OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°377 (mars 2025)
11 mars 2025
Une responsabilité en trompe-l’œil
Le dernier Viva présentait un budget municipal qui, sans renoncer aux investissements nécessaires, faisait preuve de responsabilité dans un contexte de dotations de l’État en baisse. Dans le budget national qui vient d’être adopté par un nouveau coup de force, les coupes sont encore nombreuses, dessinant une politique qui attaque les services publics, en préservant celles et ceux qui devraient contribuer le plus : des économies, mais pas pour tout le monde. Dans le même temps, le président de la République parade devant des investisseurs du numérique pour annoncer la levée de 109 milliards pour l’Intelligence Artificielle. Des fonds privés (combien de publics à la fin, sachant que la « stratégie IA » a déjà coûté plus de 3 milliards d’argent public ?) qui sont rarement sollicités pour assurer les besoins élémentaires de santé, d’éducation, de solidarité… Quelques exemples suffisent pour illustrer que le futur esquissé par ce budget n’est en rien désirable. Pour la jeunesse d’abord : diminution des budgets du sport, de l’enseignement et de la recherche, menace sur le service civique ou sur l’aide à l’embauche d’apprentis. Pour l’accès à la culture ensuite : après les coupes de certaines régions, c’est le Pass Culture qui est raboté, alors qu’il bénéficie à tous les jeunes. Pour notre environnement enfin : comment peut-on en 2025 amputer dans de telles proportions les budgets alloués à la transition écologique ? Nous respectons les choix de certains de nos partenaires. Mais en tant qu’écologistes nous ne pouvons valider un budget marqué par ces reculs. C’est même notre action quotidienne d’élu·e qui est entravée : par exemple, de nombreux projets municipaux bénéficient du « fond vert » que le gouvernement vient de diminuer de plus de 50%. Alors que certaines collectivités ne peuvent plus s’assurer face aux impacts du dérèglement climatique, voir le gouvernement continuer à nier ou minimiser ses causes montre que l’irresponsabilité n’est pas toujours là où on voudrait nous le faire croire.
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Groupe Les écologistes
Lutte contre le narcotrafic : une approche globale pour des solutions locales
Le narcotrafic est un fléau qui ne s’arrête pas aux frontières communales. À Villeurbanne, comme dans d’autres grandes villes, ses conséquences se font sentir au quotidien : insécurité, nuisances, violences et emprise sur certains quartiers. Face à ce défi, la municipalité est pleinement mobilisée pour répondre aux attentes des habitants et lutter contre ce trafic qui gangrène nos territoires. Toutefois, nous devons regarder au-delà de notre seul périmètre pour espérer obtenir des résultats durables. Les trafics de drogue sont aujourd’hui structurés à une échelle internationale et nécessitent une réponse concertée entre États et collectivités locales. Sans une coopération efficace entre les différentes échelles d’intervention, les efforts menés localement risquent d’être entravés par la capacité des réseaux criminels à se réorganiser rapidement. À Villeurbanne, nous poursuivons notre engagement avec des actions concrètes : renforcement des dispositifs de sécurité en lien avec la police nationale, amélioration de la prise en charge des jeunes en difficulté, soutien aux associations œuvrant sur le terrain et lutte contre l’économie souterraine. Cependant, ces efforts doivent s’inscrire dans une stratégie plus large, car le trafic de drogue est une problématique systémique qui dépasse nos seules compétences municipales. Nous appelons ainsi l’État à intensifier les moyens alloués aux collectivités locales, à renforcer la coopération internationale et à promouvoir des solutions innovantes pour lutter contre ce fléau. Ce combat est l’affaire de tous : élus, forces de l’ordre, travailleurs sociaux et citoyens. C’est ensemble, et avec une vision globale, que nous pourrons réellement agir contre le narcotrafic et protéger nos quartiers. La municipalité de Villeurbanne reste déterminée et mobilisée. Nous continuerons à travailler avec tous les acteurs concernés pour assurer la sécurité et la tranquillité de nos habitants.
Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s
49.3 raisons de contester le budget Bayrou
Un budget pire que celui de M. Barnier, le plus austéritaire du XXI es : moins 2,2 milliards pour les collectivités,
- 1,9 Mds pour le travail, - 1,3 Mds pour l’écologie, - 1,2 Mds pour l’école ; - 700 millions pour l’aide publique au développement, - 630 M pour l’enseignement supérieur, - 111 M pour l’Aide Médicale d’Etat. L’augmentation de la taxe sur l’électricité, et 11 M de personnes qui paieront plus cher. Une politique austéritaire, une politique pour les richissimes : un effort financier reposant aux 2/3 sur les dépenses publiques, face à - 60 Mds de recettes dues aux réformes fiscales depuis 2017 ; la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises limitée à 2025, pas d’augmentation de la flat tax. Les milliardaires qui ne contribuent pas, aux dépends des autres, aux dépends de notre modèle social. Un budget augmentant la récession, car créant un cercle vicieux pour l’économie : baisse des investissements publics, donc baisse du pouvoir d’achat, donc baisse des commandes pour les entreprises, donc baisse de l’activité économique, donc plans de licenciements massifs, donc baisse du pouvoir d’achat, etc. Un monde associatif précarisé, le secteur du bâtiment mis en péril, nos services publics toujours plus essorés. Pour les collectivités, s’ajoutant à - 71 Mds de dotations depuis 2010, la fin de la taxe foncière et l’augmentation des dépenses obligatoires : l’assèchement des finances locales. Le dispositif
« DILICO » ponctionnant les recettes de la Ville et de 2098 autres collectivités. Le gel de la compensation de la TVA, soit – 1,2 Mds pour les budgets locaux. L’augmentation de la cotisation retraite. Leurs conséquences : un recours accru à l’emprunt, une dégradation des comptes publics locaux. L’atteinte faite aux plans de mandat, à l’accès au service public local, aux réponses au changement climatique, à la pauvreté. La mise en péril du principe de libre administration des collectivités, la recentralisation latente. Notre démocratie à nouveau dénigrée.
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
Affronter le fléau du narcotrafic
Depuis de longues années, le trafic de stupéfiants se propage en France et Villeurbanne n’est pas épargnée. Ville urbaine et dense, population jeune et pauvre : voilà un terreau favorable aux trafics et à leurs violences. Ce problème relève des compétences de l’État. Nous, élus de terrain, sommes bien conscients de la réalité. Nous voyons l’expansion des réseaux, leur professionnalisation, les rivalités et les règlements de comptes. C’est une insécurité permanente pour les habitants, qui affecte la qualité de vie et exacerbe les problèmes d’exclusion en stigmatisant certains quartiers. Les jeunes sont tentés par un revenu facile ou un statut au sein des réseaux. La violence ambiante et le manque de perspectives éducatives ou professionnelles les rendent vulnérables. Loin de baisser les bras, nous agissons avec tous les moyens à notre disposition : prévention, insertion, médiation, présence policière, aménagement des espaces publics, etc. Les responsables nationaux semblent enfin vouloir sortir de l’impuissance : il était temps ! Prévention et répression devront aller de pair. Les opérations policières spectaculaires n’apportent que des résultats temporaires. Il faut faire évoluer la loi et envisager différemment notre lutte contre les trafics. D’abord, en dépénalisant et en encadrant la production, la possession et la distribution de cannabis. Ensuite en renforçant l’arsenal juridique pour assurer la sécurité de tous au quotidien : améliorer le statut de repenti, mieux lutter contre le blanchiment, geler et confisquer les biens des trafiquants, etc. Traiter ce fléau exigera des moyens conséquents, mais nous ne pouvons plus laisser prospérer ce business du désespoir. Au Tonkin, une brigade spécialisée est enfin arrivée en novembre. C’est bien, mais cela ne suffit pas pour notre ville : de nombreux quartiers sont concernés par les trafics et les violences. La réponse doit être globale : il en va de notre santé, de notre jeunesse, de notre sécurité et du vivre-ensemble.
Mahrez Benhadj
Groupe Cercle Radical et Place Publique
Le nouveau centre-ville des Gratte-Ciel face au défi de la gentrification !
Alors que la population villeurbannaise connaissait alors une véritable explosion démographique liée à l’essor industriel autour du développement des activités textiles et métallurgiques qui couvraient la ville de leurs usines, le projet de construction des Gratte-Ciel a répondu à la nécessité d’un aménagement urbain, et de loger convenablement les classes populaires confrontées au problème de leur cherté, de leur manque, et de leur caractère insalubre. C’est ainsi que ce sont édifiés en un temps record les Gratte-Ciel avec un ensemble d’immeubles construits selon des standards hygiénistes ultra modernes pour l’époque (eau et chauffage à tous les étages !) sous forme d’Habitations Bon Marché censés faire baisser le coût des loyers, avec une pléthore d’équipements ayant vocation à répondre aux besoins de la population (Palais du travail, théâtre, piscine, bains douches, école, salle des fêtes… sans oublier le nouvel Hôtel de Ville). Résultat, après l’inauguration en 1934 de ce nouveau quartier devenu le centre emblématique de la ville, Lazare Goujon a finalement été battu l’année suivante par son adversaire communiste Camille Joly, dénonçant outre la dérive budgétaire de l’opération immobilière, le fait qu’elle a surtout profité aux classes moyennes, et pas assez à la nombreuse population ouvrière de Villeurbanne. 90 ans après, force est de constater que la situation a changé, et que Villeurbanne peut s’enorgueillir d’être une des rares villes à accueillir en son centre de nombreuses familles aux revenus modestes, pouvant bénéficier d’une large palette de services et de commerces de proximité. Gageons que le projet « Gratte-Ciel centre-ville » de doublement de la superficie du centre-ville de Villeurbanne permette de conserver cette mixité sociale en permettant à toutes les catégories de population de se loger dans ce nouveau périmètre, au milieu de nouveaux commerces, services et équipements publics parmi lesquels un cinéma, un pôle jeunesse municipal et un tiers-lieu !
Groupe Communistes et Républicains
Soutien aux pompiers en grève
Il y a déjà six mois, les pompiers du Service départemental-métropolitain d’incendie et de secours (SDMIS) entamaient une grève illimitée. Ils étaient d’ailleurs présents lors des deux derniers conseils de la métropole, afin de réclamer davantage de moyens humains et matériels.
Or ils n’ont toujours aucune réponse de l’exécutif métropolitain. Et pourtant le sujet est ô combien important, même dans un contexte de contraintes budgétaires.
Bien que les situations de nos territoires soient très différentes, la tragédie récente à Los Angeles nous a une fois de plus démontré l’importance des services d’incendies et de secours.
Si l’Etat doit jouer son rôle, le département du nouveau Rhône et la métropole ne peuvent et ne doivent pas se cacher une fois de plus derrière l’Etat en oubliant leurs propres obligations.
Rappelons tout de même que le temps d’intervention du SDMIS a augmenté de 2min 40 en moyenne et en seulement deux ans ! Et que sur les dernières années les effectifs ont baissé de 100 pompiers sur notre territoire, tandis que les interventions augmentaient de 30%. On peut donc comprendre leur colère alors que beaucoup d’entre eux se sont engagés en renonçant à leurs congés au bénéfice de Paris 2024, sans pour autant avoir bénéficié de compensations.
Notre groupe apporte son soutien aux pompiers du Rhône et de la métropole, et nous appelons le maire de Villeurbanne, en tant que membre de l’exécutif métropolitain, à soutenir également leur cause auprès du président Bruno Bernard.
Une solution doit être trouvée. Il en va pour les pompiers de la qualité de vie au travail, mais aussi de la sécurité et de la sureté de nos concitoyens. Et il en va surtout du respect que l’on doit à ces femmes et ces hommes du feu qui s’engagent pour nous au quotidien..
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assistant.groupeVP@mairie-villeurbanne.fr
Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste