Tribunes des partis politiques - Viva n°330 (février 2020)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Réforme des retraites : une question de méthode et de fond

La réforme des retraites est un sujet fondamental pour l’ensemble des Français, mais le gouvernement Philippe fait preuve d’ambiguïté et donne le sentiment d’une grande impréparation. Au-delà d’une méthode de communication et de négociation défaillante, des éléments du débat doivent être clarifiés. L’âge légal, qui est l’âge théorique auquel chacun pourra partir à la retraite, restera fixé à 62 ans. L’âge pivot, aussi appelé « âge d’équilibre », est celui auquel il sera possible de partir en retraite avec une pension complète. S’il n’y a pas d’accord avec les partenaires sociaux, la loi fixera à compter du 1er janvier 2022 un âge d’équilibre à 62 ans et 4 mois. Il augmentera ensuite de 4 mois par an pour atteindre 64 ans en 2027. Aujourd’hui, le gouvernement annonce pour le retrait de la disposition de « l’âge pivot », mais rien ne dit que celle-ci ne sera pas réintroduite à l’issue des négociations. Elle aboutira à une politique antisociale en imposant un malus définitif sur les futures retraites des actifs qui partiront avant l’âge d’équilibre.
Le projet de loi prévoit également un système de calcul de retraite par points et non plus avec des trimestres validés, mais aucune garantie n’est apportée sur la valeur du point. La seule règle d’or garantie par le gouvernement est l’équilibre financier du système. Ce projet, qui n’est ni clairement présenté, ni chiffré, fera assurément beaucoup de perdants.
Les fortes mobilisations des forces sociales depuis début décembre sont la conséquence de l’impasse dans laquelle le gouvernement plonge le pays, avec une réforme dont chacun a compris qu’elle n’améliorerait pas sa vie au moment de sa retraite.  Notre système est notre bien commun, nous devons le préserver et l’améliorer, notamment en revalorisant le minimum vieillesse, en prenant en compte de la pénibilité au travail et en créant des dispositions particulières pour les femmes.
Groupe Socialistes et apparentés

 

Une résolution citoyenne pour Villeurbanne en 2020

Pour cette nouvelle année qui s’annonce les Français semblent davantage souhaiter s’investir dans leur bien être personnel et non plus professionnel. En effet 63 % des personnes interrogées sur plus  de 4,5 millions de Français (sondage de l’agence Qapa) envisagent de passer plus de temps avec leurs proches et de se consacrer plus encore aux loisirs. Il semblerait donc que le leitmotiv de nos aspirations ne soit plus travailler plus pour gagner plus et travailler plus longtemps pour gagner autant voire moins. Seuls 20 % des sondés déclarent avoir comme objectif principal d’augmenter son salaire notamment chez les hommes. Des objectifs que nous pouvons tous partager pour notre épanouissement individuel. Mais dans quelle société voulons-nous nous épanouir demain ?
On parle souvent de la crise morale de notre temps, de perte de repères ou de perte de sens, cela sous-entend qu’il faudrait retrouver les repères perdus, mais de notre point de vue, il ne s’agit pas de retrouver mais d’inventer un autre modèle de société plus solidaire, plus démocratique pour faire face aux défis des décennies à venir. La démocratie n’est pas un consensus mais une organisation pacifique qui permet de gérer nos désaccords.
Si au niveau national la démocratie participative peine à s’installer, de nombreuses communes dont Villeurbanne mènent depuis une dizaine d’années des expérimentations. En 2019, les Villeurbannais ont été consultés sur des questions de société, des conseils de quartier recueillent des doléances, un jury citoyen a travaillé plusieurs mois et a élaboré 14 propositions sur la mission d’accueil des migrants, plus de 700 associations animent la vie locale.
La citoyenneté ne se définit pas uniquement d’un point de vue juridique mais comme une participation à la vie de la cité où la solidarité s’impose pour ne pas être de simples individus juxtaposés, parqués sur un territoire mais les acteurs d’un nouvel humanisme mobilisateur.
Groupe Communistes et républicains

 

Pale Blue Dot

Plutôt qu’une tribune politique, voici le commentaire poétique de l’astronome C. Sagan à propos d’une photo de la Terre prise par la sonde Voyager1.
« Regardez ce petit point bleu pâle. Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, ou dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d'idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et les paysans, tous les jeunes couples d'amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d'espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l'histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.
La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique. Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d'une fraction d'un point. Songez aux cruautés sans fin imposées par les habitants d'un recoin de ce pixel sur d'indistincts habitants d'un autre recoin. Comme ils peinent à s'entendre, comme ils sont prompts à s'entretuer, comme leurs haines sont ferventes. Nos postures, notre propre importance imaginée, l'illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l'univers, sont mis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité, dans toute cette immensité, il n'y a aucun signe qu'une aide viendra d'ailleurs nous sauver de nous-mêmes » (Pale Blue Dot : A Vision of the Human Future in Space, New York, États-Unis, Random House USA, 1994) A méditer.
Groupe Radical Génération Ecologie et Citoyens

 

Réforme des retraites ou la réforme impossible

La réforme des retraites a été douloureuse presque partout en Europe. C’est une régression sociale de repousser l’âge de départ à la retraite. C’est toutefois une conséquence inéluctable de l’augmentation de l’espérance de vie. Si un tassement s’observe, l’espérance de vie va continuer à augmenter dans les années futures. Une réforme du financement des retraites est donc indispensable.
Deux principaux systèmes de retraites existent dans le monde : la retraite par répartition en vigueur en France et la retraite par capitalisation, optionnelle en France. La retraite par capitalisation n’est pas abordée en France, car les syndicats y sont pour l’essentiel hostiles. Cela provient sans doute du mot capitalisation qui rappelle trop le capitalisme. Pourtant, la retraite par capitalisation est plus efficace au niveau du rendement financier.
Les penseurs du siècle des Lumières pourraient s’écrier « les syndicats ont perdu la raison » ! Ces penseurs ont lutté contre obscurantisme et l’ignorance. Si les Français sont timidement favorables à la retraite par capitalisation, ils s’opposent majoritairement à la réforme et à l’âge pivot.
Le déséquilibre de notre système de retraite vient de l’augmentation de l’espérance de vie, aussi il est raisonnable que la réforme ait une mesure sur l’âge de départ à la retraite. L’âge pivot était une solution même si elle semblait complexe. Sans mesure d’équilibre sur l’âge de départ à la retraite, nos caisses de retraite vont continuer à endetter l’État, alors que la dette publique de la France vient de dépasser les 100 % du PIB. Les Français ont la mémoire courte. La crise de la dette grecque a commencé en 2008 avec une dette en Grèce de 108 % du PIB. L’envolée des taux d’intérêt a abouti à une dette culminant à 183 %. Les mesures d’austérité ont été épouvantables avec plus 40 % de baisse sur les pensions de retraite et les salaires des fonctionnaires. Aujourd’hui, la Grèce commence à sortir la tête de l’eau avec environ 6 % de diminution par an de la dette.
Hervé Morel, Groupe centriste UDI

 

Hier l’Amazonie, aujourd’hui l’Australie, et demain ?

L’été dernier, les milliers de feux qui ont dévastés des milliers d’hectares dans la forêt Amazonienne ont mis à mal une grande partie de la biodiversité et du poumon vert de notre planète.
Aujourd’hui, les feux en Australie, sont sans précédent par leur gravité : 25 personnes décédées plus de 100.000 évacuées, 1 milliard d’animaux tués, près de 8 millions d’hectares partis en fumée. Nos yeux sont tournés vers l’autre bout du monde, mais nos forêts seront inévitablement concernées, preuve en est que la saison des feux s’est étendue et les périodes sèches sont désormais en France, bien plus longues et s’étendent sur 5 mois. Dans un récent rapport parlementaire, un sénateur nous alerte notamment : « Si nous n’anticipons pas ces nouvelles menaces, nous risquons d’être confrontés à des mégafeux que nous ne réussirons pas à éteindre, analyse-t-il. Le réchauffement climatique est un grand défi pour la lutte contre les incendies. »
Les températures estivales dépassent à présent régulièrement les 40 degrés à Villeurbanne. Les vagues de chaleur ne vont plus nous lâcher, il faut s’y adapter dès à présent. Avec 1 degré de réchauffement global actuel depuis 100 ans, si rien n’est fait, la hausse mondiale des températures pourrait atteindre 7°C à la fin du siècle, comme ont alerté les spécialistes lors de la COP 25 qui, hélas, s’est soldée par un échec.
Qu’attendons-nous pour réagir ? Le réchauffement climatique n’est plus l’affaire du siècle prochain. Il est à nos portes et commence à rendre notre planète hostile à la présence humaine.
Il faut agir et agir vite. Nous n’avons plus le temps ni l’envie de regarder notre maison bruler. D’une part, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre en réduisant notre dépendance au pétrole.
D’autre part, il faut activer tous les leviers possibles à l’échelle locale pour mieux résister aux canicules. Nos concitoyens ont besoin de nature en ville, et la ville polluée, bitumée, trop chaude, a besoin d’être végétalisée fortement et désimperméabilisée, pour être rafraichie et assainie, et rester vivable !
Zémorda Khelifi, Groupe Rassemblement citoyen EELV-FDG

 

Fin de règne socialiste affligeant

Noël se fête chaque année depuis toujours dans l'allégresse et la joie, le bonheur familial et l'espérance de paix dans le monde ; en tous cas dans notre monde civilisé.
A Grand'clément, c'était plutôt le western. Les diligences remplacées par des berlines puissantes que ni vous ni moi ne pouvons-nous offrir ... Les pétards n'ont pas fait défaut, tirés par des révolvers, un simple détail, histoire de chipoter ..... mais faut-il encore en être surpris ? Tout au long de ce mandat, la politique sécuritaire du maire et de son équipe a été archi nulle, impuissante, insuffisante et de toute façon inefficace.
Quand une habitante des Buers, lors d'une récente réunion publique, s'adressant à JP Bret, lui demande : "que comptez-vous faire pour faire cesser la délinquance et l'insécurité dans notre quartier ?" JP Bret répondra au nombreux public présent : "je ne connais pas la réponse" (sic) et je suis certaine qu'il était sincère tellement cette question échappe à son contrôle.
Comme je l'ai dit au dernier conseil municipal de décembre, jamais nous n'aurions pu imaginer, au commencement de ce mandat en 2014, une telle dégringolade des socialistes dont l'empreinte politique remonte quand même si loin au siècle dernier ! Cette débandade d'une grande partie de ses adjoints pour rejoindre Macron ou s'enfuir ailleurs, est jugée totalement indécente par bon nombre de Villeurbannais rencontrés quotidiennement. A leur décharge, on dira qu'ils ont probablement compris bien plus tôt que la vieille garde que leur politique ringarde n'a plus vocation à servir la nouvelle population d'aujourd'hui.
Quant à moi qui croyais avoir vécu presque l'essentiel de ce qu'on peut rencontrer comme situation loufoque ou rocambolesque, j'ai cru m'étrangler lorsque P. Kabalo investi par LREM et pourtant encore premier adjoint du maire (mais déjà l'adversaire politique de son candidat PS) se paye le luxe de voter favorablement le prochain budget de la ville pourtant concocté pour les socialistes .... Pourvu que je me réveille vite ! Faites comme moi, priez !
Michèle Morel, Groupe Rassemblement national

À l'heure où nous bouclons ce magazine,
la tribune du Groupe Les Républicains-Changeons Villeurbanne ne nous est pas parvenue.

 

 

 

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