A l’heure où le cinéma en France traverse une crise, le Zola cherche à faire redécouvrir ce lieu de partage en proposant à son public une belle diversité de programmes tout en restant accessible. Que ce soit des films latino-américains pendant le festival Les Reflets du cinéma ibérique et latino-américain ou pendant cette soirée spéciale Derby girl, le Zola cherche à offrir à son public une autre expérience du cinéma. Héloïse de l’association Cliffhanger, considère que cette soirée série au cinéma est un moyen de montrer de nouveaux contenus dans les salles mais aussi de montrer comment la salle de cinéma peut s’approprier une culture plus jeune. Choisir de projeter une série au cinéma n’est donc pas un choix anodin de programmation mais une réflexion sur le cinéma de demain.

La série Derby Girl, même si elle n’est pas une série centrée sur le sport, prend le roller derby comme toile de fond pour mettre en scène la relation entre les personnages. Même si vous ne connaissez rien au roller derby vous pourrez regarder et comprendre la série sans problème. L’avantage de sortir de chez soi pour regarder une série c’est qu’il peut y avoir des invité.es qui vont vous parler de ce qu’est le roller derby. C’était le cas lors de la projection, où des membres d’une association de roller derby lyonnaises ont pris la parole pour nous expliquer en quoi consiste ce sport encore peu connu en France. Deux équipes de cinq personnes s’affrontent dans une course où la jameuse (joueuse qui est la seule à pouvoir marquer des points au sein de l’équipe) marque des points chaque fois qu’elle parvient à doubler les bloqueuses de l’autre équipe.

C’était également l’occasion de parler des valeurs de l’association LURD (Lyon United Roller Derby) qui se veut la plus inclusive possible grâce notamment à son pôle des droits fondamentaux. Mais aussi féministe en laissant, entre autres, les postes à responsabilité au sein de l’association à des femmes. Des valeurs qui se retrouvent d’ailleurs tout au long de la série bien que le réalisateur Nikola Lange dit lui-même qu’il n’avait pas la prétention de faire une série inclusive et féministe. La comédienne Salomé Diénis Meulien explique elle que ce qui l’a séduite dans cette série est justement “le côté rôle de meufs qui ont d’autres préoccupations que les mecs”. De son côté, le réalisateur qui a écrit cette série très spontanément, n’avait pas de volonté de réaliser une série engagée mais plutôt une série qui favorise le rire.
Et de ce côté-là, on peut dire que l’objectif est réussi. Les personnages sont tous plus absurdes les uns que les autres, les répliques fusent et les situations ubuesques aussi. Avoir mis que des femmes en personnage principal a permis de renvoyer une image forte, sans que ce soit une série niaise. D’après Nikola Lange, le réalisateur, l’écriture s’est faite de manière naturelle et les actrices correspondaient très bien aux rôles présents dans la série. On rentre vite dans la série, même s’il est préférable d’avoir vu la première saison pour pouvoir suivre.
Tout au long de la série, nous pouvons suivre le personnage de Lola Bouvier et de sa bande d’amies qui font partie de la même équipe de patinage. Elle a un égo surdimensionné et décide de devenir la plus grande star de patinage et championne de Roller Derby. Malheureusement, elle intègre l’une des plus mauvaise équipe de roller de France. Tout au long de la série, nous pouvons voir son évolution ainsi que celui de sa bande et comment chacun se démène pour être encore meilleur.

Si vous souhaitez en découvrir plus sur le roller derby le 14 et 15 Mai 2022 se tiendra place Bellecour la 17e édition du Lugdunum Roller Contest où l’équipe des Faux Soyeuses fera une démonstration. Et si la série vous tente vous pouvez la retrouver en intégralité sur France TV Slash.

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Sarah FOUGHALI et Luna LE BOZEC pour la PAUZE