SOS Homophobie rencontre les lycéens de Marie-Curie

L'association a organisé des interventions auprès de trois classes de 1ère, vendredi 15 novembre à Villeurbanne, afin de sensibiliser les élèves aux discrimination et aux manières de les prévenir.
Alexandre et Isabelle, bénévoles à SOS Homophobie, interviennent devant une classe de 1ère bac pro au lycée Marie-Curie de Villeurbanne.

Trois intervenants bénévoles de l'association SOS Homophobie ont rencontré des élèves de 1ère du lycée Marie-Curie de Villeurbanne, vendredi 15 novembre, en présence de représentants de la préfecture et du rectorat. La première partie de chaque intervention a permis de de définir les discriminations et de les caractériser. Pour cela, les lycéens ont été mis à contribution dans un jeu de questions-réponses. Racisme, antisémitisme, islamophobie, sexisme, grossophobie, agisme... De nombreux cas de figures ont été évoqués, montrant que l'on peut tous, en fonction de nos croyances, de nos choix de vie, de notre physique ou de notre âge, être un jour ou l'autre victimes de discriminations.

Au fil des questions posées aux participants, le contour d'une définition de la discrimination est apparue : "mettre à l'écart pour faire souffrir". Les lycéens se sont montrés particulièrement attentifs, donnant des exemples, parlant de "la peur de la différence, de ce que l'on ne connaît pas", des violences physiques, morales ou numériques. "Quand on subit le harcèlement au lycée, on pense que l'on sera à l'abri en rentrant chez soi, mais ce n'est plus le cas avec les réseaux sociaux", note Isabelle, bénévole à SOS Homophobie et ancienne élève de l'établissement.

"Même si ça ne va pas jusqu'au suicide, il est très difficile de se reconstruire après avoir été harcelé"

Le débat se poursuit en interrogeant les élèves sur ce que peut ressentir une personne discriminée. Très réceptifs, ils parlent de la tristesse, de la honte, des mutilations, des pensées suicidaires, des comportements à risque, de la perte de confiance en soir, de la dépression. L'association embraye sur l'attitude à adopter si l'on est témoin de discrimination ou de harcèlement. "Il faut en parler à un adulte de confiance, si c'est au lycée à un prof, un CPE, une infirmière scolaire. Ils sont tenus par le secret professionnel mais peuvent intervenir en cas de danger", insiste Alexandre, lui aussi bénévole. Le niveau supérieur est de déposer une main-courante ou de porter plainte au commissariat. "Cela peut sauver des personnes. Même si ça ne va pas jusqu'au suicide, il est très difficile de se reconstruire après avoir été harcelé", poursuit Alexandre.

L'association aborde ensuite plus spécifiquement l'homophobie. "Non, ce n'est pas une maladie. Chacun doit pouvoir vivre sa vie comme il l'entend", répond Isabelle à une question. Les deux intervenant commencent par quelques dates, comme la dépénalisation de l'homosexualité en France au tout début des années 80, puis expliquent les origines de la Gay Pride, avant de rappeler que dans le monde, de trop nombreux pays répriment durement l'homosexualité, parfois jusqu'à la peine de mort. Une réalité qui choque les élèves, dont les questions se font plus nombreuses, plus précises.

Ce type d'intervention est programmée chaque année au lycée des métiers Marie-Curie. Pour Nathalie Batail, professeure-documentaliste, "il est important de donner ces clés à des élèves, qui seront rapidement confrontés à la vie professionnelle". Et clairement, les réactions matures et l'attention soutenue des lycéens pendant ces deux heures montrent bien tout l'intérêt de telles initiatives.

Plus d'informations sur https://www.sos-homophobie.org/delegation/lyon
Contact : sos-lyon@sos-homophobie.org
Page Facebook : https://www.facebook.com/289943094360728

Ligne d'écoute anonyme : 01 48 06 42 41 (du lundi au vendredi, de 18 à 22h, le samedi de 14 à 16h et le dimanche de 18 à 20h).

 

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