Notre alimentation évolue

Il y a du changement dans l’air : au raz de marée du prêt-à-consommer industriel répond la vague du “mieux manger”. Notre alimentation évolue, portée par l’envie de cuisiner plus sain, local, bio et de contribuer à préserver la planète et les liens sociaux. De nos menus à nos cabas, passés au crible à partir de ce mois-ci dans le cadre de l’exposition du Rize Résultats des courses, c’est une vraie mutation qui s’opère. Tout un programme, relayé à Villeurbanne par de nombreuses initiatives.
Notre alimentation évolue

Plus d’un Français sur deux souhaite “manger mieux”*. En cause ? La prise de conscience du lien entre alimentation et santé, les messages autour du “trop gras, trop sucré, trop salé”, la perte de confiance dans les produits industriels et le désir d’aller vers une alimentation plus durable. Résultat : hausse des achats de produits frais et de saison, succès des circuits courts et locaux, progression du bio et retour du fait-maison sont des tendances de fond. À Villeurbanne, cette appétence est bien entretenue. En première ligne, la cuisine centrale qui prépare chaque jour 7 500 repas pour les écoles. « Nous privilégions les recettes “maison” et notre légumerie permet de travailler un maximum de fruits et légumes frais, explique Pascale Pérochaud, diététicienne et qualiticienne. Pour le repas végétarien hebdomadaire, nous imaginons des préparations originales : dahl aux lentilles corail, bolognaise de lentilles, pois chiche… », poursuit-elle. Le tout avec des produits locaux en majorité (lentilles de Vénissieux, yaourts de Mornant). Reste à faire adopter ces repas. « C’est là que l’éducation au goût entre en scène, pour développer l’appétit pour des produits non formatés ». Chaque jour les enfants se voient proposer fromages et fruits à la coupe, assiettes de dégustation, “salad bar” « pour inciter à manger de tout sans forcer ». Des ateliers du goût sont proposés en classe ou pendant le temps périscolaire avec dégustation et découverte de saveurs inédites. De son côté, la direction de la Santé publique, missionnée par l’Agence régionale de santé, soutient les initiatives locales autour de la nutrition. Trois associations sont accompagnées depuis 2018 : le centre social de Cusset (voir encadré p.17), l’association Légum’aulogis et ses ateliers pour enfants, ainsi que le centre d’animation Saint-Jean et ses ateliers cuisines pour adultes. « Depuis 12 ans, la Ville co-pilote aussi Tous à table, événement annuel porté par
la Maison sociale des Brosses qui propose un mois d’animations autour de l’équilibre nutritionnel », explique Corinne Bernard, chargée de projet promotion santé.
Au menu : ateliers cuisine dans les écoles, repas partagé en crèche, préparation de petits plats à la maison sociale, visite et cueillette de fruits et légumes de saison, olympiades et pique-nique équilibré… le tout en présence de diététiciennes de l’association Sens et Savoirs. Le maillage qui se met en place à Villeurbanne veille à ce que manger mieux soit un choix accessible à tous. « C’est tout le sens de nos animations en pied d’immeuble, explique Lorana Vincent de l’association VRAC, qui développe des groupements d’achats bio dans les quartiers prioritaires en politique de la ville. Au-delà de la vente, nous organisons des ateliers – comme le concours “cuisine aux Buers” en juin dernier - pour changer les habitudes de consommation et réhabiliter le plaisir de cuisiner pour tous ».

 

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