TÉMOIGNAGE - « Se focaliser sur une plante : c’est ne pas perdre le fil ! »

Cécile Ravault-Mathé habite le quartier de Cusset. Plasticienne et intervenante à l’Ecole nationale des Beaux-Arts dans le cadre des pratiques amateures. Elle fait face au confinement, notamment en poursuivant son activité de manière inventive… autour d’un oxalis.
« Se focaliser sur une plante : c’est ne pas perdre le fil ! »

« Le confinement nous est tombé dessus, on avait des signaux de plus en plus formalisés… Je me souviens d’un dernier atelier de modèle vivant, aux Subsistances, avec les personnes qui participent aux ateliers dits de pratique amateure. C’était curieux. Depuis, des contacts parsemés ont eu lieu, par mails et via le téléphone… Il y a tous les âges et tous les parcours dans ces groupes, environ 70 personnes au total, la plus âgée a près de 80 ans », explique cette habitante de Villeurbanne, depuis plus de trente ans.

Confinée avec deux de ses trois enfants et son mari, elle dit avoir gardé le fil de son activité artistique, faite du lien humain et de l’expression personnelle, grâce à une plante… « Au fil des jours, privée des échanges habituels, du cadre, de la stimulation des cours, j’ai dû réinventer quelque chose, en tant que plasticienne, pour ne pas m’étioler. Je me suis focalisée sur une petite plante, un oxalis. Chaque jour, à partir de ce végétal de la famille des oxalidacées, je crée un dessin, une aquarelle, une sanguine… », ajoute  Cécile Ravault.
Sortir est un acte difficile, angoissant, pour cette mère de famille qui a dompté le confinement à sa manière, avec créativité et souplesse : « On fait les repas en fonction de l’énergie du moment. Celle ou celui qui se sent de cuisiner, le fait… ». Les courses, alimentaires et autres, sont assurées par les deux filles, de 20 et de 24 ans, et par le mari de Cécile, pour les achats en la pharmacie et à la boulangerie. Un groupement avec des voisins et les liens avec un producteurs de légumes et de fruits, permettent une livraison de produits frais. Les relations de voisinage ont, elles aussi été modifiées… « On est plus solidaires. On va tous à l’essentiel… J’ai l’impression qu’on laisse tomber les contrariétés mineures! ».   

Pour cette habitante, qui deviendra grand-mère pour la première fois au mois de mai, « encore un grand changement en perspective… heureux celui-là ! », la petite leçon de chose du moment pourrait se résumer ainsi : « La fragilité apparaît au cours des événements de la vie, souvent quand on ne l’attend pas… De l’habitat, à la santé, en passant par les liens : tout peut se retrouver fortement ébranlé, avec une rapidité surprenante. Mon oxalis allait mal au début du confinement, et là, il reprend vie ».
 

 

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