Covid, sécurité, piétonnisation, Asvel, 5G... Cédric Van Styvendael fait le point

Deux mois et demi après son élection et dans des conditions particulières liées à l’épidémie de COVID-19, le maire Cédric Van Styvendael a rencontré la presse jeudi 17 septembre pour faire le tour des dossiers de la rentrée, ainsi qu'une série d'annonces.
Le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael face à la presse.

Elu maire de Villeurbanne le 28 juin dernier, Cédric Van Styvendael a immédiatement lancé une série de réflexions et organisé un séminaire avec ses adjoints afin de ne pas perdre de temps. Les premières mesures n'ont pas tardé, comme la prise en compte rapide des problèmes de sécurité, la piétonnisation du centre-ville, ou la sécurisation des abords des écoles. Le tout dans un contexte compliqué par la situation sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19. Ce jeudi 17 octobre, le maire a rencontré la presse pour annoncer de nouvelles décisions et les projets qui démarrent.

Cédric Van Styvendael a d'abord évoqué sa ferme intention de mener son programme à terme : « On pourrait croire que les conséquences de l'épidémie peuvent nous faire réévaluer ou reconsidérer le contenu et l’ambition de notre programme. Je crois que c’est l’inverse qui va se produire. A la lumière de ce qui vient de se passer ces derniers mois, on n’a jamais eu autant besoin d’une ville qui protège, d’une ville qui émancipe, d’une ville qui met en débat les grandes décisions qui guident son avenir, d’une ville qui place la transition écologique au cœur de ses priorités », a déclaré le maire en préambule.

Sécurité : un protocole, inédit en France, avec la justice

Il a immédiatement enchaîné sur les questions de sécurité et de tranquillité publique. « Pendant la campagne, nous avions bien identifié que cette question était majeure pour notre territoire. Nous sommes conscients du niveau d’exaspération des habitants de certains quartiers. En matière de tranquillité et de sécurité publique, je suis lucide sur le fait que maire n’a pas toutes les cartes en main pour agir. Néanmoins, avec Yann Crombecque, l’adjoint à la Sécurité, nous avons pris le sujet à bras le corps. Nous sommes en train d’élaborer une  stratégie coordonnée de pacification de l’espace public ».

Concrètement, cela a commencé par des rencontres avec tous les acteurs de la sécurité, pour amplifier et mieux coordonner les efforts, avec le Préfet, les commissaires de police, le Procureur de la République, Le Directeur départemental de la sécurité publique, le Préfet délégué à la Sécurité, les maires des villes voisines… « Nous avons demandé au Préfet le classement du Tonkin en Quartier de Reconquête Républicaine, c’est-à-dire une augmentation des effectifs, qui permettra aussi aux effectifs existants d’être aussi plus présents dans les autres quartiers de Villeurbanne. Nous avons également engagé un travail sur un protocole de coopération avec le Procureur, inédit en France, pour réduire l’impunité sur les petites infractions, qui pourrissent la vie, mais ne constituent pas des délits (remarques sexistes, détritus par terre, bruit…) », annonce Cédric Van Styvendael.

Le régime indemnitaire des policiers municipaux sera réévalué afin que Villeurbanne soit plus attractive, pour fidéliser les effectifs et pouvoir mettre en œuvre l'engagement de recruter 25 policiers municipaux supplémentaires sur la durée du mandat.

Vidéo-verbalisation et radars sonores en tests

Concernant « les irritants du quotidien (et qui constituent également des dangers), notamment le stationnement anarchique des automobiles, nous avons lancé cet été des campagnes de vidéo-verbalisation contre les véhicules en double ou triple-file, le stationnement sur trottoirs, sur les passages cloutés, sur les pistes cyclables... Nous nous sommes également portés candidat pour expérimenter des radars sonores. Nous savons à quel point les nuisances sonores en ville peuvent être insupportables pour les habitants, même celles et ceux dont le seuil de tolérance est élevé », ajoute le maire de Villeurbanne. Le doublement du nombre des éducateurs de rue, pour mieux accompagner les jeunes et notamment pour prévenir le décrochage scolaire, a été acté avec la Métropole de Lyon.

« Rétablir le sentiment de tranquillité et de sécurité de tous les habitants est une priorité car c’est la condition sine qua non d’un projet commun pour notre ville. C’est le socle républicain sans lequel nous ne pouvons rien envisager et rien construire de solide », a martelé le maire.

Covid-19 : un centre de dépistage ouvrira la semaine prochaine

Cette rentrée, a été placée sous le signe d’une reprise de l’épidémie de Covid-19, partout en France, et de manière forte à Villeurbanne. Pour les écoles, les équipes de la Ville et de l’Education nationale ont mis tout en œuvre pendant l’été pour pouvoir accueillir tous les enfants dans les meilleures conditions possibles. « Pour autant, et comme c’est le cas dans toutes les villes de France, des cas de Covid parmi les enfants ou le personnel des écoles sont régulièrement identifiés. Cette situation fait l’objet d’un protocole spécifique, mis en œuvre par le service municipal de Santé scolaire et les directions d’écoles. Dès que l’école est informée d’un résultat de test positif parmi son personnel ou ses élèves, une enquête est déclenchée pour identifier les adultes et enfants ayant pu être "cas contacts". Ces derniers sont immédiatement isolés et mis en quarantaine », explique Cédric Van Styvendael.

Dans cette lutte contre la reprise de l’épidémie, la question des capacités de dépistage est primordiale. « Devant le rallongement des délais pour réaliser des tests, la Ville a décidé d’ouvrir un centre de dépistage municipal, en partenariat avec un laboratoire d’analyse. Ce sera le premier centre de ce type dans la Région et il sera ouvert dans le courant de la semaine prochaine, à la salle des Gratte-Ciel. En lien avec l’Agence régionale de santé et la Préfecture, nous réfléchissons à identifier des publics prioritaires pour accéder à ce centre. Les modalités précises (jours, horaires, types de publics prioritaires…) seront annoncées très prochainement », indique le maire.

La Ville souhaite l'encadrement les loyers

Le maire demande l'encadrement des loyers Cédric Van Styvendael assure que « les différentes urgences auxquelles nous devons répondre avec l’épidémie de Covid ne doivent pas nous faire oublier les urgences qui préexistaient, que la crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales n’a fait qu’aggraver ». Le maire constate que les loyers ont augmenté de 65% à Villeurbanne en dix ans, la hausse la plus rapide de l’agglomération lyonnaise. « Petit à petit, c’est toute une partie de nos concitoyens qui risquent d’être chassés de la ville ou amenés à devoir se loger dans des conditions indécentes. Aussi, j’ai demandé à la Métropole la mise en place de l’encadrement des loyers dès 2021. Conjointement à l’encadrement du marché privé, nous allons accélérer la production et la rénovation du parc social ».

Concernant la lutte contre le chômage de longue durée, le maire demande l’extension progressive du dispositif Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée, initié dans le quartier Saint-Jean.

Le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael lors de sa conférence de presse de rentrée.

Urgence écologique : piétonnisation et 5G

« Nous avons décidé de ne pas rouvrir l’avenue Henri-Barbusse aux voitures, décision qui doit préfigurer un projet d’ampleur de piétonnisation du centre-ville de Villeurbanne. Le week-end prochain, nous prendrons part à l’opération "La voie est libre !" en rendant aux piétons plusieurs rues du centre de Villeurbanne », déclare le maire avant d'ajouter : « Deux projets de pacification de la circulation automobile autour de deux écoles seront menés à bien dans les mois qui viennent et la végétalisation des cours des écoles a été lancée cet été dans deux établissements ».

Sur le déploiement de la technologie 5G, la maire a « entendu que le Président de la République était retombé dans le travers de ses petits phrases… J’essaye pour ma part d’exercer le mandat qui m’a été confié de manière responsable et sans renier mes convictions. J’ai signée une tribune qui reprend tous les arguments qui plaident pour un moratoire sur le déploiement de cette nouvelle technologie. Je retiendrai que les acteurs publics n’ont pas à se laisser dicter leur calendrier par les opérateurs privés, qui suivent leur propre logique, leurs propres intérêts. C’était le sens de la recommandation faite par la Convention pour le climat. Je viens donc d’écrire au Premier ministre pour demander un moratoire sur le déploiement de la 5G. J’ai proposé aux autres villes gouvernées par la gauche et les écologistes de s’associer à cette démarche ».

« L'Asvel, c'est Villeurbanne ; Villeurbanne, c'est l'Asvel »

Cédric Van Styvendael s'est exprimé devant la presse quelques heures avant une rencontre avec les dirigeants de l’Asvel. « Le projet de l’aréna à Villeurbanne est tombé à l’eau au profit d’une aréna à Décines, alors que notre Ville avait tout fait pour qu’elle puisse se réaliser rapidement sur le terrain de l'ancien stade Georges-Lyvet. Dont acte. Je suis circonspect sur le processus accéléré de concertation qui a débuté au plein cœur de l’été en catimini. Toutefois, je veux aller de l’avant et souhaite que l’Astroballe reste la salle de l’Asvel le plus longtemps possible. Nous avons donc fait le choix de continuer à investir dans cette salle. Nous étudierons les demandes du club mais il est impératif qu’il y ait des contreparties. Cela doit être contractuel et un protocole doit garantir le nombre et la nature des matchs qui se joueront à l’Astroballe par exemple ». Le maire n'exclut pas que la Ville investissent à l'Astroballe, mais « il est probable que le loyer de l’ASVEL évolue à la hausse si nous investissons dans la salle. La convention actuelle avec l’Asvel sur l'Astroballe court jusqu’en août 2021. Cela nous laisse l’année pour retravailler avec les dirigeants du club sur ce sujet ».

Le maire ne reviendra pas sur la subvention à la structure professionnelle : « L’année derrière la subvention à la SASP, la structure professionnelle, d'un montant d’environ 355 000 euros, a été supprimée. A partir du moment où l’OL Groupe est rentré dans le jeu, il nous parait normal que nous arrêtions cette subvention. Elle ne sera donc pas rétablie mais nous continuerons en revanche à financer l’association Asvel ».

Le proposition de la Ville inclura de faire venir à l’Astroballe l’équipe féminine professionnelle de l’ASVEL (LDLC ASVEL féminin) qui joue actuellement à Lyon.

Couverture du périphérique et une vision de notre ville à l’Est

Le sujet de l’Astroballe a permis au maire d’évoquer plus largement un projet urbain qui lui tient à cœur, à savoir la couverture du périphérique au niveau du Pont de Cusset : « Je souhaite que des études soient lancées au plus vite à ce sujet avec un phasage bien défini. J’en parlerai au Président de la Métropole. Ce n’est ni une lubie, ni une idée farfelue, comme j’ai pu l’entendre parfois. Je souhaite que ce projet connecte Villeurbanne et fasse partie intégrante d’un morceau de ville à venir ».

Plusieurs projets sont à venir dans ce secteur. Ils doivent s’articuler dans une opération urbaine plus vaste « à tiroir » : outre la couverture du périphérique au niveau de Cusset, cela inclut le réaménagement de l’Astroballe et de son parvis, le futur du stade Georges-Lyvet, un réaménagement des berges du canal au niveau de St-Jean (parc des berges, relocalisation des Puces...) et la ZAC Saint-Jean.

Le développement de lignes fortes de transport en commun

En marge du comité d’installation du Sytral, il y a quelques jours, certaines orientations ont été convenues pour Villeurbanne avec le président Bruno Bernard. Concernant le tram T6, la concertation à venir ouvrira à la discussion des scénarios de tracés entre la rue Paul-Verlaine et Flachet. Il est désormais acté que le tram de passera pas par l'actuelle avenue Henri-Barbusse. Pour la future ligne forte A8, l’objectif est qu'elle soit opérationnelle avant la fin de ce mandat, avec un tracé qui reste à définir mais qui reliera, pour la partie qui concerne Villeurbanne, la Doua à Saint-Jean.

 

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