Emma Risson, qui a grandi à Villeurbanne, a toujours été désireuse de faire une carrière scientifique. Hésitant entre médecin et chercheuse, elle découvre la possibilité d’effectuer un double cursus médecine/science. Elle débute alors des études de médecine à la faculté Lyon Est et enchaine avec un doctorat. Durant ces 4 ans de césure, la jeune femme consacre tout son temps à une thèse sur la dormance des cellules du cancer après traitement et ablation de la tumeur chez les patientes atteintes de cancers du sein. Elle tente de comprendre comment « le micro-environnement de l’os, la moelle osseuse, fait pour maintenir cette dormance ». C’est une étape fondamentale de la recherche qui vise à « trouver des thérapies pour empêcher le réveil des cellules dormantes ou de les cibler spécifiquement afin de les éliminer », explique-t-elle.

^{Emma Risson ©Jean-Charles Caslot – Fondation L’Oréal}

Elle effectue ses travaux en collaboration avec le Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon rattaché à celui de Léon-Bérard (spécialisé pour les patients atteints de cancer) ainsi que le Mount Sinai Hospital de New-York. Une expérience stimulante et « surtout nécessaire ».

Ce qui la motive dans ses travaux : « avoir un impact et l’observer », en alliant la recherche à l’application aux patients. Le cancer du sein étant une pathologie très répandue chez les femmes, c’est une « nécessité de l’étudier et de mieux le comprendre » assure-t-elle.

Valoriser l’excellence scientifique des femmes

Aujourd’hui en France, les femmes ne représentent que 28% des chercheurs, contre 33,3% au niveau mondial selon un rapport de l’Unesco. Moins de 4% des prix Nobel scientifiques ont été décernés à des femmes dans le monde. Pourtant, elles font avancer la science en s’intéressant notamment à des maladies encore peu étudiées et qui leur sont propres. 

Pour cette 16^e édition du Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science, 35 chercheuses seront primées. Emma Risson se réjouit de cette opération : « C’est un coup de projecteur pour montrer que les femmes peuvent aussi avoir une carrière scientifique dans un milieu qui manque de représentation ».

A ses yeux, c’est une fierté d’être récompensée mais aussi une opportunité de créer un réseau de femmes scientifiques. Elle recevra une dotation lui permettant de poursuivre ses travaux de recherche et ses études. Elle bénéficiera également de formations en leadership, visant à donner aux femmes récompensées des moyens supplémentaires pour affronter le « plafond de verre » et mieux valoriser leurs recherches scientifiques.

En attendant de devenir médecin-chercheuse, Emma Risson retourne sur les bancs de la faculté. Elle encourage toutes les femmes qui ont envie de faire une carrière dans la science à se lancer : « Il faut avoir confiance en soi, elles n’ont pas à douter d’elles ».