OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°375 (décembre 2024-janvier2025)
9 décembre 2024 - Mis à jour le 9 décembre 2024
Le commerce façonne aussi la ville
Vous êtes nombreux à questionner les élu·es sur la vitalité des commerces à Villeurbanne. Que vous regrettiez leur absence, ou saluiez le renouveau et la diversité des enseignes, les commerçants restent synonymes de proximité. Être commerçant en 2024 c’est faire face à de nombreux défis conjoncturels (COVID, guerre en Ukraine et inflation des matières premières…) et structurels (évolution des modes de consommation, concurrence du e-commerce...). C’est aussi, du côté des consommateurs, la prise de conscience de l’impact environnemental et social de nos achats.
Une ville sans commerce de proximité serait comme un champ de fleurs sans abeilles, sans agitation, sans vie, et nous ne pouvons pas nous y résoudre. Nous ne nous résignons pas non plus face à la standardisation des offres et à l’augmentation d’enseignes de restauration rapide au détriment d’une restauration indépendante. Nous saluons d’ailleurs l’initiative de Boris Tavernier (député du Rhône) visant à modifier le cadre législatif pour donner plus de pouvoir aux élus locaux.
Pour que le commerce reste un levier pour le lien social et pour un aménagement urbain apaisé, il doit aussi être à l’image de la ville : divers, ouvert, pour toutes et tous. Notre politique commerciale est volontariste : la Société Villeurbannaise d’Urbanisme permet la maîtrise foncière de certains commerces du centre-ville et un contrôle des activités, des loyers, des charges... La revitalisation commerciale du cours Tolstoï est un bon exemple de ce que nous pouvons faire : racheter des locaux et des baux, les aménager et favoriser l’installation de commerçants et artisans qui redonnent vie au quartier. Nous savons le contexte difficile, nationalement avec la prévision d’augmentation de défaillances économiques, localement avec les travaux que Villeurbanne connait temporairement. Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous renonçons à faire d’une activité commerciale repensée un enjeu écologique majeur pour nos villes denses.
Groupe Les écologistes
Faire confiance à l’échelon local
Le gouvernement Barnier s’apprête à perturber un équilibre fragile en allant ponctionner dans les recettes des collectivités. Pour Villeurbanne, cette ponction priverait la commune de 5 millions d’euros, soit le budget alloué à 5 crèches ou encore celui affecté l’ensemble des effectifs de police municipale.
La dégradation des services publics municipaux est une absurdité que nous ne pouvons pas cautionner, encore moins lorsque celle-ci imposée par le gouvernement sans la moindre concertation et trahit un profond mépris pour la démocratie locale.
Déjà privées de ressources propres et toujours plus dépendantes de dotations octroyées par l’État, cette mesure constitue un nouvel assaut contre la libre administration des collectivités, déjà très contraintes en matière de dépenses.
Les collectivités ont prouvé leur capacité à garantir la cohésion sociale tout en prouvant leur sérieux budgétaire. La Ville de Villeurbanne mène depuis 2020 une politique volontariste d’investissement dans ses infrastructures et la qualité de ses services publics tout en maîtrisant ses dépenses de fonctionnement.
Les collectivités parviennent tout de même à faire preuve de créativité pour faire face aux crises sociales et environnementales tout en incarnant un échelon fédérateur pour leurs habitantes et habitants.
Les propositions ne manquent pas pour libérer tout leur potentiel, à commencer par la sanctuarisation de leurs moyens dans le budget de l’État.
Aller vers plus d’autonomie financière des collectivités, c’est garantir la stabilité et la lisibilité et de l’action publique pour le contribuable local. Au contraire, dégrader leur capacité d’action revient à ignorer les fractures qui minent notre société.
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s
Tout ça pour un 49.3
C’est une quasi-certitude : les centaines d’heures de débat, les milliers d’amendements déposés par l’Assemblée Nationale seront rendus caduques par le recours au 49.3 en deuxième lecture.
Stratégie délibérée ou absence d’enthousiasme de la part du bloc de droite ? En tout cas, leur absence en séance a laissé la place aux groupes du Nouveau front populaire pour démontrer une nouvelle fois leur capacité à gouverner. En taxant le patrimoine des milliardaires, les superprofits des multinationales, ou encore les dividendes, ce budget – rejeté en première lecture – engrangeait 75 milliards d’euros en recettes supplémentaires. Il supprimait les taxes injustes, comme la hausse de celle sur l’électricité.
75 milliards, c’est déjà beaucoup, mais c’est pourtant plus de deux fois inférieur à ce que pourrait récupérer l’Etat s’il taxait réellement les plus grandes fortunes et les entreprises mondialisées. De telles recettes seraient une bouffée d’air pour le pays et permettraient de gouverner selon les besoins : en augmentant les salaires, en retrouvant la retraite à 60 ans ; en investissant dans le logement, l’éducation, la bifurcation écologique… A contrario du gouvernement Barnier qui ne prévoit que des coupes dans les services publics et collectivités locales.
À l’échelle de Villeurbanne, ce seraient davantage de fonds pour rénover les logements et bâtiments publics, pour l’éducation des enfants, pour le développement de nos transports en commun
Où est notre devise nationale et sa promesse d’égalité, quand la proposition visant à rétablir l’ISF pour rééquilibrer un tant soit peu la répartition des richesses, est balayée par le RN, les LR et les macronistes ? Le « matraquage fiscal » que les plus riches dénoncent ne concerne en réalité que leur fortune ; pour le reste des français, il serait une aubaine qui rétablirait justice fiscale et sociale.
Que le Premier ministre vienne faire un stage à Villeurbanne : nous lui montrerons comment créer un budget au service du peuple.
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
Nous sommes fous de vivre à l’heure américaine
La dépendance de l’Europe envers un allié dont la vision du monde est de plus en plus imprévisible, indifférente à nos préoccupations stratégiques et divergente de nos valeurs est inquiétante.
Il est révélateur qu’on ait tant parlé des USA et rien dit des scrutins qui se sont déroulés de l’autre côté du Rhin ou des Pyrénées, du référendum constitutionnel lituanien, ou du choix décisif des moldaves pour l’avenir du continent.
L’électrochoc Trump doit convaincre de l’urgence de l’autonomie stratégique européenne pour se protéger et avec défendre son modèle social et environnemental.
Cela passe par des investissements communs massifs : rattraper notre retard technologique, assurer une souveraineté énergétique, décarboner massivement.
Face au « America First », nous devons être moins naïfs (le MERCOSUR est une première riposte (sujet d’actualité sur lequel on entend tant de mensonges : non, AUCUN traité international ne remet en cause les normes environnementales au sein de l’UE!). Dans le domaine militaire, renforcer une politique de sécurité commune pour compenser le désengagement américain. Sur le plan environnemental, face aux climatosceptiques, l’Europe devra convaincre de la nécessité de la transition écologique.
Cela suppose de comprendre le vote Trump au-delà des clichés : la crainte d’un déclassement économique individuel et national dans une société fracturée. Une crainte partagée par une très grande partie de la population française. Il ne faut pas faire les mêmes erreurs que le camp démocrate américain : refuser de parler de pouvoir d’achat ou de sécurité, et tout miser sur une stratégie communautariste réduisant les électeurs à leurs caractéristiques ethniques, culturelles, sexuelles, bref préférer les réflexes identitaires aux enjeux économiques.
Refusons à la fois la tentation du populisme et celle de la gauche morale guidée par Hollywood (ou la cérémonie des Césars ?) qui donne des leçons aux smicards, aux ouvriers, aux agriculteurs ou à la classe moyenne.
Jonathan Bocquet - Groupe Cercle Radical et Place Publique
Budget 2025 : Un nouveau coup de massue pour les collectivités locales !
Dans le cadre d’un plan d’austérité de 60 milliards d’euros d’une ampleur sans précédent, le gouvernement de Michel Barnier, sous la coupe du Rassemblement National, vient d’annoncer une nouvelle saignée pour les collectivités territoriales.
En effet, après avoir supporté les baisses de dotation engagées depuis 2014, subi les effets de la crise du COVID, fait face à l’inflation et à l’augmentation inédite des prix de l’énergie, les collectivités locales devraient voir leurs ressources ponctionnées de 5 milliards d’euros supplémentaires chaque année, auxquels s’ajoutent les 1,5 milliards de Fonds vert en moins.
Autant de moins pour l’investissement public que les collectivités assument pourtant à plus de 70 %, que ce soit pour toutes les politiques publiques locales de santé, d’éducation, de jeunesse, de petite enfance ou de transports dont nos concitoyens ont tant besoin au quotidien, sans oublier les 1,5 milliards d’euros en moins pour financer les travaux indispensables pour la transition écologique alors que l’urgence climatique est là…
Budget après budget, c’est une véritable mise à mort de nos services publics locaux qui se dessine : privées progressivement de toutes recettes, nos collectivités locales n’auront bientôt plus les moyens de fonctionner et d’assumer leurs missions !
À l’Assemblée nationale comme au Sénat, les parlementaires communistes s’opposeront résolument à cette nouvelle purge austéritaire qui, sous prétexte de rétablir des « équilibres financiers », menace gravement la mise en œuvre du pacte républicain sur tout notre territoire.
Pour cela, nous défendrons des propositions alternatives, avec un contre-budget pour la France comprenant un choc fiscal, en augmentant les recettes par une fiscalité plus forte du capital et des hauts revenus, en faisant le choix de privilégier la création de richesses issues du travail, de la ré-industrialisation du pays et d’investissements massifs dans les services publics par des dotations en hausse et pérennes.
Groupe Communistes et Républicains
Sécurité à Villeurbanne, des interrogations subsistent
Le sujet de la sécurité à Villeurbanne est une préoccupation importante pour les habitantes et habitants villeurbannais. Notre territoire n’est malheureusement pas épargné par l’étendu du trafic de drogue et par l’insécurité de nos concitoyens.
Depuis 2021 une politique de sécurité et de prévention de la délinquance a été engagée, soutenue financièrement par l’état et en collaboration avec l’état, et nous la saluons. Néanmoins, malgré ce volontarisme, l’insécurité, l’incivilité, la délinquance, petite ou grande, ne cessent de s’étendre. Il y a encore quelques jours, une retraitée a été agressée physiquement pour lui voler son collier avec utilisation d’une bombe lacrymogène.
Les décisions prises sont-elles efficaces ? En effet, au Tonkin, un bailleur social a mis des grilles sur le passage entre la rue général Dayan et l’avenue Dutrievoz. Du côté Dayan, il semble ne plus y avoir de dealers et nous espérons que cela dure, mais du côté Dutrievoz, les dealers sont toujours présents juste devant l’école Nigritelle Noire, voire sur le trottoir de sortie des enfants.
Il serait intéressant d’impliquer d’avantage les citoyens de l’ensemble du territoire dans la politique de sécurité comme des consultations publiques. Cela renforcerait la légitimité et l’acceptation des projets, sachant qu’une partie de la majorité ne partage pas cette ligne politique sécuritaire et pourrait brouiller les bons messages.
De même en ce qui concerne des campagnes de sensibilisation sur nos supports média pour déconstruire l’image «glamour» des trafiquants de drogue.
Enfin quel sera le rôle de la police municipale et quels moyens leur seront alloués, notamment sur les prochaines évolutions de leurs rémunérations ?
Il est urgent de prendre des mesures ayant un impact direct pour la sécurité de tous et qui répondent aux besoins réels de nos concitoyens.
Nous contacter : assistant.groupeVP@mairie-villeurbanne.fr
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste