OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°370 (mai 2024)
3 mai 2024 - Mis à jour le 3 mai 2024
Le 9 juin, changez l’Europe !
Chaque 9 mai célèbre la paix et l’unité en Europe. Le 9 mai 1950, R. Schuman fondait une nouvelle forme de coopération politique, qui rendrait impensable la guerre entre des nations européennes. 74 ans après, les ukrainien∙nes ont été contraints à la guerre par l’invasion russe, la République du Haut-Karabagh se vide de ses habitant∙es au motif que l’Azerbaïdjan nie la culture arménienne, un conflit d’ampleur ravage le Proche-Orient menant à une catastrophe humanitaire insupportable... L’escalade menace et ces conflits ébranlent l’Europe et le rêve de Schuman. 74 ans après, la plupart d’entre nous n’ont pas connu la guerre et l’oubli est notre pire ennemi. Nous nous félicitons que ces conflits n’abîment pas la capacité à vivre ensemble des villeurbannais∙es, mais nous utilisons exceptionnellement cette tribune pour dépasser l’échelon municipal : le 9 juin prochain il faudra se mobiliser pour redonner de la force à une Europe de la Paix, réellement solidaire. Il y a 74 ans, la menace climatique n’était imaginée que par quelques spécialistes. Depuis, l’écologie politique, de tradition pacifiste, s’est structurée pour défendre la justice sociale et climatique. Les terres agricoles sont désormais épuisées, avec l’aide de financements européens favorisant les grosses exploitations. Les agriculteurs ont raison de réclamer de vivre dignement de leur travail. Mais le projet initial d’un destin européen solidaire a fait place à des politiques libérales, un affaiblissement des services publics, un accroissement des inégalités dont se nourrissent tous les populismes et autres Brexit, ou une extrême droite qui assume de faire de la Méditerranée un tombeau géant. L’Europe est imparfaite, mais n’est pas le problème. Elle peut être une partie de la solution, à condition d’envoyer au Parlement Européen des élu∙es qui, loin du repli nationaliste, portent des ambitions fortes sur les questions géopolitiques, énergétiques, sanitaires ou alimentaires... Pour ceci, le 9 juin, utilisez votre bulletin de vote !
Groupe Les écologistes
La sécurité : toujours une priorité !
Voilà près de quatre années que nous défendons sans relâche un modèle de sécurité capable d’apporter tranquillité et concorde dans tous les quartiers de notre Ville. Les investissements ont été considérables tout au long du mandat avec le renfort matériel et humain de notre police municipale. La vidéoprotection fait ses preuves en améliorant les interventions lorsqu’elles sont nécessaires. Son déploiement se poursuivra progressivement en fonction des besoins. Tolérance zéro en ce qui concerne les incivilités et tous les irritants qui gâchent notre quotidien ! La municipalité a recentré les missions de ses effectifs sur des missions de proximité. Cette présence de terrain renforce un égard réciproque entre les administrés et celles et ceux qui les protègent. Parallèlement l’espace public est redéfini pour le rendre plus inclusif et agréable à vivre. La stratégie municipale inclut un important volet social qui met en avant le recours à la médiation au cœur-même des quartiers, au plus près des habitants. Le quartier Saint-Jean rejoindra prochainement le dispositif par le biais de son centre d’animation que la ville soutient financièrement à hauteur de 44 000€. La Ville ira jusqu’au bout de sa compétence en matière de prévention et de lutte contre les incivilités la délinquance, un effort reconnu et salué jusqu’au ministère de l’Intérieur. Au terme d’un plaidoyer intense puis d’un dialogue fructueux avec les autorités nationales et locales, Villeurbanne a enfin obtenu des moyens supplémentaires pour la Police nationale, en première ligne dans la lutte contre les trafics.Nous saluons l’esprit de co-construction partagé entre les habitants, les collectifs et les institutions qui ont contribué à l’élaboration d’un socle cohérent qui coordonne diverses politiques publiques et garantit des résultats durables pour les Villeurbannais. Notre ambition va au-delà de la sécurité : nous sommes vigilants à préserver le vivre-ensemble à Villeurbanne. À demain pour construire collectivement une ville toujours plus sûre et accueillante !
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s
Logement : inventer, encadrer, réquisitionner !
On aurait préféré que la fin de la trêve hivernale au premier avril soit une farce. Dans le Rhône, 14 000 personnes seraient sans-abri. Le manque de logements et d’hébergements d’urgence couplé à une augmentation de 44% des loyers du privé en 10 ans ne font qu’aggraver la situation. Pour les 10% plus pauvres, se loger représente la moitié de leur revenu ! L’inflation générale, mais aussi la loi Kasbarian-Bergé qui organise les mises à la rue, font craindre à l’association Abbé Pierre l’expulsion de 140 000 personnes en 2024. Celles-ci ont pourtant déjà augmenté de 52% en 10 ans ! S’il faut construire, il faut surtout faire en sorte que les logements déjà existants soient habités par celles et ceux qui en ont le plus besoin. A Villeurbanne, plus de 3 000 logements étaient des résidences secondaires en 2020, 660 sont vacants depuis plus de deux ans, et plusieurs dizaines sont accaparés pour du logement touristique type Airbnb. Il est possible d’agir localement. Depuis plus de deux ans, Villeurbanne est concernée par l’encadrement de loyers, qui les empêche de dépasser un certain plafond, sans pour autant permettre leur diminution. Les locataires peuvent néanmoins s’en saisir pour signaler les propriétaires abusifs. En accord avec la Métropole, nous pourrions aussi mettre en place un permis de louer comme cela est actuellement expérimenté à Saint-Priest, ainsi qu’un permis de diviser, pour empêcher le morcellement de grands appartements en plus petits. Comme nous l’avons fait dans l’ex-CCO, il nous faut aussi imaginer de nouveaux dispositifs d’hébergement d’urgence, en nous conventionnant avec des associations et des propriétaires privés.Nous aurions cependant beaucoup plus de marge de manœuvre si nous avions le soutien de l’Etat. Plutôt que d’expulser des personnes, celui-ci devrait réquisitionner dès que possible. C’est ce qu’a proposé le député François Piquemal : donner ce droit aux maires et élargir son application. Affaire à suivre à l’Assemblée Nationale !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
15 millions d’enfants : et si on en faisait vraiment la priorité ?
Le groupe Cercle radical et Place publique salue l’organisation par le COFRADE de la première Marche pour l’Enfance et la Jeunesse, le 27 avril. L’objectif était simple, nous le partageons : donner aux jeunes l’occasion d’occuper l’espace public pour faire valoir leurs droits. Il y a en France 15 millions d’enfants, soit 20 % de la population. À Villeurbanne, ils sont presque
40 000, soit quasiment 25 % d’entre nous. Leur situation en France est globalement meilleure qu’ailleurs, mais là où de nombreuses atteintes à leurs droits devraient nous alerter, ces sujets sont tristement invisibilisés. Le droit à l’éducation, notamment pour les enfants handicapés, n’est pas suffisamment garanti, comme en atteste l’accès inégal au périscolaire. De même pour le droit aux loisirs, au sport et à la culture, remis en cause par le poids des inégalités économiques et territoriales. Les jeunes français sont exclus du RSA – seuls trois autres membres de l’UE les excluent de l’accès à un revenu minimum. Ils sont aussi les premières victimes des restrictions successives du système de retraite et de l’assurance-chômage, alors que plus de 17 % des jeunes actifs sont au chômage. Les récentes coupes budgétaires prouvent encore que la jeunesse n’est pas une priorité. 1 Md € annulé pour l’enseignement supérieur, 700 M € pour l’enseignement scolaire. Pire, la politique «sport et jeunesse», déjà largement sous-représentée dans le budget national, est amputée de 180 millions d’euros, soit 12 % des crédits prévus pour 2024. Nous relayons donc l’appel des jeunes et des enfants à mieux prendre en compte leurs droits. Bien sûr, l’approche générationnelle masque des inégalités à l’intérieur de chaque génération. Pourtant, une chose est certaine : sur la vitalité économique, sur les droits sociaux actuels et à venir, sur la viabilité climatique du monde de demain, la plus jeune génération a de quoi se sentir spoliée. On entend souvent dire que la jeunesse devrait être une priorité. N’attendons pas demain.
Les élus du groupe Groupe Cercle Radical et Place Publique
Projet de loi « Fonction publique » : Non à la casse programmée du Service public !
Après l’annonce d’une nouvelle et énième réforme de l’assurance chômage visant à réduire à 18 mois maximum la durée d’indemnisation dans le secteur privé, ciblant notamment les séniors pour « les remettre au travail » alors que la réforme des retraites les contraint à travailler deux ans de plus, le gouvernement fait feu de tout bois en annonçant cette fois vouloir conduire une nouvelle et énième réforme de la fonction publique pour en améliorer « l’efficacité », avec la volonté affichée en guise d’étendard « transgressif » de « lever le tabou du licenciement dans la fonction publique »… Pour ce faire, Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publique, vient de lancer toute une série de concertations menées à la hussarde avec les collectivités, les hôpitaux, les syndicats d’employeurs des collectivités et des organisations syndicales qui doivent aboutir avant l’été, afin de faire adopter ce projet de loi à l’automne. Sous couvert de « réaffirmer les fondamentaux du statut », il conduira tout au contraire à son démantèlement programmé à travers un nouveau traitement de choc remettant en cause les 3 catégories de fonctionnaire actuellement en vigueur (catégories A, B, et C), dans le but de faciliter les mutations d’une branche à l’autre des trois volets de la fonction publique (Etat, collectivités, et hôpitaux) pour toujours plus de « flexibilité », et de favoriser le salaire au mérite à travers des primes conduisant à l’individualisation des rémunérations et des parcours pour renforcer l’« attractivité » des métiers. Faussement intitulée « pour la confiance et l’engagement dans la Fonction Publique », cette réforme ne contribuera a contrario qu’à précariser toujours plus les fonctionnaires et à casser leurs missions de Service Public déjà bien mise à mal par des décennies de politiques néolibérales. Pour nous, pas d’autre choix que se mobiliser aux côtés des organisations syndicales pour faire reculer le gouvernement sur cette funeste réforme !
Groupe Communistes et Républicains
Stationnement : des changements et des inquiétudes
A partir de juin prochain, de nombreux changements vont intervenir dans la politique de stationnement de la ville. Parmi ces évolutions, deux ont particulièrement retenu notre attention : la création de tarifs pour les professionnels et la mise en place d’un tarif solidaire. En ce qui concerne les professionnels, si la présentation du dispositif nous a semblé présenter une amélioration et une simplification des règles, des interrogations subsistent. En effet, certains éléments restent encore à clarifier : la liste des professions éligibles, le zonage et les conditions d’accès au tarif. Il est utile de couvrir au mieux l’ensemble des professionnels ayant des besoins de stationnement pour éviter que ces changements n’entrainent des problèmes supplémentaires pour les artisans et commerçants. Nous avons également interpellé l’exécutif municipal sur la création du tarif solidaire pour le stationnement des riverains. Il nous est apparu que le critère retenu pour pouvoir bénéficier de cette tarification était trop bas pour réellement venir soulager tous les ménages qui en auraient besoin. En retenant comme critère un Revenu Fiscal de Référence (RFR) de
13 000 € par an, l’exécutif crée une confusion avec les seuils d’aide nationaux et métropolitains dans le cadre de la ZFE, mais surtout exclut de fait beaucoup de ménages, dont ceux au SMIC dont le RFR était de 16 113€ en 2023. Nous avons donc déposé un amendement afin de rectifier ce problème. Sans succès puisque l’intégralité des groupes de la majorité (PS, Verts, Insoumis, Communistes, Place publique et Cercle radical) a voté contre cette revalorisation ! Alors que déjà les impôts locaux augmentent, le discours récurrent de l’exécutif de la priorité donnée au social ne semble être qu’illusoire !
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste