Tribunes des partis politiques - Viva n°321 (février 2019)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

2019, une année de travail au service des Villeurbannais.e.s

Tout d’abord, les élus socialistes et apparentés vous présentent leurs meilleurs vœux. Cette année 2019 sera marquée par une double volonté : agir et écouter.
Agir au services des Villeurbannais•e•s. Ainsi, malgré les incertitudes sur les finances locales provoquées par les décisions du gouvernement, nous agissons pour améliorer le bien-vivre à Villeurbanne. Nos engagements de 2014 pour la solidarité entre les habitants et entre les quartiers, pour maintenir la cohésion sociale et intergénérationnelle sont maintenus et approfondis. À ce titre, nous soutenons les investissements en matière scolaire, dans le secteur sportif, dans le domaine culturel, en faveur de la petite enfance.
La solidarité reste au cœur de l’action municipale avec des politiques en faveur du CCAS, de la jeunesse, de la santé et du cadre de vie, pour le développement économique, l’emploi et l’insertion. Sans investissement, il n’y a pas de réponses concrètes aux attentes des habitants dans leur vie quotidienne. Les dépenses d’une ville ne sont pas des coûts qu’il faudrait baisser par dogmatisme mais bien des réponses aux besoins de ces habitants.
Pour cela, il faut écouter les habitants. La crise des "gilets jaunes" montre ce besoin de proximité entre les citoyens et leurs représentants. C’est ce que nous faisons à Villeurbanne et depuis longtemps.
Écouter avant d’agir, c’est notre méthode pour mener des politiques publiques efficaces. Cela a été notre choix sur les rythmes scolaires maintenus à 4,5 jours après un bilan partagé avec les enseignants, les parents et les enfants. Cette décision politique est le fruit d’une écoute attentive des besoins de tous les acteurs.
Nous appliquons la même méthode au sujet du cannabis. Sans a priori, la ville a ouvert un débat permettant à chacun de s’exprimer.
Nous respectons la parole donnée aux habitants, celle de continuer à faire vivre une ville conviviale, populaire et solidaire.

Yann Crombecque,
Groupe Socialistes et apparentés

Le Droit à l'éducation pour tous

Le nombre d’enfants en situation de handicap scolarisés a triplé en 20 ans, passant de 90 000 à 300 000 entre 1998 et 2017. À l’origine de cette progression régulière : le travail de nombreuses associations et familles qui n’ont eu de cesse d’œuvrer en faveur de l’intégration des personnes en situation de handicap, et une réelle volonté politique.
En effet, selon la loi de 2005, est considéré comme handicap « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. » Cette large définition a permis la reconnaissance de nouveaux troubles auparavant non reconnus tels que les troubles d’apprentissage, du langage, du comportement… autant d’handicaps nécessitant une prise en charge particulière à l’école : classes spéciales, service d’éducation spéciale et de soins à domicile, moyens de transport…
Le parcours scolaire de ces élèves s’effectue en priorité dans le milieu ordinaire (l’établissement de référence) ou, le cas échéant, dans un autre établissement avec l’accord des parents, si le projet personnalisé de scolarisation rend nécessaire le recours à un dispositif particulier. Ainsi, parmi les enfants scolarisés, 2 % d’entre eux ont un handicap reconnu dont deux tiers sont dans une classe ordinaire, et un tiers dans une classe d’inclusion collective.
Malgré des progrès indéniables en 2018, comme lors des années précédentes, un grand nombre d’enfants ont effectué une rentrée sans Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) ou ont été privés d’école faute de place. La notion de handicap évoluant de jours en jours, la République se doit d’estimer les besoins actuels et à venir afin de permettre l’éducation de l’ensemble de ses enfants.
Au gouvernement actuel de faire enfin la différence sur la question et de se donner les moyens de chiffrer le besoin afin de pouvoir réellement y répondre.

Djamila Ghemri,
Groupe Communistes et républicains

En forme à tout âge?!

La santé de tous est évidemment une priorité tant elle conditionne l’ensemble de la qualité de vie de chacun. Pour cela, il est nécessaire d’entretenir sa forme quel que soit son âge et la municipalité villeurbannaise y est pleinement engagée, que ce soit via les pass’sport santé pour les enfants ou, depuis maintenant plus d’un an, le dispositif "sport sur ordonnance" pour les personnes affectées par une maladie de longue durée. Cette initiative mise en place par la ville permet à des seniors vic-times de diabète, de maladies cardio-vasculaires ou encore d’un cancer de pratiquer un sport pour lutter contre ces maladies grâce à une prise en charge de l’accompagnement sportif par la mairie. Un suivi régulier par un médecin est aussi prévu pour assurer le lien entre le sport et la santé des patients concernés. Au-delà des bienfaits de l’exercice physique sur la santé de chacun, il va permettre de rapprocher les seniors de la pratique sportive alors qu’il s’agit d’un public qui en est géné-ralement éloigné pour différentes raisons (financières notamment). Les vertus du sport ne sont plus à démontrer et cette action, devrait conforter l’idée selon laquelle la pratique régulière d’un sport adapté à chacun (en fonction de ses pathologies) est bénéfique pour la santé.

Nationalement, de nombreuses initiatives tendent à rapprocher les seniors des pratiques sportives, comme c’est le cas par exemple avec Silver XIII, porté par la fédération de rugby à XIII. Ce disposi-tif permet aux seniors de pratiquer le rugby à XIII mais sans les contacts pour éviter tout risque d’accident. Il permet ainsi de maintenir la force musculaire, la vitesse de réaction, l’équilibre, l’endurance et d’entretenir sa forme et son dynamisme. Les nombreux effets positifs engendrés montrent bien l’intérêt d’une telle initiative, encadrée par des professionnels du sport et de la santé. En tant qu’amateur de rugby, vous comprendrez aisément que je ne peux que vous encourager à le pratiquer !

Pascal Merlin,
Groupe
Radicaux, Génération écologie et citoyens

Le budget de la majorité?: Sans surprise décevant?! Nos propositions

Lors du conseil municipal de décembre 2018, tous les groupes politiques ont eu à s’exprimer sur le budget primitif 2019.
Notre groupe, alors que les impôts des Villeurbannaises et des Villeurbannais ont augmenté, que les dotations de l’Etat restent à un faible niveau, s’est insurgé contre le fait que les charges à caractère général augmentent.
Ces charges à caractère général traduisent le train de vie de notre commune.
A contrario de ces charges, d’autres dépenses, quotidiennement utiles à nos concitoyens, baissent de manière importante :
• Sécurité et salubrité publique : -11 %,
• Enseignement – Formation : -3 %,
• Intervention sociale : -5 %.
Devant ces éléments décevants pour la 19e ville de France, démontrant encore une fois le manque de vision du maire de Villeurbanne, notre groupe a décidé de déposer des amendements sur le budget 2019.
Ces amendements avaient pour objectif principal de baisser les charges à caractère général afin d’augmenter les politiques publiques rendues aux Villeurbannais.
Pour réaliser cela, des choix politiques doivent être assumés. Retour du temps scolaire aux 4 jours, fin du festival des Invites, limitation des dépenses générales au niveau de 2018 permettent de libérer des budgets pour :
• Augmenter la subvention à l’école de musique,
• Créer un festival de musique du style des Vieilles Charrues,
• Acquérir des berceaux en crèche,
• Créer un fond d’investissement pour lutter contre les îlots de chaleur dans la commune.
• Aider des commerçants et artisans à s’installer sur la commune,
• Recruter et équiper 20 policiers municipaux supplémentaires,
• Développer le réseau de caméras de vidéoprotection.
Ces amendements ont été refusés par l’exécutif villeurbannais. Notre groupe le regrette.
Notre groupe n’est pas un groupe d’opposition stérile, mais un groupe de proposition avec une vision de l’avenir de notre commune, vision d’une ville plus verte, plus propre, plus sûre, disposant d’une offre culturelle populaire, le tout sans toucher à la fiscalité.

Jean-Wilfried Martin,
Groupe Les Républicains – Changeons Villeurbanne

Réfugiés et immigrations

« Il suffit de visiter une fois dans sa vie, le centre d’accueil de Lampedusa pour se convaincre que l’accueil des réfugiés est notre devoir », déclarait récemment, Gérard Larcher, président du Sénat. Cela est même, au moins partiellement, inscrit dans le droit international et ratifié par la France et L’Europe. Il ajoutait qu’il ne fallait pas pour autant rester sourd aux craintes de la population qui se traduisent notamment par une forte progression des extrémismes partout dans le monde.
La pédagogie reste le seul rempart.
Nous souhaitons faire la différence entre les réfugiés et le reste des immigrations qui pour l’essentiel sont économiques. Dans ce dernier cas, le problème concerne des effectifs bien plus importants.
« Il suffit de renvoyer les immigrés clandestins dans leur pays », entend-on trop souvent. En fait, cela ne marche pas, car pour expulser des clandestins vers leur pays d’origine, il faut des laissez-passer consulaires du pays d’origine. Or souvent, ce n’est pas l’intérêt (économique) des pays d’origine de délivrer ces laissez-passer ! Et la France peine à expulser les clandestins qui devraient l’être suite à des décisions de justice.
« L’Afrique a pour seul vrai voisin l’Europe. D’ici 2050, la population africaine devrait doubler et atteindre 2,5 milliards. Cela sera 2,5 milliards de clients ou d’immigrés potentiels » déclarait Jean-Christophe Lagarde, le Président de l’UDI.
Ici, le mot client est très positif : « le client est roi » dit l’adage. En effet, le client, c’est celui qui peut payer. Quand les Africains seront les clients des Européens, cela voudra dire que l’essentiel des problèmes de l’Afrique aura été résolu.
Notre intérêt est donc de coopérer avec l’Afrique par exemple sur l’éducation et pour développer l’économie pour que ce soit la première option qui gagne et que les Africains préfèrent rester dans leur pays. Malheureusement, la France n’a plus les moyens d’une telle coopération ambitieuse : l’Europe pourrait l’avoir, mais encore faut-il lui confier la politique d’immigration et de coopération et lui en donner les moyens.

Hervé Morel,
Groupe centriste UDI

Oui au maintien des 4 jours et demi dans les écoles villeurbannaises?!

Pour la prochaine rentrée scolaire, les enfants des écoles publiques villeurbannaises continueront à aller à l’école 4,5 jours par semaine. Après un long temps d’évaluation, la Ville de Villeurbanne a pris la décision du maintien du système en place. Nous sommes heureux de cette décision qui fait suite à une large concertation et qui permet au-delà des divergences d’opinions de continuer à placer l’intérêt de l’enfant au cœur de la politique éducative.
L’ensemble des études montre depuis fort longtemps, le double intérêt d’une semaine à 4 jours et demi d’école pour les enfants.
Le premier intérêt réside dans les rythmes chrono-biologiques de l’enfant. La semaine de 4 jours et demi permet de venir positionner les temps d’apprentissage, de détente et de sociabilité là où ils sont les plus bénéfiques pour lui. La semaine est mieux équilibrée et les ruptures de rythme moins fortes.
Le deuxième intérêt réside dans la dimension sociale et culturelle. La semaine de 9 demi-journées et l’introduction des activités périscolaires qui en découle donnent la possibilité aux enfants de passer plus de temps à l’école, espace qui combat les inégalités. Elle permet sur le temps périscolaire de faire découvrir des activités culturelles, sportives et scientifiques à des enfants qui n’en bénéficieraient pas sans cela.
Même si des améliorations sont encore possibles et nécessaires, nous considérons que les activités périscolaires mises en place à Villeurbanne sont de qualité et accessibles à tous les enfants. Rappelons que chaque enfant peut bénéficier d’une activité gratuite une fois dans la semaine.
En revanche, nous continuons de dénoncer les méfaits liés à la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires au plan national : inégalités territoriales (chaque commune fait ce qu’elle veut), transfert d’une nouvelle charge aux communes avec un risque de désengagement de l’État à court terme, précarité des agents du périscolaire…

Olivier Glück,
Groupe Rassemblement citoyen EELV-Front de gauche

Le président de la débinette

Il fallait le voir le 31 décembre au soir avec son drôle d’air de séminariste dans son costume bien ajusté présenter ses vœux aux français. Après un bref mea culpa le président des très riches n’a pas pu s’empêcher de faire la leçon aux gaulois réfractaires et xénophobes. Des mots creux servant de paravent au pouvoir. Il est vrai que dorénavant son mandat s’annonce comme une féerie cauchemardesque ! Cet échec est imputable à son arrogance, son constant mépris envers le peuple et son amateurisme. Il est aussi le symbole du déclin des élites et d’un système de gouvernance basé sur des valeurs et des institutions à bout de souffle. Il est vrai que nos deux précédents chefs de l’État avaient amorcé cet affaissement en ridiculisant la fonction présidentielle par leurs agissements et déclarations.
À présent nos dirigeants politiques sont perçus pour ce qu’ils sont, des fanfarons hypocrites, des histrions qui se font élire avec de belles promesses et appliquent au final la même politique et souvent l’inverse de ce qu’ils avaient proclamé.
Ce qu’ils n’avaient pas prévu c’est qu’une partie du peuple ne soit plus dupe de cette mascarade et ose se révolter. Les occupants des ronds-points ont compris que la bonne marche des institutions ne garantit plus le pouvoir au peuple et encore moins la défense de ses intérêts. Derrière cette fiction de la démocratie formelle il y a une réalité : la tyrannie d’une élite universaliste et un cadre institutionnel qui a pour objectif de déposséder le peuple du pouvoir et de le réprimer quand il use de son droit d’expression !
Accablé d’impôts et de taxes comme en 1789, bafoué dans son identité, noyé sous l’immigration le peuple français doit se révolter. La sortie de crise ne viendra pas des cahiers de doléance mais d’abord de la fin des privilèges des élites et notamment de la disparition de la caste des politiciens professionnels véritables fossoyeurs de la démocratie.

Stéphane Poncet,
Groupe Rassemblement national

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