Tribunes des partis politiques - Viva n°363 (septembre 2023)
1 septembre 2023L’éducation, c’est sacré !
« L’éducation, c’est sacré, c’est à préserver à n’importe quel prix ». Ce sont les mots de cette Villeurbannaise qui a permis de limiter les dégâts causés à l’école Grandclément lors des émeutes qui ont émaillé le début de l’été. En cette rentrée, nous ne saurions mieux dire. L’école est notre bien commun, elle suscite dès le plus jeune âge la curiosité, l’envie d’apprendre et le partage du savoir. Une co-éducation de qualité, entre parents et professionnels, permet de redonner de la confiance dans nos institutions. Elle est ainsi une réponse à ces actes de violence et dégradations inadmissibles, dramatiques pour celles et ceux qui les subissent.
Villeurbanne fait de l’éducation et de la jeunesse une priorité, les animations de Vivez l’été en sont un bon exemple. Notre ville allie investissement et renouvellement de l’offre éducative. 100 millions d’euros permettent la rénovation complète de groupes scolaires comme celui de Croix-Luizet, l’ouverture de la nouvelle école Simone-Veil cette année, ou encore la végétalisation et l’aménagement des cours. Cette rentrée marque aussi la mise en œuvre du nouveau projet éducatif avec un nouvel accueil périscolaire le mercredi matin pour tous les enfants scolarisés dans les écoles publiques, des activités éducatives portées par l’ENM, le Rize, l’USEP, EbulliScience... Sont aussi proposés des projets innovants sur la mobilité scolaire, la sécurité routière, la transition énergétique, et un accès aux loisirs pendant les vacances, notamment à Chamagnieu. Pour faire de l’éducation une richesse partagée qui redonne de l’espoir à chacune et chacun, comptons sur l’action locale bien plus que sur un anecdotique changement de ministre, dont les premières paroles ont consisté à revendiquer une scolarité entière dans l’enseignement privé… N’y attachons pas trop d’importance : il ne fera qu’exécuter une politique éducative décidée par le Président de la République, et dont on peut déjà mesurer à quel point elle abîme l’école.
Bonne rentrée à toutes et tous !
Groupe Les Écologistes
À mi-mandat, on se dit quoi ?
Cet été encore, la majorité municipale, les Villeurbannaises et Villeurbannais ont eu l’occasion d’échanger sur leur quotidien et les diverses réalisations de l’équipe municipale. Un exercice précieux qui vient enrichir les rencontres tenues tout au long de l’année.
Depuis 2020, nos initiatives ont contribué à faire de notre ville un espace de solidarité, d’expression et d’émancipation qui redonne du sens et de l’enthousiasme à la vie en communauté. Après la crise sanitaire puis une année 2022 riche en festivités (Capitale Française de la Culture), le projet municipal se concrétise sans renoncement.
Au bout de trois années, en dépit des difficultés rencontrées et des adaptations rendues nécessaires par le contexte sanitaire, social, international et économique, nous avons la satisfaction de souligner : les travaux de l’assemblée citoyenne et le budget participatif ; le coup d’accélérateur donné à l’éducation artistique et culturelle de nos enfants ; les initiatives en matière de solidarité avec les migrants et les plus précaires (pôle Archipel, « Le Château »); des recrutements nombreux, notamment dans la police municipale, la lutte contre les incivilités et l’amélioration du cadre de vie.
Le défi climatique, les questions sociales et la crise démocratique rendent plus que nécessaire l’action des villes.
Le socialisme municipal n’est qu’un humble début de réponse aux enjeux sociaux et environnementaux de notre temps et Villeurbanne s’y inscrit, depuis l’époque de Frédéric Faÿs, de Jules Grandclément et de Lazare‑Goujon. Si les villes le font, pourquoi pas l’État ? Pourquoi pas l’Europe ?Et le monde ?
L’échelon local est un laboratoire qui permet des échanges fluides avec la population et ses forces vives : profitons de cette proximité pour discuter et coconstruire la suite du mandat !
Groupe Socialistes et Citoyen•e•s Villeurbannais•e•s
Qui sème l’injustice récolte la révolte
Le 27 juin à Nanterre, un policier tue Nahel (17 ans) et la police ment sur le déroulement des faits, finalement révélé par des vidéos. Ce drame et ce mensonge déclenchent la colère des jeunes des quartiers populaires. Un scénario qui se répète depuis des années, notamment depuis que Nicolas Sarkozy a démantelé la police de proximité et utilisé les BAC (Brigades Anti Criminalité) pour « débarrasser les quartiers de la racaille ». Vingt ans plus tard, Gérald Darmanin, son élève, ne trouve rien à redire, en tant que ministre de l’intérieur, quand les syndicats Alliance et Unsa-police traitent les jeunes émeutiers de « nuisibles ». Mépris, répression violente, culpabilisation des parents, condamnations expéditives et féroces : Emmanuel Macron et ses ministres n’ont fait qu’attiser la révolte des quartiers et l’adage « Pas de justice, pas de paix » s’est vérifié : le mouvement a débouché sur des dégradations de biens, des pillages, des incendies de bâtiments publics et d’un immeuble d’habitation à Villeurbanne. Les familles et les commerçants des quartiers populaires ont été les premières victimes de ces débordements que nous condamnons sans équivoque mais qui ne doivent pas masquer la signification politique du mouvement. Car la révolte des banlieues de 2023 a été, comme celle de 2005, alimentée par la rage d’une partie de la jeunesse contre les violences policières et contre les discriminations sociales, raciales et territoriales qui perdurent. Macron a cultivé l’injustice, il a récolté la tempête. Il faut abroger la loi « Cazeneuve » et réformer profondément la police et l’IGPN. Nous agissons, avec la majorité municipale, pour sauvegarder les services publics, soutenir les centres sociaux, améliorer la qualité des logements et développer l’emploi. Nous mettons en place de nouveaux médiateurs sociaux et nous poursuivons la création d’une maison de l’Égalité et des droits.
Groupe VIE, Villeurbanne Insoumise Ensemble !
Le début de l’été a été pour notre pays un traumatisme
Une explosion de colère est venue rappeler à quel point le contrat républicain entre tous les Français était fragile et pouvait se rompre par négligence, par manque de considération ou par un laisser aller coupable laissant penser qu’une insigne de police pouvait être un passe-droit.
Villeurbanne n’a pas été épargné.
Et les commerçants qui ont subis des dégradations parfois lourdes en ont été les malheureuses victimes.
Les habitants ont dû également affronter plusieurs jours d’inquiétudes, de crainte pour eux-mêmes, pour leur foyer ou leurs biens, crainte qui pour certains s’est transformé en réalité avec des appartements ou des véhicules incendiés.
A l’issue de ces nuits de fronde, c’est avant tout la tristesse qui domine en voyant la réponse du gouvernement pour qui tout est simple et tout repose sur les familles concernées qui ne savent pas éduquer leurs enfants.
De notre coté, nous ne pouvant nous satisfaire de ces simplifications qui ne résolvent rien et qui ne font qu’opposer la population.
Nous continuerons donc à patiemment tisser les liens avec l’objectif qu’à Villeurbanne personne ne se sente oublié ou ignoré.
Car c’est tous ensemble que nous devons faire société.
Groupe Génération.s
Les travaux dont la ville a besoin
Les travaux menés cet été à Villeurbanne, et ceux qui débuteront prochainement, illustrent les choix de notre majorité municipale. La seconde moitié du mandat donne à voir, de plus en plus nettement, notre stratégie pour le patrimoine villeurbannais. Nous voulons des espaces et des bâtiments publics plus accueillants, plus agréables et plus adaptés aux besoins des villeurbannais.
Pour une ville plus agréable à vivre, nous continuons la rénovation et la végétalisation des cours d’écoles. C’est une des actions emblématiques des quelque 100 millions d’euros votés en début de mandat pour nos écoles. Cet été, les groupes scolaires Perrin et Jaurès ont été réaménagés. De même pour la place Grandclément dont les travaux permettront de répondre à de fortes attentes des habitants : avec une place végétalisée, une fontaine et la réouverture d’une buvette, la place Grandclément redeviendra un véritable lieu de vie villeurbannais.
Nous souhaitons également rendre nos équipements confortables à l’usage, comme en attestent les travaux menés sur nos complexes sportifs. Aux Iris, les terrains de foot ont été rénovés. Au gymnase Jean-Mollier, les sols rénovés. À Boiron-Granger, une nouvelle pelouse installée. À chaque fois, le même souci d’une haute qualité pour les usagers. Enfin, pour améliorer l’accessibilité des équipements, nous en ouvrons de nouveaux, comme le terrain sportif de proximité, rue Arago. Nous diversifions également les usages, en ouvrant les complexes à d’autres pratiques et à d’autres manifestations.
Plus important encore, nous prenons soin de réduire autant que possible le coût environnemental des travaux et des matériaux utilisés, et ce dans tous les chantiers villeurbannais. C’est une concrétisation de la politique d’achats durables initiée en début de mandat et rendue impérative par le besoin de transition écologique.
Nos choix financiers, nos engagements de début de mandat se concrétisent aux yeux des villeurbannais. Ils pourront juger de notre action sur pièces.
Jonathan Bocquet
Groupe Cercle Radical et Place Publique
Un plan d’urgence pour l’instauration d’une véritable République sociale !
Suite à la séquence très tendue du passage en force de la réforme des retraites par le 49-3, la diffusion d’une vidéo montrant la mort en direct du jeune Nahel tué à bout portant pour avoir refusé d’obtempérer lors d’un contrôle de police a brutalement mis fin aux « 100 jours d’apaisement » décrétés par Emmanuel Macron.
En effet, l’immense émotion suscitée au sein de larges pans de la jeunesse des quartiers populaires s’est traduite immédiatement par cinq jours d’émeutes urbaines souvent accompagnées de scènes de violence contre des commerces vandalisés, des voitures brûlées, et des bâtiments publics dégradés ou attaqués. Si ces violences inadmissibles doivent être condamnées et sanctionnées, elles sont incontestablement révélatrices des fractures ouvertes que connaissent depuis trop longtemps les zones de relégations urbaines ou rurales. Elles sont la conséquence directe d’une ségrégation sociale et spatiale dont souffrent ces territoires qui se manifeste par des rapports tendus entre les jeunes de ces quartiers et la police du fait de discriminations qu’ils subissent au quotidien, avec en toile de fond une précarité économique galopante couplée d’un manque criant de Services publics de proximité de tous ordres (sécurité, logement, santé, transport…).
Aussi, la seule réponse sécuritaire ne peut tenir lieu de seule politique. A la triple injonction présidentielle réclamant « l’ordre, l’ordre, l’ordre », nous répondons par notre triple devise « Liberté, égalité, fraternité » !
Pour ce faire, les élu-e-s communistes ont acté un vaste « plan de réconciliation nationale par l’égalité républicaine » de 15 mesures prioritaires avec pour objectif la refonte d’une vraie police de proximité en lien avec une justice renforcée, mais aussi un « pacte pour la jeunesse » et un renforcement de la cohésion territoriale par une lutte déterminée contre les discriminations et les inégalités qui minent notre société.
Groupe Communiste et Républicain
Un cap clair pour l’avenir
Nous avons vécu ces derniers mois une intense période de réformes, notamment celle des retraites. Annoncée clairement pendant la campagne présidentielle, elle était nécessaire pour assurer l’avenir de notre système de répartition tout en permettant de réduire la dette publique. Les oppositions ont eu beau expliquer que la réforme n’était pas justifiée, ces affirmations non seulement n’étaient pas crédibles, mais il a été démontré que celle-ci serait favorable aux retraités les plus modestes et aux femmes. Le Président et le Gouvernement ont pleinement assumé leur engagement et ce malgré une contestation sociale légitime, cela s’appelle le courage politique et c’est l’essentiel qui sera retenu à plus long terme. Mais l’actualité récente nous a hélas rappelé que notre pays était aussi fracturé et devait faire face à une violence de plus en plus banalisée. Ce qui a été appelé les « émeutes » est le reflet d’une perte de repères d’une partie de la jeunesse, et reflète surtout une dramatique perte de sens de l’autorité. À ces évènements d’une intense violence, l’exécutif a répondu avec fermeté par un rétablissement de l’ordre public républicain. Il faut saluer l’engagement et le professionnalisme de nos forces de l’ordre qui ont été à la hauteur de la situation, ainsi que les autorités judiciaires qui ont apporté la réponse pénale nécessaire. Notre ville n’a hélas pas été épargnée par ces évènements et nous avons assuré monsieur le maire de notre soutien dans ces moments difficiles. Comme il s’y était engagé au mois d’avril, le Président de la République s’est exprimé sur la situation et l’avenir de la France. La Première ministre reconfirmée dans ses fonctions avec un gouvernement remanié devra s’atteler aux priorités avancées, telles que la santé et l’éducation. D’ores et déjà plusieurs réformes sont envisagées, celle du lycée professionnel et celle de l’accès aux soins généralisé. Elles font suite à l’adoption de textes importants, la loi de programmation sur la justice et celle sur les industries vertes, pour lesquels le gouvernement n’a eu aucun mal à trouver une majorité au Parlement.
Le cap est clair. La France avance.
Les Progressistes