OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°369 (avril 2024)
2 avril 2024 - Mis à jour le 2 avril 2024
Retrouvez la banane avec la Fête du Livre Jeunesse
Lors du dernier Conseil municipal, la majorité a présenté le projet culturel, scientifique, éducatif et social du Réseau de Lecture Publique pour la période 24-28. Villeurbannais∙es, vous êtes beaucoup à connaître ou à fréquenter la Maison du Livre de l’Image et du Son, le Rize, la Médiathèque du Tonkin… Ces lieux font œuvre sociale par la qualité des services rendus, par les espaces de rencontre qu’ils offrent.Mais saviez-vous que vous pouvez aussi être accompagné∙e par un écrivain public dans vos démarches, emprunter une œuvre à l’artothèque, emprunter un instrument de musique…Le maillage sur tout le territoire du Réseau permet, où que l’on vive, d’accéder à une offre : que ce soit les rendez-vous fréquents du bibliobus (depuis septembre à la Soie) ou la possibilité de recevoir la visite d’un bénévole pour le prêt.Cette circulation et ces prêts de supports culturels sont une réponse à la tentative libérale de pousser toujours plus à la consommation de biens culturels. Partager, mutualiser et échanger : des actions que nous portons évidemment comme élu∙es écologistes.Pour partager et échanger, quoi de mieux qu’une fête ? Celle du livre jeunesse se déroulera du 3 au 7 avril et aura pour thème « la ville ». Elle « illustre » la richesse de la politique culturelle qui se déploie toute l’année dans les écoles, au sein des Minimix ou de «BCD» rénovées. L’exposition du travail mené par Vincent Pianina auprès des élèves de l’école Edouard-Herriot pour dessiner leur « Villeurbanane » pleine de couleurs en est également l’exemple.Il existe tant de langues (trop) sérieuses pour parler de la ville que l’esquisse d’un trait, la grâce d’une danse ou l’écoute du murmure des arbres nous rappelleront que l’on peut aussi en parler avec une langue « vivante » et poétique ! Voir la ville avec les yeux des 3500 enfants qui ont participé, c’est se rappeler qu’elle ne devrait pas cesser d’être ouverte à toutes et tous, joyeuse, festive, pas pareille.
Groupe Les écologistes
Arménie, Ukraine, Palestine… Les Villes engagées pour la paix
La Ville de Villeurbanne commémore ce mois-ci le génocide arménien, perpétré il y a plus d’un siècle. Ce drame raisonne encore dans la chair de la communauté arménienne poussée à l’exil et meurtrie à jamais par l’horreur dans laquelle l’humanité s’est compromise. Ce combat mémoriel se prolonge dans un soutien à la cause arménienne, particulièrement face à l’Azerbaïdjan qui a violemment fait main basse sur la région disputée du Haut-Karrabagh, forçant le déplacement de plus de 120 000 Arméniens d’Artsakh. La dictature d’Ilham Aliyev se raidit et se fait plus menaçante contre la diaspora arménienne et déstabilise toujours plus le Caucase. C’est dans ce contexte que nous saluons la visite officielle d’une délégation villeurbannaise dans la commune d’Abovyan pour raviver un jumelage de plus de 30 ans.Nous saluons aussi l’adoption récente d’une résolution du Sénat français suivi par le Parlement européen soutenant l’Arménie face à l’Azerbaïdjan. Ces symboles forts doivent être suivis de gestes concrets de la part des gouvernements européens que l’Histoire jugera. Ce drame s’ajoute à ceux qui se jouent en Palestine ou en Ukraine où des peuples paient de leur vie la soif d’expansion de gouvernements ayant perdu toute raison au point de s’autoriser tous les crimes. Pour pallier l’inertie des États, le dialogue entre les peuples via leurs élus locaux ou leurs parlementaires par-delà les frontières permet des actions concrètes de solidarité et d’échanges dans un cadre plus souple que les contingences diplomatiques.Ce n’est en effet pas à coups d’ambiguïtés stratégiques que le gouvernement Français viendra concrètement en aide aux peuples opprimés. La défense universelle du droit international, des droits humains fondamentaux et celui de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes sont au cœur de l’engagement villeurbannais pour la paix et la fraternité. La modeste contribution de Villeurbanne s’ajoute à celle de nombreuses collectivités engagées, résolues à faire bouger les lignes et donner corps aux valeurs humanistes.
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s
Pas de liberté sans ses défenseurs et défenseuses !
Le 4 mars 2024 marque une nouvelle étape aux conquêtes des femmes et des féministes. Pour la première fois au monde, une Constitution protège le recours à l’IVG. Cette victoire n’aurait pas été possible sans les figures féministes des siècles passés, mais surtout sans les milliers de militantes qui œuvrent encore. Disposer librement de son corps, c’est commencer à disposer de sa vie. Le droit à l’IVG est un des fondements de l’autonomie des femmes sans lequel il n’y a pas de véritable égalité. C’est aussi l’un des droits les plus attaqués par les politiques réactionnaires. En Pologne, l’interdiction de l’avortement a entraîné la mort d’au moins 6 femmes. Aux Etats-Unis, elle les contraint à parcourir des milliers de kilomètres ou à commander des pilules abortives à l’étranger. Ce droit est en danger en Argentine, mais également en Italie où la coalition néofascite des droites le remet subtilement en cause. Procédure complexe, coupes budgétaires, non-enseignement dans les écoles de médecine… sont autant de stratégies qui visent à rendre l’avortement impossible. C’est certainement cette méthode qu’adopterait le RN s’il arrivait au pouvoir. Si son discours est passé de « les lois sur l’IVG seront abrogées » au silence, les faits sont têtus : Marine Le Pen s’est opposée à l’allongement du délai d’avortement et son groupe a rejeté un texte condamnant le recul de ce droit en Pologne. Nul doute que les « mesures incitatives » contre l’avortement qu’elle évoquait en 2006 ressembleraient à s’y méprendre à celles utilisées par sa cousine italienne. Cette constitutionnalisation, ainsi que l’élargissement des prérogatives des sage-femmes, nous les voyons comme des étapes dans le chemin qu’il reste à parcourir vers un vrai droit à l’IVG : abrogation de la double clause de conscience, approvisionnement assuré en médicaments abortifs, réouverture de centres de santé sexuelle … Après la victoire du 4 mars, plus rien n’est impossible !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
Nouvelle tarification de l’eau : solidarité et écologie
L’eau potable va se raréfier. C’est une réalité dont nous prenons doucement conscience. Elle rend d’autant plus urgente une gestion éclairée, responsable et solidaire. Là où les logiques commerciales impulsaient une tarification régressive, où les surconsommateurs payaient proportionnellement moins que ceux se limitaient aux besoins vitaux et sanitaires, le retour de la gestion de l’eau en régie publique a permis l’instauration d’une tarification juste. La gestion publique offre une alternative transparente et démocratique. Elle permet de garantir l’accès à cette ressource à tous, grâce à la gratuité des premiers m3 et grâce à un fonds de solidarité qui sera automatiquement versé aux ménages les plus précaires, pour alléger leur facture d’eau. Elle permet d’encourager une consommation responsable, par la progressivité des tarifs. C’est encourager la sobriété et préserver les besoins fondamentaux. Les tarifs augmentés sur les m3 excessifs – en plus d’inciter à une baisse de la consommation – financeront les investissements dans les infrastructures et les technologies nécessaires pour préserver la qualité de l’eau. La sécurité hydrique est mise à mal par la crise climatique : le débit du Rhône baisse, alors que nous en tirons 98 % de notre eau potable. Elle est aussi menacée par les pollutions et par « Rhônergia », un projet de barrage en amont de notre métropole. La densité démographique de notre territoire urbain pourrait tendre d’autant la situation pour des usages du quotidien à l’échelle individuelle comme collective (bassins nautiques, arrosage des parcs et jardins, etc.). Elle touche aussi des territoires voisins dont nous dépendons pour nos approvisionnements agricoles donc pour notre sécurité alimentaire. Longtemps considérée comme anecdotique, la gestion de l’eau redevient une politique décisive. La métropole l’a bien compris. Cette prise de conscience salutaire doit en amener d’autres sur les biens communs en danger et ce que nous devons faire pour les préserver.
Jonathan Bocquet - Groupe Cercle Radical et Place Publique
Stop à la fuite en avant austéritaire et mortifère de Bruno Le Maire !
Après avoir annoncé en février un plan massif de 10 milliards d’économies budgétaires pour 2024 du fait d’une croissance économique en berne et de la nécessité de ramener le déficit public à 4,4 % du PIB, voilà que Bruno Le Maire, notre ministre de l’Economie (ou des économies ?) en a rajouté une « louche » début mars en déclarant qu’il y aurait « au moins » 12 milliards d’euros supplémentaires d’économies à refaire en 2025…Contrairement à ses assertions rassurantes affirmant qu’on était « très loin de l’austérité », c’est bien au contraire à une purge austéritaire à laquelle on assiste, avec pour conséquence 5 milliards en moins pour la gestion de tous les ministères, et 5 autres milliards pour les « opérateurs de l’Etat ». Sur le volet étatique, le collectif « Nos services publics » estime que la saignée pourrait concerner entre 15 et 20 000 postes de fonctionnaires qui ne seraient pas remplacés ou pourvus dans des secteurs aussi vitaux que l’Education, la Recherche, la défense ou l’agriculture, déjà touchés par une pénurie de moyens... Sur le volet des politiques publiques, l’économie de 5 milliards d’euros va concerner par exemple le dispositif « MaPrimeRenov » amputé d’1 milliard d’euro sur les 5 milliards qui lui seront attribués pour 2024. Une véritable aberration économique et écologique, alors que malgré ses insuffisances, ce dispositif a permis depuis 2020 à 700 000 personnes de procéder chaque année à la rénovation énergétique de leur bâtiment. Alors qu’il faudrait impulser des politiques publiques volontaristes pour conjurer le réchauffement climatique et l’explosion des inégalités, le gouvernement s’enferre dans le choix pavlovien de la rigueur budgétaire au nom de la « sacro-sainte » non augmentation des impôts, pendant qu’une étude faite par l’association Attac a estimé qu’un Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) restauré et rénové pourrait dégager les 10 milliards d’économies annoncées : en pleine explosion des profits du CAC 40, cherchez l’erreur !
Groupe Communistes et Républicains
Hausse du budget de la communication : c’est « open bar » !
La Chambre régionale des comptes a rendu récemment un rapport sur les dépenses de communication de la ville, qui est à bien des égards édifiant en mettant en évidence plusieurs irrégularités. L’une des premières mesures de cette équipe élue en 2020 fut de faire appel à une agence spécialisée pour élaborer une stratégie de communication. Mais communiquer sur la communication ne semble pas être son fort. En effet, les objectifs n’ont pas été partagés avec le conseil municipal ni avec l’ensemble des habitants. Il aura fallu attendre que la Chambre régionale des comptes relève ce manquement pour que l’exécutif se plie à cet exercice qui relève pourtant d’un devoir de transparence. De même, le rapport de la Chambre régionale des comptes pointe des dépenses de communication qui excèdent de près du triple les montants inscrits dans le budget, soulignant l’insuffisance de l’information donnée sur le coût réel de la communication. Mais c’est surtout une hausse significative du budget global alloué à la communication qui a été observée depuis 2020, en particulier en ce qui concerne le magazine Viva, qui représente le poste budgétaire le plus important de la direction de la communication. Les dépenses pour la réalisation du magazine ont presque doublé entre 2018 et 2022. Et cela sans compter les dépenses pharamineuses mises en place, de manière exceptionnelle certes, dans le cadre de Villeurbanne “Capitale Française de la Culture”. Nous attendons encore le bilan chiffré de cet événement, en espérant que les remontrances de la Chambre régionale des comptes sur le manque de transparence de l’exécutif fassent leur effet. Les conclusions de ce rapport marquent une fois de plus ce que nous déclamons depuis le début du mandat : des dépenses inconsidérées. C’est d’autant plus fâcheux que ce rapport est rendu alors que les impôts locaux augmentent et que l’on nous explique que le manque de financement est l’une des raisons de la fermeture du lieu de répit.
Groupe Villeurbanne progressiste