OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°374 (novembre 2024)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et sur Viva en ligne, in extenso.

N’en jetez plus ! 

Nos rencontres avec les habitant·es l’illustrent chaque jour : le cadre de vie est une source régulière d’agacements. Parmi ces «irritants du quotidien» figure la gestion des déchets. Un déchet est une saleté dans l’espace public mais c’est aussi le fruit de nos consommations. Métropole de Lyon et Ville de Villeurbanne agissent pour que chacun, du producteur au consommateur, ait une alternative à la corbeille grise.
Le meilleur déchet reste celui que l’on ne produit pas. En dépit des efforts pour réduire les déchets à la source, les volumes restent trop importants... Allégeons-nous ! Avez-vous pu constater l’allègement de vos poubelles grises depuis la mise en place des bornes alimentaires ? Cette mesure métropolitaine démontre que des gestes simples peuvent avoir un impact fort. Appliquée à la restauration collective de Villeurbanne, elle démultiplie ses effets. La collecte des biodéchets s’étend désormais sur 11 des 17 cantines scolaires ! D’ici 3 ans, tous les lieux de restauration collective gérés par la ville seront couverts afin de valoriser, par le compostage, l’ensemble des déchets alimentaires et de cuisine. Sur nos marchés une nouvelle forme de collecte permet d’effectuer un tri sur place. En 4 mois (janvier-avril) ce sont 36 tonnes de cartons collectés et, entre avril et juin, 60 tonnes de biodéchets compostés !
Trier, c’est aussi créer et soutenir des filières de réemploi. Les plus connues sont celles des matériaux de construction et du textile. Mais elles existent également dans le secteur culturel avec les scénographies, ou le sport avec la collecte par l’Office de Sport Villeurbannais d’équipements sportifs...
La semaine européenne de réduction des déchets aura lieu du 16 au 24 novembre. La ville de Villeurbanne y participe activement car améliorer le cadre de vie en gérant mieux les déchets sera toujours une œuvre collective. Et si réduire peut être un verbe à connotation négative, en matière de déchet il indique un progrès et un passage à l’action nécessaire.
Groupe Les écologistes

 

L’eau : une affaire citoyenne ! 

L’eau est notre bien commun : la transparence dans sa gestion devient primordiale dans l’adaptation des villes au changement climatique. De sa captation à sa distribution et jusqu’à l’assainissement, nous avons collectivement la responsabilité de lutter contre le gaspillage et la pollution tout en garantissant son accès au plus grand nombre. La reprise en régie du service public de l’eau par la Métropole pose un jalon supplémentaire vers une gestion démocratique de l’eau : les élus, les usagers comme les citoyens peuvent coconstruire des politiques publiques ambitieuses. 
L’accès à l’eau en ville est un sujet récurrent présenté dans le cadre des budgets participatifs et démontre l’intérêt des Villeurbannaises et Villeurbannais pour ce sujet. Loin d’envisager les fontaines et toilettes sur la voie publique comme simple agrément, l’accès à l’eau est un véritable enjeu de solidarité et d’accueil. Boire et se laver sont des actions en apparence très banales qui deviennent un combat pour la dignité des personnes lorsque celles-ci sont en situation de grande précarité, par exemple sans logement. Le droit à l’eau, reconnu par le droit international, n’a donc rien de théorique et s’apprécie de manière concrète au quotidien. Les Villes ont historiquement organisé l’accès à l’eau et à l’hygiène avant que ce confort se normalise dans les foyers. Tombés en désuétude, les bains-douches font par exemple leur retour dans les grands centres urbains.
Nous saluons le travail mené par l’Assemblée Citoyenne de Villeurbanne (ACV) qui a décidé de se saisir de ce sujet pour que boire, aller aux toilettes, se laver ou laver son linge ne soit plus un luxe pour qui que ce soit. Les propositions sont aussi nombreuses qu’innovantes et rejoignent notre ambition de faire de Villeurbanne un territoire en pointe sur les questions d’accueil. 
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s

 

Logement pour toustes : la bataille continue !

C’est un marronnier dont on aimerait bien se passer : comme les années précédentes, les écoles servent d’abri pour des dizaine de familles sans-abri de la métropole de Lyon. A Villeurbanne, le groupe scolaire Edouard Herriot héberge depuis la rentrée scolaire plusieurs enfants et leurs familles avec l’aide du collectif Jamais sans toit, des enseignant·es et des parents d’élèves. 
Ce n’est malheureusement pas une situation isolée : plus de 2 000 enfants étaient à la rue en France mi-août, un chiffre sans aucun doute sous-estimé, mais qui a pourtant plus que doublé depuis 2021.
Ratifiée par la France en 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant exige pourtant des États, dans son article 27, «une assistance matérielle [...], notamment en ce qui concerne l’alimentation, le vêtement et le logement», dans la mesure de ses moyens. Dans un pays aussi riche que la France, qui peut prétendre que l’État n’aurait pas les moyens de trouver les logements pour les enfants à la rue ? 
Notre groupe soutien toutes les mobilisations qui vont dans ce sens. La bataille se mène à l’échelle nationale, ou des dizaines de député·es ont signé en octobre une proposition de résolution visant à mettre fin au sans-abrisme des enfants, en rappelant au gouvernement son devoir et les conséquences de la rue sur le développement des enfants. Mais elle se vit aussi concrètement, grâce à l’implication de dizaines de militant·es, de professionnel·les, de familles ou de professeurs, par l’ouverture d’écoles, des goûters solidaires ou des rassemblements revendicatifs.
Notre responsabilité en tant qu’élu·es locaux est lourde : nous ne pouvons pas abandonner ces familles et devons tout mettre en œuvre pour trouver des solutions les plus pérennes possibles, en ramant à contre-courant des politiques néolibérales déployées par le gouvernement. Nous continuons de réfléchir, de travailler, d’expérimenter des solutions d’hébergement originales, en nous nourrissant des mobilisations citoyennes. 
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

 

La dette publique française est un problème

La dette n’est pas un problème si elle permet d’investir pour l’avenir. Elle le devient lorsque sa charge financière n’est plus supportée par la croissance. L’endettement français est alarmant. Les intérêts d’emprunt révèlent et accélèrent le discrédit qui touche l’État français, conséquence d’une fuite en avant à l’œuvre depuis des années ; cycle sans fin : augmentation des dépenses - augmentation des impôts.
Il faut sortir de cette logique qui mène au déclassement de notre pays. Ce n’est pas un sujet théorique : la dette fragilise à la fois l’État-providence et la souveraineté nationale. Concrètement : la charge de la dette diminue la capacité de l’État à financer le service public. Chaque emprunt supplémentaire correspond à autant de service public qui ne pourra plus être financé demain. Généralement, c’est à terme la double peine pour les classes moyennes : plus d’impôts et moins de service public.
Déficit à 6% du PIB en 2024 alors que la croissance n’est qu’à 1%. On est en train de sacrifier l’avenir. Il faut optimiser les recettes et réduire les dépenses. Sur le premier point, il faudra viser juste : meilleure progressivité de l’impôt sur les revenus, impôt sur les grandes fortunes, réduction des niches fiscales. À propos des dépenses, il faudra sanctuariser des secteurs comme l’éducation, la santé ou la justice déjà exsangues, mais tout le monde devra prendre sa part. Les collectivités aussi – même si elles ne sont pas toutes responsables de la dette publique.
À Villeurbanne, notre situation financière est exemplaire et notre stratégie fonctionne : nous avons opéré en début de mandat un effort significatif sur les services de proximité, les équipements publics et la transition écologique. Puis, nous avons retrouvé des marges d’autofinancement. Pour l’an prochain, nous prévoyons encore une croissance des recettes plus rapide que l’augmentation des dépenses, que nous réussissons à tenir en dessous de l’inflation.
C’est cela une gestion saine des deniers publics.
Jonathan Bocquet - Groupe Cercle Radical et Place Publique

 

Féminisme : un combat toujours d’actualité

Un homme viole ou essaie de violer une femme toutes les 2 minutes 30, un enfant toutes les 3 minutes. En France, chaque jour, à chaque instant, les femmes sont victimes de harcèlement, d’agressions sexuelles, de féminicide – souvent accompagné d’infanticide. Plus d’une femme sur 3 sera agressée sexuellement au cours de sa vie. Dans la plupart des cas, elle connaît son agresseur.
Et dans la plupart des cas, le crime restera impuni : les plaintes pour violences sexuelles sont classées sans suite dans près de 9 cas sur 10. Avant cela, police, justice, médias dissuadent les victimes de porter plainte. Questions humiliantes, minimisation des faits, inversion de la culpabilité : le procès des viols de Mazan est un florilège des épreuves qu’endurent les femmes qui demandent justice.
Au même moment, un énième essai s’alarmant d’hypothétiques dérives du mouvement #MeToo fait la une des médias. Tandis que le calvaire des femmes se poursuit, les journalistes se demandent si finalement, tout ça ne va pas trop loin.
Pourtant s’il est une chose que nous a enseignée la libération de la parole des femmes avec #MeToo, c’est bien que le sexisme ne se limite pas à ses aspects les plus graves : les coups, les viols, les meurtres (déjà quotidiens), prennent place dans un décor fait de harcèlement, de discriminations et d’humiliations.
Ces actes ne doivent pas être circonscrits à la seule responsabilité de leurs auteurs : ils participent d’un système profondément ancré, le patriarcat. Fait d’inégalités et de rapports de domination, il s’abat sur les plus vulnérables : femmes, enfants, LGBTQIA+… Il touche toutes les catégories sociales, tous les milieux, comme en atteste la variété de profils des accusés dans l’affaire Pélicot.
À Villeurbanne, la semaine violette témoigne de cette volonté de sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles (voir programme). Mais il faut un changement global : nous serons dans la rue le 25 novembre pour lutter contre un gouvernement patriarcal.
Groupe Communistes et Républicains

 

Une absence au conseil municipal, mais une solidarité envers la communauté juive.

Le 7 octobre 2023, nous découvrions l’horreur des attaques terroristes du Hamas. Le bilan fut historiquement lourd, avec 1200 morts dont 48 de nos compatriotes, des milliers de blessés et des centaines d’otages.  Notre groupe a souhaité afficher clairement sa solidarité envers les victimes et leurs familles, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté juive et du peuple israélien, en appelant au retour des otages et en participant à la commémoration organisée Place Bellecour, le 7 octobre 2024.
Toutefois, le conseil municipal de Villeurbanne se tenait en même temps que cette cérémonie. Nous avons donc fait sciemment le choix de ne pas participer au conseil. Nous ne voudrions cependant pas que notre absence laisse penser que nous nous sommes désintéressés des sujets villeurbannais, alors qu’étaient notamment votés des plans de lutte contre les discriminations. Ce n’est évidemment pas par rejet des sujets villeurbannais que nous nous sommes absentés, mais bien pour se souvenir ensemble et montrer que nous n’oublions pas. Nous en avions d’ailleurs informé le maire qui l’a mentionné en début de conseil municipal. De nombreux élus, maires et députés ont également fait acte de présence lors de cette cérémonie.
Il nous paraissait primordial d’afficher un soutien clair avec une présence physique à cet évènement, alors que depuis ces attaques, et la reprise violente du conflit israélo-palestinien, les actes antisémites ont été multipliés par quatre en France, et que certaines personnalités ont attisé la haine par pur électoralisme.
Nous en avons malheureusement été témoins à Villeurbanne, où de nombreuses dégradations ont été commises sur des plaques de rues avec des noms juifs, des établissements tenus pars des juifs, et encore récemment avec de nombreux tags antisémites sur nos murs. 
Nous contacter : assistant.groupeVP@mairie-villeurbanne.fr
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste

 

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