Pauline Siché-Dalibard : la cheffe d'orchestre de Bel Air Camp

Sa success story, elle la doit à sa force de caractère et à sa vision du collectif. Rencontre avec la co-fondatrice et directrice générale d’un espace de coworking industriel, devenu lieu de référence et véritable communauté d’entreprises en pleine expansion.
Pauline Siché-Dalibard dans les locaux de Bel Air Business, 44 avenue Paul-Kruger

Pauline Siché-Dalibard dans les locaux de Bel Air Business, 44 avenue Paul-Kruger

Diplômée d’une école de commerce en 2012, Pauline Siché-Dalibard se destinait d’abord à suivre le “chemin tout tracé de l’audit” en rejoignant un grand groupe financier. Mais cet environnement professionnel, très éloigné de ses valeurs, la pousse rapidement à tout quitter pour suivre une formation de pâtisserie en 8 mois : “J’avais besoin de concret, et là-bas j’ai rencontré des profils très différents du mien”. Elle ressort de cette expérience avec l’envie de réunir une communauté hétéroclite et une certitude : “Je voulais monter ma boîte, mais je ne savais pas quoi, alors je suis partie un an en Amérique du Sud, pour un voyage sac à dos”.

De retour en France en 2015, Pauline Siché-Dalibard imagine un café coworking et s'associe avec le promoteur Didier Caudard-Breille, qui lui propose de voir plus grand et d’investir 20 000 m² d’anciens locaux d’Alstom Transport pour créer un “lieu de référence pour start-up”. Pauline suit alors son instinct : “Pour moi le lien entre ces deux projets, c’était la communauté que je voulais développer”. Les deux associés présentent leur proposition à des partenaires financiers qui, convaincus, investissent dans le projet : Bel Air Camp ouvre ses portes en octobre 2016. Sa particularité ? S’adresser, non pas à des free-lance ou des indépendants, mais à de grandes équipes ayant besoin de stocker, prototyper et produire, ouvrant ainsi le concept de coworking et de location d’espaces au secteur industriel.

La force du collectif

L’ascension de l’entreprise semble inarrêtable jusqu’au 8 octobre 2019 : ce jour-là, un incendie dévaste le bâtiment qui héberge alors 300 employés de 50 entreprises. Pauline s’en souvient encore avec émotion, mais redresse vite la tête : “C’est aussi ce qui a montré la valeur de la communauté, tout le monde est resté solidaire et c’est ce qui m’a permis de rebondir”. Par le biais d’une des cheffes d’entreprise du réseau, l’équipe de Bel Air Camp retrouve des locaux avenue Paul Kruger, moins d'un an après la catastrophe.

Le réseau se reconstruit et compte désormais 80 entreprises, réparties sur trois sites différents : Bel Air Business, composé d’espaces communs et de bureaux privatifs, Bel Air Industry  avec des espaces d’atelier, tous deux sur Villeurbanne, et Bel Air Center réservé aux activités internationales ou réglementées, dans la tour Oxygène de Lyon.

Une grande famille d'entreprises

Si le cœur de métier de l’équipe de Bel Air Camp, composée d’une douzaine de personnes, c’est l’animation du réseau et la location d’espaces privatifs et communs, pour Pauline Siché-Dalibard le plus important c’est la dimension communautaire et la co-construction : “Encore aujourd’hui, on organise une fois par an une réunion où je confronte ma vision de Bel Air et les besoins des membres du réseau”. Elle précise toutefois “on n’est pas un incubateur ; notre objectif c’est de faire se rencontrer des chef.fe.s d’entreprise pour apprendre à travailler ensemble, avoir envie de travailler ensemble et faire en sorte que cela se fasse le plus simplement possible en répondant aux besoins logistiques des entreprises”. 

Convaincue “qu’on est la somme de nos expériences”, Pauline Siché-Dalibard a finalement trouvé le sens de son métier auprès des membres de ce qu’elle appelle la “Bel Air Family”, une communauté d’entreprises bigarrée qu’elle décrit comme “audacieuse, bienveillante et authentique”... À son image ! 

Bel air camp workshop

Workshop d'entreprises à Bel Air Business

Les nouvelles pousses de Bel Air

Aujourd’hui, la dirigeante s’occupe surtout de développer Bel Air Camp et d’imaginer les contours de ce que sera l’entreprise dans les prochaines années. À ce titre, elle travaille à la mise en œuvre de la Bel Air School, dont le lancement est prévu au premier trimestre 2023. Ce nouvel espace rassemblera des organismes de formations et permettra d’approfondir encore les liens tissés entre les membres de la communauté des entreprises, qui pourront recruter des personnes formées directement dans le cadre de Bel Air. Trois organismes de formations, déjà membres du réseau, bénéficieront ainsi d’un espace dédié à l’apprentissage. 

Fin 2023, un cinquième bâtiment devrait s'ajouter au groupe : Bel Air Textile réunira des professionnels de la filière pour permettre à des start-up sorties d’incubateurs de changer d’échelle de production et de développer leur activité. Pour créer cet “accélérateur”, Bel Air Camp s’associe avec un industriel du secteur et proposera “toujours le même principe : location d’espaces privatifs, gestion pratique au quotidien, du courrier à l’entretien des locaux, mise à disposition d’espaces communs et animation de la communauté avec des activités diverses, du visionnage de séries aux workshop en passant par des soirées thématiques et des tables rondes sur les questions de recrutement ou de financement...”.

À terme, enfin, l’idéal pour Pauline Siché-Dalibard serait de reproduire son schéma de coworking industriel et personnalisable à d’autres métropoles, en France et pourquoi pas à l’international.

Pour en savoir plus :

>> Site de Bel Air Camp

>> contact@belaircamp.org

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