Tribunes des partis politiques - Viva n°323 (avril 2019)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Nous répondons à l’Appel des coquelicots

Lors du Conseil municipal du 21 mars, nous avons adopté un vœu sur «l’Appel des Coquelicots». Nous nous en félicitons car nous étions un des groupes moteurs dans ce projet et que cela a été porté collectivement. Ce collectif «Nous voulons des coquelicots » dresse un constat plus qu’alarmant sur la qualité de l’air, des sols et de la biodiversité dans notre pays : en cause, les pesticides. Plus de 560 000 personnes ont déjà signé cet appel pour l’interdiction des pesticides de synthèse.
L’occasion de rappeler que même si la loi interdit désormais l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques pour l’ensemble des collectivités locales, nous n’avons pas attendu cette réglementation pour faire en sorte que les pesticides n’aient plus droit de cité dans la commune. Arrêt de l’usage des pesticides dans les espaces publics qu’elle gère, notamment les parcs et jardins dès 2002, Charte «Objectif Zéro Pesticides dans nos villes et villages » signée en mars 2015, la ville de Villeurbanne est à la pointe. Ces démarches se font à la fois dans une logique de santé publique pour nos administrés et pour les personnels communaux utilisant ces produits mais aussi dans une logique de préservation des ressources naturelles et de la biodiversité.
Parce que les politiques volontaristes des collectivités locales sur ce sujet doivent s’appliquer à l’ensemble des activités économiques, nous avons souhaité nous associer à l’Appel des coquelicots. Les marches citoyennes pour le climat, ainsi que la jeune génération européenne nous montrent chaque semaine que cette dernière est préoccupée par l’état de la planète, nous avons le devoir de mener cette lutte et le combat contre les pesticides en fait partie. Nous espérons vivement que ce débat sera au centre des discussions lors des élections européennes. L’avenir de notre planète n’est plus une option.

Yann Crombecque
Groupe Socialistes et apparentés

De l'urgence de changer le monde

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'actualité est riche ces derniers temps. Riche surtout d'enseignements sur l'état de l'Homme, de la France, de l'Europe et du monde.
Semaines après semaines, les gilets jaunes poursuivent leur combat, originellement bâti sur de justes revendications fiscales et salariales, mais permettant désormais à de funestes personnages encagoulés de semer fureur et destruction dans les centres-villes... Les automobilistes profitent de l'aubaine pour de nouveau s'affranchir des vitesses de sécurité, maintenant que les radars qu'il faudra repayer sont hors d'usage...
Pendant ce temps-là, les Anglais essaient de ne plus quitter l'Europe qu'ils ont voulu fuir, tout en conservant les avantages sans les inconvénients...Mais pour une fois, l'Europe fait bloc afin d'inviter lesdits Anglais à rapidement quitter le navire, cependant que les nationalismes de tous poils font florès...
Et pendant ce temps, les actes homophobes sexistes, racistes, antisémites se multiplient chez nous, comme si nous étions incapables de capitaliser sur les erreurs du passé..
Et dans le même temps, un jeune homme, en perte de repères, est allée se jeter dans les bras de Daesh et mourir en Syrie sous la frappe d'un drone aveugle...Qui songe à sa mère qui ne pourra même pas pleurer la dépouille de son fils... ?
Heureusement que les réseaux dits sociaux sont là, pour que les sociopathes, sous couvert d'anonymat, nous déversent leur fiel, leur inculture et leur orthographe approximative...
Ainsi va le monde. Tout va bien finalement.
Il n'y a pas grand chose qui change sous le soleil. Pas grand chose qui fasse rire en tous cas. Et de toute façon de nos jours, on ne peut plus rire de rien, sauf à se faire agonir d'injures au titre du politiquement correct...
Devant le constat de ce maelström d'informations peu réjouissantes, in fine, c'est bien le regretté Pierre Desproges (1939-1988) qui avait raison : «Dieu est peut être éternel, mais pas autant que la connerie humaine.»... Méditons.

Chantal Roux,
Groupe Communistes et républicains

Une échéance capitale

L'actualité sociale, entre grand débat et gilets jaunes, a pris le pas sur la campagne européenne occultant totalement cette échéance majeure. Pourtant les élections européennes sont le scrutin décisif à travers lequel nous débattrons et avancerons sur ces sujets majeurs : environnement, solidarité, démographie, diplomatie et souveraineté.
Entre une organisation en États-nations anachronique et une diplomatie insuffisamment affirmée, parfois incohérente et souvent impuissante, seule l'Europe politique permettra de répondre aux défis d’un monde nouveau et à l’Europe de devenir une véritable force d’arbitrage dans les mécanismes de la mondialisation, il faut relancer des politiques communes et parvenir parallèlement à une véritable politisation de l’union européenne.
La tentation du repli nationaliste est une insulte à la grande mobilisation pour la planète dans laquelle les jeunes ont pris une part massive. Sur le plan environnemental en particulier, la pollution des centrales au charbon d’Allemagne ne s’arrête pas à la frontière et les pêcheurs anglais ne vont pas s’empêcher de pêcher du poisson le long de la Manche sous prétexte qu'il y a des quotas français.
Investir dans des pôles de recherche de dimension européenne et favoriser ainsi la communion des intelligences. Promouvoir le développement durable dans les domaines économique, social et environnemental. Renforcer la primauté du droit européen sur les droits nationaux, augmenter les pouvoirs et les compétences de la cour européenne de justice. Ce n'est pas abandonner sa souveraineté, c'est la partager. De la même manière que nous partageons la même responsabilité sociale, économique et environnementale.

Texte issu du café-débat du cercle radical de février
Groupe Radicaux, Génération écologie et citoyens

La contribution des Républicains au grand débat national

Le Président de la République ne semble pas avoir tiré les leçons du ras-le-bol fiscal qui traverse notre pays : la seule réponse, augmenter encore les taxes et les impôts !
Nous avons un objectif clair : moins de gaspillage de l’argent public pour moins d’impôts.
Aujourd’hui, le travail ne paie plus assez. L’écart entre le travail et l’assistanat est souvent faible et même parfois nul. Exigeons cinq heures d’activités d’intérêt général par semaine en contrepartie du RSA. Pour que le travail paye toujours plus que l’assistanat, nous proposons de créer une allocation sociale unique plafonnée à 75 % du SMIC et modulée en fonction du nombre de personnes composant le foyer.
Les classes moyennes sont toujours trop «aisées» pour bénéficier des aides mais toujours assez « aisée » pour payer toujours plus d’impôts. Baissons de 10% l’impôt sur le revenu pour soulager le fardeau fiscal de toutes les classes moyennes (7 milliards d’euros). Augmentons de 50% l’abattement sur les donations afin d’augmenter le patrimoine transmissible à ses enfants et petits-enfants sans acquitter d’impôt (1 milliard d’euros).
En 10 mois, les ménages de retraités ont perdu en moyenne 390 € de niveau de vie. Les retraités ont travaillé toute leur vie : leur pension de retraite n’est pas leur privilège, mais leur dû. Revalorisons toutes les retraites au niveau de l'inflation pour protéger le pouvoir d’achat des retraités (1,5 milliards d’euros). Supprimons la hausse de CSG pour tous les retraités pour revenir sur cette décision injuste motivée par une absence d’économies (2,8 milliards d'euros). Rétablissons la demi-part des veuves pour préserver le niveau de vie des femmes qui ont souvent moins cotisé que leur époux (1,5 milliard d'euros).
Nos propositions face à la crise qui paralyse la France sont simples et concrètes. Il faut maintenant des actes. Maintenant, il faut agir !

Régis Lacoste,
Groupe Les Républicains – Changeons Villeurbanne

Logement et transport… en commun

Le logement et le transport constituent les premiers postes de dépenses des ménages avec respectivement 20 % et 10 % du budget. Avec les dépenses d’alimentation (10 %), les dépenses contraintes atteignent environ 48 % en moyenne et 87 % pour les plus pauvres.
L’encadrement des loyers peut être contre-productif avec la baisse des investissements dans les zones centrales, alors que l’on peine à construire 25 % de logements sociaux.
La municipalité prétend agir sur le logement avec sa politique de construction de logements sociaux qui atteint environ 25 % des logements à Villeurbanne. Toutefois, il est vain de croire que l’on puisse loger tout le monde dans le centre de l’agglomération comme à Villeurbanne.
Pourquoi le prix des logements augmente-t-il au centre-ville ? La réponse est malheureusement simple, car la demande est bien plus forte en centre-ville ! En effet, en banlieue le coût du transport augmente largement et surtout le temps consacré aux déplacements augmente considérablement.
Les villes où il fait bon vivre sont clairement les villes qui ont largement développé des transports en commun conséquents et où vivre dans un quartier excentré reste ainsi agréable.
En effet, une part significative du confort de vie reste de pouvoir réduire les temps de trajet domicile-travail, pour conserver du temps pour des loisirs.
Si la Métropole de Lyon a développé un réseau de transport en commun important, il reste très insuffisant par rapport aux villes du nord de l’Europe et par exemple Munich, avec 103 km de métro, 442 km de S-Bahn est classée 3e des villes agréables à vivre alors que Lyon, de taille comparable, Lyon est seulement 40e.
Pire encore, Villeurbanne a délaissé les quartiers périphériques, notamment au niveau des transports en commun et s’il y avait une étude sur la qualité de vie à Villeurbanne, nul doute que les quartiers périphériques seraient nettement moins bien classés que les Gratte-Ciel, par exemple.
Il est donc nécessaire de développer davantage les transports en commun dans la Métropole, pour le pouvoir d’achat et pour le développement durable.

Hervé Morel,
Groupe centriste UDI

Pour une gestion publique de l’eau

La gestion du service de l'eau est actuellement déléguée à un opérateur privé dans le cadre d'une Délégation de Service Public métropolitaine, débutée en 2015 pour une durée de 8 ans. Afin que soit engagé un éventuel processus de sortie de cette délégation, il est nécessaire de mettre en marche 3 ou 4 ans avant la fin du renouvellement du contrat une étude d'opportunité, c'est à dire dès 2020.
Les arguments en faveur d’une gestion en régie sont nombreux et ont conduit une centaine de collectivités (Paris, Nice, Grenoble, etc.) à ne pas renouveler leur DSP pour revenir à une gestion publique.
La mise en place de régies publiques de distribution d’eau potable est une évidence dans un objectif d’intérêt général : seule la régie publique permet la reconnaissance de l’eau comme bien commun de l’humanité et non comme marchandise. Cette reconnaissance est l’objectif que nous souhaitons atteindre. En ce sens, il existe aujourd’hui en France un véritable mouvement de retour en régie qui a abouti à une baisse du prix des factures d'eau allant de 10 à 40%, par exemple en supprimant l’abonnement au service de l’eau.
Une régie publique facilite également la mise en oeuvre d’une tarification solidaire de l’eau et permet une plus grande transparence dans la recherche de fuites qui ne doit pas être soumise à des logiques de rentabilité. La régie peut aussi décider de rendre gratuits les premiers m3 d'eau qui sont vitaux en facturant davantage les consommations excessives.
Enfin, assurer une distribution en régie publique, c’est donner aux élus et aux habitants leur place au cœur des décisions qui concernent l’approvisionnement en eau potable de tous.
Nous souhaitons que ce projet de reprise en régie de la compétence eau potable soit l’un des enjeux forts des prochaines élections métropolitaines de 2020. Nous souhaitons que soit engagé dès 2020 une étude d'opportunité afin qu'une grande régie publique de l'eau potable soit étudiée à l'échelle de la Métropole.

Olivier Gluck,
Groupe Rassemblement citoyen EELV-Front de gauche

La ZFE = comprenez : Zone à Forte Exclusion

5 communes de l'agglo dont Villeurbanne concentrent 90 % des pollutions au dioxyde d'azote. On pense au trafic routier, au transport de marchandises, au diesel. Ce sont les camions et les véhicules utilitaires qui sont dans le colimateur. Mais pour l'instant sachant aussi que 50 % de la pollution est non maitrisable, mais passons. On vous annonce d'emblée une réduction du nombre de personnes surexposées mais on ne vous dit pas laquelle. La Métropole veut se plier rapidement à la Commission européenne et à son assignation. Les incendiaires doivent se muer en pompiers. La foire aux fausses bonnes idées est ouverte ! Alors, ils choisissent de punir, de sanctionner avant d'organiser une offre de transport. Je pense notamment aux particuliers que nous sommes et qui seront concernés par l'évolution de cette interdiction. Ils ont donc concocté la solution suivante, limite de l'aberration et de l'injustice sociale = dès 2020, interdit de circuler dans ce périmètre pour les poids lourds (pas les engins de chantier ...par exemple !) et les véhicules utilitaires classés par les niveaux Crit'Air polluants. Ils seront priés de déposer leur marchandise à l'entrée de la commune et faire livrer leur cargaison par un autre véhicule dont on ne sait ni comment, ni où et dans quelles conditions financières. Comment la logistique urbaine est organisée ? personne n'en sait rien. Comment les commerçants indépendants, les PME et toutes petites entreprises seront ou pas soutenues financièrement pour le renouvellement de leurs véhicules, c'est un mystère. Quels moyens de contrôle ? pour l'instant, chut ! c'est secret.
La bêtise de cette mesure réside dans le fait aussi de la très longue liste des dérogations qui sont prévues. Comme quoi, la pollution c'est pas pareil pour tout le monde ! Pas un mot sur les engins de chantier, pas polluants sûrement ! Quant au futur péage urbain, ça sera la surprise pour vous! Cette restriction s'étendra, n'en doutez pas, aux véhicules des particuliers que vous puissiez ou ne puissiez pas en changer. Notre groupe a refusé de voter ça. Punir l'utilisateur quand tant de choses sont à faire en amont !

Michèle Morel,
Groupe Rassemblement National

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