Alain débute sa carrière, en 1975, comme maître-nageur. Il développe les activités sportives pour
les personnes âgées, un domaine est en plein balbutiement. Il s’amuse : « à l’époque, j’étais jeune
prof et les personnes que j’accueillais auraient 120 ans aujourd’hui ! Elles avaient connu les deux
guerres et grandi dans une époque où il n’existait pas de véritable accès aux loisirs ». Beaucoup
n’ont jamais appris à nager, d’autres ont connu une première expérience traumatisante. Trois
semaines plus tard, toutes savent nager en autonomie. Plus encore, la nage étoffe leur confiance
en elles. « C’était surtout un grand bonheur », estime Alain, pour qui cette découverte constitue
un déclic. Il suit des formation, dont une en psychothérapie. Il crée À corps et accord, en 1987,
afin de réconcilier les personnes fâchées avec l’eau et avec leur corps.

Garder un corps de bonne humeur

La crainte de l’eau n’a rien de marginal : le phénomène touche 40 % des adultes. Pourtant, le
tabou persiste. À corps et accord propose des ateliers pour flotter, apprendre à respirer, mettre sa
tête sous l’eau, appréhender la profondeur. L’objectif est de reprendre du plaisir et d’évoluer en
autonomie. Les séances s’effectuent dans une piscine fermée au reste du public, dans une eau
portée à 32°, avec des groupes de niveau : autant de conditions propices au délaissement et à la
mise en confiance. Chaque séance débute par une discussion où s’échangent les expériences,
les craintes et les peurs soufflées à demi-mot.

Avant la mer

Le but est d’amener vers une pratique de loisir. La dernière étape avant la mer ? Évoluer dans la
piscine de Cusset. Alain explique : « Les personnes doivent s’habituer au bruit, au monde, à la
taille du bassin, au fait qu’elles n’ont plus pied… ». Une fois les peurs dissipées, il est possible de
s’inscrire pour des stages en dehors de la France métropolitaine. Plusieurs ont d’ores et déjà été
organisés en Martinique ou en Égypte. De quoi prendre le large.

Alain Beylier et Villeurbanne

Alain Beylier souligne le rôle de la ville de Villeurbanne : « elle a été la première à nous soutenir de
façon permanente ». Elle a ainsi attribué à l’association de larges créneaux à la piscine des
Gratte-Ciels et accepté de chauffer les bassins pour les ateliers, une fois par mois environ.
L’association a connu un coup d’arrêt important avec les travaux de la piscine et la pandémie.
Les turbulences touchent à leur fin et Alain est toujours là. Il glisse, amusé : « Tant que je serai
vivant, je n’en aurai pas fini ».

> Infos pratiques : contacter A corps et accord par téléphone au 0766029704 ou renseignez-vous sur leur site en cliquant ici.