Tribunes des partis politiques - Viva n°331 (mars 2020)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Un long chemin vers l’égalité

Comme chaque année, au mois de mars, le 8 sera la journée internationale des droits des femmes. En dépit de certains progrès, réels depuis près d’un demi-siècle dans notre pays, et parfois plus récents ailleurs, la communauté internationale s’accorde à reconnaître que la situation de la plupart des femmes et des filles dans le monde évolue trop lentement. Le mois dernier, le Parlement européen a exigé de la Commission une stratégie d’égalité entre les hommes et les femmes qui comprenne des mesures pour éradiquer les mutilations sexuelles féminines, qui touchent 200 millions de femmes et de filles dans le monde.
Aucun pays n’est en mesure, à ce jour, d’affirmer avoir atteint l’égalité des sexes. Dans notre ville, si les actions sont nombreuses, si les associations effectuent un travail de qualité, beaucoup trop de situations de violence physique, de harcèlement, de discrimination, sont encore à déplorer. Les colleuses féministes de l’agglomération lyonnaise l’ont rappelé ces derniers mois, prenant le relais des médias qui ont imprimé dans l’espace un bien triste néologisme :
« féminicide ». De façon plus positive, rappelons que les femmes font la vie de notre collectivité, bien au-delà des secteurs qui leur étaient dévolus, comme l’éducation et l’enfance. Ainsi, elles représentent les 2/3 des agents municipaux ; le temps partiel et le nombre d’heures supplémentaires inférieur à celui des hommes expliquent l’écart de la rémunération moyenne nette entre les travailleurs de chaque sexe (12,3% en 2018). La féminisation des noms de rues et des bâtiments municipaux participe symboliquement à inscrire dans l’histoire les « grandes femmes ». L’égalité femme-homme est devenue un axe incontournable des politiques publiques. Elle doit devenir un fait « normal » pour forger la société de la seconde moitié de notre siècle.

Groupe Socialistes et apparentés

Gloire et Honneur aux Grévistes !

Cela fait maintenant plus de 3 mois que femmes, hommes, simples salariés de la fonction publique ou d’entreprises privées, retraités, conducteurs de trains, blouses blanches, gilets jaunes et autres enseignants, sont en lutte pour préserver notre bien commun, notre sécurité sociale : notre système de retraites par répartition. Comment ne pas leur rendre un vibrant hommage alors que se lance dans leurs pas, la bataille parlementaire avec ses 41000 amendements posés par le PCF et la FI, pour préserver ce qui a fait ses preuves durant plus de 70 ans ?
Emanation de la Résistance, le programme du CNR avait permis la création des retraites basées sur un principe simple : « Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. ». Ainsi tous participent au financement d’un revenu sociabilisé pour nos anciens par les cotisations sociales.
C’est à cette masse d’argent, de plus de 320Mds€, que le gouvernement Macaroniste s’attaque pour le mettre entre les mains de la finances et des assurances en vue de juteux bénéfices pour les plus riches. Certes, il dément toute implication des assurances et la légion d’honneur à Jean-François Cirelli, PDG France de BlackRock, ne serait que pur hasard du calendrier, ainsi que la démission de Jean-Paul Delevoye pris la main dans le sac de conflit d’intérêts. De qui se moque-t-on ?
Le système par point est le soubassement d’un projet plus vaste qui permettra demain aux assurances, de s’échanger les salariés, futurs retraités, comme on change aujourd’hui de banque. C’est la mise en concurrence des retraites ! Ce système existe déjà, aux Etats-Unis qui a vu en 2008 plusieurs centaines de milliers de retraités jetés à la rue. Il existe aussi au Chili, laboratoire du néo-libéralisme, où la jeunesse est en lutte, entre autre aussi, pour sortir des AFP (Administrations des fonds de pension) obligatoires qui reversent des retraites de misères, mais qui font des profits indécents.
Alors oui, les Grévistes ont mille fois raison de lutter pour que ce projet soit définitivement retiré. Ils sont les héritiers modernes des résistants et comme écrit sur le fronton du TNP "Sauvons les Retraites", Tous Ensemble !

Groupe Communistes et républicains

Aux anciens et aux prochains élus

Loin de l’image véhiculée dans l’imaginaire populaire, loin du faste et des « ors de la république » mis en scène à la télévision, un mandat local n’est jamais autrement récompensé que par la satisfaction de défendre ses convictions et de travailler à l’intérêt général. Loin des affres et des turpitudes qui font les unes des journaux et alimentent les discussions de la machine à café, la politique, ce sont d’abord des débats sincères, des confrontations d’idées à la recherche des meilleures solutions pour tous. Cela exige énergie et sacrifice.
La plupart des élus de l’assemblée municipale laisseront leur siège à d’autres le mois prochain. Qu’ils aient volontairement quitté l’arène électorale ou que l’expression de la démocratie ne leur ait pas été favorable, nous voulons leur rendre hommage.  En particulier, aux élus de l’opposition, dont le rôle ingrat est essentiel à la vie démocratique. S’ils n’ont pas la satisfaction d’avoir mené des projets, qu’ils soient convaincus d’avoir toujours contribué à leur enrichissement.
Collègues de la majorité ou de l’opposition, nous les saluons toutes et tous, quel que soit leurs partis, leurs idées et les positions qu’ils ont occupées.  
Nous savons qu’aucun d’eux n’abandonnera le combat politique et qu’ils réinventeront leur engagement sans doute sous d’autres formes, professionnelles, associatives ou tout simplement qu’il perdurera dans leurs actions du quotidien.
Nous appelons les citoyens à refuser le règne de la rumeur, de l’opprobre, à ne pas céder aux sirènes du « tous pourris », à ne pas accepter non plus que « tous les coups soient permis ». A défaut de reconnaissance, qu’ils offrent aux prochains élus leur confiance sinon dans leur programme, au moins dans leur sincérité.
Nous saluons enfin les services de la ville qui, mandature après mandature, assurent la continuité du service public, et accompagneront les futurs élus aussi bien que les précédents.
Groupe Radical Génération Ecologie et Citoyens

Le 100 % bio : la fausse bonne idée

Il existe un débat pour savoir qui est le plus vertueux : un produit bio ou un produit issu d’un circuit court. Pour la santé, clairement un produit bio n’utilise pas de pesticide de synthèse et c’est un atout certain.
Pour pouvoir répondre à ce débat, des scientifiques se sont lancés sur l’analyse sur cycle de vie des produits bio. Certaines études montrent que les produits bio, ramenés au kilogramme, peuvent être moins bons sur le plan environnemental que des produits plus classiques. Il faut reconnaître toutefois que ces études, toutes récentes, apportent plus de questions que de réponses.
De par ailleurs, on peut se poser la question de l’intérêt environnemental des circuits courts. L’ADEME répond que l’on n’est pas toujours gagnant. La logistique doit être très bien contrôlée notamment le transport et l’emballage. Toutefois, en prenant justement des précautions sur ces aspects logistiques, les produits issus des circuits courts peuvent être très vertueux.
Pourtant, sur le plan plus politique, le bio est plus cher, car les rendements de production sont plus faibles alors que le circuit court élimine des intermédiaires et permet une meilleure maîtrise des coûts. Enfin, pour une ville comme Villeurbanne, trouver un agriculteur bio capable de fournir les 8000 couverts n’est pas chose simple. Aujourd’hui, la concurrence est rude et 31 % des produits bio sont importés. En effet, le coût du travail est trop élevé en France, même si de nombreux agriculteurs peinent à vivre de leur travail. L’Europe interdit progressivement, les pesticides de synthèse et ainsi la différence entre bio et circuit court va s’estomper, sur le plan de la santé.
La loi Egalim impose qu’en 2022, les cantines publiques doivent compter 50 % de produits bio, locaux ou écologiques, dont au moins 20 % de produits biologiques. Cette même loi, va aider les agriculteurs à migrer vers le bio et va créer une demande bio conséquente rendant cette fois possible l’achat pour les 8000 couverts des cantines de Villeurbanne.
Groupe centriste UDI

Une vision écologiste et solidaire pour Villeurbanne

Depuis six années, nous intervenons dès que possible dans le débat public, les conseils municipaux, la presse et différentes manifestations, afin de faire entendre la voix de l’écologie et des solidarités.
Faisons justement un détour par ces six dernières années. Nous avons porté haut les besoins de nature en ville pour créer des îlots de fraicheur urbains, les besoins en transports en commun et modes doux pour lutter contre la pollution de l’air. Nous avons porté les demandes des parents pour plus de bio et de local dans la restauration collective. Plus de solidarités, de liens entre les quartiers et entre les générations ont également été notre cheval de bataille. Nous avons été force de propositions pour l’organisation des rythmes scolaires et avons défendu plus de services publics sur tout le territoire villeurbannais.
Nous avons défendu durant six ans les enjeux environnementaux et de solidarité. Il est de notre responsabilité d’engager les transitions nécessaires. Il est de notre responsabilité de nous préparer aux changements à venir, d’adapter notre cadre de vie, notre environnement. Cette nécessaire transition apportera une meilleure qualité de vie à toutes et tous : la transition est une nécessité et une question de justice sociale sans laquelle il n'y a pas d'écologie.
Toujours à votre écoute, nous avons été des relais de nombreuses demandes d’associations, collectifs et habitants et avons souhaité apporter, avec pragmatisme et de manière constructive, une vision écologiste et solidaire aux projets de notre ville.
Groupe Rassemblement citoyen EELV-FDG


À l'heure où nous bouclons ce magazine, la tribune du groupe Les Républicains-Changeons Villeurbanne et  celle du groupe Rassemblement national ne nous sont pas parvenues.

 

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