Tribunes des partis politiques - Viva n°359 (mars 2023)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Non à cette réforme des retraites, oui à une société plus juste et durable !

Depuis plusieurs semaines, notre pays connait une forte mobilisation sociale contre la réforme des retraites. Le gouvernement la présentait initialement comme une mesure sociale et juste, mais plus il tentait de l’expliquer moins les Français.es étaient dupes : il a fallu alors la présenter comme une réforme d’effort, pour sauver le système par répartition.
Cette réforme n’est pas juste : il y aura par exemple encore plus d’inégalités entre les pensions des femmes et celles des hommes. L’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 22% mais l’écart sur les retraites l’est encore plus : 40%. Combler cet écart de salaire permettrait d’ailleurs de dégager plus de 5 milliards d’euros de cotisations retraite.
Cette réforme n’aide en rien les plus précaires : repousser l’âge de départ à la retraite, c’est obliger les plus fragiles à travailler plus. Beaucoup de personnes sont sans activité à 62 ans (RSA, invalidité, maladie, chômage...). Passer à 64 ans, c’est subir deux années de précarité supplémentaire. À Villeurbanne, ce sont plus de 30 000 salarié.es qui souffriraient de l’allongement de la durée de cotisation.
Cette réforme serait soi-disant indispensable car le système des retraites est déficitaire. Or il est à l’équilibre en 2022 ! Les 12 milliards par an nécessaire jusqu’en 2027 sont largement inférieurs aux avantages accordés aux multinationales sans contrepartie qui s’élèvent chaque année à plus de 100 milliards d’euros ou à une évasion fiscale évaluée à 80 milliards par an.
Une réforme sociale d’ampleur ne peut se faire contre l’ensemble des organisations syndicales. Le combat doit s’amplifier et permettre aussi de discuter d’une autre urgence : celle du climat. Cette réforme est fondée sur l’idéologie de la croissance infinie : travailler plus pour produire plus et consommer plus. À rebours non seulement du sens de l’histoire mais des besoins de sobriété qui s’imposent à nous.
Vous pouvez compter sur les écologistes pour construire une société juste et durable pour nos enfants.  
Groupe Les écologistes

Séismes en Turquie et en Syrie : appel à la solidarité et à la fraternité.

Dans le tumulte que suscite l’actualité, et notamment l’opposition justifiée d’une grande partie des Françaises et des Français à la réforme des retraites du gouvernement Macron/Borne, certains drames viennent nous rappeler à la nécessaire solidarité envers nos frères et sœurs en humanité frappés par les catastrophes naturelles.
Le 6 février dernier, un séisme a ravagé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie. Dans cette région déjà en proie à la violence, à la misère et à l’instabilité – pour ne pas s’étendre sur l’effroyable régime du dictateur Al-Assad –, le bilan des victimes n’a cessé de s’alourdir de jour en jour et l’on a déploré plus de 40 000 morts. La colère se mêle à la tristesse et on compte désormais les morts qui auraient pu être évitées, liées au manque de préparation des autorités face à un risque bien établi et à la construction à la va-vite de nombreux immeubles en dehors de toute norme anti-sismique.
Ces pays traversent, en ce moment même, une grave crise humanitaire et les appels à la solidarité internationale se multiplient. Plus d’un million de personnes sont privées de logement en plein hiver.
En France, plusieurs collectivités ont d’ores et déjà répondu à ces appels et viennent en aide aux rescapés de cet évènement qualifié de « désastre naturel du siècle » par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Villeurbanne a rejoint ce mouvement en attribuant une aide exceptionnelle à des associations humanitaires qui sont intervenues dans ce pays.
Les catastrophes naturelles ne reconnaissent pas les frontières, ne ménagent pas les querelles humaines et n’épargnent pas les plus démunis. Nous, militantes, militants et citoyens engagés, vivons avec la conviction que la solidarité et la fraternité sont universels et encourageons toutes les initiatives visant à envoyer de l’aide dans les zones de Turquie et de Syrie victimes du séisme et à offrir ici un accueil digne aux exilés.
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s

Gérald Darmanin vit-il dans un dessin animé ?

« Être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants » : voilà le monde schématique où vit notre ministre de l’Intérieur et le résumé qu’il fait de sa loi « Asile et immigration ». Loi bien mal qualifiée : il serait plus juste de la renommer « Expulsions et xénophobie ». Mais qu’attendre d’un homme qui a jugé Marine le Pen « trop molle » ?
La loi instaure une criminalisation inédite des réfugiés. En s’appuyant sur des chiffres mensongers, elle facilite les expulsions en opérant une simplification drastique du droit des étrangers. On connaît la chanson : par simplification, il faut bien sûr entendre moins de protection. Pour pouvoir rester en France, les exilés devront désormais respecter les « principes de la République », notion floue s’il en est, qui permet d’utiliser n’importe quelle excuse pour bafouer leur droit à la protection. Autres critères de rejet : la non-maîtrise du français, ou encore un premier refus d’asile de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides.
Plus grave peut-être, un nouveau titre de séjour sera créé pour que les étrangers travaillent dans les secteurs « en tension ». Mais pour y accéder, il faudra pouvoir justifier d’un CDI et avoir séjourné en France depuis plusieurs mois. Or, on sait que beaucoup des secteurs concernés ne recrutent que par CDD ou intérim. Mais au-delà des considérations pratiques, il est scandaleux de considérer que les personnes étrangères ne seraient présentes que pour travailler dans des secteurs mal rémunérés et aux conditions de travail si difficiles que le patronat peine à recruter. Alors qu’il faudrait donner un titre de séjour pour ensuite organiser l’intégration des réfugiés, c’est tout l’inverse qui est aujourd’hui imposé.
Nous lions cette loi à toutes celles que souhaite faire passer le gouvernement et qui visent à briser les solidarités. Migrations, retraites, RSA : dans leur monde, quelqu’un qui ne travaille pas n’a aucune valeur. Retournons le stigmate : qui sont les réels parasites ?
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

Le sport comme pilier de la santé

Le sport est donc un pilier de notre santé, inutile de rappeler ses nombreuses vertus sur le corps et l’esprit. Citons tout de même son apport pour le mental, un aspect que nos formations progressistes
s’efforcent de rendre visible et qui constitue un objectif central des politiques publiques. En effet la pratique d’une activité au sein d’un collectif est essentielle au vivre-ensemble et donc au bien-être moral de chacune et chacun.
D’ailleurs l’occasion de se livrer à un entraînement physique est d’autant plus précieuse que le temps libre est une question éminemment politique, articulée avec celle du temps de travail. De plus pouvoir disposer de nombreux espaces verts pour courir, s’étirer ou bien des choses encore est l’assurance d’un épanouissement et d’une sécurité offerte à tous les publics.
Dans notre ville l’activité physique de loisir est possible grâce au vivier d’associations et un large soutien du conseil municipal à tous les niveaux. C’est dans cette logique qu’avait été lancé le dispositif « En forme à Villeurbanne » pour garantir un accès à chaque individu, selon ses capacités et envies. Puissent des initiatives être reconduites, notamment le sport-santé sur ordonnance qui avait conduit notre commune à faire partie d’un réseau national dans le cadre des Villes-Santé de l’OMS.
Ainsi nous pensons que l’action municipale doit être guidée vers ce type de politique sportive ambitieuse, innovante mais aussi exigeante. Elle mérite d’être privilégiée dans l’équilibre entre sport de loisir, professionnel et lucratif. Il est nécessaire d’appréhender avec recul l’apport public au le sport spectacle qui tend vers des logiques marchandes. Les investissements pour les équipements publics sont aussi un point majeur de vigilance quant à leur bénéfice pour l’intérêt général. À Villeurbanne comme ailleurs, le sport est l’affaire de toutes et tous.
Groupe Génération.s

Stationnement : il faut penser à ceux qui n’ont pas le choix

Pendant 10 jours en février, nous avons connu un nouveau pic de pollution. Ces épisodes, néfastes pour notre santé, démontrent l’urgence à se préoccuper de la qualité de l’air et donc des questions de circulation et de stationnement.
Sur ces sujets, les avis varient du tout au tout, en fonction des intérêts particuliers de chacun, et divisent l’opinion. C’est un défi pour notre collectivité : il nous faut œuvrer pour l’intérêt public, tout en tenant compte des situations particulières.
Notre majorité va mettre en œuvre de nouvelles règles de stationnement. L’objectif principal est assumé : réduire la part laissée à la voiture dans l’espace public, qui est actuellement bien trop importante. L’espace ainsi rendu permettra d’améliorer la sécurité des plus fragiles, comme les piétons, et de végétaliser notre ville si dense et bétonnée.
Actuellement, le stationnement n’est payant que dans quelques quartiers de Villeurbanne. C’est un vecteur d’inégalités territoriales. Les quartiers sans régulation du stationnement sont ceux qui concentrent le plus de stationnement sauvage et de voitures-ventouses.
L’extension du stationnement payant ne nous fait oublier l’attention particulière que nous devons avoir pour ceux qui n’ont pas d’autre solution que la voiture.
Nous souhaitons garantir l’accès au stationnement à un tarif socialement acceptable, pour tous ceux qui en sont encore dépendants. Ceux qui n’ont pas encore d’alternative fiable à la voiture, qui sont souvent les plus pauvres, n’ont pas forcément accès à un parking privé, ont des horaires de travail contraignants et des itinéraires compliqués.
Nous souhaitons également que les habitants soient accompagnés et informés, avant l’extension du stationnement payant. Cela est nécessaire pour que personne ne se retrouve sans solution ou exclu.
Il faut agir pour réduire la place de la voiture et favoriser les mobilités durables. Mais il faut agir sans exclure. C’est le sens de toutes nos interventions sur le sujet en conseil municipal.
Mahrez Benhadj
Groupe Cercle Radical et Place Publique

ZFE 2023 : Pour une mobilité métropolitaine propre et juste !

Le Président de la Métropole de Lyon a finalement décidé de reporter l’interdiction des véhicules Crit’air 2 dans le périmètre de Lyon, Villeurbanne, Caluire et une partie de Bron de 2026 à 2028, tout en indiquant sa volonté de rouvrir les débats sur l’extension de la ZFE (Zone à Faible Emission) validé à une vingtaine de communes en septembre dernier par la Métropole.
Nous nous félicitons de cette décision, qui prend en compte les réserves et inquiétudes exprimées par de nombreux acteurs économiques et politiques, notamment sur l’idée qu’il faut lier le déploiement de la ZFE au développement des transports en commun et de toutes les alternatives à la voiture individuelle. C’est pourquoi nous pensons que le prochain plan de déplacement métropolitain devra conduire à réévaluer significativement le niveau d’investissements du SYTRAL, pourtant doublé par l’actuelle majorité, mais qui s’avère aujourd’hui insuffisant pour apporter une alternative sérieuse à la voiture. Nous espérons qu’il intègre le projet de RER métropolitain si les discussions entre la Métropole et la Région aboutissent, ce qui pourrait favoriser une intervention de l’État, suite aux récentes annonces présidentielles.
Pour nous, ce nouvel agenda doit intégrer un plan de consolidation du SYTRAL pour sortir des difficultés persistantes de recrutement, de maintenance, et de qualité de service, tout en permettant de mieux cibler le niveau d’aides souvent très insuffisant pour changer de véhicule.
Enfin, nous considérons qu’un habitant qui ne peut changer de véhicule ni de mobilité n’est pas un délinquant, et que le principe de lui faire payer un PV ZFE indépendamment de sa situation économique est injuste.
Les élus communistes poursuivront leurs efforts pour faire connaître leurs propositions pour une ZFE plus juste, avec une véritable prise en compte de la diversité des situations géographiques, politiques et sociales des communes par la Métropole.
Groupe Communistes et Républicains

Faire évoluer Villeurbanne oui, mais pas au détriment des habitants.

Depuis plusieurs années maintenant, Villeurbanne se transforme. Notre population croit, et avec elle l’ambition d’une ville toujours plus dynamique et au service de ses habitants.
Cela se traduit par de nombreux grands chantiers structurants qui çà et là, ont débuté ou vont se développer. Nous avons bien entendu en tête les différentes ZAC (zone d’aménagement concerté) dans les quartiers de Grandclément ou des Gratte-Ciel, ou encore la requalification qui s’amorce tout juste sur l’ancien site industriel ACI.
Avec la transformation de ces quartiers vient aussi celle des déplacements. Entre la multiplication des voies cyclables et les nouvelles lignes de tram qui devraient voir le jour sous ce mandat, la ville bouge !
Mais ces nécessaires évolutions engendrent évidemment des travaux conséquents et donc leurs lots de problèmes et impacts négatifs, notamment sur les mobilités. Or ces nuisances risquent fort de durer tout le mandat, voire plus.
Si l’usage de la voiture doit être repensé, il ne faut pas pour autant vouloir la supprimer entièrement, alors que les alternatives ne sont pas encore effectives (comme les trams) ou suffisantes pour compenser certains déplacements (comme le vélo).
Il est nécessaire de penser les mobilités pour tous et non pas pour quelques-uns. Pensons inclusif, pour toutes celles et tous ceux qui ne peuvent pas se déplacer autrement qu’en voiture.
Pensons notamment aux personnes atteintes de handicap, qui sont parfois les grandes oubliées des politiques de déplacement et de mobilité. Pensons à elles dans nos aménagements piétons, cyclables ou dans notre politique de stationnement.
Et pensons aussi à ceux qui sont contraints d’utiliser leur véhicule pour aller travailler, sans possibilité de report modal.
Ce n’est pas une chose simple de faire évoluer une ville, mais nous nous devons de le faire de la manière la plus juste possible !
Groupe Villeurbanne progressiste

 

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