OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°379 (mai 2025)
29 avril 2025
La laïcité, un bien commun à faire vivre
A l’heure où notre ville déplore la recrudescence des agressions antisémites et racistes, il parait fondamental de rappeler un principe fondateur de notre République : la laïcité. Elle est essentielle pour garantir la liberté, l’égalité et la fraternité. La Constitution de 1958 prévoit dans son premier article que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Dès 1905 la loi dite de séparation des églises et de l’État était promulguée sur l’initiative du députe Aristide Briand. Celui-ci indiquait que « dans une société plus diverse, la laïcité est garante de notre unité ; elle nous prémunit contre le poison du communautarisme, qui n’épargne pas certains de nos voisins ». Cent-vingt ans après, il est essentiel de se souvenir que cette loi est le socle de nos libertés : celle de croire, celle de ne pas croire, celle de critiquer les religions, et donc aussi de blasphémer dans le respect des personnes. Elle ne combat pas les religions, elle protège tous les individus, ceux qui veulent pratiquer comme ceux qui ne le souhaitent pas, et proscrit tout prosélytisme dans l’espace public. Cette loi garantit la liberté religieuse, dans la sphère privée, et la neutralité de l’État La laïcité est parfois détournée de son essence pour servir une logique d’exclusion plutôt que d’émancipation. Les polémiques récurrentes, qui stigmatisent telle ou telle communauté ou pratique, n’en sont qu’une des manifestations les plus regrettables. En ce domaine, la droite et l’extrême-droite ont cette fâcheuse tendance à instrumentaliser à des fins d’exclusion un principe pourtant pensé pour vivre ensemble. Des exclusions à géométrie variables selon les religions. Pourtant, la neutralité doit aussi s’imposer aux élu·es que nous sommes : nous resterons inflexibles sur ce point, pour que vive la diversité qui fait la fierté de notre ville.
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Groupe Les écologistes
L’éclairage public, un véritable service public !
Si le temps des allumeurs de réverbères est révolu, l’éclairage public n’en demeure pas moins une vraie préoccupation des habitants mais aussi des élu.es. Pour preuve, plus de 600 sollicitations de citoyens seulement en 2024 auprès de la mairie. Alors que la ville est fortement impactée par des travaux liés à l’arrivée de nouvelles lignes de transport, l’extension du chauffage urbain et la rénovation des différents réseaux d’électricité ou d’eau, l’éclairage public est malmené par ces travaux. Mais ces pannes récurrentes sont aussi dues à des actes de vandalisme et des installations vieillissantes. Alors il faut y consacrer des moyens ! Oui, l’éclairage public n’est pas seulement un acte technique, c’est bien un service public ! Quand l’éclairage fait défaut dans la ville, il y a la peur de tomber, la gêne due à une visibilité réduite pour les traversées piétonnes, un sentiment d’isolement et d’insécurité dans la ville Et c’est bien à cela que la municipalité s’attelle depuis 2020 : moderniser l’éclairage public en accélérant le passage en LED pour assurer la continuité du service et réduire les consommations énergétiques. Et cela marche ! Avec 12 000 points lumineux et 225 armoires, l’éclairage public représentent 22% de notre consommation énergétique. Alors que le nombre de points lumineux augmente à la faveur de la création de nouvelles rues et de nouveaux axes de transport en commun, notre consommation diminue : entre 2022 et 2023, la consommation a diminué de 18%. Et cela grâce au travail assidu des équipes de la ville qu’il nous faut saluer. L’objectif est d’atteindre le passage en Led pour la totalité des installations d’ici 2030, soit 60 % d’économie d’énergie. La télégestion permettra de détecter en temps réel les pannes, et d’assurer « la sécurité et la clarté de la Ville », bref un service public de qualité !
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s
Des moyens pour l’inclusion !
Vingt ans après la loi pour l’égalité des droits, les discriminations perdurent à l’école pour les enfants en situation de handicap. Malgré les fanfaronnades d’E. Macron, les moyens sont loin d’être à la hauteur. D’abord, sur les mois d’attente avant de recevoir une réponse à la demande d’AESH ; ensuite, sur le manque chronique d’AESH faute de recrutements. Des centaines d’enfants sont privés de leurs droits : heures jamais pourvues, arrêts et départs non remplacés, délais d’attente excessivement longs... des semaines durant lesquels ces élèves sont mal accueillis. Cela se répercute directement sur leur scolarisation, avec une perte de repères, du décrochage scolaire, un mal-être extrême. Dans le pire des cas, l’absence d’AESH les pousse à l’échec scolaire ou vers des classes spécialisées dont ils et elles n’auraient normalement pas eu besoin. Cela peut également renforcer la stigmatisation dont iels sont victimes, puisque leur souffrance est souvent incomprise par les autres élèves et professeurs. Sans moyens et formation adaptée, les enseignant·es sont impuissant·es et c’est toute une classe qui est affectée. Pas d’inclusion, c’est de la discrimination. C’est ce que subissent encore les élèves en situation de handicap. L’égalité est rompue, avec des impacts sur toute leur existence. A terme, sans compensation, leurs chances de réussite et d’émancipation sont diminuées. L’inclusion sans financement reste une formule incantatoire : c’est des moyens de l’État dont les écoles ont besoin. Moyens en formation des AESH, des équipes éducatives ; moyens pour augmenter les salaires, stabiliser les parcours, rendre le métier plus désirable. Localement, nous participons à cet effort en formant les équipes extrascolaires et périscolaire à l’inclusion. Nous avons ouvert dès que possible des salles de répit, dont l’usage est cependant restreint par le manque de personnel pour accompagner les enfants. En prenant soin des plus fragiles, c’est tout le monde qui bénéficiera de l’inclusion.
Vive le service public !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
Réinventer l’Astroballe, réinventer un quartier
L’Astroballe n’a que 30 ans. On croit parfois qu’elle est plus ancienne que ça, parce qu’elle s’est rapidement imposée dans le cœur des Villeurbannais. Mais l’Astroballe a déjà 30 ans et cela se ressent. Le bâtiment est marqué par les années, les milliers d’évènements qui s’y sont déroulés, ainsi que par le décalage entre les exigences des années 90 et celles d’aujourd’hui. L’Astroballe a besoin d’être rénovée. Le bâtiment est une passoire thermique et un gouffre financier : il coûte cher à entretenir et est sous-utilisé. Nous ne pouvons pas laisser doucement l’Astroballe se transformer en coquille de tôle. Il est de notre responsabilité de la mettre en conformité avec les normes environnementales, comme nous le faisons pour tous les équipements municipaux depuis le début du mandat. Mais nous aurions tort de nous contenter d’une rénovation minimaliste alors que c’est l’occasion de réaffirmer le caractère emblématique de cette salle en l’adaptant aux exigences modernes. Dans sa version minimaliste, la rénovation couterait 10 millions d’euros d’argent public pour une salle qui vivoterait avec 20 matchs par ans, sans possibilités de développement. Dans sa version ambitieuse, la modernisation de l’Astroballe permettrait d’améliorer le taux d’occupation, de rendre l’équipement plus performant, d’attirer plus d’évènements sportifs et culturels. Pour cela, il faut avoir le courage de réinventer l’Astroballe. Cette ambition a un prix :
50 millions d’euros. Or, nous pensons que l’argent public doit prioritairement être orienté sur nos écoles, nos crèches et nos parcs. C’est pourquoi nous cherchons des partenaires privés qui porteront la rénovation et l’exploitation de la salle, tout en laissant la ville rester propriétaire de ce patrimoine. Ce chantier ne pourra être réussi que si une attention consolidée se porte sur l’ensemble du quartier Lyvet Bonnevay pour sécuriser les abords et fluidifier les accès. L’Astroballe peut être la force motrice de la réinvention de ce quartier.
Jonathan Bocquet - Groupe Cercle Radical et Place Publique
Le 8 mai 1945 : une date, 2 événements lourds de conséquences
Le 8 mai 1945, c’est bien sûr la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, avec la capitulation de l’Allemagne nazie face à l’action conjuguée de l’armée soviétique (victorieuse à l’est depuis la victoire de Stalingrad en 1943) des forces anglo-américaines et des Forces Françaises Libres (débarquées en Normandie et en Provence durant l’été 1944) sans oublier la Résistance intérieure, permettant la libération de la France du joug nazi et du régime de Vichy. Fait de profondes réformes économiques et sociales, le programme « Les jours heureux » écrit par le Conseil national de la Résistance a jeté les bases du fameux « modèle social français » : création de la Sécurité sociale, du régime de retraites par répartition, d’EDF-GDF, des Comités d’Entreprise, de la liberté de la presse... Mais le 8 mai 1945, c’est aussi le début des massacres de Sétif, Guelma, et Kherrata : les manifestations d’indépendantistes algériens, célébrant la victoire sur l’Allemagne et réclamant l’émancipation de leur pays, ont déclenché une sanglante répression (de 5 000 à 30 000 morts). S’en suivra une longue séquence de guerres coloniales : Madagascar, l’Indochine, l’Algérie, qui ont abouti à l’indépendance de ces pays. En parallèle le démantèlement de ce qui constituait alors « l’Empire français » fut opéré sur le continent africain dans les années 60, auquel a succédé la « Françafrique » teintée de néocolonialisme, à son tour remise en cause ces toutes dernières années. Pour sa part, le Parti Communiste Français n’aura de cesse de s’opposer comme il l’a toujours fait à la double imposture du démantèlement du modèle social français au profit du modèle néolibéral antisocial d’une part, et d’autre part de toute forme de racisme et de discrimination contre les immigré•es érigé•es en boucs émissaires par une droite revancharde et une extrême-droite nostalgique « du temps béni des colonies » !
Comme l’enseignait Lucie Aubrac : « le mot résister doit toujours se conjuguer au présent ».
Groupe Communistes et Républicains
Quel avenir pour l’Astroballe ?
La rénovation de l’Astroballe est une nécessité, écologique mais aussi économique, tant il est temps de sortir d’un modèle où la Ville assume seule un déficit structurel pour un équipement sous-utilisé, avec uniquement 25 matchs de l’ASVEL et quelques autres évènements à la marge. Le projet qui nous a été proposé en conseil vise une montée en puissance : en capacité (+400 places), en attractivité, en diversité d’usages. L’Astroballe pourrait bien devenir ce lieu à jauge intermédiaire qui manque à notre métropole et contribue à faire rayonner Villeurbanne. Une sorte de Zenith métropolitain ! La proposition de passer par une SEMOP (société d’économie mixte à opération unique) nous paraît être un compromis intelligent. Elle permet d’associer des partenaires privés à la gestion sans pour autant déposséder la collectivité de sa vision stratégique. Mais le fait que la majorité des parts revient au partenaire privé et sur une durée de 30 ans, soulève cependant des enjeux majeurs, tant sur le plan financier que démocratique. Ceci vient d’ailleurs en contradiction avec ce que le Maire affirmait en 2023, et a d’ailleurs divisé une fois de plus l’exécutif. Une fissure de plus dans l’exécutif qui semble peiner à maintenir une cohérence, à peine un an avant les prochaines élections. Notre responsabilité est de mesurer les bénéfices potentiels, tout en identifiant les zones de vigilance, pour éviter que le rêve de modernisation ne se transforme, à terme, en verrouillage de l’action publique. Il est crucial de s’assurer que les intérêts publics resteront au cœur des décisions : accessibilité, mixité des publics, soutien au sport amateur, transparence des choix commerciaux, etc. Un engagement sur 30 ans c’est long. Et 30 ans en vie maritale, cela correspond à des noces de perle. Reste donc à trouver la perle qui sera le partenaire solide et bien choisi pour accompagner la ville.
Nous contacter : assistant.groupeVP@mairie-villeurbanne.fr
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste