OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°373 (octobre 2024)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et sur Viva en ligne, in extenso.

Le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions mais des délits 

Ces dernières semaines notre ville a connu des actes antisémites et racistes que le Maire et toute l’équipe municipale ont fermement condamnés. Tags, remplacement inacceptable de noms de rues, dégradations importantes de commerces sont des délits inadmissibles, d’autant plus insupportables que nous célébrions il y a peu la Libération de Villeurbanne rendue possible par l’union de résistant·es de tous pays et de toutes confessions. Nous apportons notre soutien aux personnes qui ont subi ces violences et rejoignons celles qui ont été choquées par de tels actes.
La situation à Gaza déclenchée par les actes terroristes du Hamas il y a un an est évidemment dramatique. Elle interpelle et émeut chacun·e d’entre nous. S’il est légitime d’en parler, il est intolérable d’importer ce conflit en reproduisant une violence physique ou verbale. L’amalgame n’a pas non plus sa place dans ces débats :
tous les Palestiniens n’appartiennent pas au Hamas, tous les Israéliens ne soutiennent pas leur premier ministre dans sa stratégie militaire brutale qui conduit la Cour Internationale de Justice à parler de «risque réel et imminent de génocide».
Mettre fin aux massacres et à ce drame humanitaire relève de l’action des États : assistance aux victimes civiles, libération des otages, cessez-le-feu et envoi d’enquêteurs indépendants, puis diplomatie et leviers économiques. À l’issue de cette guerre, la solidarité, la fraternité et le respect de l’autre devront guider le processus de réconciliation. Une paix durable passera par le respect et l’application, enfin, du droit international. Montrons l’exemple : Villeurbanne est historiquement une terre d’accueil où vivent ensemble des personnes diverses. Nous sommes fiers de cette diversité car elle constitue une chance pour la rencontre, la connaissance mutuelle et la tolérance, dans le respect des croyances de chacun·e. Notre ville doit rester un territoire où chacun·e se sent en sécurité, sans menace liée à sa culture, ses origines ou sa religion.
Groupe Les écologistes

 

Budget 2025 : quel cap pour les finances locales ? 

Après plus de deux mois de tergiversations, le chef de l’État a fait le choix de nommer Michel Barnier comme Premier ministre. Un choix très discutable, ce dernier étant issu des rangs d’un parti qui a recueilli quelques 5% des voix aux dernières élections législatives et qui ne compte plus qu’une poignée de députés à l’Assemblée nationale. Soutenu par une macronie finissante et sous surveillance de l’extrême-droite, l’attelage gouvernemental fleure l’austérité et la réaction, loin du parfum de cohabitation promis au chef de l’État.  Cette gabegie démocratique aura des conséquences très concrètes sur la vie des Françaises et des Français pour qui le pouvoir d’achat, la justice sociale et les services publics sont les principales préoccupations. Là où des actions fortes sont attendues de la part de la puissance publique, c’est un net recul des dépenses de l’État qui a été préconisé par le gouvernement précédent, prétextant l’endettement record qu’il a lui-même causé.  Pendant 7 ans, le locataire de Bercy n’a cessé de couper d’importantes recettes tout en accordant des aides massives, sans contrepartie ou intérêt industriel stratégique. Les collectivités territoriales ont à nouveau fait office de boucs émissaires pour dissimuler l’incurie du gouvernement, alors même que ces dernières sont tenues de respecter des règles budgétaires très strictes et portent une grande part de l’investissement public.  La Ville de Villeurbanne mène depuis 2020 une politique d’investissements sans précédent dans ses équipements et ses services municipaux tout en maintenant des finances saines, malgré la forte inflation observée depuis la crise sanitaire. Une baisse des dotations mettrait en péril la continuité des actions menées en termes de cohésion sociale ou de transition écologique, pourtant essentielles à notre équilibre collectif.  Les discussions parlementaires seront déterminantes pour faire valoir cet attendu de justice sociale partagé par les Villeurbannaises et les Villeurbannais comme l’ensemble des Françaises et des Français. 
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s

 

Les collectivités ont le dos large !

Pointer du doigt les dépenses des collectivités territoriales pour se dédouaner de 7 années de politique de l’offre ? Il semble que le gouvernement « démissionnaire » ne soit plus à un affront près. C’est en effet la seule excuse qu’il a trouvée pour justifier le déficit qu’il provoque, estimé à 5,6% du PIB en 2024 et 6,2% en 2025 d’après la direction générale du Trésor.  Incriminer les dépenses nécessaires au bon fonctionnement des services publics est irresponsable. Faire porter le chapeau aux collectivités territoriales n’est pas juste. L’augmentation du déficit est principalement liée à la diminution des recettes : entre les crédits d’impôts, niches fiscales et autres exonérations, le manque à gagner est estimé de 150 à 170 milliards d’euros ! Ces cadeaux fiscaux s’ajoutent à la suppression de l’ISF et révèlent bien une politique destinée aux plus riches : en 2017, les 500 plus grandes fortunes françaises possédaient 25% du PIB ; 6 ans plus tard, leur fortune continue d’exploser à 46% de la richesse nationale ! Pour maintenir la destruction de l’État social et des services publics, B. Le Maire démissionnaire-mais-toujours-en-poste prévoit une cure d’austérité dans des services publics (santé, écologie, sport…) déjà exsangues. En tant que collectivité, nous en ressentons déjà les effets : nos financements sont toujours plus dépendants de l’État, qui supprime petit à petit les impôts locaux en les compensant. Mais ces compensations (taxe d’habitation, CVAE…) ne sont que partielles et grèvent le budget de la ville. L’État refuse par ailleurs d’indexer sur l’inflation une des principales recettes de la ville : la dotation globale de fonctionnement. Pourtant nous, collectivités, sommes en première ligne pour faire face à la paupérisation et aux effets concrets du changement climatique. Plutôt que de nous discréditer et de bloquer nos investissements, le gouvernement devrait les encourager en augmentant les recettes fiscales nécessaires aux investissements de demain. 
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

 

Ne pas jouer le jeu du chaos

Nous sortons d’une terrible séquence. Il faut l’analyser si nous ne voulons pas qu’elle mène à l’implosion de notre démocratie.Après une campagne européenne calamiteuse, une crise politique a été provoquée en France par le pari hasardeux d’un président qui joue avec les institutions. Par la dissolution précipitée d’abord, par la vacance artificielle du gouvernement – démissionnaire mais pas démissionné – ensuite, par la soumission à l’extrême droite enfin. Si Macron est responsable de ce spectacle consternant, personne, en fait, n’a été à la hauteur. La gauche s’est enfermée dans une posture jusqu’au-boutiste. Incapable de faire des compromis, alors qu’elle représentait moins d’un tiers des votants du premier tour, elle a fait le choix tacite de refuser de gouverner. Ce faisant, elle a donné les clés à une droite décomplexée sous la bénédiction de l’extrême-droite. Cette séquence a fragilisé la France. Déclassée, elle perd son influence et ses attributions dans l’UE. Avec le retrait de Thierry Breton imposé par la présidente de la commission, la France perd un commissaire reconnu et un portefeuille stratégique (économie, industrie, tourisme, numérique, défense, espace…). Ironie, deux antinucléaires porteront la lutte pour la décarbonation de l’énergie. Dramatique, deux europhobes rejoignent la commission européenne.Enfin, la procédure de destitution, ridicule, sonne comme un caprice. Ceux qui distribuent les brevets de gauche crient désormais au fascisme jusque dans leurs propres rangs comme si la purge ne devait finalement jamais s’arrêter mais ce sont les mêmes qui appellent à « marcher sur l’Élysée ». Il faut rapidement se défaire de ces tentations populistes, refuser la décomposition intellectuelle, retrouver le goût du débat et du compromis plutôt que celui de la vocifération. Nous y arrivons à Villeurbanne. Notre exécutif rassemble l’ensemble des forces de gauche. Sans prétendre à revendiquer un modèle villeurbannais, nous aimerions pouvoir en inspirer d’autres.
Jonathan Bocquet
Groupe Cercle Radical et Place Publique

 

Michel Barnier Premier Ministre : face au coup de force antidémocratique, l’heure est au sursaut populaire !

Après plus de 50 jours d’une interminable séquence émaillée de pseudos concertations avec les différentes forces politiques du pays, le « maître des horloges » s’est donc résolu à désigner Michel Barnier comme Premier Ministre pour composer un gouvernement le moins susceptible de passer sous les fourches caudines de la censure de la nouvelle Assemblée Nationale.  Un choix fait comme on le sait sous la pression directe du RN, qui, s’il s’est défendu de jouer le rôle de « faiseur de roi », a tenu le rôle d’arbitre, sinon celui de coupeur de tête de tout(e) prétendant(e) au poste qui ne remplirait pas ses critères de choix en matière de politique sécuritaire et migratoire. Et voilà comment on se retrouve avec un ancien ministre de Nicolas Sarkozy, ancien commissaire européen promoteur des dogmes néolibéraux, qui affiche ostensiblement des valeurs conservatrices voire réactionnaires (sur l’homosexualité et le mariage pour tous), alors que les Français ont envoyé une majorité de députés du Nouveau Front Populaire à l’Assemblée Nationale pour mener une politique de rupture avec 7 ans de casse sociale et faire « barrage » à l’extrême-droite ! Autrement dit, c’est la même politique néolibérale qui a été massivement rejetée qui va être reconduite en pire avec la poursuite annoncée d’une politique de l’offre « poujado-fiscale » qui va encore faire la part belle aux réductions d’impôts envers les plus riches et les entreprises, sous prétexte de réduire des déficits publics qu’elle va en fait aggraver… Autant dire que le compte n’y est vraiment pas, et que nous sommes plus déterminés que jamais à poursuivre notre combat pour la justice sociale et fiscale avec l’abrogation de la réforme des retraites, la revalorisation du travail par l’augmentation des salaires, et l’investissement dans les Services Publics pour répondre aux besoins sociaux et relever le défi climatique. Toutes mesures qu’il nous faudra imposer par la mobilisation faute de les avoir obtenues par le respect du vote !
Groupe Communistes et Républicains

 

Villeurbanne en chantier permanent jusqu’en 2026 ?

Avec la crise actuelle du logement et le nombre toujours grandissant de Villeurbannais, la ville doit évoluer et s’adapter. Certains grands projets que nous avons soutenus sont ainsi en cours de développement, comme l’extension des gratte-ciels et la requalification du site ACI. Toutes ces créations de nouveaux logements nécessitent aussi l’évolution des services, et notamment ceux de transport. Ce sont ainsi deux projets de tramway qui vont émerger : le prolongement du T6 et le T9. Mais si toutes ces évolutions sont nécessaires, force est de constater que leur mise en place laisse parfois à désirer. Ainsi, si nous étions favorables au projet du T6 initié sous l’ancien mandat, nous avions alerté sur la nécessité d’écoute et de concertation pour éviter au maximum les impacts négatifs. Malheureusement, tout n’a pas pu être évité, et la fermeture de la fromagerie dans le quartier des gratte-ciels en est un exemple navrant. De même, à beaucoup d’endroits la voirie est cahoteuse et les plaques censées maintenir le cheminement ne sont pas toutes stables ! Plusieurs personnes sont déjà tombées à l’angle de la rue du 4 août et de la rue Paul Verlaine. Cela relève d’un problème de balisage et de mise en sécurité des chantiers de la part de l’équipe municipale. Et c’est d’autant plus vrai pour les personnes à mobilité réduite et les personnes âgées. L’équipe municipale n’ayant pas priorisé les travaux, tout se fait en même temps, résultat : Villeurbanne est en chantier permanent ! Il serait bon que l’équipe municipale fasse un tour des quartiers pour se rendre compte très concrètement des problématiques qui impactent au quotidien les Villeurbannais. 
Nous contacter : assistant.groupeVP@mairie-villeurbanne.fr
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste
 

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