Tribunes des partis politiques - Viva n°320 (décembre 2018)
3 décembre 2018 - Mis à jour le 3 décembre 2018Cannabis, le courage du débat, la volonté d’avancer
Le précédent numéro de Viva a été l’occasion pour notre ville d’ouvrir le débat sur les conséquences du trafic de cannabis et l’efficacité de la législation actuelle. À Villeurbanne comme dans la plupart des grands centres urbains, les transactions se font à ciel ouvert et entraînent des incivilités. Cette forme de délinquance se banalise et génère des tensions, qui rendent parfois difficile la vie quotidienne des habitants.
La ville a mis en place de nombreuses actions : recrutement de policiers municipaux supplémentaires, vidéosurveillance, prévention santé et sécurité et travaille conjointement avec la Police Nationale. Mais force est de constater que si des résultats existent, ils ne suffisent pas. Certains policiers le disent, leur action revient à « vider l’océan à la petite cuillère ». Compte tenu de l’ampleur des trafics, il est aujourd’hui impossible de mettre en œuvre la législation telle qu’elle existe, faute de moyens policiers et judiciaires. Notons que ce ne sont pas les suppressions de postes des gouvernements de droite, passés et actuels, qui changeront la donne.
Lors d’une intervention au conseil de métropole au sujet de l’ouverture de ce débat, la droite a laissé entendre que nous serions irresponsables, car le cannabis est dangereux. S’ils avaient pris la peine de lire le dossier consacré à ce sujet dans le précédent numéro de Viva, les élus d’opposition auraient pu constater que cette dangerosité n’était nullement niée, et que notre objectif était justement de lutter plus efficacement contre le trafic et ses conséquences, aussi bien sur le vivre ensemble que sur la santé des consommateurs. De nombreux experts travaillent depuis de longues années sur cette question : juristes, sociologues, médecins, économistes… Les habitants eux-mêmes ont beaucoup à dire. Les études sur l’inefficacité du système répressif se multiplient, mais la droite voudrait que nous restions silencieux et inactifs, parce qu’ils font de l’insécurité leur fonds de commerce électoral.
Yann Crombecque,
Groupe Socialistes et apparentés
Face au bêtisier résidentiel, construisons des résistances.
Cette fin d’année 2018 aura été éprouvante pour nos concitoyens. A la veille de la trêve des confiseurs on apprécie souvent les rétrospectives des 12 mois écoulés, mélange de nostalgies tendres pour apprécier le temps qui passe. On se contentera cette année d’un bien triste bêtisier gouvernemental.
Un début d’année mené tambour battant comme si rien n’arrêtait notre président et nous en mesurons aujourd’hui les conséquences sur notre quotidien. Sa volonté de détruire notre modèle de logement social pour déréguler les prix de l’immobilier ou d’étouffer les ressources financières des mairies était déjà insupportable. Mais nous avons eu droit aussi à un été rocambolesque avec cette histoire d’un conseiller qui se déguisait en policier, la démission surprise d’un ministre en direct, l’imbroglio autour de nos impôts. Le zapping continue avec un jeune horticulteur à qui on explique que malgré son savoir-faire appris avec passion, il fallait traverser la rue pour abandonner son métier ou les plus modestes et les classes moyennes à qui on va faire payer de leur poche la suppression de l’impôt pour les grandes fortunes avec la hausse de la CSG et l’augmentation du prix du carburant pour se chauffer ou se déplacer.
Face à cela, il ne peut y avoir de fatalité. La bataille pour notre dignité se mène à tous les étages. Pour résister à ce mépris insupportable du gouvernement, nous avons l’ambition ici, à Villeurbanne d’écouter et de construire avec vous.
8 élu.es communistes, cela compte pour votre quotidien. Nous nous sommes engagés cette année encore pour défendre le service public, la démocratie locale, la solidarité, la culture, la sécurité, l’éducation et tant d’autres actions encore. En cette fin d’année, nous voulons vous réaffirmer notre engagement à vos côtés, au cœur de cette équipe municipale diverse, pour que ce bêtisier présidentiel trouve face à lui des dizaines, des centaines de résistances locales pour construire une alternative.
Bonnes fêtes de fin d’années à toutes et tous !
Mathieu Soares,
Groupe Communistes et républicains
Pour une démocratie municipale participative
Il faut franchir une nouvelle étape démocratique.
Nous nous réjouissons qu’à Villeurbanne, nous ayons enfin ouvert une plateforme numérique de participation citoyenne, qui plus est sur un outil libre ouvert et collaboratif : Decidim.
L’expérience barcelonaise qui a inspiré ce logiciel n’est pas parfaite mais elle est féconde. Elle doit nous inspirer. Saillans, un petit village de la Drôme expérimente depuis 2014 une gestion municipale participative. Les esprits chagrins expliquent que ce qui est possible à l’échelle d’un village est impossible à l’échelle d’une ville. Nous ne le croyons pas. Paris, n’est pas un petit village et est parvenu à mettre en place un budget participatif. Il faut savoir créer les conditions de la participation. En multipliant les espaces de démocratie directe, et en faisant confiance à l’intelligence citoyenne.
Notre groupe politique ne doute absolument pas de l’utilité des partis politiques : ils permettent de construire des projets collectifs et facilitent les mobilisations durables sur des valeurs qui nous sont chères. L’engagement militant n’est pas désuet, il est souvent crucial pour faire entendre toutes les voix, et surtout celles des plus fragiles.
Il faut solliciter plus largement et plus systématiquement les instances existantes (conseils de quartiers, conseils des aînés et de la jeunesse, etc.).
L’ouverture des données, gage de transparence et condition de facilitation de l’intelligence collective doit être systématisée. Cela exige des formations lorsqu’il s’agit par exemple d’analyser, commenter et bientôt, souhaitons-le, orienter les choix budgétaires de la ville.
Nous souhaitons une plus grande ouverture de la gestion municipale aux citoyens. Un nouveau droit citoyen à agir doit néanmoins être affirmé dans chaque collectivité. Au niveau municipal, cela passe par des outils de délibération, de co-construction et de coproduction des politiques publiques.
Jonathan Bocquet,
Groupe Radicaux, Génération écologie et citoyens
Cannabis à Villeurbanne : le maire baisse les bras face aux trafics
Nous connaissons l’engagement du maire à faire respecter les lois et son esprit républicain.
Aussi qu’elle n’a pas été notre émotion, quand nous avons pris connaissance de la volonté de la majorité socialiste d’ouvrir le débat sur le cannabis dans notre cité.
Des Villeurbannais ont pris la parole lors du conseil municipal de février 2018 afin de dénoncer les trafics de drogue dans leur quartier et crier leur sentiment d’abandon face à un pouvoir politique absent.
Lancer ce débat sur le cannabis est une insulte jetée au visage des habitants qui subissent ces trafics quotidiennement. Ne pouvant déménager, ils n’ont d’autre choix que de baisser la tête face à des caïds qui détiennent le pouvoir dans ces quartiers.
Nous ne comprenons donc absolument pas cette prise de position, d’autant qu’une quelconque dépénalisation ne réglera pas le problème de la délinquance.
Il s’agit non seulement d’un problème d’insécurité mais également d’un problème de santé publique.
Des études ont été maintes fois publiées sur les méfaits du cannabis. On peut citer entre autres les effets toxiques de cette substance qui peut contenir autant si ce n’est pas plus de substances cancérigènes que le tabac comme l’ammoniaque, l’oxyde d’azote ou le cyanure d’hydrogène.
Enfin, pour nos jeunes qui sont les plus concernés, laisser perdurer le sentiment que le cannabis est une drogue"récréative" engage notre responsabilité politique.
La légalisation de la vente du cannabis ne limite en aucune manière la présence du crime organisé sur le marché des drogues. Les Pays-Bas ont d’ailleurs bien saisi le problème, puisque tout dernièrement ils ont limité le cannabis dans les villes, jugeant que la politique de la légalisation et de la vente étatique avait fait faillite.
Ce fléau mérite toute notre volonté d’éradication et de combat. En tout cas pour Villeurbanne, nous nous opposons fermement à laisser perdurer ces trafics dans nos quartiers.
Jean-Wilfried Martin,
Groupe Les Républicains – Changeons Villeurbanne
Le pouvoir d’achat
Le pouvoir d’achat est l’une des principales préoccupations des Français. Selon Eurosat, le pouvoir d’achat a baissé depuis 2006 d’environ 5 % en France alors qu’il a augmenté en Allemagne et est aujourd’hui 12 % meilleur en Allemagne et 36 % meilleur dans la moyenne des pays européens du nord de l’Europe. L’Allemagne est en retrait, car elle a dû, en plus, absorber la réunification avec l’Est nettement plus pauvre (socialisme oblige !). Ces mêmes pays ont réduit leurs dettes, ont une protection sociale très bonne et un système éducatif plus performant. Souvent, ils ont nettement moins de pauvreté.
Pour la France, les réformes économiques engagées par le gouvernement d’Emmanuel Macron vont plutôt dans le bon sens, mais elles mettront plusieurs années pour être efficaces, comme cela a été le cas en Allemagne.
Nous payons au prix fort, la faible durée du travail en France, soit 630 heures par an et par habitant selon l’OCDE, un record en Europe, qui résulte principalement de l’âge de départ en retraite plus précoce en France et de la durée hebdomadaire du travail, les 35 heures. La gauche prétend que se sont des acquis sociaux, mais elle oublie de dire que les conséquences sont un pouvoir d’achat environ 30 % inférieur.
Peut-on améliorer le pouvoir d’achat ? Oui en étant plus efficace dans la compétition internationale. En travaillant un peu plus notamment et en réduisant les cotisations sociales nous pouvons être plus efficaces et gagner en pouvoir d’achat.
Si le gouvernement Macron a pris certaines mesures utiles pour réduire le déclin de la France, il ne va pas assez loin sur la réduction des cotisations sociales et nous préférons reporter le financement social sur la consommation, la TVA, car cela est automatiquement une pénalisation des produits importés par rapport aux produits fabriqués en France. C’est ainsi que les pays nordiques ont réussi à contenir la pauvreté, mais sur ce sujet, la gauche préfère regarder ailleurs.
Hervé Morel
Groupe centriste UDI
Pour réduire la pollution, la Zone à Faibles Emissions (ZFE) est à être mettre en place rapidement
La pollution de l’air est un véritable enjeu de santé publique ; il y a une urgence à agir enfin, avec des mesures pour réduire drastiquement les émissions d’oxydes d’azote et de particules fines qui sortent des gaz d’échappement des véhicules. Rappelons les 46 000 décès anticipés par an en France, l’aggravation des maladies respiratoires ou cardiovasculaires pour nos concitoyens les plus fragiles. Dans la métropole de Lyon, 48 000 habitants sont exposés à des niveaux de pollutions supérieurs aux normes fixées par l’Europe, et à Villeurbanne, ce sont les habitants à proximité du boulevard L. Bonnevay. La Métropole va mettre en place une zone de faibles émissions, à l’intérieur du boulevard Bonnevay, afin d’éradiquer les véhicules professionnels les plus polluants, poids lourds et véhicules utilitaires légers. L’ensemble représente 25 % des km parcourus mais 52 % des oxydes d’azote émis, d’où l’intérêt de s’atteler à ces véhicules en priorité. Les véhicules non classés et ceux dotés des vignettes CRIT’AIR 5, 4 seront interdits en 2020, et les vignettes CRIT’AIR 3 en 2021, un calendrier que nous jugeons trop tardif ! Nous souhaitons une mise en place dès 2019, avec des aides financières aux artisans pour les aider à changer de véhicules.
Quand la ZFE sera effective, la qualité de l’air s’améliorera dans la zone elle-même, mais aussi aux abords, notamment à St Jean, à Bonnevay et aux Brosses, car il y aura moins de véhicules polluants en circulation. De plus, la réduction de vitesse à 70 km/h, que nous demandions depuis plusieurs années, participera dès janvier 2019, à la réduction de la pollution.
Mais il faudra encore aller plus loin : viser la fin du diesel (en 2025, par exemple), interdire les véhicules des particuliers les plus polluants, développer les alternatives à la voiture (transports en commun, vélo, marche, co-voiturage) et abandonner l’Anneau des Sciences, projet inutile et coûteux, aggravant la pollution.
Béatrice Vessiller,
Groupe Rassemblement citoyen EELV-Front de gauche
À Villeurbanne la dinde de Noël sera au cannabis
Les médias se font largement l’écho du ras le bol des français lesquels ont la désagréable sensation d’être en marche vers la paupérisation et la précarité. Cette exaspération vise aussi nos élites politiques déconnectées de la réalité.
A Villeurbanne ce clivage est aussi présent. Ainsi la municipalité après la mobilisation pour l’accueil des migrants ouvre un débat sur le cannabis !
A la lecture du dernier Viva on comprend que sous couvert de débat les socialistes s’orientent vers la légalisation de son commerce. La raison en est simple notre commune étant une plaque tournante du trafic de drogue les nuisances qui en découlent sont importantes. La municipalité qui jusqu’à présent était dans le déni et l’impuissance tente de proposer une solution simpliste qui n’endiguera pas ce fléau.
Avec cette vision angélique on est à mille lieues du constat alarmant de notre ancien ministre de l’Intérieur sur la question sécuritaire : des quartiers ghettoïsés, la nécessité de prendre des mesures pour en finir avec l’insécurité des quartiers, des régions submergées par les migrants, une immigration devenue inutile, la fin du mythe du vivre-ensemble, une probable guerre civile engendrée par le communautarisme ! Des vérités qui valaient autrefois à Jean-Marie le Pen des sanctions judiciaires quand il les prophétisait !
Ajoutons que notre refus de l’invasion migratoire n’a jamais été de la xénophobie la preuve étant que comme chaque année nous accueillerons avec plaisir le 24 décembre au soir un migrant venu de Laponie qui n’avait à la base rien pour nous plaire : barbu, vêtu de rouge et véhiculé comme un écolo-zadiste par un traineau avec des rennes !
Il est vrai que ce dernier ne vient pas pour nous coloniser, nous islamiser ou vendre du cannabis aux enfants. En cette attente nous vous souhaitons un joyeux Noël et profitez bien de la dinde avant que l’ami Macron en 2019 ne vous plume comme un poulet.
Stéphane Poncet,
Groupe Rassemblement National.