À l’Institut d’art contemporain, l’Europe et une Villeurbannaise à l’honneur de la Biennale
18 octobre 2022
Chapitre III : La chambre implantable, l'oeuvre de Maïté Marra à voir l'IAC
Pour cette nouvelle édition, l’IAC et ses partenaires ont décidé de mettre en avant la scène émergente européenne, avec la venue de cinq jeunes artistes originaires de Roumanie, d’Italie, des Pays-Bas, de Suède et d’Espagne, accompagnés par six artistes issus des écoles d’art de la région. « La Biennale est un événement qui ramène beaucoup de monde, c’est une vraie possibilité de tremplin pour la jeune création », confie Sarah Caillet, coordinatrice artistique et de recherche à l’IAC, dont vous retrouverez l'interview en fin d'article.
Parmi les œuvres présentées, les visiteurs trouveront des dessins et un remix de Justin Bieber, un montage vidéo de saut périlleux ou encore une interprétation plastique de la baleine Monstro, de Pinocchio. Qui a dit que l’art contemporain était réservé à un public averti ?
Maïté Marra, artiste et Villeurbannaise
Parmi les onze artistes invités à présenter leurs œuvres, une tête était bien connue des équipes de l’IAC. À 30 ans, Maïté Marra, formée à l’école des Beaux-Arts de Lyon, vit et travaille à Villeurbanne. Le 12 septembre dernier, elle recevait le prix Jeune Création Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de la Biennale, pour son œuvre Chapitre III : La chambre implantable.
Maïté Marra
Dans son travail, la native de Vénissieux s’approche au plus près des corps et des violences qu’ils subissent. L’œuvre présentée pour cette exposition, Chapitre III : La chambre implantable, suggère la violence émotionnelle du deuil après la perte de l’enfant. « Participer à cet événement majeur de l'art contemporain en France est pour moi l'occasion de montrer une œuvre forte et exigeante, dans le prolongement de mes résidences et expositions au macLYON en 2018 et à URDLA en 2020 et 2021. En tant que jeune artiste, c’est aussi, j’espère, une visibilité très importante », confie la Villeurbannaise, soutenue pour cette exposition par l’IAC, l’école des Beaux-Arts et l’entreprise Transpalux de Villeurbanne.
Interview de Sarah Caillet : "Désacraliser le moment d'exposition"
Alors que l’Institut d’Art Contemporain co-organise comme chaque année l’exposition Jeune création internationale de la Biennale, Sarah Caillet, coordinatrice artistique et de recherche, revient sur la volonté de l’IAC de rendre cet art, souvent perçu comme complexe, accessible à tous et toutes.
Que représente cette 16e Biennale pour l’Institut d’Art Contemporain ?
Un temps fort de coopération avec les autres institutions co-organisatrices. Jeune création internationale émane d'un engagement constant de la part de l'IAC et des autres institutions envers les artistes émergents. C’est aussi un tremplin permettant à de jeunes artistes de profiter d'une visibilité internationale. C'est par exemple le cas de l'artiste Maïté Marra, qui vit et travaille à Villeurbanne et qui, après avoir présenté ses œuvres à l'URDLA, propose un projet plein d’empathie autour d'un sujet très dur, de l’ordre du traumatisme.
Comment avez-vous réussi à traduire l’art contemporain pour le rendre accessible au plus grand nombre ?
C’est une interrogation très importante de nos jours. On a essayé d’y répondre cet été avec la manifestation de « La Fabrique du Nous », portée par une volonté d’offrir des temps de rencontres fédérateurs entre artistes et habitants. À l’IAC, nous présentons des œuvres qui s'expérimentent autant qu’elles se comprennent conceptuellement. Il y a aussi un travail de médiation au long cours, notamment dans les textes, un guide du visiteur à destination du tout public, que l’on propose pour faciliter la lecture de l’œuvre. En ce qui concerne nos tarifs, il y en a un - hors Biennale - spécifique pour les Villeurbannais, pour favoriser l'accessibilité des lieux à nos voisins.
Les visites en famille ou sur le pouce, pendant la pause déjeuner, ont-elles aussi pour objectif de répondre à cette problématique ?
Oui, l’idée est de toucher l’ensemble des familles, que les parents puissent accompagner leurs enfants ou vice-versa. Il s’agit aussi de désacraliser le moment d’exposition, qui n’est pas nécessairement le dimanche après-midi pendant trois heures, mais qui peut se faire le temps d’un repas, pour une rencontre, sans que ce soit trop dense. Nous proposons aussi des visites par l’expérience, dans lesquelles le visiteur va d’abord rencontrer les œuvres à sa manière et ensuite avoir un échange avec un médiateur. L’expérience perceptuelle est alors au centre de la démarche.
Informations pratiques
> Exposition Jeune création internationale, de la Biennale d'art contemporain de Lyon
> Institut d'art contemporain
>> 11 rue Docteur Dolard
>> Jusqu’au 31 décembre 2022
>> www.i-ac.eu