Tribunes des partis politiques - Viva n°324 (mai 2019)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Élections Européennes : l’importance de ce vote

Face aux populismes et dans un contexte d’instabilité du Brexit, le scrutin ne s’inscrit pas dans un contexte serein. Face au scepticisme et au repli identitaire, nous souhaitons apporter un autre regard, une autre vision de l’Europe. Une vision positive pour rappeler l’origine de la construction européenne tout en étant tourné vers l’avenir.
Certes l’Europe est un continent, mais l’Europe c’est surtout une construction autour de la paix après de périodes sombres de l’Histoire. L’Union européenne c’est la possibilité de peser dans la géopolitique et l’économie mondiale face aux autres grandes puissances. L’Union Européenne c’est regarder au-delà ses frontières nationales.
L’Europe ce sont aussi des financements de projets, malheureusement trop souvent passés sous silence dans le débat national et local. Ainsi, l’Union européenne finance des projets de recherche pour l’Insa ou des projets de réhabilitation de logements comme les résidences Legay et Garnier dans les quartiers Bel Air / Les Brosses. Des associations villeurbannaises bénéficient aussi de fonds européens au titre du Fonds social européen. C’est le cas par exemple sur des projets d’insertion pour la maison sociale Cyprian les Brosses, le Centre social des Buers, celui de Cusset, le centre d’animation de Saint-Jean. Il suffit de consulter le site www.europe-en-france.gouv.fr pour trouver les informations.
Mais l’Union européenne, c’est aussi une maison qu’il faut rénover, qu’il faut rendre plus proches des citoyens et plus compréhensible. Afin d’éviter des taux de participation très bas, il convient de redonner à la fois un sens aux valeurs européennes mais surtout de montrer clairement ce que l’Union européenne apporte à nos concitoyens. Une Europe comme idéal et ancrée dans le réel.

Yann Crombecque
Groupe Socialistes et apparentés

Vite, des vraies solutions pour répondre à la crise !

Le  Président de la République nous a tenus en haleine pendant des mois avec son grand débat national. Pour faire face à une colère populaire inédite, il ouvre une porte à la discussion pour la fermer aussitôt.
Un débat cadré dès le début à grand renfort d’éléments de langages des ministres, de show présidentiel et d’une lettre envoyé aux Français dans lequel les principales revendications du mouvement des gilets jaunes en premier lieu le rétablissement de l’impôt sur la fortune est d’emblée éjecté du débat. Surprise de voir émerger par contre cette question cocasse : quels services publics voulez-vous fermer ?
Curieusement, les élus locaux que nous sommes n’ont jamais entendu un seul habitant demander à débattre pour fermer une école, une poste, une antenne de la sécurité sociale ou un commissariat de police.
Le comble arrive avec les premières conclusions de ce débat : des chiffres bas, une prise en compte d’une infime partie des contributions et des conclusions miraculeusement en phase avec la politique du gouvernement… Allez comprendre.
Une réplique de film soulignait qu’on ne peut tromper mille fois une personne. Alors avec ce va tout jouer par le gouvernement, c’est le délitement de la confiance en l’engagement politique qui se retrouve renforcé.
Les communistes ont fait un ensemble de propositions dans le cadre du grand débat, curieusement elles aussi absentes des conclusions façon gouvernement: rétablissement de l’ISF, augmentation du SMIC de 20% et des retraites (1400€ mensuel minimum), baisse de la CSG, lutte contre l’évasion fiscale, remboursement des soins à 100%, gratuité des transports publics, rénovation énergétique d’un million de logements, supprimer la TVA sur les produits de première nécessité…
Voilà des mesures plus à même de résoudre la crise que nous vivons que des flashball, du gaz lacrymogène et l’interdiction de manifester…

Mathieu Soares,
Groupe Communistes et républicains

Oui à une concertation

La pression démographique et l'enjeu écologique nous obligent à favoriser l'usage des transports en commun en développant continuellement leurs réseaux, leurs dessertes et leurs fréquences. Parmi les modes de déplacement, le tramway est un moyen rapide, présentant un bon ratio entre le coût d'investissement, de fonctionnement et sa capacité de transport. La Métropole et le Sytral prévoient une nouvelle ligne structurante à Villeurbanne. La ligne T6 doit relier Debourg à la Doua offrant une réponse à l'absence de tracés sur l'axe Nord Sud sur la ville (en dehors de bus). Le T6 permettra des connexions avec le métro A, B et D ainsi que les trams T1, T2, T4 et T5. Il améliorera l'accessibilité de nombreux quartiers Villeurbannais et des pôles d'activité. Plusieurs scénarii sont proposés passant plus ou moins à proximité du centre-ville et l'hypothèse retenue jusqu'alors privilégie l'avenue Henri-Barbusse. Cela suscite plusieurs interrogations.
Tout d'abord, avec ce circuit, le contournement de la mairie (tracé en S) pourrait obliger à un fort ralentissement (diminuant ainsi d'autant le flux). Ce tracé obligerait aussi pour des raisons esthétiques de supprimer les caténaires au profit d'un rechargement au sol, une technologie efficace signée Alstom qui permet de recharger un tram en quelques secondes et de s’affranchir des câbles et pylônes. Elle peut néanmoins s’avérer plus coûteuse et obliger à un surplus de maintenance. Enfin, ce tracé empêcherait la piétonisation estivale de cette avenue pourtant plébiscitée par les habitants qui aiment profiter paisiblement de la place, des commerces et des animations. Ces choix et ces questionnements méritent une concertation avec les habitants.
Au-delà de la ligne T6, la question de la mobilité est l'enjeu central de la transition vers une ville durable en favorisant les modes doux, à commencer par la marche et le vélo en sécurisant les voies piétonnes et cyclables.

Jonathan Bocquet
Groupe Radicaux, Génération écologie et citoyens

Fake news au conseil municipal ?

Lors du dernier conseil municipal, notre groupe est intervenu pour dénoncer lors de la présentation du Compte administratif 2018 la duplicité du discours de la majorité socialiste.
Le bilan politique et financier de l’exercice 2018 se traduit dans les faits par un constat navrant :
• Un déficit en exécution de 3 millions €,
• Des moins-values de cessions inexpliquées sur des investissements immobiliers,
• Un taux de réalisation des investissements budgétés de 65%.
Non contents de vouloir cacher ce constat navrant de leur politique, le maire socialiste et son adjoint aux Finances macroniste ont attaqué en sincérité nos remarques en utilisant même le terme de « fake news ».
Ces informations, nous ne les avons pas inventées.
Nous avons réalisé un travail sérieux, à partir des données fournies par la majorité.
Concernant le déficit, lorsque l’adjoint aux Finances mentionne que pour ne pas reporter ce déficit sur l’exercice 2019, il lui suffisait de faire apparaître des restes à réaliser en recettes en emprunt aggravant donc les charges financières, ceci n’est pas réel car l’engagement de la banque ne signifie pas que l’emprunt est mobilisé. Les intérêts n’aggravent donc pas sur 2018 le volume des charges d’intérêt.  
Concernant les moins-values au CA 2018, la plus ou moins-value est calculée en comparant le prix de cession à la valeur amortie. Néanmoins depuis 2000, les prix de l’immobilier ont plus que triplés, donc même vétustes, il semble surprenant que des actifs aient été cédés à un prix inférieur à leur valeur comptable.
Enfin concernant les taux de réalisation des investissements, le taux moyen est inférieur à 70%.
Si les Villeurbannais, dans leur grande sagesse, avaient pu adhérer à la hausse des impôts locaux contre l’engagement de l’augmentation du nombre d’équipements publics, force est de constater que la majorité n’a pas tenu à ce jour ses engagements et qu’elle ne les tiendra pas.
Les Villeurbannais, encore une fois, auront été pris pour une vache à lait par le maire !!

Jean-Wilfried Martin,
Groupe Les Républicains – Changeons Villeurbanne

L’Europe, à quoi cela sert ?

Si la construction européenne a réussi son premier objectif, éviter une nouvelle guerre en Europe en alliant le charbon et l’acier européen, soit le nerf de la guerre, elle est aujourd’hui critiquée de toute part !
L’Union européenne a institutionnalisé la concurrence libre et non faussée établie dans le Traité de Rome, qui avait pour pendant la libre circulation des personnes et des biens, permettant de s’opposer à l’obstruction des dictatures de l’Europe du bloc communiste.
Si à la création de la CEE, ces principes étaient légitimes, aujourd’hui ils sont devenus bien naïfs face à la guerre économique mondiale lancée par Trump et dont l’une des batailles perdues par l’Europe est l’alliance Alstom-Siemens, refusée de façon dogmatique par la Commission européenne.
Nietzsche écrivait : « L’Europe ne se fera qu’au bord du tombeau » et tout montre que nous y sommes ! ».
La libre circulation des personnes et des biens s’est concrétisée dans l’espace de Schengen. Toutefois à sa création Simone Weil, déclarait que de ne pas avoir créé une agence de contrôle des frontières extérieures était une faute politique. Aujourd’hui, nous le payons très cher avec une immigration clandestine incontrôlée. Les USA dépensent bien plus que l’Union européenne pour contrôler leur frontière extérieure.
L’Europe a le même PIB que les USA ou la Chine, mais elle n’a aucune politique économique ou industrielle. La Chine se prépare en formant les Chinois dans ses universités et ses centres de recherche et les Chinois auront prochainement un pouvoir d’achat supérieur aux Européens, bien trop naïfs.
Pour en finir avec la naïveté, il faut en finir avec la règle de l’unanimité, qui anéantit toute efficacité politique. C’est ce que propose l’UDI, un peu seule !
Le Brexit qui n’en finit plus achèvera sans doute l’Union européenne dans les prochaines années sauf si la volonté de ne pas sacrifier les prochaines générations était plus forte que les égoïsmes de toute part en Europe et dans le monde.
Pour finir, le 26 mai votez et votez bien ! Il en va de notre survie parmi les pays riches. 

Hervé Morel,
Groupe centriste UDI

Le futur tramway T6 mérite un Grand débat municipal !

Le tracé du futur T6 semble déjà ficelé, avant la concertation officielle prévue du 2 mai au 14 juin ! Le souhait du maire est un passage du futur T6 sur l’avenue Barbusse puis son prolongement dans la ZAC Gratte-Ciel, avec des difficultés en direction de la Doua, compte tenu du site d’ACI. Or, l’avenue Barbusse est belle et respirante : pour être le cœur de la ville, elle n’a pas besoin d’un tramway qui l’empêcherait d’accueillir de nombreuses festivités (marché de Noël, Invites, Bons Plants…). Au contraire, nous voulons piétonniser l’avenue Barbusse et y maintenir tous les événements.
En matière de ligne forte de transports en commun, Villeurbanne a raté le coche en refusant un tramway sur la ligne du C3, alors qu’aujourd’hui, le trolleybus, même avec des couloirs dédiés, n’a pas une qualité de service à la hauteur. Pour T6, il ne faudrait pas commettre une nouvelle erreur avec un tracé « faussement » évident. Des passages plus à l’Est par exemple par les rues Verlaine, Vaillant ou Blanqui et Dr Rollet, puis Bienvenus, méritent des études approfondies et une mise en débat : ces tracés plus simples, en correspondance avec le métro Gratte-Ciel permettraient de développer des quartiers actuellement mal desservis. Nous voulons un T6 dynamisant plusieurs quartiers de Villeurbanne !
Le Sytral entérinera le projet après les élections municipales de 2020. Avant cela, faisons de la concertation un grand débat local : quel rôle pour cette ligne de transport dans le développement de la ville ? Quel tracé ? Pour qui ? L'association villeurbannaise «Déplacements citoyens» organise le 23 mai une réunion publique à 18 h 30 au Palais du Travail. L’association, l’Agora pour Villeurbanne, a organisé une consultation citoyenne avec proposition de 4 tracés pour le T6 à retrouver sur le site : http://agora-villeurbanne.org. Il ressort que le tracé sur Barbusse ne convainc pas! Participez nombreux à la concertation, pour que s’exprime enfin la parole citoyenne sur ce projet !
Pour signer la pétition, cliquez ici.

Béatrice Vessiller,
Groupe Rassemblement citoyen EELV-Front de gauche

La politique du Lotophage

Dans l’Odyssée Homère conte comment les habitants de l’île des Lotophages offrent aux compagnons d’Ulysse un fruit délicieux  dont la consommation a la propriété de faire oublier à ceux qui en mangent leur identité et la mémoire de leur patrie. Conscient du danger que représente cette défaillance de la mémoire  Ulysse oblige ses compagnons à quitter l’île.
Depuis des décennies nos élites pratiquent sans honte ni scrupule la politique du Lotophage afin d’effacer de notre mémoire collective la conscience de notre identité. On nous gave  des nourritures de l'oubli (le catéchisme du politiquement correct) pour mieux nous asservir. À Villeurbanne la municipalité socialiste en fait une spécialité qu’elle nous  sert  en entrée, en plat principal et en dessert !
Nos élites ont agi de même avec la construction européenne en la bâtissant uniquement sur des projets économiques et financiers oubliant  que  l’Europe c’est d’abord une civilisation, une culture partagée à travers des textes (l’Iliade et l’Odyssée, la Bible, la Divine Comédie, l’Eneide..) et un patrimoine commun. L’incendie de la cathédrale Notre Dame vient nous rappeler que l’Europe est chrétienne et que la France a été façonnée par son héritage cistercien et gothique. Cet héritage culturel européen fonde notre identité.
Aujourd’hui cette identité européenne est  menacée.
Cela a déjà été le cas par le passé (en 732 à Poitiers, à Vienne en 1529 et 1683.), or à présent la menace est plus redoutable car elle est double. Elle émane de l’extérieur (des vagues migratoires, le terrorisme des radicaux) et plus insidieusement de l’intérieur (le remplacement de la population, le multiculturalisme qui fragmente l’homogénéité des nations).La solution ? Elle repose sur la réappropriation et la défense de notre identité, la conscience de ce que nous ne sommes pas et de ce que nous ne devons pas devenir par respect pour nos ancêtres.

Stéphane Poncet
Groupe Rassemblement National

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