OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°371 (juin 2024)
11 juillet 2024
Le revers de la médaille (olympique)
Depuis un mois, le sport tient le haut de l’affiche. Pas seulement à la une du dernier numéro de notre journal municipal ou pour célébrer les « fenottes », championnes de France de football féminin, mais par le décompte quotidien nous séparant des Jeux Olympiques. Pourtant, ces Jeux restent sur bien des aspects à rebours des enjeux du moment... Des Jeux bon marché ? Si ces JO sont annoncés moins chers que les précédents, il en coûtera tout de même près de 12 -milliards d’euros, dont 5 d’argent public, pour des retombées encore bien incertaines.Des Jeux populaires ? Expérimenter des dispositifs de sécurité renforcés (reconnaissance algorithmique par exemple), réquisitionner des chambres d’étudiants, confisquer des biens et hébergements des SDF… autant d’actions qui semblent éloignées des valeurs de l’olympisme. Sans parler du prix exorbitant des places qui ne semble pas guidé par une volonté d’ouverture au grand public, mais par la loi de l’offre et de la demande mondiale.
Des Jeux plus écologiques ? Si moins d’équipements ont été construits, les transports, la restauration, les hébergements impacteront le bilan de cette édition et viendront d’abord profiter à des sponsors peu regardant sur les enjeux éthiques et climatiques. Des jeux démocratiques ? Au regard des sommes en jeu et des contraintes sur les conditions de travail de nombreux professionnels (pompiers, policiers, agents des transports...), on peut s’étonner de l’absence de consultation de la population avant de déposer une candidature. Sauf si, comme dans notre Région pour l’hiver 2030, les lobbys du tourisme et des professionnels de la montagne sont plus forts que l’intérêt des populations locales et la préservation du climat. La médaille olympique a bien deux faces : celle qui se soumet aux intérêts privés et géopolitiques douteux et celle qui fait de la pratique sportive un levier pour le bien-être, la fraternité, l’émancipation.
C’est évidemment cette dernière face que nous regardons pour guider notre action municipale.
Groupe Les écologistes
Des loisirs pour toutes les familles !
À l’approche des grandes vacances, la municipalité renforce son offre de loisirs pour toutes les familles. Une attention particulière est portée à ce qu’elle soit le plus accessible possible avec -l’expérimentation dès cet été d’une gratuité totale pour les ménages les plus fragiles. Comme l’a rappelé la défenseure des droits Claire Hédon dans son rapport de 2023, l’accès aux loisirs conditionne «le développement de l’enfant, son insertion sociale, son éducation et son épanouissement personnel par la construction de son identité, de ses goûts et de ses capacités».Diagnostics à l’appui, nous savons à quel point les inégalités persistent dans l’accès aux loisirs : la municipalité ajuste donc son offre pour permettre au plus grand nombre d’accéder à une offre de qualité. L’accès à l’information, les difficultés administratives liées aux procédures d’inscription, la barrière de la langue ou encore le coût sont des pistes identifiées et travaillées par les services municipaux et le CCAS. En quatre ans, cette mobilisation importante de la part de la collectivité a permis de renforcer la participation des enfants issus de familles fragilisées. Dès cet été, la municipalité va plus loin qu’une tarification solidaire en expérimentant le zéro reste à charge pour les familles dont le quotient familial est inférieur ou égal à 200 sur les accueils à Chamagnieu ou dans le cadre des Vacances sports de la ville.
Tenace face aux vents mauvais des inégalités, la majorité municipale reste pleinement engagée sur la voie de l’inclusivité des services publics municipaux. Plus largement, c’est l’effectivité des droits fondamentaux proclamés par les conventions internationales, notamment ceux de l’enfant, qui irrigue la politique éducative villeurbannaise.
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s
Jeux Olympiques, Jeux du fric
On aurait préféré que les Jeux Olympiques 2024 soient la fête populaire et écologique qu’on nous avait annoncée. La plupart des habitant·es concerné·es par les JO ne seront pas de la fête. Places inabordables, doublement des tarifs de transports en commun, des hébergements : la plupart des français·es n’auront pas les moyens d’y assister. Pour l’organisation des Jeux, 2 000 étudiant·es doivent céder leur logement, parfois en pleine période d’examens. Et si cela ne suffisait pas, on cherche à cacher les plus pauvres des franciliens, quitte à les expulser de leur habitat de fortune et à les délocaliser hors de Paris, incitant la Défenseure des droits Claire Hédon à évoquer le risque de discrimination et d’atteinte aux droits et libertés. C’est que les JO n’échappent pas à la logique du sport business. Des marques de soda à celles de luxe, les sponsors affluent pour profiter de la publicité mondiale que cet événement leur offre. Pour les entreprises de la filière sécuritaire, il représente même un tremplin : en 4 ans, la seule ville de Saint Denis a dépensé 6,7 millions d’euros en vidéosurveillance, sans compter l’autorisation des drones et de la surveillance algorithmique qui risque d’être pérennisée. Ces JO se font également aux dépends de l’environnement. Jardins ouvriers ¬d’Aubervilliers, espaces verts de Taverny ou arbres des Yvelines ont été rasés et bétonnés pour construire des infrastructures ¬olympiques. Plus globalement, les millions de spectateurs internationaux qui voleront jusqu’en France seront une source considérable de gaz à effet de serre. Les JO sont à réinventer, loin des logiques de profit qui excluent et saccagent notre planète. Le sport peut être célébré autrement que par le business. C’est le sens des rencontres sportives et initiations gratuites organisées par la Métropole de Lyon ce printemps : permettre à chacun·e de fêter le sport et de se retrouver entre ami·es et en famille. Rendez-vous place Bellecour le 23 juin pour la finale des Jeux Métropolitains !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
Se réapproprier les berges villeurbannaises
Depuis 2020, de nombreux projets sont entrés en phase active : zones d’aménagement ou de renouvellement aux Buers, aux Gratte-Ciel, à Saint-Jean, trams T6 et T9, place Grandclément… Tous ces projets aboutiront sous ce mandat et le suivant.
Il est un territoire à la vocation encore mal définie à l’Est de la ville : le « quartier » Lyvet-Bonnevay, et ses lieux totems qui le marquent sans le structurer. Malgré l’histoire et la valeur patrimoniale de ce territoire, la juxtaposition de ces lieux emblématiques ne fait pas quartier. La -centrale hydroélectrique de Cusset, le Centre nautique Étienne Gagnaire, ¬l’Astroballe, le stade Lyvet, le cimetière et bien sûr le pôle d’échange de Bonnevay, qui fait de ce quartier l’une des portes d’entrée ou de sortie de Villeurbanne. Est-ce donc une zone où l’on ne ferait que passer ? Elle est effectivement marquée par des espaces désaffectés, inexploités, abandonnés. Mais cela pourrait changer. Nous considérons que le potentiel offert par la rive sud du canal de Jonage a de quoi faire rêver. Cela nécessite d’abord de se la réapproprier. C’est pourquoi nous attendons beaucoup de la concertation ouverte pour ce territoire et appelons chaque ¬villeurbannais à y participer. Il s’agit tout à la fois de construire la ville du présent et celle de demain. Répondre aux besoins les plus urgents, se saisir des opportunités immédiates sans obérer les potentialités et l’avenir. Le canal de Jonage est une partie intégrante de la ville, depuis 1899. Il est temps de le réintégrer pleinement à notre ville et d’en définir l’identité et la vocation. En nous inspirant d’expériences étrangères (Anvers, Londres, Utrecht, etc.), valorisons ce cadre exceptionnel : des berges dédiées à la respiration, avec une fraicheur retrouvée, des terrasses, des guinguettes, un bassin de baignade dans le canal… Le site pourrait accueillir des évènements culturels, des activités périscolaires. Faisons de ce lieu un véritable quartier des fêtes, du sport et de la convivialité..
Groupe Cercle Radical et Place Publique
L’Humanité : 120 ans au service de la liberté de la presse et du progrès social
Dès le premier numéro de l’Humanité paru le 18 avril 1904, Jean Jaurès donne le ton. Dans son célèbre éditorial intitulé « Notre but », il assigne d’emblée un double objectif à son nouveau journal : d’une part « la recherche d’information étendue et exacte pour donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde », tout en ajoutant d’autre part que « tout cela ne serait rien et toute notre tentative serait vaine ou même dangereuse si l’entière indépendance du journal n’était point assurée ». Après 120 ans d’existence, L’Huma est resté fidèle à ses principes fondateurs, et ce malgré bien des vicissitudes liées à l’ultra-concentration de la presse quotidienne nationale, passée de 26 titres en 1945 à seulement 9 aujourd’hui ! Quasiment tous sont entre les mains de magnats de la presse issus de grands groupes industriels, qui font main basse sur une information de plus en plus formatée au service d’une ligne éditoriale néolibérale et réactionnaire… L’Humanité, journal d’inspiration socialiste puis communiste, répond parfaitement à l’héritage politique des Jours heureux, programme du Conseil National de la Résistance qui revendiquait notamment « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères », plus que jamais d’actualité… Soit tout l’inverse du projet inique de réforme de l’audiovisuel public visant à la fusion de France Télévisions avec Radio France, rappelant furieusement l’ORTF des années 60 plutôt qu’une « BBC à la française » ! Face à cette situation, il est grand temps qu’une loi garantisse véritablement la liberté et l’indépendance de la presse, comme le propose le PCF. En attendant, venez nous retrouver sur le marché des Gratte-Ciel le samedi matin pour acheter la vignette de la Fête de l’Humanité programmée les 13, 14, et 15 septembre prochains !
Groupe Communistes et Républicains
Paris 2024 : faites vos jeux !
Dès la phase de candidature, cela avait été clairement annoncé : les Jeux olympiques de Paris 2024 seraient ceux de la France entière. Si l’essentiel des épreuves aura bien évidemment lieu dans la capitale, la fête se déroulera aussi dans tout le pays.
Un évènement de cette importance planétaire n’a lieu dans son propre pays qu’une fois par siècle ! C’est l’occasion unique de célébrer ensemble le sport et ses valeurs universelles. Mais ces jeux doivent être aussi l’occasion de valoriser les politiques sportives à tous niveaux, notamment là où les collectivités locales sont fortement engagées pour le sport. Avec le label « Terre de Jeux 2024 », dispositif unique dans l’histoire des Jeux, les collectivités territoriales qui œuvrent pour une pratique du sport plus développée et inclusive seront mises en valeur. A défaut d’avoir pu célébrer le passage de la flamme ¬olympique, Villeurbanne, tout comme Lyon et la Métropole, ont été labellisées. C’est une occasion de plus offerte, après le label gouvernemental « Capitale Française de la Culture » de faire rayonner Villeurbanne.
Le label « Terre de Jeux 2024 » nous permettra ainsi de nous enrichir des expériences des quelques 2800 collectivités et structures constituant le réseau, mais aussi et surtout de donner de la visibilité aux actions et aux projets de la ville. Nous saluons cette démarche innovante qui permet de transmettre à tous les publics l’effervescence que suscitent les JO. Mais au-delà cela permettra aussi de renforcer la place du sport dans la vie quotidienne, en associant les territoires qui sont déjà engagés depuis longtemps. Villeurbanne prendra toute sa part d’autant que des dispositifs déjà existants comme « En forme à Villeurbanne », ayant pour but de favoriser l’activité physique, s’inscrivent totalement dans l’objectif porté par ce label.
Vive le sport, vive la fête, vive l’olympisme, vive Paris 2024, vive la France !
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste