Tribunes des partis politiques - Viva n°332 (avril 2020)

Note de la rédaction : ces textes sont des tribunes libres, émanant des groupes politiques et publiées sous leur responsabilité. Nous les publions dans Viva et Viva Interactif, in extenso.

Une unité nationale nécessaire face au Coronavirus 19

La situation sanitaire de notre pays doit guider l'ensemble de nos décisions, reléguant toute autre considération au second plan. Dans le combat face au Covid-19, personne ne doit manquer. L’unité nationale est nécessaire. Les socialistes ont répondu présents à cette exigence dès le début de la crise.
Aujourd’hui, nos pensées vont aux malades et aux familles endeuillées.
Nous pensons aux personnels de santé mobilisés pour endiguer la maladie. Nous pensons à l’ensemble des salariés qui, par leur activité, contribuent au maintien de services indispensables pour la population. Nous devons tout faire pour les soulager et d’abord les protéger. Il est nécessaire de réquisitionner toutes les industries qui peuvent fabriquer des masques, des tests de dépistage, des respirateurs, du gel hydroalcoolique afin d’équiper celles et ceux qui sont en 1ère ligne face à la maladie.
Actuellement, le confinement est l’unique solution pour endiguer la contagion. Dans cette crise inédite dans notre histoire contemporaine, il faut également soutenir les entreprises pour ne pas ajouter une crise sociale à la crise sanitaire. La solidarité nécessite également de ne pas oublier les personnes sans-abri, les travailleurs pauvres, les personnes isolées et de soutenir les associations qui leur viennent en aide.
Dans cette épreuve, l’unité et la solidarité nationale sont des impératifs. Chacun d'entre nous a sa part de responsabilité dans la victoire contre le virus. Nous devons collectivement appliquer et faire appliquer strictement les mesures sanitaires pour freiner la propagation du virus.
Groupe Socialistes et apparentés

Les jours d’après le COVID-19

À l'heure où ces lignes sont écrites, la pandémie du Coronavirus bat son plein obligeant la plupart d'entre nous à vivre confinés quand le personnel soignant fait courageusement front contre l'épidémie, et que les salariés des secteurs stratégiques de l'économie sont mobilisés pour assurer les besoins vitaux de la population. Usant d'une rhétorique guerrière, Emmanuel Macron a exhorté les Français à une sorte "d'Union sacrée" pour relever cet immense défi sanitaire, économique et social. Le tout en évoquant  des "décisions de rupture" qui devront être prises "quoi qu'il en coûte", précisant "qu'il nous faudra, demain, tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour", ajoutant que "ce que révèle cette pandémie, c'est qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché". Un discours complètement à rebours de la politique néolibérale menée jusque-là, conduisant à la casse programmée des Services publics au nom de la sacro-sainte logique comptable et financière sur laquelle il faudrait revenir aujourd'hui devant la catastrophe annoncée... Dont acte, il n'est jamais trop tard pour bien faire !  Et, il faudra vraiment le faire. Des spécialistes nous prédisent que ce type de crise sanitaire pourrait bien être appelée à se renouveler, tout comme les crises financières du type de celle de 2008, sans oublier les catastrophes naturelles liées au changement climatique. Nous sommes donc à l'heure des choix et ne pouvons plus nous contenter de nous payer de mots lorsqu'il s'agit d'affronter la tempête (sanitaire, économique, sociale ou climatique) et ensuite faire la politique de l'autruche comme si de rien n'était en pensant que ce n'était qu'une crise passagère. De fait, nous sommes devant une crise systémique, nous obligeant cette fois à un renversement complet du "logiciel" ultralibéral pour espérer construire une alternative crédible à un système capitaliste prédateur, exploiteur, et destructeur de l'équilibre écologique de la planète. Pour notre part, ce sera notre feuille de route de cette mandature pour construire une véritable transition démocratique, sociale et écologique où l'Humain et la planète d'abord primeront sur toute autre considération.
Groupe Communistes et républicains

Le héros, le virus et l’Etat

A 20h, nous applaudissons la communauté hospitalière : médecins, infirmiers, ambulanciers, laborantins, techniciens de surfaces, etc. qui toutes et tous concourent à l’accueil et au traitement des malades. Ils sont en première ligne dans le combat contre l’épidémie. Si l’hommage est mérité, il ne faut pas qu’il reste une simple rétribution symbolique.
Nous ne voulons pas de héros. Le recours à la figure héroïque camoufle la responsabilité du politique. Les gestes extraordinaires de ces hommes et de ces femmes compensent le dysfonctionnement ordinaire de l’Etat (dont le premier devoir est de protéger la population). Nos services de santé n’ont pas besoin de héros. Ils ont besoin de moyens. De personnels, de lits, de masques, de blouses, de gants, de gels. Ces besoins matériels sont concrets.
Au-delà du corps médical, ce sont tous les secteurs du service public sont sur le pont. De la récolte des déchets à la sécurité, des urgences administratives au souci de la continuité pédagogique, le corps des fonctionnaires, si décrié, démontre aujourd’hui, si besoin était, son caractère essentiel. Leur vocation : servir la nation.
Pensons également aux salariés du secteur privé qui continuent de travailler, parfois aux dépens des précautions sanitaires élémentaires ou qui télé-travaillent dans des conditions particulièrement inconfortables. Volontaires ou réquisitionnés, ils prennent aussi des risques, pour que la vie continue tant bien que mal malgré le confinement.
Enfin, saluons la créativité de ceux qui subliment le confinement et en font une occasion de tisser de nouveaux liens. Plutôt que de regretter les quelques comportements égoïstes ou inconscients, nous souhaitons rendre hommage aux élans de solidarité, de responsabilité et de partage.
Devant cette crise sanitaire sans précédents, nous n’avons aucune leçon à donner. Par contre, nous aurons des leçons à tirer pour mieux faire face les prochaines fois..
Groupe Radical Génération Ecologie et Citoyens

Covid-19 et développement durable

La pandémie de covid-19 restera un événement majeur de ce siècle. Certes, la mortalité restera très inférieure à celle de la peste noire ou plus récemment de la grippe espagnole.
L’assainissement et les médicaments ont largement repoussé ces risques, mais les mutations des virus et bactéries trouvent toujours de nouvelles solutions agressives et donc de nouvelles pandémies se déclarent.
Le développement économique a permis jusqu’ici de combattre ces fléaux par des recherches et des équipements de pointe et régulièrement de nouveaux médicaments. Tout cela a un coût inclus dans la recherche et le développement en général et a permis le prolongement de l’espérance de vie de 40 ans au 18e siècle à plus de 80 ans aujourd’hui.
La pandémie et le confinement instauré ont réduit la pollution presque mécaniquement. Cette même pandémie met aussi à genoux l’économie mondiale. Quel changement géopolitique devra se produire à l’issue de la crise ?
C’est en effet l’occasion d’un sursaut par exemple de l’Europe. Notre futur doit être durable, car nous ne pouvons plus consommer plus que ce que la planète nous fournit. Nous avons toutefois besoin d’un développement pour que l’on soit capable d’encaisser les prochaines crises notamment par une activité de recherche et développement conséquente.
Le pacte vert (Green Deal) est une condition nécessaire. Si la population a en général bien compris la nécessité de ne pas consommer plus que ce la planète nous fournit, en France, le message que nous ne devons pas consommer plus que ce que nous gagnions a manifestement du mal à passer. Cela doit être pourtant une partie intégrante du développement durable. Les réformes économiques en France sont indispensables pour ne pas se faire dépasser par le reste de l’Europe et surtout par la Chine.
Pour conclure, l’Europe vient de décider d’ouvrir la planche à billets pour passer ce cap difficile. Nous ne pouvons que souhaiter qu’elle le fasse aussi pour investir dans notre avenir durable : mobilité et habitat durables et ville intelligente.
Hervé Morel,
Groupe centriste UDI

Crise sanitaire et crise environnementale : deux défis pour un même combat

La crise sanitaire que subit le monde entier questionne l'ultra mondialisation de nos sociétés contemporaines et le manque de proximité dans nos échanges. C’est aussi notre modèle de développement qui est en cause : des scientifiques commencent à montrer que la destruction des écosystèmes oblige des animaux sauvages privés de leur habitat naturel à se déplacer vers les agglomérations et vers les élevages d’animaux pour l’alimentation humaine, ce qui contribue à la transmission de nouveaux virus à l’homme, virus à fort impact sur la santé humaine.
Une deuxième crise également mondialisée et également cruciale se joue depuis plusieurs années et détruit aussi notre monde : la crise environnementale et sociale. Ces deux crises appellent toutes deux à un changement structurel de nos sociétés. Elles questionnent la mondialisation à outrance, les politiques publiques qui ont fragilisé les systèmes de santé et notre environnement. Elles appellent également à des valeurs communes :
la solidarité, l'anticipation, la prévention, la main tendue aux plus fragiles et surtout le retour au local, au temps lent.
«Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché», nous dit le président de la République. Oui, la santé n'a pas de prix et ne doit pas être dictée par des seuls enjeux financiers, comme d'autres biens et services (le climat, la biodiversité, l'eau, l'éducation, le logement...)
Quand le profit est au-dessus de ce qui fait l'essence de la vie - être en bonne santé dans un environnement sain-, le monde marche sur la tête et atteint ses propres limites.
L'urgence sanitaire pointe des dysfonctionnements profonds de nos sociétés. Pour l’instant, il s’agit de sortir de cette crise, en améliorant la protection de toutes celles et ceux qui continuent à travailler pour nous et nous les en remercions vivement (soignants, routiers, caissiers, auxiliaires de vie, pompiers, policiers...). Ensuite, au-delà des enseignements à tirer de cette pandémie, nous aurons à mettre en œuvre des politiques volontaristes et immédiates pour faire face à l’urgence climatique et sociale.
Groupe Rassemblement citoyen EELV-FDG

 

A l’heure où vous lirez ces lignes nous serons tous confinés chez nous afin d’éviter la propagation d’une pandémie qui est parvenue à vider nos rues du trafic routier  de  façon plus efficace que des élus écologistes.
Ce n’est pas la première pandémie que connait l’humanité, Il suffit de se remémorer la peste noire et plus près de nous la grippe espagnole ou le communisme.
De ce malheur nous devrions tirer plusieurs leçons.
La première est que dans un monde globalisé où les biens et les personnes circulent en un flux continu la capacité à contrôler nos frontières s’avère à vitale pour la santé publique.
Il est d’ailleurs stupéfiant de constater que ceux qui refusaient hier encore cette mesure nous imposent depuis le 16 mars un confinement proche du couvre-feu afin de réduire les risques de propagation du virus. A titre préventif le verrouillage de nos frontières aurait dû être appliqué.
La seconde est de constater l’éternel aveuglement de nos dirigeants.
Le gouvernement a tardé à réagir alors qu’il avait connaissance des dégâts occasionnés par cette pandémie en Chine et en Italie.
A présent le chef de l’Etat veut faire la guerre au virus.
Nous avons l’impression de combattre ce virus comme nos généraux combattaient autrefois l’Allemagne, sans anticipation, sans stratégie et avec un déficit de moyens.
Enfin cette pandémie révèle  les fractures de notre société.
Ainsi lorsque des journalistes interrogent la porte-parole du gouvernement sur le fait que le confinement n’est guère suivi dans certains quartiers « sensibles » elle refuse de répondre afin de ne pas stigmatiser des populations !
Nous vivons dans un monde où ce qui semblait invraisemblable peut arriver.
A l’issue du premier tour des élections municipales nous constatons que c’est une majorité socialiste teintée rouge-vert qui dirigera la ville avec pour unique opposition …des élus socialistes passés chez LREM ! De quoi nous faire tousser durant 6 ans !
Stéphane Poncet,
Groupe Rassemblement national

À l'heure où nous bouclons ce magazine,
la tribune du groupe Les Républicains-Changeons Villeurbanne ne nous est pas parvenue.

 

 

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