Tribunes des partis politiques - Viva n°336 (octobre 2020)
1 octobre 2020Territoire zéro chômeur de longue durée : un dispositif à amplifier
Depuis 3 ans, Saint-Jean fait partie des dix quartiers de l’expérimentation « Territoire zéro chômeur » visant à réduire le chômage de longue durée. Le dispositif est en partie financé par une réorientation des indemnités de chômage vers une entreprise « à but d’emploi » qui embauche des personnes privées d’emploi. 70 habitants de Saint Jean ont ainsi été recrutés en CDI à temps complet
ou à temps partiel, après en moyenne 4 ans sans emploi. Pour les salariés comme pour l’entreprise « Emerjean », quatre défis spécifiques sont à relever :
- les salariés sont recrutés sans aucune sélection ;
- l’entreprise part des compétences de la personne pour adapter son activité ;
- les activités ne doivent pas concurrencer d’autres entreprises du quartier ;
- les collègues de travail sont aussi des voisins,
ce qui peut influer sur les relations professionnelles.
Emerjean a composé avec ces contraintes et a développé des activités pour la transition écologique et solidaire : lavage de couches réutilisables, conciergerie solidaire, agriculture urbaine, vente de produits en vrac, nettoyage de masques…
Une proposition de loi est soumise au Parlement pour augmenter le nombre de territoires au niveau national. Nous souhaitons élargir ce dispositif à d’autres quartiers de Villeurbanne et de la Métropole. Mais sans la loi, l’expérimentation prendrait fin en 2021. A l’heure où la crise économique succède à la crise sanitaire, la montée du chômage rendra l’accès à l’emploi de plus en plus difficile, notamment pour les populations précaires. Sans être la seule solution au chômage, « Territoire zéro chômeur de longue durée » est un modèle vertueux : réduction des inégalités d’accès à l’emploi, relocalisation d’activités, expérience et reprise de confiance en soi, services correspondant aux besoins du territoire…. Ville et Métropole souhaitent être exemplaires sur ces sujets. Encore faut-il que le gouvernement accepte de prolonger et d’étendre le dispositif, pour agir avec les collectivités volontaires.
Paul Campy
Groupe Les écologistes
La tranquillité : un droit et une priorité politique
Depuis le début du mandat, en juillet, les élus de notre groupe apportent une vigilance particulière aux remontées des Villeurbannais sur les questions de tranquillité publique.
Pour notre groupe, celle-ci est un droit incontestable de la population. Pour apporter des réponses pertinentes, il convient d’aborder la question avec raison et sans démagogie. Faire croire que les problèmes liés aux trafics, notamment de stupéfiants, qui génèrent toute une série d’incivilités (occupation des espaces, dégradations, rodéos…) pourront être solutionnés par des déclarations péremptoires serait mentir aux Villeurbannais. Sur ce sujet, comme bien d’autres, les élus de notre groupe souhaitent adopter une méthode basée sur la coopération avec les acteurs et la concertation étroite avec les habitants. Dès le mois de juillet, le maire de Villeurbanne et les adjoints concernés par ces questions ont eu des rencontres avec le Préfet, le Procureur de la République et les représentants de la Police nationale pour demander des moyens et élaborer avec les services de l’Etat des réponses adaptées. Notre groupe se félicite d’ailleurs des opérations de police mises en place sur le territoire de Villeurbanne et de la préparation à venir du nouveau Contrat Local de Sécurité. Il est essentiel d’associer les habitants au suivi de la politique de prévention et de tranquillité publique sur Villeurbanne. Le vécu des habitants ne peut être éludé, d’autant que ces derniers peuvent proposer des solutions. Notre groupe soutient une politique réaliste fondée sur un équilibre nécessaire entre les
3 piliers que sont la Prévention, la Répression et la Réparation. Nous souhaitons une ville sûre car tout Villeurbannais a droit à la sécurité et nous ne pouvons accepter des zones de non-droit. Il n'y a pas de choix entre la liberté et la sécurité. Il n'y a pas de liberté possible sans la sécurité.
Groupe Socialistes et citoyen.ne.s villeurbannais.e.s
Une rentrée presque parfaite !
Le groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
souhaite une bonne rentrée scolaire aux enfants, enseignants et personnels de Villeurbanne. Nous sommes heureux de voir les enfants retourner à l’école, malgré les conditions difficiles liées à l’épidémie du Covid-19 et nous remercions l’ensemble du personnel qui se mobilise chaque jour pour garantir les meilleures conditions d’apprentissage et d’instruction à nos enfants.
L’éducation est un droit fondamental et nous défendons une école qui permet l’émancipation individuelle et collective dans l’objectif d’éduquer des consciences libres et autonomes. Malheureusement, tous les enfants n’ont pas eu la chance de connaître la rentrée. Comme chaque année, des milliers d’enfants en situation de handicap restent exclus de l’école du fait du manque de moyen mis en œuvre pour pouvoir les accueillir. Résultat, soit les enfants sont complétement déscolarisés, soit ils sont scolarisés à temps partiel, quelques heures par semaine, ce qui ne constitue pas une réponse satisfaisante.
Aujourd’hui, les délais pour obtenir une place en Institut Médico-éducatif (IME) se comptent en année… L’école à la maison n’était pas une solution simple à gérer pour les familles, mais elle l’est encore moins pour celles avec des enfants en situation de handicap, qui vivent en quelque sorte un confinement depuis de nombreuses années. Nous devons collectivement faire plus pour soutenir leurs aidants dans leur combat et éviter que leurs enfants soient exclus et en rupture totale avec le reste de la société. Les mesures à prendre dépassent largement la ville de Villeurbanne mais nous pouvons agir localement pour, par exemple, sensibiliser au handicap à l’école, garantir une continuité d’accueil entre les temps scolaires et les temps d’accueil de loisirs des élèves handicapés, former le personnel éducatif aux spécificités des élèves handicapés, adapter l’environnement scolaire afin d’offrir les meilleures conditions d’accueil aux enfants handicapés.
Groupe Villeurbanne Insoumise Ensemble !
7 élections en 3 ans !
Depuis 2019 et jusqu’en 2022, rarement un calendrier électoral n’aura été aussi dense.
Pour Génération•s cette série d’élections est une opportunité pour sortir du modèle de développement productiviste qui voudrait nous faire croire qu’une croissance infinie est possible dans un monde fini. Ce changement de modèle passe pour nous par une triple ambition :
• écologique qui place l’humain dans un autre rapport à la nature à laquelle il appartient, qu’il protège et dont il prend soin pour la préservation des équilibres et des ressources, de la biodiversité, du climat, et plus largement du vivant. Il en va du bien-être et de la santé humaine dans un lien rééquilibré au monde animal et végétal, globalement au vivant ;
• sociale, pour l’égalité, la justice sociale, le partage des ressources et la répartition des richesses, dans toutes ses dimensions (santé, espérance de vie, accès à la formation et à l’éducation tout au long de la vie, temps de travail, niveau de rémunération, protection sociale), pour l’émancipation de toutes et tous et contre toutes les formes de discriminations, pour la construction d’un nouveau modèle de protection sociale dont le revenu universel d’existence est l’un des piliers ;
• démocratique dans toutes les sphères d’activité sociale : institutions politiques comme activités économiques, syndicales et citoyennes. Cela exige la rupture avec l’autoritarisme et la personnification de la Ve République, un nouvel acte de décentralisation et la fin de la dictature de la finance dans l’économie. Cela implique de reconnaître le vote blanc et de prendre à bras le corps le problème de l’abstention.
C’est ce modèle, partagé par la majorité des forces politiques de la gauche et de l’écologie, qui nous a rassemblés pour les dernières élections. Nous le mettons en œuvre à Villeurbanne et dans la métropole. Et nous travaillons à ce que cette union autour de ce nouveau modèle puisse être reconduite pour les prochaines échéance : Régionales, Présidentielle et Législatives.
Groupe Génération.s
Les élus locaux, garants des libertés individuelles, en période de crise
Les débats autour du port du masque dans l’espace public illustrent le rôle des élus locaux dans la préservation des libertés individuelles. La crise sanitaire et le confinement en particulier, nous ont rappelé l’importance de libertés fondamentales que l’on pensait, à tort, trop souvent acquises, telles que celle d’aller et de venir.
Les crises se succèdent. Chacune est l’occasion pour les gouvernements de justifier l’inscription de nouvelles restrictions à nos libertés. Après l’inscription de l’état d’urgence sécuritaire dans le droit commun, nous sommes confrontés à un état d’urgence sanitaire. Si les restrictions des libertés apparaissent justifiées et proportionnées face à la recrudescence de l’épidémie, il nous appartient de rester vigilants, notamment sur le caractère strictement nécessaire et temporaire de ces mesures. Nos libertés individuelles ne peuvent être garanties que lorsque les citoyens sont protégés de toute forme d’arbitraire. A cette sécurité juridique, doit être jointe une sécurité physique, dans laquelle la municipalité porte une part de responsabilité, ainsi qu’une sécurité sociale et économique. La sécurité doit avoir pour fonction principale la garantie des libertés ainsi que l’égalité des droits et des chances.
Pour garantir les libertés, les élus doivent avoir une éthique de conviction et d’action. Il nous appartient de ne pas confondre la fonction, ce qu’elle représente, et nos convictions personnelles ; de ne pas confondre ce qui relève du domaine public et du domaine privé, de ne pas considérer d’autre communauté que la communauté républicaine et de préserver l’idéal universaliste. Il est étrange de découvrir l’expérience d’élu local dans un tel contexte et de débuter un mandat en faisant face à ces enjeux qui bouleversent la vie municipale. Mais sûrs de nos valeurs et forts de nos principes, nous saurons ajuster notre posture en responsabilité pour décliner notre programme malgré ces contraintes.
Katia Buisson
Groupe Cercle Radical et Place Publique
Face à la crise sanitaire et sociale, les Services Publics en première ligne !
La rentrée voit se profiler une recrudescence de la pandémie de COVID-19 et poindre les premiers effets de la crise économique et sociale tant redoutés, avec, à Villeurbanne, la menace de fermeture du site d’Alstom. Dans ce contexte, l’action des Services Publics apparaît plus que jamais indispensable pour d’une part juguler la progression de la pandémie, d’autre part adopter une stratégie de relance économique, sociale et écologique engageant résolument une transition vers le « monde d’après » rompant avec les logiques court-termistes d’un capitalisme financiarisé.
Or, c’est à tout l’inverse que nous assistons ! Ainsi, pendant que l’État distribue généreusement des sommes colossales d’argent public à des entreprises du secteur privé, trop heureuses de bénéficier de cet effet d’aubaine sans aucune contrepartie en termes d’emplois notamment, le secteur public apparaît une fois de plus comme le parent pauvre de cette politique néolibérale, à l’instar du secteur sanitaire où l’hôpital ne se voit attribuer que quelques miettes pour calmer la colère des soignants... Et que dire des collectivités territoriales aujourd’hui menacées de baisses drastiques de leurs recettes par un État de plus en plus défaillant qui leur demande d’être toujours plus présentes et décisionnaires, comme elles l’ont été dans la période avec l’application et l’encadrement des mesures de confinement, en plus des investissements nécessaires pour la santé, le logement, la culture, la sécurité et les transports, afin de répondre aux besoins croissants des habitants. Cette situation ne peut plus durer ! On ne pourra pas éternellement faire toujours plus avec toujours moins, c’est pourquoi nous soutenons, avec le groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) du Sénat, le projet de loi appelant à la constitution d’un fonds d’urgence pour les collectivités territoriales doté d’un minimum de 7,5 Milliards d’euros.
Cyril Hauland Grønneberg
Groupe Communistes et Républicains
Sécurité : il est urgent d’agir !
L’été villeurbannais aura été chaud, et pas seulement en températures ! Sans revenir sur tous les faits qui ont ponctué la période estivale, avec un paroxysme le 14 juillet et lors des fusillades dans le quartier du Tonkin, force est de constater, hélas, que ces évènements se banalisent et donnent l’impression que les délinquants agissent à Villeurbanne en terrain conquis. Ces actes de violence récurrents ne font qu’entretenir le sentiment, bien réel, d’insécurité dans la ville dont l’image est de plus en plus dégradée. Il est désormais urgent que l’exécutif municipal et sa majorité prennent le problème à bras le corps, avec volontarisme et détermination. Les Villeurbannais attendent des actes qui ne sauraient se réduire à en appeler sans cesse à l’Etat, moyen bien commode pour la ville de se décharger de ses propres responsabilités dans ce domaine. Le maire pourrait ainsi prendre exemple sur son homologue socialiste de Montpellier pour qui « il faut en finir avec le discours ‘C’est pas moi, c’est l’Etat’ ». Même si, en paroles au moins, l’exécutif municipal semble avoir manifesté une prise de conscience, nous restons sceptiques sur la volonté politique de construire une véritable politique locale de sécurité. Comment ne pas être perplexe quand l’adjoint à la sécurité est également en charge de la jeunesse ? Quelle est la portée d’un tel message ? Soit c’est un amalgame entre jeunesse et insécurité, ce qui est profondément réducteur, soit c’est une vision datée des années 70, lorsque les questions de sécurité n’étaient traitées qu’au regard de la prévention, ce qui ne manque pas de nous inquiéter. Il est donc urgent et impératif de donner un message politique fort, seul gage d’une coopération efficace avec l’Etat, lequel ne peut indéfiniment augmenter les moyens alloués si l’investissement de la municipalité reste limité à une communication de façade masquant inaction et postures idéologiques confortables.
Groupe Villeurbanne progressiste