Tribunes des partis politiques - Viva n°365 (novembre 2023)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Les guerres ne sont ni des solutions, ni des fatalités

L’actualité oblige parfois à regarder au-delà de nos actions locales. Le dernier conseil municipal s’est malheureusement ouvert par l’évocation du contexte international qui voit se succéder des tragédies face auxquelles nous ne pouvons rester indifférents. En février 2022 les forces armées russes envahissaient l’Ukraine en violation des règles internationales. En septembre dernier, après 9 mois de blocus du corridor de Latchine permettant l’approvisionnement des habitants du Haut Karabagh, l’Azerbaïdjan a attaqué ce territoire pour forcer les séparatistes à entamer des pourparlers. Depuis des mois, le risque d’épuration ethnique pèse sur les populations arméniennes. Les liens historiques d’amitié entre cette enclave et Villeurbanne nous poussent à agir pour trouver une solution rapide et pérenne. Le 7 octobre, le Hamas commettait des actes terroristes d’une rare violence contre Israël faisant plusieurs centaines de victimes (civiles pour la plupart) ainsi que des milliers de blessés.  Puis ce fut l’engrenage infernal de la guerre et de la vengeance : la réaction immédiate de l’armée israélienne a fait plusieurs milliers de victimes, parmi une population palestinienne désormais privée d’électricité, d’eau et contrainte à l’exode... dans un territoire enclavé ! Après de nombreuses années de colonisation, de résolutions de l’ONU non respectées, d’impasses diplomatiques, il est urgent de trouver une issue pour préserver les vies des Israéliens et des Palestiniens qui sont loin de tous se reconnaitre dans leurs dirigeants extrémistes. Ces crimes de guerre ne peuvent qu’entretenir la haine et le désastre pour toutes les populations. Les écologistes n’ont cessé de le dire : dans l’immédiat, c’est le cessez-le-feu qui s’impose, pour à terme construire une solution pacifique à deux états. La France, avec l’Europe, doit peser pour que ce soit le cas, au plus vite. Il en va aussi de la cohésion d’une ville comme la nôtre, riche et fière de sa diversité, où le respect de l’autre reste érigé en valeur.
Groupe Les écologistes

Le 21e siècle sera-t-il enfin celui de la paix ?

Il y a un peu plus de cent ans, non loin de chez nous, s’inventait à Genève, à travers la Société des Nations, une collaboration internationale pour éviter le retour d’une guerre mondiale. Ce début d’automne 2023 est terrible pour les pacifistes et surtout pour des centaines de milliers de civils. Au Haut-Karabakh, l’irruption de l’armée de l’Azerbaïdjan a provoqué l’exode de la majorité des Arméniens de cette enclave avec laquelle notre ville avait noué des liens particuliers. Depuis les agressions terroristes perpétrés par le Hamas le 7 octobre en Israël, 50 ans après la guerre du Kippour, nous assistons, horrifiés, à la reprise des affrontements. Trop d’innocents sont victimes de ce conflit. Nous souhaitons l’application du droit international, la souveraineté du peuple palestinien, et le rétablissement des principes élémentaires du droit humanitaire. Dans le même temps, le terrorisme vient de nouveau frapper l’Europe, en Belgique et en France avec la mort effroyable de Dominique Bernard, professeur de français, dans son lycée à Arras. Après Samuel Paty en 2020, nous pleurons à nouveau la mort d’un membre d’une profession dévouée à la mission d’émancipation que lui confie la République. Notre groupe réaffirme son profond soutien à toute la communauté enseignante et à la laïcité, dont il faut expliquer l’histoire : notre pays a connu par le passé des « guerres de religion », la religion a divisé et pourchassé des défenseurs de la liberté de pensée, Alfred Dreyfus a été injustement condamné parce que juif... Le repli de la religion dans la sphère privée, dans la conscience individuelle, a été une conquête non pour sanctionner les croyants, mais pour protéger les citoyennes et les citoyens d’abus qu’on voulait voir relégués dans les livres d’histoire, et dont l’actualité mondiale, en particulier au Moyen-Orient, porte malheureusement trop de traces.
Groupe Socialistes et citoyen•ne•s villeurbannais•e•s

Le droit de survivre sous condition

Le RSA empêcherait de chercher du travail : voilà le mensonge sur lequel repose la nouvelle loi « Plein emploi ». Elle impose aux bénéficiaires de signer un contrat les contraignant à une activité de 15 à 20h par semaine. Rappelons que parmi eux, 26% sont au RSA suite à des problèmes de santé, du fait d’un handicap, et beaucoup sont aidants. Si Olivier Dussopt jure qu’il ne s’agira pas de travail gratuit, la réalité lui donne tort. A la Réunion où une expérimentation est en cours, les allocataires ont été employés pendant les soldes. D’ailleurs, 40% des bénéficiaires n’atteignent pas les 15h imposées car le nombre de chômeurs est déjà bien supérieur à celui des emplois non pourvus. Le contenu de ce travail forcé est aussi flou qu’est précise la sanction en cas de manquement : la suspension du RSA. Comme la réforme de 2022 qui baisse leurs allocations aux chômeurs, cette  loi a pour objectif de faire travailler toujours plus pour être toujours moins rémunéré. En encourageant la concurrence entre précaires, c’est l’avènement du travail gratuit qui est visé. Plus les conditions d’existence et de travail seront difficiles, plus on sera contraint d’accepter des emplois indignes et mal payés. Cela touche aujourd’hui les plus pauvres ; demain, c’est toute la classe moyenne qui sera concernée par la baisse des salaires et le durcissement des conditions de travail. Cette réforme est d’autant plus insupportable que des suspicions de conflit d’intérêt l’accompagnent. Une enquête du média Blast révèle qu’un ami d’E. Macron et député, Marc Ferracci, est soupçonné de bénéficier financièrement de la loi qu’il a participé à créer, au détriment du service public de Pôle Emploi. Pour notre part, nous considérons que chacun a droit à la dignité. Il faut garantir un revenu sans condition qui corresponde a minima au seuil de pauvreté. Plutôt que d’exacerber la concurrence entre travailleurs, il faut améliorer leurs conditions de travail, leurs salaires et la démocratie dans l’entreprise.
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

Ça s’est passé à Villeurbanne !

La Convention Nationale du mouvement
Génération•s s’est tenue chez nous les 14 et 15 octobre derniers ! Cela fait six ans que Génération•s cherche à transformer la société et se veut être le trait d’union des partis et mouvements œuvrant pour plus de progrès social, de progrès démocratiques et écologiques. La convention accueillie par Bruno Bernard a démarré sa première journée avec des membres de la société civile, des militant•e•s et élu•e•s. Il a été question de partager nos connaissances et nos ambitions pour approfondir et valider ce que nous pouvons apporter à la société sur les nécessaires transformations du service public de l’Éducation, de la petite enfance à l’Université. Six ateliers se sont installés au Palais du Travail : restauration scolaire, place du privé, place de la petite enfance dans l’Éducation, place de la laïcité, service public de l’enseignement, et enseignement supérieur. En clôture, la table ronde sur le sujet de l’éducation populaire a drainé un large public. Autant de sujets bien à leur place au sein de notre Ville, où ces enjeux figurent au cœur de l’action de la majorité municipale après avoir composé ses objectifs programmatiques. Agnès Thouvenot, 1e adjointe, a ouvert la seconde journée de meeting sur l’avenir de la gauche et de l’écologie au CCVA. Ce temps fut consacré au constat et à l’expression de la nécessité de réelle et profonde union. Les débats sont animés par des participant•e•s, des représentant•e•s et des élu•e•s de partis de gauche, tous composants de notre majorité au conseil municipal. Nous avons pu y accueillir Manon Aubry, eurodéputée LFI, Pierre Jouvet, porte-parole du PS. Le recul et l’honnêteté des différentes interventions ont permis de riches échanges sur l’avenir, qui ne se limite heureusement pas aux élections européennes mais se dessine bien au-delà. Pour inventer l’après, l’espoir revient ! Nos coordinateurs nationaux ont salué la qualité de l’accueil réservé par Villeurbanne.
Groupe Génération.s

Saint-Jean : des moyens inédits pour une vraie égalité territoriale

Le programme de renouvellement urbain arrive (enfin !) à Saint-Jean : près de 150 millions d’euros vont être investis sur une période de 15 ans pour réhabiliter le quartier. À cela se rajouteront les voies lyonnaises et le tramway T9 qui faciliteront son désenclavement dès 2026. Plus de dix ans de préparation en amont et au moins autant en travaux à venir : ce programme, qui s’inscrit sur un temps très long, doit permettre d’améliorer durablement les conditions de vie des habitants. Il prévoit la rénovation de l’habitat, la diversification du logement et des modes de déplacements, un cadre de vie végétalisé, le développement de l’offre de commerces et l’implantation de services et d’équipements publics. Le programme de rénovation, nourri du dialogue avec les habitants, préservera la mémoire du quartier et ce à quoi ses habitants sont attachés. Il nous aidera, à l’échelle locale, à résorber la fracture sociale et territoriale. Mais les délais ne sont pas sans frustration. D’une part à cause du retard déjà accumulé. D’autre part à cause de l’insuffisance des moyens mis en œuvre alors que nos quartiers ont des besoins du quotidien qui sont de plus en plus urgents. Ce sont des décennies de sous-investissement de l’État, que la ville seule ne peut pas compenser. La politique de la ville est sous-dimensionnée pour réduire les écarts de développement et pour restaurer l’égalité républicaine. Le budget qui y est affecté (moins de 1% du budget de l’État) n’est que palliatif, comme chacun peut le ressentir au quotidien dans ces quartiers. Il ne compense pas les défaillances de l’État sur la santé, la sécurité, l’éducation.
La rénovation du quartier Saint-Jean était promise depuis longtemps. Aujourd’hui grâce au travail partenarial de l’ANRU, de la métropole, des bailleurs et de la ville, elle se concrétise. Nous saluons le début de cette mutation, importante non seulement pour le quartier Saint-Jean mais pour toute la ville.
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Jonathan Bocquet
Groupe Cercle Radical et Place Publique

Agissons résolument contre les féminicides !

Depuis le 1er janvier 2023, une centaine de femmes sont tombées sous les coups de leurs conjoints, soit près d’un meurtre tous les 3 jours qui n’a souvent rien de passionnel et qui porte un nom, le féminicide, toujours sans définition juridique en France qui la distinguerait de l’homicide, contrairement à la loi belge « Stop féminicide » adoptée cet été. Ce chiffre qui s’accompagne de plus de 120 000 plaintes déposées par an, ne baisse pas au fil des ans malgré la prise de conscience du phénomène « #meetoo » et les différents dispositifs mis en place pour protéger les femmes contre ces violences, comme « Téléphone grave danger » ou les bracelets électroniques d’éloignement des agresseurs. En cause, toujours le manque de moyens en termes d’effectifs pour traiter efficacement le nombre de plaintes qui augmente avec la libération de la parole, et qui ne permet pas la prévention en amont des situations les plus graves. En effet, le Président et son gouvernement n’ont toujours pas pris la mesure de l’investissement à consentir pour faire baisser le nombre de féminicides estimé à un milliard d’euros pour la police, la justice, les services sociaux ou les associations comme VIFFIL – SOS Femmes dont l’objet est l’accueil et l’accompagnement de femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.  Pourtant, si l’Etat s’en donnait les moyens et travaillait vraiment avec les collectivités locales, il serait possible d’agir vite, car il n’y a aucune fatalité en la matière, comme en Espagne où ces féminicides ont été divisés par deux ! De même, il conviendrait d’engager un vrai travail de prévention/réparation auprès des agres-seurs comme cela a été expérimenté depuis longtemps au
Québec. C’est pourquoi nous appelons à participer aux manifestations organisées partout en France contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, ainsi qu’aux différentes initiatives qui auront lieu avant à Villerbanne lors de la « semaine violette ».
Groupe Communistes et Républicains

La faillite morale des Insoumis

Le 7 octobre dernier, nous apprenions avec horreur l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas sur le territoire d’Israël. Nous ne pouvons qu’être terrifiés devant le massacre délibéré de jeunes, d’enfants, de personnes âgées, et de familles entières. Comme l’a rappelé le Président de la République, nous devons témoigner de notre soutien infaillible à la démocratie israélienne car c’est elle qui est attaquée, comme nous l’avons été à maintes reprises, hélas, depuis Charlie et le Bataclan, et encore il y a quelques semaines à Arras où, trois ans après la mort de Samuel Paty, un professeur a été à nouveau victime du terrorisme islamiste. Si le conflit israélo-palestinien doit trouver une solution de paix durable, le Hamas ne défend en rien la cause palestinienne, bien au contraire. Dans la classe politique française, l’attitude des Insoumis et de leur chef a singulièrement dénoté. En refusant de reconnaitre que le Hamas est un mouvement terroriste, cette partie de la gauche s’est déshonorée. Si nous commençons à être habitués aux sorties toujours plus provocatrices et scandaleuses des Insoumis, nous avons été profondément choqués par les propos tenus en ce moment grave. Les mots ont un sens et ceux des Insoumis ont ajouté de la douleur à une souffrance déjà bien trop béante. Vouloir renvoyer sur une même position agresseur et agressé, sous prétexte de l’impasse politique que constitue le conflit israélo-palestinien, est une position honteuse, étrangère à tout ce que représente la France. Une ligne rouge semble avoir été franchie au sein de la NUPES, la plupart des socialistes estimant que celle-ci n’est plus acceptable. A Villeurbanne depuis 2020 les Insoumis participent à la majorité municipale et leur positionnement national ne pourra pas être sans conséquence au niveau local. Dans une ville qui a toujours été porteuse d’un message humaniste et républicain, Cédric Van Styvendael ne pourra pas éternellement se soustraire à une introspection sur la réalité de ses partenaires, au risque de ternir l’image de Villeurbanne.
Groupe Villeurbanne progressiste

 

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