Alexandre Cordoba couronné roi de la paëlla !

Le Villeurbannais de 37 ans a remporté le championnat de France de paëlla en juin lors de la feria de Nîmes. Mais derrière la poêle qu’il tient et son succès, il y a surtout une histoire de famille, d’héritage et de travail.
Le Villeurbannais Alexandre Cordoba a été sacré champion de France de paëlla 2025.

Le Villeurbannais Alexandre Cordoba a été sacré champion de France de paëlla 2025.

Le 7 juin, Alexandre Cordoba a été sacré champion de France de paëlla 2025, succédant à son frère Grégory, tenant du titre. A Nîmes, devant les célèbres Arènes, le Villeurbannais a surclassé ses adversaires et surtout son frère en prenant la première place du podium. « C’était le lendemain de mon anniversaire. Je ne pouvais pas espérer plus beau cadeau », sourit-il.

Face à 10 concurrents et un jury composé notamment de deux Meilleurs Ouvriers de France – dont un étoilé – et du champion du monde 2022, il a « dépassé de 10 points le second », lui a-t-on annoncé ! Une victoire nette, mais surtout une revanche personnelle et une affaire de famille. « L’an dernier, c’est mon grand frère qui avait gagné. La veille, il disait encore que je ne le battrais jamais. Faut croire qu’il s’est trompé. Il était content pour moi, mais il l’avait mauvaise même s’il était à la 3e place », glisse-t-il, rieur.

La paëlla dans le sang

Alexandre est né à Lyon 7e et a grandi à Villeurbanne jusqu’à ses six ans, avant de partir vivre au Pays basque, la terre de ses ancêtres. Dans la famille Cordoba, la paëlla est presque une religion. « Mon père m’a appris quand j’étais petit, avec les conseils de ma grand-mère espagnole. J’ai fait ma première paëlla à 8 ans. On fait ce plat depuis mon arrière-arrière-grand-mère au moins et on nous appelle “les rois de la paëlla” au Pays basque », dit-il fièrement.

Aujourd’hui encore, le clan est soudé autour du riz safrané : son grand-frère tient un restaurant, son père est traiteur, tous les deux près de Bayonne… Alexandre, lui, a choisi de revenir à Villeurbanne en 2022 pour lancer son service de traiteur itinérant, Los Candelos Paella, en association avec son père. « Je fais tout sur commande avec le matériel que je transporte. J’ai déjà fait une paëlla pour 200 personnes lors de la réouverture d’une grande surface à Bron, et en juin 2026 je vais faire un événement pour 700 personnes », explique-t-il.

Une passion qui ne s’improvise pas

Le championnat de France n’était pas son premier coup d’essai. Alexandre avait déjà été finaliste au championnat du monde 2024. À force d’entraînement, il a fini par perfectionner sa technique. « Je fais tout moi-même : du bouillon que je prépare la veille à ma poudre de safran... Je mise tout sur le goût et la précision ».

À Nîmes, il a choisi de présenter une paëlla traditionnelle de Valencia, capitale du plat : riz, poulet, lapin, haricots coco et cœurs d’artichauts. « Pas de chorizo et surtout pas de petits pois dans la paëlla, c’est un sacrilège ! », insiste-t-il. La clé, c’est le riz. « Il faut qu’il prenne toutes les saveurs, puis qu’il ait un beau socarrat (1). C’est très difficile à maîtriser et ça constitue l’un des 5 critères d’évaluation avec la texture du riz, le goût, l’odeur et le visuel ». Il termine sa paëlla en 1h20, la première que les juges vont goûter. Le jury ne s’y trompe pas : « C’est une paëlla de niveau mondiale, m’ont-ils dit ».

« Je me suis tant entraîné pour ça. Tous les jours j’amenais de la paëlla au travail ou quand je faisais du rugby. Mes amis n’en pouvaient plus ! Mais les efforts ont payé », s’amuse-t-il.

Héritage et ambitions : après le sacre

Depuis sa victoire, les commandes sont plus nombreuses. « J’ai l’impression d’avoir une certaine renommée », sourit-il. Pourtant, Alexandre garde la tête froide. Pour lui, ce plat n’est pas qu’une spécialité culinaire : c’est un symbole. « La paëlla, c’est un moment qu’on partage. C’est l’histoire de ma famille que je porte avec fierté ».

Pour lui, les concours sont l’occasion de montrer cet héritage qui se transmet dans sa famille depuis des générations. Couronné de succès au championnat de France, Alexandre vise toujours le Graal de la paëlla : la victoire au championnat du monde de Valencia. « Je vais pouvoir y participer en 2026 et je compte bien représenter ma famille autant que mon pays », projette-t-il, déterminé.

En attendant, pour les gourmands et les curieux de la région lyonnaise qui souhaitent goûter la « meilleure paëlla de France », Alexandre est joignable sur facebook et instagram ou par téléphone au 07 86 93 69 62.

NOTE

1.    Socarrat : La fine croûte qui se forme dans le fond de la poêle grâce à une technique de caramélisation.

 

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