ALIMENTATION - Se nourrir bien et pas cher, est-ce vraiment possible à Villeurbanne ?

Deuxième poste de dépense des ménages en France, l’alimentation est un sujet qui touche non seulement le budget des familles mais qui concerne aussi l’écologie et la santé. À l’heure de l’inflation et du dérèglement climatique, manger mieux, c’est agir positivement pour soi, pour ses économies et pour la planète.
Soir de distribution des paniers de l'Amap aux potes © Julien Roche

Soir de distribution des paniers de l'Amap aux potes © Julien Roche

Pour cuisiner, on n’a pas besoin d’être un grand chef comme ceux qui passent dans les émissions de télévision. C’est à la portée de tous et, surtout, les bénéfices sont nombreux : allègement du budget, bienfaits sur la santé, même psychologique ! Oui, oui, c’est prouvé : des chercheurs australiens ont démontré que cuisiner favorise notre santé mentale. Ce bien-être de faire soi-même, cette satisfaction de partager avec ses amis, sa famille, de transmettre à ses enfants… Une recette où la convivialité s’ajoute aux bonnes odeurs d’un plat qui mijote.


En se mettant aux fourneaux, on peut donc manger de bonnes choses sans y laisser son porte-monnaie. D’abord parce que les plats cuisinés des marques alimentaires ne sont pas forcément bon marché, et qu’ils contiennent souvent plus de gras et de sel – voire du plus de sucre – que vous n’en auriez mis dans votre marmite. Ensuite parce qu’à Villeurbanne, on peut facilement trouver des fruits et légumes locaux et de saison à des prix très abordables.


Il y a déjà les marchés alimentaires, qui accueillent tous des producteurs de la région. L’un d’eux leur est même dédié, le mercredi après-midi, square Pellet. Il y a aussi les Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), ou les paniers de fruits et légumes en circuits courts. On adhère et on va chercher des paniers variés qui permettent de cuisiner des plats de saison. Il y a, enfin, des lieux comme Vrac (Vers un réseau d’achat en commun) qui permettent d’acheter en vrac des produits sains issus de circuits courts et locaux. « Mais si je ne sais pas cuisiner ou que je n’ai pas le temps ? » Internet regorge de recettes faciles. On peut aussi se rapprocher de centres sociaux qui proposent des ateliers de cuisine. Comme toujours, on apprend en faisant. C’est encore plus agréable en groupe pour pouvoir partager ses trucs et astuces. On peut aussi dédier un moment de son week-end à préparer des plats ou des bases de plats (le fameux batch cooking) qui serviront tout au long de la semaine. À table !

 

Local et de saison —
Plusieurs Amap – associations pour le maintien d’une agriculture paysanne – permettent de se fournir en produits de qualité et de rencontrer ses voisins et voisines. Exemple parmi d’autres, celui de l’Amap aux potes, à Cusset. 

Faire partie d’une association pour le maintien d’une agriculture paysanne  (Amap) demande un minimum d’engagement : il faut adhérer, payer à l’avance, se déplacer un jour fixe et accepter de ne pas choisir le contenu de son panier. « Pour moi, c’est vraiment un acte militant fondé sur l’envie de soutenir concrètement les maraîchers et les producteurs locaux », résume Thierry Godelle, secrétaire de l’Amap aux potes à Cusset. La cinquantaine d’adhérents et adhérentes de l’association passe le jeudi soir au centre social de Cusset pour récupérer ses victuailles, légumes en tête, mais aussi viande ou pain, le tout sans intermédiaire. « Ce sont des produits exceptionnels, de qualité et de saison, assure Thierry Godelle, qui voit aussi dans le système un moyen agréable de rencontrer des gens du quartier. On installe une table dehors et on peut se poser, discuter, boire un coup, ce n’est pas pour rien qu’on s’appelle l’Amap aux potes ! »

 

Amap pour tous —
À Cusset, mais aussi au Tonkin aux Gratte-Ciel ou ailleurs, Villeurbanne compte plusieurs adresses qui fonctionnent sur le même mode, un contrat avec des producteurs locaux et la possibilité de commander plusieurs types de paniers, en principe en trois formats. En ce moment, la saison des courges, poireaux, betteraves et choux bat son plein et déballer son panier c’est la surprise qui permet de faire des découvertes culinaires.  « Pour en savoir plus et voir de plus près, rien de mieux que passer un jeudi soir, on vous expliquera tout et vous pourrez commander un panier d’essai », annonce Thierry Godelle. Même son de cloche du côté des Paniers du DD où Christian Giordano, son secrétaire, invite les habitants du quartier « à venir sur place sans aucune obligation » !


Quelques adresses et jours où faire un tour :
AMAP AUX POTES

Distribution le jeudi de de 18h30
à 20h au centre social de Cusset, rue Pierre-Voyant 

LES PANIERS DU DD
Distribution le jeudi de 17h30
 à 18h30 à l’entrée de l’école maternelle Anatole-France,
130, rue Anatole- France.

AMAP DU TONKIN 
Distribution le mardi de 18h30
à 19h30, dans la cour de l’école Lakanal, 37, rue Lakanal – possibilité de tarifs solidaires.

ZOLAMAP
Distribution le jeudi de 18h15
à 19h15, 114, cours Emile-Zola

AMAP CROIX-LUIZET
Distribution le jeudi de 19h à 20 h,  67, rue Octavie

A LA BONNE FRANCKETTE
Distribution le lundi de 18h30 à 19h30 devant le centre social des Buers, place des Retrouvailles.
Un site pour tout savoir : 
https://amap-aura.org/ 

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