Tribunes des partis politiques - Viva n°362 (juin, juillet août 2023)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Transition écologique : en trois ans, le virage est pris !

Trois ans se sont écoulés, autant sont devant nous. Le mi-mandat, comme on désigne ce moment politique, permet de dresser un bilan intermédiaire.
Villeurbanne se transforme et les travaux actuels, malgré leurs désagréments temporaires, annoncent des aménagements qui se concrétisent (Gratte-Ciel nord, terrain ACI, ligne T6, Archipel, réseau de chauffage urbain, rénovation énergétique…). La Ville est plus apaisée, les espaces publics plus végétalisés, le cadre de vie amélioré, les déplacements doux facilités.
Nous avons été élu.es pour que Villeurbanne s’adapte rapidement aux défis qui s’imposent aux grandes villes. Il y a donc ce qui se voit dans l’espace public, mais aussi l’action plus discrète, qui permet aux habitant.es de mieux vivre au quotidien : un meilleur encadrement pour nos enfants au périscolaire, des dispositifs renforcés pour la réussite éducative, des évènements plus éco-responsables, des initiatives pour les commerces de proximité et une économie relocalisée, des liens forts avec les conseils de quartiers, des projets pour le sport de proximité… Ces évolutions se font grâce à deux équipes d’élu.es dont la diversité est source d’inventivité pour développer des projets concrets : l’équipe municipale d’abord, où nous prenons toute notre part. L’équipe de la Métropole de Lyon ensuite. La collaboration fructueuse entre les deux collectivités est essentielle car de nombreux projets villeurbannais sont initiés et menés par la Métropole. Après les frictions du passé, l’harmonie retrouvée est gage d’une plus grande efficacité.
Nous ne manquons pas de projets pour
Villeurbanne et notre envie d’agir reste intacte. Nous ne prônons pas la sobriété d’énergie lorsqu’il s’agit de notre action quotidienne pour faire de Villeurbanne un territoire accueillant, attractif, résolument écologique et solidaire.
Une mobilisation d’autant plus importante que le gouvernement ne cesse de « mettre en pause » les mesures qui s’imposent face au dérèglement climatique et à ses conséquences.
Groupe Les écologistes

Mais oui mais oui l’école est (in)finie !

Enfin les « grandes » vacances ! L’année scolaire a beau être parsemées « petites » vacances, celles-ci ne rivalisent pas avec les deux généreux mois d’été qui semblent mettre la vie au ralenti à mesure que les beaux jours arrivent.
Au fil des semaines, les programmes scolaires s’épuisent comme les esprits des écoliers après un tunnel de 11 semaines de classe consécutives redouté par la communauté éducative de la Zone A, les écoliers et leurs parents.
Héritage d’un passé agricole, une telle répartition du temps scolaire peut sembler désuète, d’autant qu’elle peut être génératrice d’ennui et décrochages jusqu’à la rentrée prochaine.
Comment mettre à profit ces deux longs mois lorsqu’il n’est pas possible de partir en vacances par ses propres moyens ?
Les inégalités sociales et économiques se répercutent dans l’accès aux loisirs, aux sports ou à la culture et conditionnent le développement de l’enfant.
Pour y remédier, le service public de l’éducation doit se prolonger en des temps annexes à celui passé en classe. De longue date, Villeurbanne a à cœur le décloisonnement de l’école et renforce l’offre de loisirs péri- et extrascolaire tout au long de la semaine (notamment le mercredi) mais aussi sur l’année scolaire et toujours à moindre coût pour les familles.
Tout comme les congés payés ont ouvert la voie à l’émancipation pour les travailleurs, un droit aux vacances indissociable du droit à l’éducation doit permettre aux enfants de s’épanouir de manière continue.
Associations, centres sociaux, services municipaux… tous les acteurs de l’éducation populaire sont mobilisés pour rendre effectif ce droit.
Même entre deux périodes de classes il devient possible de renforcer ou d’acquérir de nouveaux savoirs à travers le jeu ou en autonomie.
Le volontarisme municipal joue un rôle dans cette affaire. Chaque année avec « Vivez l’été »,
et à plus long terme, en préparant un espace urbain mieux rafraîchi. Car c’est aujourd’hui qu’on doit agir pour les étés de demain.
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s

Combattre l’extrême-droite !

L. Wauquiez diminue encore la participation de la région Auvergne-Rhône-Alpes à la culture, après l’avoir baissée de 4 millions d’euros en 2022. Le directeur du TNG, qui a critiqué cette décision autoritaire, s’est vu retirer sa subvention. Mais ce n’est visiblement pas assez pour celui qui se rêve Jupiter après Jupiter. S’il était élu en 2027, Wauquiez supprimerait, de son aveu, tous les contre-pouvoirs de l’Etat. On n’aurait pas été surpris d’entendre cela dans la bouche d’un dictateur. Mais d’un élu de la République ? S’il peut se permettre d’être si décomplexé, c’est que nous baignons dans des pratiques de l’État perméables aux idées d’extrême droite. Le pouvoir ne supporte plus la contestation. Alors que le délit d’offense du chef de l’État n’existe plus, plusieurs français ont été intimidés par la police pour avoir écrit «Macron on t’emmerde» ou l’avoir qualifié d’ «ordure». Face à la contestation de la réforme des retraites, la garde à vue est utilisée comme un outil de répression, le droit de grève est limité par des réquisitions, et des arrêtés illégaux  sont pris pour interdire les casserolades. Ceux et celles qui contestent sont de plus en plus contrôlé•e•s, en témoigne l’autorisation de drones et l’usage que veut en faire la préfecture de police avec l’ajout d’un «produit marquant « voire de reconnaissance faciale.
Alors que nos libertés politiques se réduisent, celle de la presse est elle aussi malmenée. Le dernier exemple est la suppression incompréhensible de l’émission C’est encore nous sur France Inter, l’un des derniers espaces de critique du pouvoir à une heure de grande écoute. Alors que le pluralisme politique se réduit dans les médias, les thématiques de l’extrême-droite enflent, dictées par l’agenda du gouvernement. Quand la priorité devrait être à l’inflation et à l’écologie, ce sont immigration et sécurité qui saturent le débat et encouragent la violence des groupuscules d’extrême-droite.
Parler, c’est déjà résister. Alors ne nous taisons pas !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

Travailler moins pour vivre plus (et mieux)

Quand un député et cadre de la minorité présidentielle déclare sur un plateau de télévision « Il faut arrêter cette notion du progrès social qui serait toujours de travailler moins. Il nous faut travailler plus », le clivage politique est net entre cette conception néolibérale de notre société et le projet progressiste porté entre autres par Génération•s.
Le débat public autour de la réforme des retraites a pu mettre en lumière des enjeux connexes comme la pénibilité et la sinistralité du travail, en hausse ces dernières années. Mais il faut aussi remettre au centre de toutes les discussions, quotidiennes et médiatiques, celle de la réduction du temps travaillé.
Au long de la vie comme à l’échelle hebdomadaire et journalière, la réappropriation de leur temps libre par les Français•e•s constitue l’enjeu premier de santé, de lien social et donc de bien-être pour toute une population.
Nombreux sont les exemples concluants d’expérimentation du passage à la semaine de quatre jours,dans des entreprises françaises ou des collectivités à l’étranger. Avec une productivité toujours en progrès, une sixième semaines de congés payés doit être discutée au stade du partage des richesses.
L’œuvre de réduction du temps de travail est historique et il nous incombe de la poursuivre, en commençant par une philosophie de résilience sur la consommation. Aussi l’orientation de notre économie vers les services communs est essentielle pour renforcer notre démocratie et notre capacité à endurer le dérèglement climatique.
Les solidarités de demain se tisseront par l’acquisition de nouveaux droits sociaux et de justice quant aux conditions d’emploi qui se dégradent. Enfin, libérer de la disponibilité pour permettre à tout le monde d’accéder davantage à la culture, la nature et l’indépendance est bel et bien une question politique. Le groupe Génération.s souhaite à tous les Villeurbannais•e•s la plus agréable utilisation de leur temps libre d’été !
Groupe Génération.s

Préserver les chemins  de l’émancipation

Les libertés reculent devant le retour triomphal des obscurantismes. Surtout celles des femmes. Aux États-Unis, la contraception et l’avortement sont sérieusement remis en cause. En Ukraine, les femmes subissent la terreur des envahisseurs par le viol. En Afghanistan, 20 ans de progrès pour l’égalité ont été balayés, lorsque, de retour au pouvoir, les talibans ont interdit aux filles l’accès aux écoles. En Iran, une police vestimentaire stricte (interdiction des vêtements colorés, courts ou moulants, obligation dès 7 ans de se couvrir entièrement les cheveux) peut valoir l’emprisonnement voire la flagellation. Dans certains pays, une fille peut être lynchée pour avoir dansé.
Nous ne pouvons abandonner celles qui décident de se révolter. Nous devons faire résonner les noms de Nika Shakarami, Sarina Esmailzadeh, Mahsa Amini, et de toute cette génération qui paie de sa vie la défense de ses idéaux. Rejetant une vie parsemée d’interdits, elles contestent un pouvoir rétrograde qui aiguise son autorité à mesure qu’elle est davantage contestée. Nous ne pouvons rester sourds face au cri de révolte de ces femmes qui exigent leur liberté. Nous ne pouvons rester muets face aux opérations de terreur que le régime iranien mène contre son propre peuple pour briser les mobilisations.
Nous voulons ici réaffirmer notre soutien à cette génération qui se révolte partout dans le monde. Ces oppressions puisent leurs racines dans l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Les ennemis de la liberté s’attaquent toujours à la science, à la culture, à l’éducation. Nous continuerons de lutter contre toutes les formes de soumission de la chose publique, au nom de ce qui ne relève que d’une liberté privée : celle de croire ou de ne pas croire. Rappelons-nous de ces libertés qui ne tiennent que grâce à la séparation des Églises et de l’État.
Il nous incombe, à nous républicains, de préserver partout, les chemins de l’émancipation.
Marwa Abdelli,
Groupe Cercle Radical et Place Publique

Non au projet de loi liberticide asile  et immigration !

Reporté pour cause de conflit sur les retraites puis par suite des « 100 jours de l’apaisement » sur fond de constat d’absence de majorité claire pour le voter, le nouveau projet de loi sur l’asile et l’immigration intitulé « projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » devrait être finalement débattu au Parlement cet automne.
Comme son titre l’indique, ce projet de loi se veut « équilibré », combinant des mesures visant à freiner le flux de personnes étrangères arrivant sur notre sol avec l’accélération des expulsions via les OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), tout en favorisant « en même temps » l’intégration des étrangers qui travaillent dans les secteurs dits « en tension » dont le périmètre pourrait être élargi aux métiers qu’exercent actuellement les travailleurs « sans-papiers » (bâtiment, restauration, aide à la personne, nettoyage...).
Cela dit, comme le montre une note récente de La Cimade, le texte fait la part belle à l’instrumentalisation de la notion de menace à l’ordre public à l’encontre de personnes étrangères jugées « indésirables », le tout assorti d’un durcissement des conditions du regroupement familial et d’un démantèlement programmé des protections des jeunes majeurs, du droit du sol, ainsi que du droit de séjour des personnes étrangères malades.
A cet égard, l’opération dite « Wuambushu » en cours à Mayotte, consistant à expulser un nombre sans précédent de migrants illégaux sous couvert de lutte contre le logement insalubre dans les bidonvilles, constitue un dangereux précédent dénoncé par la Ligue des Droits de l’Homme, et condamné par l’ensemble des organisations de gauche, dont le PCF.
A Villeurbanne, nous continuerons notre combat aux côtés des personnes migrantes se retrouvant sans logement, comme pour cette famille avec deux enfants scolarisés au sein du groupe scolaire Jules Guesde parrainée depuis mai par l’association « Jamais sans toit ».
Groupe Communistes et Républicains

Capitale française de la culture 2022, une réussite mais un bilan en demi-teinte

Lorsque Villeurbanne avait remporté le label Capitale française de la culture (CFC) nouvellement créé par le gouvernement, nous étions tous très fiers.
Alors que le compte administratif de 2022 (retraçant les mouvements effectifs de dépenses et de recettes de la collectivité) était présenté lors du conseil municipal de mai, et que ce bilan budgétaire a fortement été impacté par cet évènement, nous avons le sentiment d’une occasion manquée.
Il aurait été utile et intéressant d’avoir un bilan séparé des coûts et recettes de l’opération « CFC 2022 ».
Mais en réalité cela est impossible pour une raison assez simple : les coûts de cet évènement ont explosé en comparaison du budget prévisionnel, et il est nécessaire de les lisser sur plusieurs années et donc au moins encore jusqu’à fin 2023.
Si nous avions compris que les prévisions seraient dépassées, nous n’imaginions pas qu’elles le seraient à ce point. On parle en effet d’un écart de 10 millions d’euros de plus que le projet initial, soit 13,5 millions d’euros. C’est considérable.
Et même si certains spectacles ont légitimement fait gonfler l’addition, ils n’expliquent pas tout.
Plusieurs postes annexes ont été très largement dotés et la communication semble assez parlante sur ce sujet : près de 2 millions, soit la quasi-totalité de l’enveloppe globale prévisionnelle.
Malheureusement les recettes ne suivent pas à la même vitesse, avec seulement 3 millions d’euros dont 1 million de la part de l’État ! Sur le mécénat il manque plus de 800 000 €, une somme qui semble assez difficile à aller chercher en 2023 alors que CFC 2022 s’est achevée.
Au final le succès populaire a certes été au rendez-vous, mais à quel prix ? Cette situation financière nous laisse un gout amer et plus largement traduit une difficulté de l’équipe municipale à maitriser la dépense publique, tout en faisant preuve d’une capacité visionnaire à courte vue.
Cet exemple une fois de plus conforte nos craintes et nos alertes répétées à chaque exercice budgétaire.
Groupe Villeurbanne progressiste

 

 

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