TÉMOIGNAGE CONFINEMENT - « Je suis devenu un bénévole pour un maraîcher »

Martin Cascaro a cofondé Unis Bike, chantier professionnalisant dans le domaine vélo. Une structure solidaire qui reprendra du service dès que possible. Au coup de frein du 17 mars, il a répondu par une initiative personnelle, très aidante pour Fabien, un maraîcher « historique » de la place Chanoine Boursier.
« Je suis devenu un bénévole pour un maraîcher »

« Cela a été très difficile de se rendre aux évidences de ce mois de mars 2020 : la propagation mondiale du coronavirus, le confinement généralisé, l’arrêt des écoles, le stop de mon activité créée en 2019 et portée avec beaucoup d’investissement depuis plusieurs mois avec de multiples partenaires associatifs… Tout cela sur fond de modification des liens humains, tels qu’on les avait définis. Comme pour d’autres, mes valeurs ont été heurtées dans un premier temps », note Martin Cascaro, chef de projet. Lorsque Unis Bike*, rue Jean-Bourgey, rouvrira ses portes, il est probable que de nombreuses demandes affluent : soit pour acheter un ancien vélo, réparé et remis en selle, soit pour commander un vélo sur mesure, soit pour échanger, à petit prix, un vélo devenu trop petit pour un enfant… Sept emplois sont à la clé de cette association de l’économie circulaire.    

« Dans ce contexte frappant », le mot solidarité n’a pas été banni de l’univers de ce Villeurbannais… A l’interdiction de maintenir les marchés forains, ce presque trentenaire est passé à l’action. Pour Fabien, maraîcher du marché Chanoine-Boursier, à deux pas des Gratte-Ciel, Martin a fait preuve d’un soutien concret. « On s’est adaptés aux besoins : Fabien et sa famille, producteurs depuis plusieurs générations dans la Loire, préparent les paniers des clients habituels. Moi, j’interviens dans la livraison qui s’effectue en camionnette. Chaque jeudi, je l’aide à se repérer dans la ville qui est étendue, puis à décharger les paniers… Il y en a toute de même entre 120 et 150 ! C’est beaucoup d’énergie, mais chacun est gagnant. Le producteur poursuit son activité, les personnes seules ou les familles ont des légumes frais, de saison… C’est utile et bon pour le moral, et moi, je me sens toujours engagé », raconte Martin Cascaro.

Ce principe a toutefois quelques limites : les producteurs ne peuvent répondre à toutes les demandes qui ont approché les 500, dans le courant du mois d’avril. Ensuite, le système est épuisant pour les producteurs qui doivent cultiver, ramasser, gérer les commandes qui arrivent par mails, préparer les paniers, et être sur la route… « En parallèle des soignants en toute première ligne, les agriculteurs prennent également leur part de responsabilités, c’est important de le souligner », note enfin ce bénévole.  

*Unis Bike est un chantier professionnalisant, membre du groupe Unis vers l’emploi.
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