OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°380 (juin-juillet-août 2025)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et sur Viva en ligne, in extenso.

Au printemps fleurissent de nouveaux aménagements  

Il n’y a pas que la végétation qui pousse… Le printemps est aussi synonyme d’éclosion de plusieurs projets d’aménagement, après des périodes d’incubation parfois longues. Tout en rendant concret nos investissements, les agents municipaux veillent à réduire au maximum les désagréments éventuels pour les riverains. Cette année, ce sont 7 millions d’euros qui sont consacrés à l’amélioration des places et des jardins. Visite guidée…
Après la rénovation du mail Jean-Monnet au Tonkin, c’est l’ancien parking de la salle de Barros qui a été transformé : jeux, terrains de basket, skatepark, square rénové. En complément d’un pôle dédié à l’alimentation et aux solidarités, c’est un espace déjà investi, avant même son inauguration du 28 juin. Plus au sud, la place Grandclément sera à l’honneur le 10 juin : plus respirable et végétale, rafraichie, elle a vocation à être un nouveau cœur de ville prêt à accueillir le tram T6. Un lieu où l’on se rencontre — avec une nouvelle buvette éco-conçue — mais aussi où l’on célèbre — avec la réinstallation du monument de la Déportation et une nouvelle œuvre d’art en hommage aux ouvrières du textile. À l’est, à l’Autre Soie, le parc aux Hérissons incarne une nouvelle manière d’entretenir nos parcs et jardins en associant des habitants volontaires à sa gestion quotidienne.
Depuis 5 ans la superficie des espaces verts gérés par la ville a progressé de 8 ha. Et les projets actés ou presque terminés ne manquent pas, qu’ils soient grands (Grandclément, ACI, Saint-Jean) ou plus petits (jardins Lina-Cretet et Suzanne-Lacore dans le quartier République).
Une nécessité quand on sait que la végétalisation permet d’abaisser la température en ville. Les projets déposés au budget participatif indiquent la préoccupation est largement partagée. La Métropole participe aussi largement à cet effort par une végétalisation diffuse dans les rues ou le long des nouvelles lignes de transport en commun.
Finalement, ça pousse et ça respire à Villeurbanne : l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. 
Nous contacter : assistantLE@mairie-villeurbanne.fr
Groupe Les écologistes

 

Le vivre-ensemble : un apprentissage permanent à construire et défendre 

D’abord, il y a la tristesse et la consternation. Celles que nous ressentons en pensant aux victimes d’actes racistes et antisémites dans notre ville d’accueil et d’ouverture, Villeurbanne, au sein du pays des droits de l’homme et du citoyen, la France. Nous les condamnons tous avec la plus grande fermeté. Puis, vient la colère. Tirons ensemble ce signal d’alarme et refusons qu’une religion, quelle qu’elle soit, subisse un climat de peur et de stigmatisation véhiculé par des voix influentes qui favorisent l’intolérance dans le débat public. Notre territoire, comme tant d’autres, n’échappe pas à cette montée de la haine de l’Autre qui frappe par les mots et les gestes nos communautés religieuses et à travers elles la République. Nos valeurs de liberté, d’égalité et surtout de fraternité, sont des principes exigeants qui engagent chacune et chacun d’entre-nous à ne plus laisser propager ce venin. Enfin, la détermination. Pour que l’ensemble de ces actes ne restent pas sans réponse, nous agissons. Saluons la mobilisation de nos forces de police, que nous avons significativement renforcé sur ce mandat en doublant leur nombre, ainsi que nos partenaires qui contribuent à la sécurité et la tranquillité dans notre ville. Nous œuvrons aussi à promouvoir toutes les initiatives d’interconnaissance et d’apaisement dans le strict respect de la laïcité et à la place qui est à la nôtre, que ce soit par le dialogue entre les représentants des cultes, par des événements centrés sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, ou encore dans le cadre du programme éducatif local. Et nous continuerons de persévérer dans cette voie autant que nécessaire. Au même titre que la transmission de nos valeurs, l’apprentissage du vivre-ensemble est un lien fragile que nous devons collectivement défendre lorsqu’il est mis à mal. Soyons fiers de ce qui nous lie et de cette diversité qui fait notre richesse ! 
Nous contacter : assistant.groupeSCV@mairie-villeurbanne.fr
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s

 

Astroballe : quand tout sera privé, on sera privé·es de tout !

Il faut refuser la marchandisation du secteur public. Y introduire des acteurs privés, c’est accepter leur logique de rentabilité, contraire au principe de gratuité et de correction des inégalités.
C’est la ligne que nous tenons depuis le début de ce mandat. C’est aussi vrai pour la culture et le sport : ces secteurs doivent rester accessibles à toutes et tous. C’est pourquoi nous pensons que la constitution d’une SEMOP, entreprise qui mêlera capitaux privés et publics pour la rénovation puis la gestion de l’Astroballe, est une très mauvaise idée. Face à un géant de l’événementiel, de quelles marges de manœuvre disposera la ville ? Cette rénovation ne garantit pas que Tony Parker relocalise tout l’ASVEL à Villeurbanne, à l’heure où le basket professionnel se mondialise et où le lien entre une équipe et une ville se fragilise.
Rénover l’Astroballe en investissant 10 millions, oui. Mais avons-nous vraiment pris le temps de réfléchir pour qui et pour quoi faire ? A moins d’un an des élection municipales, cette discussion aurait dû avoir lieu avec les habitant·es. C’est le cas pour les changements en cours à Bonnevay, mais pas sur l’Astroballe, et encore moins sur la création d’une SEMOP. Nous pourrions imaginer une grande SPL, pour la gestion publique et culturelle de lieux emblématiques de la Métropole : Astroballe, Tony Garnier, Transbordeur... Elle garantirait une place à l’éducation populaire et contrebalancerait le système OL-land et la privatisation de la culture, du sport et du spectacle vivant.
A l’image de Lazare Goujon, soyons visionnaires. Construisons l’avenir de l’équipement avec les habitant.es, les associations, les sportifs, les acteurs culturels, qui ne manquent pas à Villeurbanne. Ne nous en laissons pas déposséder. La première étape vers les SEMOP a été votée. Mais il en reste encore à faire avant que le projet ne soit entièrement validé. Il n’est pas trop tard pour imaginer un autre modèle que celui de la livraison de l’Astroballe aux intérêts privés.

Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

 

Une mémoire populaire pour se projeter ensemble

Une ville à part, Villeurbanne, à l’histoire à la fois caractéristique d’une ville ouvrière et singulière. Cosmopolite, souvent audacieuse, elle a traversé les remous de ce siècle en jouant collectif.
La politique mémorielle s’appuie sur cette histoire, elle parle des habitants venus d’ailleurs, des usines et d’un état d’esprit collectif et solidaire. Le Rize est au cœur du dispositif : cet équipement exceptionnel regroupe les ressources et archives, accueille les travaux de chercheurs, ainsi que de nombreuses actions à destination du public dont beaucoup impliquent la population dans une logique participative comme nous les aimons ici. Au-delà des animations, expositions, spectacles, ateliers, balades urbaines et services numériques, les habitants contribuent à l’inventaire participatif du patrimoine local, à l’encyclopédie collaborative et à bien d’autres choses.
Villeurbanne est une ville en mouvement, s’appuyer sur le passé aide à comprendre le présent et à construire l’avenir. Ainsi, pour préparer la transformation du quartier Bonnevay-Lyvet, une « résidence de quartier » en collaboration avec la mission participation citoyenne implique celles et ceux qui vivent le quartier au quotidien dans une traversée de son histoire et de ses usages actuels.
Ne pas oublier le passé, y compris dans ce qu’il a de plus difficile, c’est aussi un moyen de contribuer au vivre ensemble. Nous avons par exemple commémoré cette année pour la première fois le massacre en 1961 de manifestants algériens pacifiques. La cérémonie en souvenir de l’esclavage nous rappelle quant à elle l’histoire douloureuse d’Africains dont certains de nos concitoyens sont les descendants. La mémoire du génocide arménien est un lien fort avec les nombreux Arméniens de Villeurbanne. Et bien sûr, horreur indicible, le souvenir de la Shoah ne doit pas s’estomper au moment où l’antisémitisme monte d’une manière alarmante. 
Continuons à faire œuvre de mémoire ensemble pour mieux nous connaître et partager la ville.
Frédéric Vermeulin - Groupe Cercle Radical et Place Publique


Préparation du budget 2026 : la saignée austéritaire de François Bayrou !

Après le « conclave sur les retraites », François Bayrou a choisi cette fois de convoquer un « Comité d’alerte sur le budget » pour la préparation budgétaire de 2026, en évoquant le constat alarmant d’un « état d’urgence » censé marquer les esprits sur la gravité de la situation des finances publiques justifiant des mesures exceptionnelles pour ramener le déficit budgétaire de 5,4 % du PIB (Produit Intérieur Brut) en 2025 à 3 % en 2029.
Pour ce faire, il est envisagé pour 2026 un « traitement de choc » avec un plan d’économie drastique de 40 milliards d’euros, avec 14 milliards d’euros d’économies pour l’Etat, 18 milliards pour les dépenses sociales et 8 milliards pour les collectivités territoriales.
Tout cela sous prétexte que nous vivrions au-dessus de nos moyens, en engageant trop de dépenses par rapport aux recettes tout en ne travaillant pas assez, et ce alors que depuis 2017, la « politique de l’offre » engagée par Emmanuel Macron coûte à l’Etat plus de 50 milliards d’euros de recettes fiscales en moins par an, sans avoir aucunement démontré de résultats probants en termes de création d’emploi… Cherchez l’erreur !
Résultat, loin d’améliorer la situation, cette politique ne fera qu’accélérer la récession qui frappera d’abord les travailleurs et travailleuses, les catégories populaires et moyennes, les services publics, l’industrie et les collectivités locales, sans faire contribuer les revenus du capital, les dividendes et intérêts des banques qui se portent bien, merci pour eux…
A rebours de cette politique mortifère, le PCF propose au contraire de lancer un plan d’investissement massif de 150 milliards d’euros par an à taux zéro dans l’industrie, les services publics, et la transition écologique, grâce à la mobilisation d’argent public par la Banque publique d’investissement et la Caisse des dépôts et consignations permis par le rétablissement de l’ISF, la taxation des dividendes et du capital qui pourront engager la France dans le chemin des « Jours Heureux » !

Groupe Communistes et Républicains

 

Un montage financier troublant

Lors du conseil municipal d’avril, nous nous sommes opposés à un montage financier particulier. Il s’agissait en apparence d’un achat de parts auprès du Centre culturel Œcuménique (CCO) au sein de la société civile immobilière (SCI) La Rayonne, par de la Société Villeurbannaise d’Urbanisme (SVU) dont la ville est actionnaire majoritaire à plus de 75%.
Cependant plusieurs éléments ont éveillé notre inquiétude.
D’abord, il est apparu que les parts achetées à la SCI La Rayonne ont été acquises à une valeur bien plus élevée que leur valeur nominale. Et ce alors même que le cabinet de conseil Sémaphores évaluait la valeur des parts en dessous de la valeur d’achat proposée par l’équipe municipale. Une différence de près de 70 000€ a minima tout de même !
Par ailleurs, l’évaluation semble quelque peu biaisée car elle se fonde sur des chiffres datant de 2023 car le bilan 2024, qui aurait pu nous éclairer de manière plus récente, est pour le moment inexistant.
Alors que le CCO connait des difficultés économiques, et que la structure annonce un bilan déficitaire sur encore plusieurs années, la question du rachat de parts, qui plus est à un montant supérieur que celui évalué, soulève de lourdes interrogations quant à l’objectif réel poursuivi.
Serait-ce en fait un moyen de renflouer les caisses du CCO ?
Bien qu’une explication sur la valorisation des mécènes ait été formulée en conseil, c’est en tout cas l’objectif qui était assez clairement affiché lors de la présentation en commission : Réinjecter de l’argent dans le CCO pour le maintenir en vie.
Soutenir une structure dont le projet culturel est intéressant et utile à la ville peut être nécessaire, mais pourquoi ne pas le faire de manière claire et affirmée ? Ce montage ressemble plus à une subvention déguisée qu’à un réel intérêt pour la SVU d’être actionnaire de cette SCI. Et dans la période budgétaire tendue actuelle, cet usage douteux de l’argent public est injustifiable.
Nous contacter : assistant.groupeVP@mairie-villeurbanne.fr
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste

 

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