Tribunes des partis politiques - Viva n°382 (octobre 2025)
30 septembre 2025
Quand la provocation rejoint l’entêtement...
Alors que souffle un vent de colère sociale justifié dans notre pays, le Président Macron continue à nier le résultat des urnes et s’obstine à nommer un premier ministre sans majorité qui poursuivra l’austérité à sens unique sur le dos des plus précaires. Le président n’est pas seulement dogmatique et entêté : il devient provocateur en nommant un membre du premier cercle, qui incarne l’aile droite du macronisme la veille d’un mouvement social. Trois premiers ministres se seront donc succédés en quelques mois après une dissolution hasardeuse. Cette obstination est inquiétante car elle décourage celles et ceux qui sont retournés aux urnes il y a un an. Et elle renvoie l’image de gouvernants hors sol : sourds aux urgences démocratiques et sociales de notre pays, pour défendre l’intérêt de quelques-uns. Les inégalités se creusent un peu plus chaque jour, et la dette accumulée par les gouvernements précédents à coups de cadeaux fiscaux faits aux plus riches est brandie comme un mur infranchissable. Pourtant, les forces de gauche ont formulé des propositions alternatives pour construire un budget crédible, car de l’argent il y en a, encore faut-il vouloir le prélever équitablement. Certes elles n’ont qu’une majorité relative mais ont démontré qu’il était possible de construire des majorités, par exemple pour la constitutionnalisation de l’IVG ou pour modifier la définition pénale du viol. Des majorités plus fortes que cette coalition « sortante », et qui s’auto-désigne « bloc central » alors qu’elle n’a jamais autant penché à droite. Elle est le principal facteur d’instabilité et ne s’imagine jamais simple force d’appoint d’autres forces démocratiques pour acter son rejet par les urnes. Heureusement, au niveau local, beaucoup d’élu·es continuent d’incarner la stabilité, malgré les turbulences nationales, et conformément au mandat qui leur a été donné. À Villeurbanne et dans d’autres collectivités, c’est une façon de résister et de porter la justice sociale et l’adaptation au changement climatique.
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Groupe Les écologistes
Refuser le clivage, choisir la solidarité entre les âges
Opposer les générations entre elles : telle est la manœuvre de l’été, à la fois désespérée et inquiétante, d’un ancien Premier ministre aux abois. Accuser les «boomers» d’avoir creusé la dette publique au nom de leur confort, c’est choisir la stigmatisation plutôt que le rassemblement. Après la crise sanitaire, il a rallumé dangereusement le feu d’un conflit générationnel pour mieux se défausser de ses propres responsabilités dans la situation budgétaire actuelle.
Or, la crise que nous traversons n’est pas une crise de dépenses, demeurées relativement stables, mais bien une crise de recettes, conséquence directe des choix fiscaux opérés par les gouvernements depuis 2017. Pendant ce temps, les 500 familles les plus riches de France ont vu leur patrimoine doubler sous Emmanuel Macron, tandis que la pauvreté a explosé à des niveaux inédits.
Il ne s’agit donc pas d’un affrontement entre générations, mais du résultat de décisions injustes avec un constat implacable : le ruissellement promis n’a jamais eu lieu. Rappelons aussi l’abandon d’une promesse du premier quinquennat : une loi «Grand âge», annoncée comme la réponse aux défis financiers et sociaux de la transition démographique, mais finalement restée lettre morte. Pendant que le gouvernement Bayrou n’a fait qu’attiser les divisions, le Parti socialiste a proposé, dans son contre-budget, de mettre enfin à contribution les grandes fortunes et multinationales, là où se trouve le véritable confort, préservant ainsi le pouvoir d’achat des travailleurs et la vitalité des services publics. Alors qu’en octobre 2025 nous célébrons les 80 ans de notre Sécurité sociale, véritable pilier de la solidarité entre générations, il est essentiel de continuer à la faire vivre et à la renforcer pour affronter ensemble les défis politiques et écologiques. Cette solidarité se tisse chaque jour, et elle prend corps à Villeurbanne lors de la nouvelle édition de la Semaine bleue, à travers des temps forts ouverts et partagés entre toutes les générations.
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Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s
La Ve a fait son temps : vite la VIe République !
Nouvelle crise politique pour une crise de régime infinie. Ce n’est pas un·e nouveau·elle Premier·re Ministre qui changera la donne : la Ve République est mourante et son fonctionnement n’est plus légitime. Les mouvements populaires récents en sont la preuve. Nuit debout, Gilets Jaunes, retraites et maintenant 10 septembre : quand le Parlement n’est plus respecté, quand les citoyen·nes ne sont plus écouté·es, le seul moyen qu’il leur reste est la rue. Avec l’aspiration à une démocratie directe et l’évolution de la société, la Constitution de 1958 est toujours plus anachronique. Elle a été écrite par des hommes et pour des hommes, quand les femmes n’avaient encore pas les mêmes droits qu’eux. Elle donne les moyens au gouvernement de contourner le Parlement (art. 49.3, 44.3, motions de rejets préalables détournées…), n’offre aucun moyen de contrôle sur le Président de la République, qui n’a de comptes à rendre à personne sur sa politique même si elle est contraire à ses engagements. Ces règles du jeu creusent l’écart entre le personnel politique et les citoyen·nes en produisant toujours plus d’abstention chez celles et ceux qui, dégoûtées que leur voix ne soit pas prise en compte, cessent de croire que tout pourrait changer. Le socle commun qui nous permet de faire société doit être revu : pour cela, la Ve doit être abolie et laisser la place à la VIe République, décidée par le peuple via une Assemblée constituante.L’expérience du Chili peut nous inspirer : cette nouvelle Constitution doit être un cheminement collectif, de grande ampleur, et représentatif. Les communes pourraient être placées au cœur du processus comme échelon de proximité et contribuer à faire remonter les demandes. Nous déciderions à la fois du fonctionnement de nos institutions, du rôle des citoyen·nes, mais aussi des droits inaliénables : démocratie, santé, éducation, environnement, travail, liberté d’information, et plus encore.
Pas de changement sans mouvement populaire : mobilisons-nous !
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le gouvernement Bayrou vient d’être renversé et le président de la République a chargé un autre de ses proches, Sébastien Lecornu, de former un nouveau ministère. Cet entêtement confine au mépris au moment où la France a besoin de compromis. Le résultat des législatives de 2024 oblige la représentation nationale aux compromis. Le compromis n’est ni une trahison ni une compromission : c’est la voie apaisée qu’empruntent ceux qui sont responsables quand la représentation politique est éclatée. Tous nos voisins européens en sont capables. L’instabilité politique est anecdotique en elle-même : c’est le propre d’une République parlementaire que de permettre aux assemblées de renverser les gouvernements. Mais cette crise politique s’ajoute à la crise budgétaire et alimente la crise démocratique. La crise budgétaire montre également toutes les limites de nos institutions et de nos partis politiques, qui sont incapables de voter un budget. Nous en avons déjà parlé dans cette tribune. La dette publique est un problème fondamental, que l’on ne peut pas éluder. La dette n’est pas un problème en soi – c’est même un outil utile pour financer des investissements d’avenir. Mais une dette doit être soutenable, et ce n’est pas le cas de notre dette nationale. La gauche doit prendre ce problème au sérieux pour proposer des alternatives aux solutions désastreuses proposées jusqu’alors pour régler l a dette : supprimer des jours fériés, réduire le remboursement des médicaments, geler les minimas sociaux, augmenter l’impôt sur les revenus des classes moyennes, fermer des services publics…L’État n’a donc pas de prévisions budgétaires crédibles pour 2026. Or, une large part des ressources des collectivités dépendent de ce budget. On s’oriente donc tout droit vers une campagne municipale à l’aveugle, puisque sans budget de l’Etat, il est impossible de prévoir quelles seront les ressources et les capacités réelles des collectivités pour le prochain mandat.
Jonathan Bocquet - Groupe Cercle Radical et Place Publique
Mobilisation générale pour un changement de cap économique, politique et social !
Après l’annonce d’un plan d’austérité «XXL» de 44 milliards d’euros, véritable saignée doublée d’une attaque sans précédent contre le monde du travail et les Services Publics, François Bayrou a fait le choix de provoquer un vote de confiance à l’Assemblée Nationale. Cette manœuvre visait à désamorcer à la fois une probable censure de l’Assemblée et la colère populaire cristallisée dans un très large soutien au mouvement «bloquons tout» du 10 septembre, ainsi qu’à la journée de grève et de manifestation programmée le 18 septembre par l’intersyndicale. À l’heure où ces lignes sont écrites, François Bayrou est tombé comme prévu le 8 septembre, et son successeur vient d’être nommé. Avec Sébastien Lecornu, le Président poursuit dans la même direction, à savoir ni gauche, ni gauche, mais toujours plus à droite ! Alors que le pouvoir brandit le chantage de la dette qu’il a largement contribué à créer par sa «politique de l’offre», et accuse de larges pans de la population (fonctionnaires, chômeurs, immigrés, «boomers»…) d’être responsables de cette situation, nous devons faire bloc aux côtés des salariés de la santé, de l’énergie, et de tous les secteurs en lutte depuis début septembre pour contrer ces mesures antisociales qui ne feront qu’aggraver la crise économique, politique et sociale, afin de contribuer à faire émerger un contre-budget alternatif répondant aux exigences de justice sociale et environnementale portées par les Français. Dans cette optique, notre groupe soutient le « pacte national pour l’avenir de la France », qui contient un plan de dépenses publiques, de formation, d’embauches et d’investissement de 500 milliards d’euros pour les 5 prochaines années grâce à un fonds d’avances alimenté par le pôle public bancaire existant, et une remise à plat les 211 milliards d’euros de subventions attribuées aux entreprises aujourd’hui sans contrepartie. Nous voulons des critères sociaux et environnementaux et de nouveaux pouvoirs aux salariés pour les faire appliquer.
Groupe Communistes et Républicains
Budget de l’Etat : Appel au sens des responsabilités
Sans aucun effort d’ici à l’an prochain, le déficit du budget de l’Etat repartirait à la hausse, à 6,1% du PIB, soit 185 milliards d’euros. Il y a donc urgence à construire un budget assaini qui casse la spirale de la dette. Pour cela il faudrait que les forces politiques fassent preuve de responsabilité, or c’est loin d’être le cas. S’il n’y a rien à attendre tant du coté du RN que de l’extrême gauche mélenchoniste, on pourrait espérer que le parti socialiste se conduise en véritable parti de gouvernement ! Les dernières années ont été tout sauf normales : crise sanitaire mondiale, retour de la guerre en Europe, crise énergétique et poussée inflationniste, autant de facteurs qui ont mis en difficulté les finances des pays européens. Et qu’aurions-nous dû faire alors ? Laisser sombrer les entreprises et les principaux acteurs économiques ? Laisser l’inflation s’envoler ? Qu’auraient dit M. le maire et sa majorité si le président et le gouvernement n’avaient pas été au rendez-vous avec le « quoi qu’il en coûte » ? Nous ne les avons pas entendu à l’époque se plaindre des dépenses de l’État, qu’ils ne cessaient d’appeler à la rescousse. Car sur les 1000 milliards de dette actuels, ce sont 200 milliards qui ont été mobilisés lors des crises. La plus grosse partie de cette dette provient de notre système de retraites, près de 500 milliards. Et pourtant certains voudraient surtout ne rien changer et même aggraver la situation en revenant sur une réforme difficile mais indispensable. Faire croire de telles balivernes relève de la pure irresponsabilité. Il est donc faux de dire que la dette a explosé sans raison. De plus le gouvernement a porté des mesures fortes pour le pouvoir d’achat. Quant à ses choix en matière de fiscalité ils ont favorisé l’attractivité et la réindustrialisation, et permis une baisse du chômage sans précédent. L’honnêteté intellectuelle serait de le reconnaitre !
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Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste