OPINIONS - Tribunes des partis politiques - Viva n°384 (décembre 2025 - janvier 2026)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et sur Viva en ligne, in extenso.

Sport, jeunesse, loisirs, vacances : halte au massacre budgétaire

Les jeunes sont à la Une de ce numéro de Viva. Ces sportifs « en herbe » témoignent de l’utilité d’une activité physique pratique dite « de loisirs », qui leur a permis une ouverture sur le monde et la découverte de nouvelles capacités. Ces rencontres avec soi ou les autres font partie d’un rituel de construction vers la vie d’adulte. Or il semblerait que le sujet de notre jeunesse ne soit pas à la Une du débat budgétaire ni des priorités de la nouvelle ministre du Sport, de la Jeunesse et de la Vie Associative. Après la suppression du Pass’Sport pour les moins de 14 ans, les propositions d’économies sacrifient le droit aux vacances sur l’autel de la réduction des déficits. Au programme : suppression partielle ou totale du dispositif Colos apprenantes et taxation des Conseil Sociaux et Économiques des entreprises qui permettent aux enfants de leurs salariés de partir à bas coût… au détriment principal des familles les plus modestes. En 2025 ce sont pourtant près de 5 millions d’enfants (2 sur 5 !) qui ne sont pas partis en vacances. 150 ans après leur création, les « colonies de vacances » se voient ainsi menacées. Cette vision court-termiste, en plus de faire des économies sur le dos des enfants, fait semblant d’ignorer les ravages humains et économiques pour tout un secteur d’activité. Il conviendrait au contraire de doter significativement tous les acteurs de l’éducation populaire qui ont l’expertise de ces séjours : et plus largement de soutenir la formation des professionnels de l’animation qui interviennent dans les écoles ou les accueils de loisir. Le gouvernement semble avoir une drôle de conception des valeurs de notre République pour la jeunesse. Liberté ? Son budget assigne à résidence. Égalité ? Il fait du droit aux vacances un privilège. Fraternité ? Il fait disparaitre les lieux de partage. Notre jeunesse mérite mieux que des effets d’annonces : parce qu’elle est notre avenir, elle doit être préservée de toute coupe budgétaire.
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Groupe Les écologistes

 

Pour les fêtes, préférons les écrins de notre ville aux écrans de vente en ligne !

Il y a urgence à agir et mieux réguler. Le scandale généré par la commercialisation de poupées sexuelles enfantines et autres produits illicites, proposés notamment par la plateforme chinoise Shein, a suscité une vive indignation. Mais au fond, elle a également ravivé dans notre débat public la nécessité de mieux protéger les consommateurs face au poison de cette ultra fast fashion qui transgresse outrageusement nos normes sociales, environnementales et sanitaires. Face à ces géants du e-commerce, l’Europe a un devoir de vigilance à appliquer. Nos élus qui siègent au Parlement européen mènent courageusement ce combat pour le lui rappeler en affrontant les groupes de droite ayant pris le parti des lobbies. Au-delà des droits humains et de l’environnement, ces derniers auraient ils oublié que cette concurrence déloyale affecte considérablement la vitalité de nos commerces ? L’abondance de ces produits low cost venant inonder le marché français a un prix, celui d’une lente extinction des magasins traditionnels, particulièrement le prêt-à-porter, qui ne cessent de demander une égalité de traitement entre le commerce physique et les plateformes numériques. Bien sûr, l’essor du e-commerce n’est pas la seule cause du déclin des commerces de proximité. Il revient aussi à l’exécutif local de réinventer ce modèle de l’achat planifié en un lieu de vie convivial et de lien social où l’on peut découvrir une offre plus diversifiée, renforcée et accessible pour des budgets plus modestes. C’est là une attente légitime des citoyens pour qui ces commerces contribuent à la qualité du cadre de vie, à l’attractivité et au sentiment d’appartenance à la ville. Notre groupe agit en ce sens. Alors pour les fêtes de fin d’année et bien plus encore, prenons le temps de déambuler dans nos rues commerçantes animées et soutenir celles et ceux qui incarnent notre tissu économique local !
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Groupe Socialistes et citoyen·ne·s villeurbannais·e·s

 

L’Europe doit sauver des vies, pas les oublier !

Le 24 août dernier, l’Ocean Viking, bateau de sauvetage de SOS Méditerranée, a été attaqué pendant près d’une demi-heure par des tirs de garde-côtes libyens. Il secourait 87 rescapés et était dans les eaux internationales. Cet assaut témoigne de la pression toujours plus forte des garde-côtes contre les humanitaires. Et il n’est pas isolé : depuis, d’autres navires d’ONG ou de réfugiés ont été attaqués par balles, blessant grièvement trois personnes et entravant des secours vitaux en mer. Pourquoi les garde-côtes libyens s’autorisent-ils de telles exactions contre des navires de sauvetage européens ? La réponse est peut-être à chercher du côté de l’Union Européenne elle-même, qui confie le « sauvetage » en mer à la Tunisie et à la Libye. La maltraitance des réfugiés dans ce dernier pays est pourtant connue : extorsions, enlèvements, violences sexuelles, torture, quasi-esclavage parfois. Malgré les alertes des ONG et des réfugié·es, l’UE a renouvelé son contrat avec la Libye jusqu’en 2027, en la finançant à plus de 16 millions d’euros, formant ses garde-côtes, leur fournissant les armes et bateaux qui ont certainement servi aux atteintes contre SOS Méditerranée. Par ailleurs, le média Der Spiegel a révélé la collaboration étroite de FRONTEX avec les garde-côtes libyens : ceux-ci sont alertés par l’agence de l’UE aux frontières de la localisation de personnes en mer, afin qu’ils les interceptent vers la Libye. Cette politique de l’autruche est scandaleuse. Sans les sauveteurs, la tragédie en mer serait pire et invisible. Qui aurait sauvé les 42 708 personnes secourues par SOS Méditerranée ? Ce n’est pas en refoulant aux frontières les réfugié·es que ceux-ci ne quitteront plus leurs pays ravagés par la famine, les guerres ou la pauvreté. Plutôt que d’entraver les secours, l’Europe devrait sauver elle-même ces personnes ou, a minima, cesser sa coopération avec des pays ne respectant pas les droits humains et aider les humanitaires. C’est une question de dignité humaine. 

Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !

 

Éléments factuels sur le budget

Comme chaque année à l’automne, la ville prépare son budget pour l’année suivante avec la tenue d’un « débat sur les orientations budgétaires ». Ce débat précède le vote du budget en décembre. Pour cette tribune, nous souhaitons vous proposer quelques éléments chiffrés et factuels sur les finances municipales. En 2026, les recettes de la ville progresseront plus rapidement que les dépenses. Les dépenses atteindront 170 M€ et les recettes 199 M€. Ce solde positif permettra d’accroître l’épargne générée par le fonctionnement courant de la ville. Cette épargne n’est pas un but en soi : elle permet de financer les investissements. L’augmentation de l’épargne n’est pas atteinte grâce au soutien de l’État. D’abord car nous sommes une ville «sous-dotée». En moyenne, la dotation versée par l’État aux villes de plus 100 000 habitants est de 220 € par habitant. Pour Villeurbanne, c’est 129,5 € par habitant, soit un écart total de 14,6 M€ ! Ensuite, car le budget de l’État pour 2026 prévoit, dans sa version initiale, un effort de 4,6 milliards d’euros à la charge des collectivités pour participer à la résorption du déficit public et de la dette de l’État. En dépit de ces contraintes, nos dépenses d’investissement pour les équipements municipaux étaient en 2024 de 458 € par habitant, là où la moyenne des villes de notre taille est de 312 € par habitant. Pour financer ces investissements, la ville utilise également le levier de la dette, comme le font toutes les collectivités de France. Factuellement, la dette est passée d’environ 40 millions d’euros au début du mandat, à environ 100 millions d’euros fin 2024. Factuellement aussi, Villeurbanne est toujours dans le top 5 des grandes villes françaises à la fois en termes de faiblesse de la dette et en termes de capacité de désendettement. Regardons les chiffres des villes qui ont la même population que nous : la dette par habitant est à Villeurbanne de 588 €, alors qu’elle est de 1609 € à Grenoble et de 1287 € à Saint-Étienne.

Jonathan Bocquet
Groupe Cercle Radical et Place Publique

 

Budget 2026 de la Sécu : une régression sociale sans précédent 80 ans après sa création !

Après avoir fêté les 80 ans de la création de la Sécurité sociale par Ambroise Croizat, alors ministre communiste du Travail en 1945, le nouveau premier ministre a proposé le pire Projet de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) depuis 30 ans, marqué du sceau d’une cure d’austérité sans précédent ! En effet, de 5,5 milliards d’« économies » prévues par le projet Bayrou, celles-ci sont passées à 7,1 milliards, essentiellement supportés par les malades, les retraité•es, les hôpitaux… Qu’on en juge : doublement des forfaits et franchises, atteinte aux patients en ALD, remise en cause du droit à être malade par restrictions des arrêts de travail, des indemnités, tout est bon pour remettre en cause les droits sociaux de notre pays, comme le report de la majoration des allocations familiales de 14 à 18 ans. Le projet présenté fait sciemment le choix d’abandon de notre système de santé public, et pousse à sa privatisation tous azimuts, faisant porter sur les malades le poids de la prise en charge financière. L’imposition d’une année blanche, bloquant toute progression des prestations sociales et des pensions de retraites pour 2026 est une grave atteinte au pouvoir d’achat et à l’accès aux soins, sans parler des 18 millions de retraités qui sont mis à contribution, alors même que les entreprises, ainsi que les 1 % les plus riches sont exemptés de tout effort financier ! Comble de la provocation, alors que les exonérations sociales patronales en progression exponentielle n’ont pas fait la preuve de leur efficacité en termes d’emplois, le projet de Lecornu les reconduit, à hauteur de 77 milliards, et jusqu’à 3 SMIC… Il est pourtant urgent de se doter des moyens nécessaires pour garantir les recettes indispensables au sauvetage de notre Sécurité sociale. Celle-ci doit pouvoir continuer à assurer pleinement ses missions de solidarité : santé, retraite, famille, financement d’un système de santé public. C’est ce qu’elle fait depuis maintenant 80 ans, au service de toutes et tous !

Groupe Communistes et Républicains

 

Dernier budget du mandat, entre dégradation financière et flou artistique

Le débat sur le dernier budget du mandat fin novembre a été l’occasion de faire un bilan de la gestion de notre ville depuis 2020. Si le maire avait hérité d’une situation financière solide, avec une épargne élevée et une dette modérée, les cinq dernières années ont été marquées par une forte dégradation : la dette a triplé pour atteindre 92,8 M€ en 2024 et l’épargne nette a été divisée par deux. Cette fragilité est partiellement masquée par la hausse de 10 % de la taxe foncière en 2024, qui a permis d’améliorer artificiellement la situation au prix d’un nouveau poids sur le pouvoir d’achat des villeurbannais. Les investissements désormais bien supérieurs à ceux des communes comparables, reposent sur un recours massif à l’emprunt et une épargne insuffisante, et s’accompagnent de reports importants. Villeurbanne agit comme une métropole sans en avoir les moyens, fragilisant durablement son budget. On est donc bien loin des rattrapages évoqués en début de mandat, mais bien dans un déballage d’un nombre pharamineux de projets issus d’une équipe qui souhaitait marquer coûte que coûte le paysage villeurbannais. En outre les hypothèses de budget 2026 nous semblent irréalistes. On nous annonce une hausse des dépenses de fonctionnement limitée à 0,6 %, alors qu’elles ont crû de 10 M€ par an depuis 2020 et qu’aucune piste d’économie n’est évoquée. Et même si Villeurbanne a été capitale française de la culture, on ne peut pas se satisfaire d’un flou artistique ! Face à des recettes instables (droits de mutation en forte baisse) et des marges de manœuvre nulles (impôts déjà augmentés), la prudence n’est pas un frein à l’action publique : c’est la condition même de sa durabilité. Car ce n’est pas la dépense qui traduit l’ambition, c’est la capacité à la soutenir dans le temps. Et cette capacité est aujourd’hui compromise.
Nous contacter : assistant.groupeVP@mairie-villeurbanne.fr 

Les élus d’opposition du Groupe Villeurbanne progressiste

 

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