Tribunes des partis politiques - Viva n°325 (Juin-Juillet-Août 2019)
31 mai 2019Villeurbanne, carrefour de mobilités durables
Villeurbanne a la chance de bénéficier de projets structurants en termes de mobilité. Le sujet d’actualité est le prolongement Nord du Tram T6. Sur ce futur tronçon, ce sont 12 stations qui devraient voir le jour entre les Hôpitaux Est de Bron et le Campus de la Doua. Une concertation préalable a lieu du 2 mai au 14 juin sur le site internet du Sytral. Que le territoire villeurbannais soit choisi pour boucler cette « rocade » qui reliera à terme les Campus de Gerland et de la Doua est une chance !
Après l’axe Nord-Sud du T6, une transversale majeure Est-Ouest a fini de voir le jour avec la ligne C3 en site propre. Pour accueillir ces nouveaux flux, l’aménagement de la place Grandclément est à l’étude. Ainsi, cette ligne de trolleybus permet d’être une véritable artère entre le centre de Lyon et Vaulx-en-Velin.
Au-delà des aménagements structurels, la vitesse sur le périphérique a été réduite à 70km/h ce dont nous nous félicitons. Cette décision de santé publique a pour objectif de permettre aux riverains de mieux respirer et de diminuer les nuisances sonores. Le but n’est pas de gêner les habitants, comme cela a pu être dit par des opposants politiques et des associations d’usagers de la voiture, mais de se rendre à l’évidence que la réalité des villes du 21e siècle n’est plus dans le « tout voiture ». C’est aussi cet objectif de favoriser les mobilités douces que le prolongement de l’aménagement du cours Emile-Zola doit permettre.
Loin d’imposer les choix définitifs, la méthodologie retenue est d’expliquer le projet mobilité, que ce soit en matière de tracé, en termes de nuisances engendrées par les travaux, ou en termes de diminution de stationnement. Faire que la ville soit plus durable et vivable, travailler à la mixité des usages pour un meilleur déplacement des usagers, c’est ce que nous portons avec détermination au sein de l’équipe municipale.
Yann Crombecque
Groupe Socialistes et apparentés
Préserver l'humanité
On le sait tous : l'être humain est d'abord un animal social. Sa force : c'est le groupe. Or, cette solidarité salutaire, cet élément constitutif de notre humanité disparaît sous les coups de boutoir d'un individualisme outrancier conforté par un gouvernement libéral et par les firmes du big data.
Comme l'écrit la journaliste Leïla Slimani : « Les réseaux sociaux, la consommation de produits culturels sur les plateformes mondialisées, la dématérialisation des relations humaines ont achevé d'enfermer chacun dans une bulle .» « Depuis bientôt vingt ans, cet individualisme a façonné nos sociétés et il a des conséquences sociales, économiques et politiques dévastatrices. En effet, quel intérêt à lutter pour de meilleures conditions de vie, pour la justice ou pour l'égalité, si toute aventure collective est dépourvue de sens ? Pourquoi s'épuiser à changer le monde quand il suffit de se changer soi ? »
Bien sûr, on imagine le bénéficie que les politiques ultralibérales peuvent tirer de ce mantra.
A cela s'ajoute, que la spécificité du lien social contemporain se construit autour d'affinités électives de l'individu, moulinées par des algorithmes où les gens sont destinés à ne plus supporter ceux qui ne sont pas comme eux, étant de plus en plus habitués à choisir les individus avec lesquels ils entretiennent des contacts, ils auront davantage de difficultés à composer avec ceux qui ne font pas partie de leurs cercles affinitaires et se tiendront éloigner des espaces publics.
Face à ces deux risques qui menacent notre humanité, l'individualisme et l'entre-soi, nous saluons et soutenons le grand projet villeurbannais de solidarité urbaine, l'Autre soi, un projet qui allie logements, économie sociale et solidaire et culture sur la zone de l'ancien IUFM , financé à hauteur de 5 millions par la commission européenne. Il est dit que cet espace attractif pour les entreprises sera aussi être attentif envers les plus fragiles avec un financement entièrement public.
Antoinette Butet-Vallias,
Groupe Communistes et républicains
L’illusion de l’attractivité
Les grandes villes sont de plus en plus attractives. La métropole de Lyon en particulier démontre un dynamisme économique certain. Mais cette attractivité cache la relégation d’une population indigène invisible.
Phénomène révélateur, dans l’enseignement supérieur la part des étudiants issus des milieux populaires diminue depuis plusieurs années. Le diplôme, jadis considéré comme le sésame vers l’emploi et l’ascension sociale, est déprécié. Le sentiment de déclassement est d’autant plus violent que ceux qui avaient investi ces voies espéraient y acquérir la garantie d’une insertion heureuse. Dans une métropole universitaire telle que la nôtre, ce fait ne peut être considéré comme anecdotique. Il préfigure d’un déterminisme croissant dans les trajectoires des jeunes.
Chez les actifs, la part des frais fixes (logements, transports, fiscalité, nourriture, frais de santé) augmente dans les hyper centre et prend une part considérable du revenu. Les salaires stagnent mais les dépenses augmentent et les habitants de classe moyenne se précarisent (Déjà, les plus précaires sont relégués en périphérie). La relation de captivité au marché de l’emploi entretient des mécanismes pervers d’hyper-concentration et d’exclusion. Alors, de nouvelles frontières se dressent à l’intérieur de la métropole. Une balkanisation de nos territoires opposera quartiers huppés bourgeois aux quartiers populaires disqualifiés symboliquement et économiquement.
Les mobilités géographiques et professionnelles illustrent à l’intérieur de la métropole la dichotomie entre une population précaire, captive et une population agile, suffisamment dotée en ressources pour capter les opportunités du territoire. Ces interstices urbains seront demain autant de lignes de fracture si nous ne parvenons pas à repenser la commune comme l’échelle du bien commun. Des villages urbains se constitueront sur des logiques sécessionnistes :
le ghetto bourgeois contre la zone de non droit.
Jonathan Bocquet
Groupe Radicaux, Génération écologie et citoyens
Plan Local de l’Urbanisme et de l’Habitat : occasion manquée
Le PLU-H vient d’être adopté le 13 mai dernier. Ce document est donc maintenant opposable à toutes les opérations d’aménagement urbain de notre commune, et des 58 autres communes de la Métropole de Lyon.
Le maintien de bâtis patrimoniaux assurera la préservation de notre histoire commune. Sans histoire, il est illusoire d’espérer construire un avenir.
Nous déplorons toutefois le manque de prise en compte des impacts climatiques des 20 prochaines années. Lors de précédents conseils, notre groupe s’était inquiété des augmentations continuelles de température ressenties en été, et avait fait part de ses attentes de voir créer des zonages supplémentaires de parcs et jardins, de bassins afin de répondre aux besoins d’espaces de respiration pour la population.
En étudiant les documents du PLU-H, l’effort que représente la création d’espaces naturels en ville n’est équivalent qu’à 0,26% de la superficie de la ville. Soit un passage de 18 à 18,3% de la superficie de Villeurbanne. De qui se moque-t-on ? En tout cas, des habitants de Villeurbanne qui ont participé à la concertation, car 59% des contributions apportées avaient trait au défi environnemental. Ni la Métropole, ni la majorité socialiste ne les ont écoutés.
Ensuite, nous ne constatons aucune réserve foncière attribuée au futur tramway T6 Nord dont la concertation va se terminer dans les prochains jours, et ce alors que le trajet est déjà largement connu, fait déploré par les participants de la pseudo concertation du 9 mai 2019.
Pour terminer, on peut se féliciter de voir la ville accueillir de plus en plus d’habitants. Si plus de construction de logements de grande taille va dans le bon sens pour permettre aux familles villeurbannaises de rester sur notre commune, nous déplorons un manque de réserves foncières pour créer les équipements publics qui leur seront nécessaires demain. Gouverner, c’est prévoir.
Un très bel été à toutes et tous.
Jean-Wilfried Martin,
Groupe Les Républicains – Changeons Villeurbanne
Le développement durable, le climat et notre avenir
Si l’essentiel de la population en France et dans le monde a bien compris la nécessité d'économiser les ressources naturelles de notre planète pour préserver les conditions de vie des prochaines générations, l’effort à consentir pour limiter le réchauffement climatique fait encore largement débat. On peut constater que dans l’opinion publique, c’est souvent aux autres de faire des efforts. Le problème est nous sommes tous sur une même planète et que chacun doit faire des efforts.
En effet, la transition énergétique a un coût et il est vain de proclamer qu’elle créera des emplois en masse. Le développement durable créé effectivement des emplois, mais aujourd’hui, principalement dans les pays où le coût de l’énergie et surtout de l’électricité est nettement plus cher qu’en France : Allemagne, Japon … En effet dans ces pays, il est déjà rentable de fabriquer des produits pour le développement durable et ainsi de nombreuses entreprises créent des produits et donc des emplois.
Les sujets sur le développement durable sont souvent polémiques. On peut facilement trouver sur les réseaux sociaux des articles affirmant les méfaits des éoliennes, des panneaux photovoltaïques et des véhicules électriques. Souvent, ces critiques sont infondées et exploitent les difficultés de compréhension technique des sujets associés. Une réalité existe :
tous ces produits vont se développer en masse, car la Chine l’a décidé.
À notre niveau, seule une réaction forte de l’Europe pourrait permettre qu’une partie de ces produits du renouvelable soient fabriqués en Europe et créé des emplois.
L’intermittence des énergies renouvelables, signifie qu’il n’y a pas de production d’énergie photovoltaïque la nuit ni d’énergie éolienne quand il y n’a pas de vent. C’est le problème majeur pour atteindre 100 % de renouvelable. Pour la France, soit on maintient une partie d’énergie nucléaire, soit nous utilisons davantage de gaz naturel avec les importations coûteuses associées. Une autre alternative à moyen terme évoquée par le gouvernement dans les PPE est l'usage les carburants de synthèse et les biocarburants.
Hervé Morel,
Groupe centriste UDI
Villeurbanne, dans une Métropole accueillante
Villeurbanne a lancé en 2018 une réflexion sur l'accueil des migrants et a mis en place un jury citoyen, outil innovant de la démocratie participative. Formés sur le sujet grâce à des temps de travail approfondis, 26 villeurbannais accompagnés ont émis des propositions diverses, afin de faire de Villeurbanne, une ville accueillante.
Dans les propositions intéressantes, citons la création d’un lieu unique multi-services pour l'accès aux droits et à la santé, la mise en place d'un réseau de bains-douches publics mais aussi une école des langues pour l'apprentissage des langues étrangères et du français d'une part et d'accès au travail d’autre part, afin de garantir un parcours d'insertion durable sur notre territoire. Cette approche pourrait s’appuyer sur un lieu existant aux Buers, le Passage 33.
Pour favoriser la rencontre interculturelle, il est aussi proposé de favoriser le parrainage d’un enfant primo-arrivant, par un enfant déjà scolarisé. Enfin, comment penser l'accueil sans penser l'hébergement ? Nous souscrivons particulièrement à la proposition du jury de recenser des bâtiments vacants sur la ville, qu’ils soient occupés ou non, propriétés publiques ou privées, afin d’en faire des lieux d’hébergement temporaire, avec un accompagnement social associatif, sur une durée de 1 à 3 ans, selon la destination des bâtiments.
En ce sens, nous proposons que la Clinique du Tonkin, inoccupée depuis quelques mois maintenant, devienne un de ces lieux, avant le projet de promotion immobilière qui y est prévu. Cela constituerait une des solutions dignes pour les dizaines de familles et jeunes migrants qui sont aujourd’hui dans des squats ou dans leur voiture !
L’ensemble des acteurs publics, Etat, Métropole et Ville doivent renforcer sensiblement leur action conjointe, en faveur des migrants pour leur offrir avec respect et humanité, à la fois des conditions de vie décentes rapidement et leur permettre de construire leur parcours personnel.
Zémorda Khelifi,
Groupe Rassemblement citoyen EELV-Front de gauche
À quand une politique du bon sens à Villeurbanne ?
Malgré le déclin accéléré de l’idéologie socialiste l’équipe municipale poursuit sa politique visant à transformer la ville en laboratoire des idées utopistes et suicidaires de la gauche.
Pour s’en convaincre il suffit de regarder les deux derniers numéros du magazine municipal VIVA.
L’édition du mois d’avril était consacrée à légitimer la dépénalisation du cannabis. Une pure folie dont l’objectif est de dissimuler l’échec de la municipalité et le constat que la commune est devenue en 10 ans une plaque tournante du trafic de stupéfiants.
L’édition du mois de mai était consacrée à une lubie récurrente du maire : l’accueil des migrants. Un ample dossier de désinformation tentait de nous convaincre que cet accueil était possible, souhaitable et bénéfique pour la commune. En réalité Il s’agit d’une invasion du pays favorisée par des élus locaux, nationaux et européens qui devront un jour répondre de cette trahison.
Plutôt que de s’occuper de questions relevant de la politique nationale nos élus de la majorité municipale feraient mieux de s’occuper des problèmes locaux et en premier lieu de la sécurité. L’actualité du mois de mai illustre tragiquement leur impuissance : au Tonkin en pleine journée un homme de 82 ans est assassiné dans la rue par un de jeunes individus, quelques jours après à Grandclément un groupe d’adolescents déclenche une émeute et on assiste à des scènes de guérilla urbaine ! Voilà un fascisme du quotidien dont les acteurs émanent de l’immigration et sur lequel notre maire est peu loquace. Il préfère à chaque commémoration du 8 mai agiter le spectre du retour du fascisme comme si Hitler allait être décongelé ! La gauche trompe le peuple, nie la réalité et avec ses utopies mensongères est responsable de notre déclin. Pour notre part nous continuerons à mener notre combat afin de rétablir l’ordre et la sécurité et apporter du bon sens dans la gestion de la commune.
Stéphane Poncet
Groupe Rassemblement National