La visite commença dans le bar d’une ville, où la nuit semblait être tombée. Ici-et-là, les trombones se parlaient et transpiraient ensemble. Ils ont fait silence lors des prestations des solistes, intenses, presque solennelles avec la salle.
Une mélodie enivrait alors la pièce, parcelle d’une modernité retravaillée sous toutes les formes. Eclats de voyage, qui nous emmenait du jazz Grande Amérique jusqu’à un chant mongole tout en passant par des hommages à Nirvana. Les trompettes, les saxophones, les trombones dialoguaient avec le piano, la basse et la batterie. Une discussion audible qui nous invitait dans une nuit, devenue festive. Cette fête osa même des notes d’improvisation, sublimées par la présence de Robinson Khoury, ce tromboniste qui présenta fièrement des extraits de son album qui retourne aux sources de sa musique. Pas étonnant d’ailleurs, d’être présent ce soir-là, dans l’école qui accompagna ses premières notes.
Le Big Bang Jazz a réussi à partager son talent aux spectateurs, sans jamais les perdre. A tel point que visiter d’autres mondes pouvait se faire simplement en ouvrant les oreilles et en fermant les yeux.
 

Mathis TOUATI