, mais également inefficace, alors que des alternatives de financement existent.
Le PCF propose un débat national avec référendum pour obtenir le droit à la retraite à 60 ans avec pension à taux plein garantie tenant compte de la pénibilité. Avec un front uni des 8 organisations syndicales représentatives du pays inédit depuis 12 ans, et plus de 70 % des Français.es opposé.es à cette réforme, toutes les conditions sont réunies pour faire reculer le gouvernement par des mobilisations massives, et imposer une autre réforme.
Les syndicats et les citoyens rassemblés dans les rues prouvent que la lutte est bien vivante, et que les conquêtes sociales ne peuvent pas être supprimées.
Le président voulait faire des retraites la mère des réformes, le peuple en fera la mère des batailles !
Cyril Hauland-Grønneberg
Groupe Communistes et Républicains
Pour une année placée sous le signe de l’optimisme !
L’année 2022 aura sans aucun doute été marquée par le retour tragique de la guerre sur le sol européen, chose que l’on pensait impossible, avec l’invasion de l’Ukraine qui entrera dans sa deuxième année en ce mois de février.
Ce conflit aura aussi créé dans son sillage de nouvelles crises, des pénuries, et une inflation en Europe qui tend à progresser en ce début d’année.
C’est justement lors de crises que nous devons redoubler d’efforts pour faire face ensemble.
Ainsi, face à l’agression russe, l’Europe a su faire bloc et prendre les décisions qui s’imposaient en matière de sanctions. Face à l’envolée des prix de l’énergie, le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement a su juguler l’inflation qui partout ailleurs en Europe s’envolait.
Mais même si la situation reste difficile, nous faisons le choix d’être optimistes, car nous avons aussi des raisons de l’être !
Ce début d’année 2023 marque en effet la sortie du tunnel que fut la pandémie de Covid-19, enfin, après deux années de prudence et de lutte contre le virus qui n’a pourtant pas disparu pour autant. C’est ainsi que nous avons pu nous retrouver notamment lors de la première cérémonie de vœux du maire de Villeurbanne aux habitants depuis le début de ce nouveau mandat.
2022 fut aussi une année exceptionnelle pour Villeurbanne, notamment avec l’obtention du label Capitale Française de la Culture mis en place par le gouvernement, une première en France, qui aura sur révéler toute la richesse culturelle de Villeurbanne.
Alors même si les temps à venir peuvent paraitre incertains, nous souhaitons les aborder avec toute l’énergie et la volonté qui nous anime, pour leur faire face et les surmonter.
Cette avec cette même énergie que nous vous adressons à nouveau nos meilleurs vœux pour 2023.
Sabrina Benhaïm, Loïc Chabrier, Stéphane Colson, Virginie Demars, Anaïs D’hostingue, Prosper Kabalo, Emilie Prost
Groupe Villeurbanne progressiste