Les élèves du collège Simone Lagrange prennent la plume

Pendant trois semaines, l’auteure Yamina Benahmed Daho a animé des ateliers d’écriture auprès d’une classe de 3e du collège Simone Lagrange, à Saint-Jean. L’occasion pour les élèves d’écrire sur eux-même, et d’appréhender l’exercice de manière personnelle et ludique.
atelier d'écriture au collège Simone Lagrange

Les élèves se prêtent à l'exercice de l'écriture personnelle

Née d’une démarche conjointe du ministère de la culture et de l’éducation nationale, la résidence d’auteur.e.s à l’école permet à des professionnels du livre d’intervenir dans des établissements volontaires de leur région pour mener à bien un projet lié à la lecture ou à l’écriture. Au collège Simone Lagrange, c’est la classe de 3e de Madame Wiard, professeure de français, qui s’est prêtée à l’exercice, dans le cadre du volet “se raconter” du programme pédagogique, qui étudie l’écriture biographique. 

Écrits intimes

Vous avez apporté votre objet ?”, demande Yamina Benahmed  Daho à la classe qui s’installe. Pour le deuxième atelier, l’auteure a en effet demandé aux élèves de venir avec quelque chose auquel ils tiennent vraiment, pour écrire un “récit d’objet intime”. “Il se raconte des choses très émouvantes dans cet exercice, tous les participants livrent un peu d'eux-mêmes et l’objet ne sert finalement que de transition pour écrire sur soi”, explique Yamina Benahmed Daho. Lors de sa première intervention dans la classe, elle a préparé le terrain en proposant aux élèves des jeux d’écriture : “Ça me permet d’apprendre à les connaître, ça stimule leur créativité et surtout ça les met en confiance pour écrire plus librement ensuite”. 

 

Atelier écriture Simone Lagrange

Partir d'un objet permet aux élèves d'écrire sur leurs expériences personnelles

Une semaine après les présentations, les voilà donc de retour avec leur objet personnel, ici un coquillage, là un bijou ou une trousse d’écolier. “On doit écrire combien de lignes ?” demande une élève, “- Peu importe, vous partez d’une feuille blanche et vous racontez votre objet, vous pouvez écrire absolument tout ce que vous voulez”, répond Yamina Benahmed Daho. Pour l’auteure, il est essentiel de jouer sur l’absence de cadre strict pour que les adolescents se sentent vraiment libres d’écrire.  “Qu’est-ce qu’on va faire du texte ensuite ? On va devoir le lire devant tout le monde ?”, s’interrogent les plus inquiets. “On va les taper sur ordinateur, de manière à ce qu’on ne puisse pas reconnaître votre écriture, et si vous êtes d’accord on les affichera au CDI mais sans faire apparaître votre nom, ça restera anonyme”, rassurent ensemble l’auteure et Madame Wiard, professeure de français. La mise au propre et la restitution anonyme feront l’objet du troisième et dernier atelier de la résidence.

Une expérience concrète

En quelques minutes, tous les élèves se penchent sur leur feuille. “On leur permet d’écrire des choses vraies ou inventées, le tout c’est qu’ils mettent du cœur à l’ouvrage… Et finalement ils livrent toujours quelque chose de personnel”, se réjouit Yamina Benahmed Daho, qui intervient individuellement auprès des auteurs en herbe lorsqu’ils ont déjà écrit quelques lignes “pour aider celles et ceux qui bloquent, mais sans les influencer”. À l’issue de l’exercice, une élève sort les larmes aux yeux : “Son texte est extrêmement émouvant. Il peut y avoir une forme de violence dans l’écriture, quelque chose qui bouscule la personne qui écrit ; c’est ce qu’ils et elles découvrent aussi avec cet atelier”.

 

Yamina Benahmed Daho et les élèves du collège Simone Lagrange

Auteure villeurbannaise, Yamina Benahmed Daho a publié un conte jeunesse et trois romans, dont À la machine, dans lequel elle rend hommage à sa propre mère, par l’entremise de la machine à coudre et de l’histoire de son inventeur.

Pour Madame Wiard, ce type de résidence est primordiale pour l’épanouissement des élèves : “Certes on n’est pas en train d’étudier les propositions subordonnées relatives, mais ça leur permet d’expérimenter une approche différente de l’écriture et d’être au contact d’un auteur qui vit de ses écrits, c’est beaucoup plus concret. L’éducation artistique et culturelle devrait faire partie intégrante du programme”.

Et ce n'est pas Asna, Antonio, Lily, Hoai-Thu, Adem, Youssef, Inès ou Stella qui diront le contraire : "C'est la première fois que je fais des ateliers de ce genre, c'était super",  "Ça m'a permis de me remémorer des souvenirs", "J'ai trouvé ça très inspirant", ...

Atelier écriture Simone Lagrange

Les écrits des élèves, anonymisés, sont exposés sur le mur du CDI du collège

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